samedi 23 novembre 2013

Astérix, tome 35 : Astérix chez les Pictes, de Jean-Yves Ferri (textes) et Didier Conrad (illustrations)


Astérix, c'est toute mon enfance. Dire que j'ai appris l'histoire de France grâce à lui serait sans doute aller trop loin, mais avec Yoko Tsuno et Tintin, Astérix et Obélix font partie de ces héros qui ont bercé mes jeunes années et avec lesquels j'ai appris à lire. C'est pourquoi je regarde toujours avec beaucoup de curiosité chaque nouvel album qui sort et que celui-ci n'a pas fait exception. Parce que pour la première fois, ce n'est pas Uderzo qui est aux commandes. Alors il y avait, en plus de l'attrait d'un nouvel album, la curiosité. Que devient Astérix (et avec lui, tous les villageois que nous connaissons si bien) entre les mains de ses nouveaux auteurs ?

Ben... disons-le tout net : Rien.
Enfin si, l'histoire est là, l'aventure aussi. Les auteurs n'ont pas pris beaucoup de risques : la trame ressemble pas mal à d'autres, comme Astérix chez les Belges, Astérix chez les Bretons ou autres. En gros, un "perturbateur" étranger débarque par un moyen quelconque dans le village, et il a besoin d'Astérix et d'Obélix pour résoudre une situation difficile pour lui et pour son village.
Sauf que, d'habitude, c'est drôle. Très drôle, même.
Et pas ici. Ici, c'est simplement une aventure banale, où Astérix et Obélix viennent en aide à un Picte qui a débarqué de manière assez étrange dans le village. Il y a bien des éléments comiques (et le comique de répétition fonctionne plutôt bien ici, je dirais), avec des références au "patrimoine" musical (chansons anglo-saxonnes en particulier). Encore faut-il bien connaître ces références ! Et en dehors de ça, le comique est loin, très loin...

Je n'irai pas plus avant, j'aurais peur de démolir brutalement et méchamment cet album, alors que mes enfants, qui n'ont pas mon vécu "bédéesque" ont apprécié cette histoire (ils n'ont pas connu la grande époque du Tour de Gaule ou de La Serpe d'Or...). Seulement, quand mon petit garçon de 9 ans a lu cet album, je n'ai pas entendu, comme pour les autres albums que je lui ai mis entre les mains, les grands éclats de rire auxquels il m'a habituée...
C'est décidé : cette année, pour Noël, j'investis.
Dans les premiers albums. Histoire de leur permettre de savourer.

Paru aux éditions Albert René, 2013. ISBN : 978-2-86497-266-2.

jeudi 21 novembre 2013

La Liste de mes envies, de Grégoire Delacourt


Arras, ville sinistrée du Nord de la France. Jocelyne tient une mercerie et un blog qui connaissent chacun leur petit succès (grandissant, en ce qui concerne celui du blog d'ailleurs). Elle est mariée, mère de deux enfants. Elle a des amies, des jumelles qui tienne nt l'institut de beauté d'à côté et qui jouent chaque semaine au loto. Un jour, elles persuadent leur amie de jouer aussi. Le montant en jeu fait rêver : 18 millions d'euros au bas mot. Et si elle gagnait, que ferait-elle avec tout cet argent ?

Jocelyne aime sa vie telle qu'elle est, avec ses envies simples et accessibles. Cet argent pourrait tout changer en bien, mais n'a-t-elle pas beaucoup à perdre ?

Difficile de parler de ce livre sans en dire trop. On rêve tous de gagner le gros lot. On rêve tous d'avoir une vie plus facile, plus confortable, d'offrir à ceux qu'on aime ce dont ils ont envie. C'est tellement simple quand on n'a pas à compter à la fin du mois.
Ce roman invite à se poser la question de l'essentiel. Finalement, ce qui fait le moteur d'une vie, son essence, peut-il s'acheter ? Dommage que le livre soit si court. J'aurais bien suivi un peu plus longtemps le périple de Jocelyne et de ses proches.

Paru aux éditions JC Lattès, 2013. ISBN : 978-2-7096-3818-0.

mardi 19 novembre 2013

La Femme du Ve, de Douglas Kennedy


Harry est un professeur d'université aux États-Unis, viré à cause d'une aventure avec l'une de ses étudiantes où l'on ne badine pas avec la morale. L'histoire ayant tourné au drame, sa femme Susan l'a quitté et sa fille Megan refuse de lui parler, ses collègues l'évitent et Harry a du fuir l'Ohio. Il débarque à Paris juste après Noël, avec l'ambition d'y écrire son premier roman. Il connait alors la vie des émigrés sans le sou, sans permis de travail, sans moyens de subsistance ou presque. D'hôtel miteux en chambre de bonne, de rencontre désastreuse en rencontre exaltante, il côtoie des gens dangereux, prêts à tout pour sauvegarder leur business.

J'avoue avoir eu un peu de mal à rentre dans l'histoire de cet homme déchu, dépossédé de tout. J'ai eu l'impression que l'auteur faisait pleuvoir sur lui tous les malheurs du monde et que ça ne s'arrangeait jamais, quoique fasse le héros. En gros, qu'il était trop bête ou trop naïf pour s'en sortir seul... Même la rencontre avec Margit, qui laisse un temps un peu d'espoir, m'a d'emblée aussi laissé un sentiment étrange, comme si elle semblait pleine de pièges, malsaine depuis le début.

Et puis quand même, il faut bien reconnaître que passées les premières pages, qui me sont de toute façon toujours difficiles et auxquelles je dois parfois revenir pour mieux les comprendre, j'ai été happée par l'intrigue. Avec cet énervement quand même (« Bon sang, il n'a vraiment pas de bol, c'est pas possible ! ») mais il faut bien avouer que l'auteur a un style d'écriture « accrocheur », qui ne lâche aps le lecteur. Le suspense est bien mené, les questions posées se résolvent et/ou se complexifient peu à peu... On croise dans cette histoire des marchands de sommeil, des truands, des êtres étranges, imbus d'eux-mêmes et suffisants jusqu'à l'insignifiance, des allers-retours dans le passé, une description de la vie parisienne peu commune et plutôt réaliste....
Ce que j'ai bien aimé, en revanche, ce sont les descriptions des différents états par lesquels passe Harry, son tourment intérieur, sa volonté d'être autre chose que ce que lui permet sa condition, qui le pousse en avant et l'oblige à prendre des risques. C'est un côté du personnage que j'ai beaucoup apprécié, et qui fait en quelque sorte le « moteur » de l'intrigue. L'homme peut paraître passif au premier coup d’œil, subissant les tempêtes qui s'abattent sur lui, mais en réalité, ce sont plutôt ses actes qui le poussent vers l'abîme, c'est parce qu'il fait des choix selon sa conscience et ses aspiration, avec souvent un certain courage, qu'il voit sa situation changer, en mieux ou en pire d'ailleurs...
La fin, comme ça arrive parfois, m'a un peu laissée sur ma faim, comme si le parti-pris était un peu « facile » et ne résolvait rien. C'est donc un sentiment assez étrange qui domine à l'issue de cette lecture : un livre que je n'ai pas pu lâcher, mas qui ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable.

Paru aux éditions Pocket, 2008. ISBN : 978-2-266-17976-8.

dimanche 17 novembre 2013

Niklos Koda, tome 1 : A l'arrière des Berlines, de Jean Dufaux et Olivier Grenson



J'ai bien du mal à résister quand les éditeurs offrent des livres. Surtout quand il s'agit de BD. En septembre, pour l'achat de deux BD « Troisième Vague », celle-ci était offerte. Une troisième BD, donc, un tirage spécial pour l'opération, parce que la série est assez ancienne là encore, avec onze tomes parus.
J'ai lu cette BD plus pour la connaître que pour la suivre au départ, parce que ce personnage ombrageux de Niklos Koda ne m'attirait pas particulièrement. Et j'avais peut-être tort.

L'intrigue commence dans un hôtel très chic, au moment du départ de deux « touristes ». La femme de chambre et le maître d'hôtel voient ces hôtes un peu bizarres s'en aller avec soulagement, avant de découvrir l'état dans lequel ils ont mis la chambre. On est tout de suite propulsé dans l'irrationnel, le dingue, le bizarre, l'étrange.
Ca continue dans une île de l'Atlantique où le corps d'un noyé est retrouvé, porteur d'un étrange symbole également présent sur le sol de la chambre d'hôtel précitée.
C'est là le début d'une sorte d'enquête qui démarre à Paris. Cette enquête n'a d'ailleurs rien d'officiel. Pas question ici de police, mais d'une mystérieuse agence dont l'un des employés est Niklos Koda, réputé être le meilleur sur ce genre d'affaires.

J'ai été assez hermétique à cette bd, même si je me suis laissée prendre au jeu à certains moments. Peut-être est-ce dû à la fatigue ? En tout cas, j'ai eu quelques difficultés à comprendre l'intrigue, plutôt ésotérique. Mais il est vrai qu'à l'issue de ce tome 1, l'histoire n'est pas finie et qu'elle se poursuit dans le tome suivant. Je verrai si je la trouve à la bibliothèque de mon village, celle-là, histoire de connaître le fin mot de l'intrigue, mais je pense que je n'irai pas au-delà.

Paru aux éditions Le Lombard (Troisième Vague), 2013. ISBN : 978-2-8036-3335-7.

vendredi 15 novembre 2013

Danse Noire, de Nancy Huston


Milo Noirlac est scénariste. Paul Schwartz est réalisateur. Les deux hommes sont amants et ont travaillé ensemble sur de nombreux films. Celui-ci sera le dernier, car Milo se meurt dans sa chambre d'hôpital. Comme dans « Lignes de faille », on est là dans la saga familiale, chaque membre du clan éclairant, par son histoire, le devenir de la génération suivante. Trois personnes sont au centre de l'intrigue : Milo, sa mère Awinita et son grand-père Neil, le père de son père Declan. Sur un siècle et trois continents, Nancy Huston emmène son lecteur de l'Irlande au Québec, à New York et au Brésil.
C'est dense, fort, rythmé... L'écriture est agréable, fluide, comme on y est habitué avec cet auteur. Pas de surprise, donc, Nancy Huston confirme une fois de plus son talent.

De ma lecture, j'ai retenu deux aspects qui m'ont particulièrement interpellée. Le premier, c'est la place de la sexualité dans ce roman. De la relation de Milo et Paul à celle d'Awinita et Declan, ou encore de Neil et Marie-Jeanne, sa femme, dont on n'entend parler qu'à travers les maternités successives (treize enfants quand même !), la sexualité est présente dans tout le roman et c'est l'occasion de l'aborder sous différents angles : la maternité d'une part, en particulier avec Neil et Marie-Jeanne, donc ; la prostitution pour Awinita, à laquelle se double la relation stable avec Declan, le fils de Neil, puis les relations de Milo et de ses différents partenaires, masculins et féminins d'ailleurs. Si une trop grande place de la sexualité dans certains romans me semble parfois nuire au récit, ici, ce n'est pas du tout le cas à mon avis. La sexualité n'est qu'un prétexte, finalement, pour mettre en avant les couples dont il est question, même si certains personnages sont plus effacés que d'autres.
Par ailleurs c'est un aspect important du livre, parce qu'il reflète les évolutions des sociétés et des mentalités dans leur ensemble, à travers le temps. Finalement, ce roman décrit non seulement une famille à travers trois générations, mais aussi l'évolution sociale, le contexte dans lequel ces personnages évoluent. Il s'agit là, somme toute, de l'essence même d'un bon roman, en plus du talent propre de l'écrivain.

Le second aspect du récit qui m'a beaucoup plu est relatif aux savoureux dialogues entre les différents protagonistes de l'histoire. Ces dialogues ont deux particularités : ils sont, d'une part, en anglais, irlandais ou canadien. L'orthographe particulière permet sans doute d'identifier l'origine géographique, mais je ne m'y connais pas suffisamment pour dire avec plus de précisions quelle orthographe traduit l'accent irlandais ou canadien. La seule hypothèse que je peux faire est qu'il s'agit de l'anglais canadien puisque c'est la nationalité de l'auteur et qu'une grande partie du récit se situe au Canada, mais le personnage de Neil étant Irlandais, on peut dès lors supposer que la langue utilisée et l'accent transcrit pourraient être irlandais également.
La seconde particularité est que les dialogues ont été traduits en « Français » par l'auteur. Je mets des guillemets, parce que la traduction du texte lui-même est bien en Français, pour l'édition française en tout cas, alors que la langue utilisée pour la traduction des dialogues est sensiblement différente. Et là, c'est formidable d'un point de vue linguistique. Parce que quand on lit l'Anglais en V.O., normalement, on n'a pas besoin de traduction, et, souvent d'ailleurs, la traduction amoindrit la force du propos en général. C'est parfois le cas quand on regarde un film en langue étrangère traduit en français : il peut perdre de sa force avec la traduction, ou bien le message transmis n'est plus tout à fait le même. Mais ici, la traduction s'impose pour plusieurs raisons : d'une part, la langue de traduction n'est pas le Français mais le Québécois ce qui, en soi, est déjà savoureux en ce que c'est porteur de découvertes linguistiques. D'autre part, à de nombreux endroits, il ne s'agit pas à proprement parler, me semble-t-il, d'une traduction littérale mais plus probablement d'une réécriture des dialogues, ce qui est intéressant et complémentaire de la version anglaise et permet d'aller plus loin dans la compréhension des personnages.
J'ai été particulièrement sensible à cet aspect parce que deux membres de ma fratrie ont émigré, l'une à Québec et l'autre à Montréal. Tous les deux me font régulièrement part de leurs « découvertes linguistiques » ou de leurs étonnements à ce sujet. Et à la lecture de ce livre, j'ai bien mieux compris ce qu'ils essaient de me faire comprendre depuis longtemps déjà : le Québécois, finalement, a depuis longtemps évolué parallèlement au Français, se nourrissant autant d'apports anglophones que de ceux d'émigrants de diverses régions de France ou d'ailleurs. En définitive, il s'agit d'une langue riche de termes inconnus en France, ou dont l'usage n'a plus cours ici depuis longtemps.

On pourrait encore parler du côté « saga », de l'immigration, de la violence, de la quête identitaire, tous aspects qui émaillent ce roman et en font un texte dense, riche, où il y a « à manger », en quelque sorte, lui conférant une consistance et une force indéniable. Mais il est difficile de décrire ici tous les aspects du roman !

Forte de toutes ces découvertes, de ces voyages à travers le temps, l'espace et les langues, j'ai littéralement savouré, dégusté même ce roman. Et s'il fallait mettre une note, ce serait donc sans problème un 19 sur 20.

Un très, très grand merci aux éditions Actes Sud et à Price Minister, puisque cette lecture est faite dans le cadre des « Matchs de la Rentrée Littéraire », organisés conjointement par Price Minister et les éditeurs des livres sélectionnés par les quatre marraines de l'édition 2013 ! Je n'ai bien sûr pas lu tous les ouvrages de la sélection, mais s'ils sont tous à la hauteur de celui-ci, le « match » promet d'être serré !

Paru aux éditions Actes Sud (Domaine Français), 2013. ISBN : 978-2-330-02265-5.




jeudi 14 novembre 2013

Demain j'arrête ! de Gilles Legardinier


Julie a vingt-huit ans, elle travaille dans une banque et a largué son petit ami rocker raté, qui ne s'intéressait à elle que parce qu'elle jouait à la perfection le rôle de groupie.
Julie a aussi plusieurs amies, célibataires comme elle, qu'elle retrouve régulièrement pour des dîners entre copines. Ensemble, elles se soutiennent, s'entraident dans leurs galères.
Et puis, un jour, un nouveau voisin débarque dans l'immeuble où habite Julie. C'est d'abord son nom qui l'attire. Il s'appelle Ric Patatras. Un nom tellement bizarre que Julie se demande qui se cache derrière un tel patronyme. Elle va alors tout faire pour en savoir plus sur lui, quitte à se mettre dans des situations rocambolesques, voire ridicules, pour satisfaire sa curiosité.

J'ai ri ! Ri ! Comme rarement à la lecture d'un roman.
C'est drôle, inventif, bienveillant, mystérieux, déjanté au possible, totalement rocambolesque, voire invraisemblable, et pourtant on veut y croire à cette sorte de conte de fées moderne.
Les personnages sont pour certains pathétiques et antipathiques, pour d'autres enjoués ou étonnants, tous sont attachants, humains, complexes. Ca fourmille de partout, ça n'arrête pas, c'est inventif et très drôle !
Même si le roman est écrit comme une sorte d'énigme policière (même si la police n'intervient pas !), ce n'est qu'une apparence, qui n'est pas sans rappeler que chacun est finalement un mystère pour l'autre, y compris lorsqu'on se connaît bien... Finalement, ce livre ne rend compte que de la vie quotidienne, drôle et émouvante, d'une jeune femme qui cherche avant tout à voir ce qu'il y a de bon dans son voisin, sa collègue, sa boulangère ou le client aigri qui vient tous les matins pourrir la journée des voisins du quartier.
Ce roman m'a fait un bien fou. Il devrait carrément être remboursé par la Sécurité Sociale, au rayon « antidépresseurs » !

Paru aux éditions Pocket, 2013. ISBN : 978-2-266-23304-0.

mardi 12 novembre 2013

Je reviens te chercher, de Guillaume Musso


Je suis assez dubitative après la fin de la lecture de ce roman.Comme ça m'arrive assez souvent en ce moment, j'ai été absorbée par ma lecture au point d'avoir beaucoup de mal à lâcher le livre et, pour autant, je ne pourrais pas dire qu'il s'agit d'un coup de cœur, loin de là.

Ethan se réveille le samedi 31 octobre 2007, à bord de son bateau, auprès d'une femme qu'il ne reconnaît pas. Dans sa vie apparemment réussie, où tout semble lui sourire (argent, luxe, notoriété, célébrité alimentée par les nombreux articles et passages à la télévision, destinés à promouvoir ses livres), Ethan est pourtant très seul. Il y a 15 ans, il a quitté tout ce qui faisait sa vie d'alors pour pouvoir se battre et quitter sa condition. Et aujourd'hui, alors que tout lui réussit, le vide de sa vie l'engloutit.
Cette journée du 31 octobre va tout changer, pour lui comme pour ses proches.

J'ai donc été totalement absorbée par ma lecture, parce que je voulais savoir ce qui allait arriver à Ethan, mais aussi à Céline et Jessie, ou encore à Jimmy ou Marisa. L'écriture est nerveuse, rapide, efficace et la brièveté des chapitres avec les nombreux rebondissements de l'intrigue m'ont empêchée de lâcher le récit.
Mais je ne saurais trop dire pourquoi, j'ai eu une impression de « déjà lu », comme si les ressorts utilisés étaient déjà connus. Voilà, c'est ça : je n'aime pas trop, en littérature, les « recettes » qui « marchent ». j'ai bizarrement eu l'impression d'un livre commercial... et ce malgré le très bon moment de lecture que j'ai passé.

Contradictoire, moi ?

Paru aux éditions Pocket, 2008. ISBN : 978-2-266-19236-1.

dimanche 10 novembre 2013

Les 7 vies de l'Epervier, tome 1 : La Blanche Morte, de P. Cothias et André Juillard


Les 7 vies de l’Épervier, c'est une série « historique » (romancée, bien sûr, on n'est pas non plus dans un livre d'histoire) qui se déroule sous Henri IV, juste après la fin des guerres de religions.
L'histoire débute en Auvergne, en septembre 1601, où le froid précoce a fait venir la neige. Une femme court, tente d'échapper à des chiens. Elle est sur le point d'accoucher et donne naissance à sa fille Ariane dans la neige, le même jour que la reine qui met au monde l'héritier du trône.

Huit ans plus tard, on retrouve les deux enfants. Le fils du roi satisfait tous ses caprices pendant que la petite fille observe ce qui se passe en ville en n'hésitant pas à provoquer les gardes. Dans cette région sévit un mystérieux homme masqué, l’Épervier, qui dénonce les excès des riches et appelle les simples à la révolte. Ariane et lui vont se rencontrer et l'homme ne quittera plus les pensées de l'enfant.

Cette BD est en plusieurs tomes, dont je n'ai lu que le premier. C'est une série ancienne (près de trente ans), et cela fait un drôle d'effet de la lire maintenant, alors que les codes de la BD ont quelque peu évolué. On est là dans du très classique qui, s'il a un peu vieilli, a quand même gardé tout son charme. J'espère vraiment avoir l'occasion de lire la suite !

Paru aux éditions J'ai Lu (BD), 1988. ISBN : 2-277-33077-9.

jeudi 7 novembre 2013

L'Arme à l'oeil, de Ken Follett



1940, à Londres. L'intrigue commence au début de la guerre, où l'on rencontre les différents protagonistes du récit.
Faber, tout d'abord. Espion allemand qui tue facilement ceux dont il se méfie, à l'aide d'un stylet. Ce mode opératoire lui a d'ailleurs valu son surnom de Die Nadel, l'Aiguille.
Percival Godliman, veuf, historien spécialiste du Moyen-Age, amené par son oncle à travailler pour les services de renseignements britanniques.
David et Lucy Rose, jeunes mariés, qui débutent leur vie commune par un accident de voiture en plein black-out et trouvent refuge sur l'Île des Tempêtes, au large d'Aberdeen.
Et plein d'autres.

On retrouve tout ce petit monde en 1944. Les Allemands s'attendent à un débarquement mais ignorent où il va avoir lieu. De leur côté, les Alliés ont monté une formidable base militaire, sur la côte, où s'entassent chars, avions et canons, tout cela en toile peinte et en carton-âte. Ce décor esst destiné à tromper les Allemands et à faire croire à un débarquement dans le Pas-de-Calais. Mais Die Nadel découvre ce secret qui peut faire basculer le cours des choses et faire perdre ou gagner la guerre à celui qui sera détenteur de l'information.

On est là dans un roman d'espionnage pur et dur. Rien n'est épargné, des manoeuvres de la police aux coups mortels de Faber... jusqu'à l'issue finale. Le suspense est très présent, bien mené, rendant l'histoire haletante et m'empêchant de « décrocher » ne serait-ce qu'une minute.
J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman, comme nombre de ceux de l'auteur que j'ai déjà pu lire d'ailleurs (Les Pilliers de la Terre, La Marque de Winfield, Le Troisième Jumeau...) dans des genres et styles très différents. Je me suis attachée aux personnages, ai suivi leurs vies, leurs doutes, leurs questionnements... et n'ai pas pu le lâcher avant la dernière page. Du bon divertissement, quoi !

Paru aux éditions LGF (Le Livre de Poche), 2000. ISBN : 2-253-02778-2.

lundi 4 novembre 2013

I.R.S. All Watcher, tome 1 : Antonia, de Alain Queireix et Stephan Desberg


I.R.S. All Watcher, c'est une sorte de spin-of de la série I.R.S., déjà chroniquée ici. Comme pour la série XIII, elle fonctionne sur un mode différent de la série-mère, avec un personnage central par album. Ici, Antonia.

Je n'ai lu que ce premier tome, j'ignore donc de quoi vont parler les autres, mais il semble qu'ils soient au nombre de sept, formant un tout cohérent et une histoire complète. Le terme All Watcher semble désigner une entité mystérieuse qui, telle un vrai trou noir financier, aspirerait des milliards de dollars.
Cet album-ci est donc le premier de la série. Larry B. Max, après une enquête sur les comptes secrets du Vatican (tomes 9 et 10 d'I.R.S.), rencontre Antonia, jeune femme de 23 ans, très belle, fragile, mais dotée d'une hérédité compliquée qui va la mener malgré elle sur des sentiers où elle ne veut pas aller. Sa rencontre avec Larry pourrait permettre à ce dernier de clore son enquête italienne mais, comme souvent dans ce genre d'histoires, les choses se compliquent quelque peu. Antonia est la fille d'un tueur à gages qui a décidé pour elle de lui transmettre le flambeau familial. Cet album est celui de son initiation, mais la jeune femme ne se sent pas faite pour ce « travail » et lutte de toutes ses forces pour conserver sa vie et sa conscience.
Entre BD d'espionnage et intrigue financière, encore une BD à laquelle j'ai bien accroché, même si, n'ayant pas lu toute la série I.R.S., j'ai parfois eu quelques soucis pour raccrocher tous les wagons. Ceci dit, ce n'est quand même pas trop compliqué, et je suppose que l'une peut très bien se lire sans l'autre.

Paru aux éditions Le Lombard (Troisième Vague), 2010. ISBN : 978-2-8036-2535-2.

samedi 2 novembre 2013

Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, de Dai Sijie


J'avais été attirée par ce livre, dans la librairie que je fréquente régulièrement, à cause du coffret qui le protégeait, sorte d'écrin de tissu coloré et bien fini, attirant et exotique, qui donne au livre un côté précieux. Je suis une excellente cible pour les experts marketting des maisons d'éditions, c'est un fait et j'assume. Et c'est là qu'on voit que le marketting, ça paie, puisque ça fait vendre. Et que l'on peut vérifier l'adage qui dit que « l'habit ne fait pas le moine »...

L'histoire se passe en Chine, durant la Révolution Culturelle, et commence par l'arrivée de deux garçons de dix-sept ans, de la ville, en rééducation dans un village de la Montagne du Phénix du Ciel. Ils y ont été envoyés, comme bon nombre d'autres jeunes, par le régime communiste car leurs parents sont médecins et dentistes et sont susceptibles de s'opposer au régime en place. Il faut donc soustraire leurs enfants à l'influence capitaliste de leurs parents et les confier à l'Etat pour les rééduquer (ou les endoctriner, ce serait sans doute plus juste et plus honnête).
Dans le village voisin, ils rencontrent un autre jeune garçon de leur âge, fils d'un écrivain et d'une poétesse, qui devient leur ami. Ils rencontrent aussi la Petite Tailleuse, fille du tailleur du village, et Luo, l'ami du narrateur, tombe amoureux de la jeune fille. Leur ami du village a un secret, bien gardé dans une valise, mais les deux jeunes garçons le percent à jour et s'en emparent. C'est de cette manière qu'ils entrent en possession d'un, puis de plusieurs livres et découvrent la littérature occidentale, interdite en Chine sous le régime communiste de Mao.

Ce livre aurait dû me plaire. Il parle de littérature, de la liberté qu'apportent les livres, de leur capacité à faire s'évader le lecteur, mais aussi de l'ouverture d'esprit qu'ils donnent. Il parle aussi d'endoctrinement par le régime, ce qui n'est pas sans rappeler, d'ailleurs, une certaine réforme toute récente, en France, de l'école, ainsi que les propos tenus par le ministre de l'Education nationale et la ministre des Droits des femmes sur leur volonté conjointe d'éloigner les enfants de la sphère et de l'influence familiale afin de leur inculquer les principes et la « religion » laïcs portés par le gouvernement.
C'est aussi une jolie histoire d'amour et de liberté.

Oui, mais voilà : je me suis ennuyée pendant plus de la moitié du récit ! C'est assez rare pour être souligné, parce que je suis plutôt bon public la plupart du temps.
Heureusement pour moi, la fin (le troisième tiers, environ) rattrappe un peu le début, même si les dernières pages me laissent un goût d'amertume et d'inachevé.
C'est très dommage, parce que les thèmes abordés sont vraiment porteurs et font écho chez moi à mes aspirations et questionnements du moment.

Paru aux éditions Gallimard (Folio), 2000. ISBN : 978-2-07-035964-6.