mercredi 27 mai 2020

Blake et Mortimer, tome 5 : Le Mystère de la Grande Pyramide, tome 2 : La Chambre d'Horus, de Edgard P. Jacobs




Deuxième partie de ce diptyque mythique de la série « Blake et Mortimer ». Nous avions laissé Philip Mortimer horrifié quand il avait appris la mort de Francis Blake. Et il décide alors de continuer l’enquête, en commençant par honorer la promesse qu’il avait faite à Monsieur Grossgrabenstein, un archéologue allemand présent au Caire qui avait proposé de lui montrer sa riche collection d’œuvres d’art égyptiennes. Les événements qui se déroulent dans la propriété de l’archéologue confirment à Mortimer que quelque chose ne va pas et que l’Allemand est lié, d’une manière ou d’une autre, au mystère qui l’occupe, via le chantier de fouilles.

L’enquête va mener Philip Mortimer jusqu’au cœur du mastaba découvert par Grossgrabenstein et il va vivre des moments difficiles et aller de surprises en surprises : retrouvailles avec Olrik, l’éternel ennemi, chasse au trésor dans les tunnels et autres couloirs piégés qui serpentent sous terre, énigmes, magie… le récit est d’une grande richesse en rebondissements, aventures et péripéties diverses et variées.

Blake et Mortimer à la sauce Jacobs, c’est une vraie valeur, que je (re)découvre chaque fois avec un immense plaisir. Cette série, comme Yoko Tsuno ou Tintin, fait partie des séries phares, de celles qui ont construit les assises et l’histoire de la bande dessinée franco-belge. Un peu comme des fondamentaux : en lisant ces bandes dessinées, on sait qu’on ne peut pas se tromper, on sait où on met les pieds. Les auteurs plus récents semblent tous s’être inspirés et avoir appris, d’une manière ou d’une autre, auprès de ces maîtres. Et par exemple, Roger Leloup a lui-même commencé son métier aux studios Hergé, avant de travailler pour d’autres puis de se lancer seul.
Chez Jacobs comme chez Leloup, tout est fait par la même personne : histoires, intrigues, dessins, découpage, scénario, même les indications de couleurs, en ce qui concerne Roger Leloup du moins. C’est donc un travail d’orfèvre qui est offert au lecteur…




Mon mari m’a offert ce diptyque en version intégrale (dont les références sont inscrites si-dessous). Et bien lui en a pris ! Dans cette édition, bien postérieure à l’édition originale, qui date des années 1950, il y a, avant le début de l’histoire elle-même, quelques pages en fac-simile, deux annonçant la prochaine publication, dans le Journal Tintin, du « Mystère de la Grande Pyramide », suivi de plusieurs autres, des reproductions des planche originales qui ont été redessinées en partie pour l’album. Les annotations sur le côté permettent de comparer ces planches avec celles de l’album, ce qui est toujours très intéressant !
Par ailleurs, les deux pages d’annonces ont été conçues sous la forme d’une interview et d’une page documentaire pour donner au lecteur du Journal Tintin un avant-goût (et surtout l’envie!) de lire la bande dessinée. Là aussi, c’est très instructif, et la qualité de la page en question laisse penser que, dans les années 1950, les enfants et les lecteurs du Journal Tintin n’étaient pas considérés comme des imbéciles… mais comme des lecteurs exigeants à qui il fallait donner « à manger », donc des connaissances aussi bien que de bonnes histoires et de belles bandes dessinées. De la qualité, donc.

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2013. ISBN : 978-2-87097-169-7.

Également paru aux éditions Blake et Mortimer, 2011, en version intégrale. ISBN : 978-2-87097-163-5


mercredi 20 mai 2020

Blake et Mortimer, tome 4 : Le Mystère de la Grande Pyramide, tome 1 : Le Papyrus de Manethon, de Edgard P. Jacobs





Mortimer est à bord d’un avion de ligne qui le conduit, avec Nasir, de Londres au Caire, où l’attend un de ses amis, le professeur Ahmed Rassim Bey, conservateur du musée des antiquités égyptiennes qui a invité son ami pour quelques vacances.
Mais tout de suite, dès la première page, le lecteur est « témoin » d’un appel téléphonique où deux hommes, impossibles à identifier au départ, s’échangent des informations au sujet, justement, de l’arrivée de Philip Mortimer.

L’avion atterrit sans encombres et pendant que Mortimer et Ahmed s’occupent des formalités, Nasir part récupérer les bagages. Il s’aperçoit alors qu’il est observé par un homme qu’il semble reconnaître, sans pouvoir mettre de nom sur le visage. Mortimer ne le croit pas, même après que Nasir reconnaît l’homme au volant d’une Lincoln noire qui semble les avoir suivis…

Le lendemain, les vacances de Mortimer commencent par la visite du musée et une étrange énigme liée à des papyrus retrouvés dans un cartonnage de momie de l’époque des Ptolémées. Il y est fait mention d’une sorte de chambre secrète que Mortimer, en bon archéologue et égyptologue amateur, ne manque pas de relier au règne d’Aton.
C’est là le début d’une histoire de mystère, de recherches, de trahison, d’espionnage… et qui ne s’avérera pas sans danger pour Mortimer. Et c’est là qu’intervient un vieil ennemi de Mortimer : le Colonel Olrik est de retour !
Mortimer va aller jusqu’à faire appel à son ami Francis Blake, mais celui-ci aura quelques difficultés à rejoindre Philip, victime d’un attentat durant son voyage.
Le mystère s’épaissit…

Un grand classique de la BD, dont je vais m’empresser de lire la suite (ou plutôt de la relire!). Parce que c’est de la bonne BD !

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2012. ISBN : 978-2-87097-168-0.

Également paru aux éditions Blake et Mortimer, 2011, en version intégrale. ISBN : 978-2-87097-163-5



mercredi 13 mai 2020

Blake et Mortimer, tome 6 : La Marque Jaune, de Edgar P. Jacobs




Deuxième cadeau de mon mari à l’occasion de mon anniversaire confiné, « La Marque Jaune », dont je parlais dans l’un de mes précédents billets, et que je n’avais jamais lu.
Et je vous assure que je n’ai pas du tout été déçue du voyage !

Tout commence sous la pluie, à Londres, dans un contexte de mystère : la presse londonienne est régulièrement avertie, à l’avance qui plus est, des forfaits de celui qu’on appellera très vite « La Marque Jaune », à cause de sa « signature », laissée systématiquement après chacune de ses interventions. L’histoire débute par le vol rocambolesque de la couronne impériale, conservée à la Tour de Londres. Dès le lendemain, Blake et Mortimer se retrouvent pour discuter de l’affaire et se trouvent bien vite – et bien malgré eux au départ – au cœur de l’intrigue.

Après de spectaculaires vols, « La Marque Jaune » s’attaque maintenant à des personnes, tous amis proches de Francis Blake et membres de son club. Les enlèvements se succèdent, que Blake et la police, malgré tous leurs efforts, ne parviennent pas à arrêter. Et les choses s’accélèrent après l’enlèvement de Septimus, le dernier des membres du club.
Blake poursuit son enquête, reçoit un message et tente de retrouver « La Marque Jaune ». La course-poursuite qui s’ensuit, de nuit, dans les rues de Londres, se solde par un échec, mais c’est sans compter l’intervention de Mortimer.

Le savant, de son côté, a suivi sa propre idée, écumant les archives du « Daily Mail », où « La Marque Jaune » envoie chaque alerte prévenant du prochain attentat. Il finit par trouver une piste, qu’il suit avec nombre de difficultés, et qui va l’amener sur le chemin de la vérité, après une nouvelle rencontre tumultueuse avec « La Marque Jaune ». La rencontre finale va compléter les manques dans la théorie de Philip Mortimer, qui va se retrouver en danger de mort.

J’ai vraiment beaucoup aimé, vous vous en doutez, ce monument de la bande dessinée qu’est « La Marque Jaune ». Mystère, action, science-fiction… tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette bande dessinée un must. Je ne regrette pas d’avoir « investi », via mon mari, dans cet ouvrage qui, s’il est ancien, n’en est pas moins l’un des chefs-d’œuvre de la bande dessinée belge. Du grand art !
Je comprends mieux aussi le désir des auteurs qui ont repris la série d’écrire une suite à cette histoire, que j’ai découverte dans « L’Onde Septimus ». C’est qu’il y a du potentiel !

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2018 (Première édition : Le Lombard, 1956). ISBN : 978-2-8709-7170-3.

mardi 12 mai 2020

Blake et Mortimer, tome 26 : La Vallée des Immortels, tome 2 : Le Millième bras du Mékong, de Yves Sente, Teun Berserik et Peter Van Dongen.




Il y a quelques jours, c'était mon anniversaire. Et à cette occasion, mon mari m'a offert deux bandes dessinées, celle-ci et La Marque Jaune. Pile celles que je voulais ! (bon j'avoue l'avoir un peu aidé dans le choix, en lui donnant une liste de ce qui me plairait, mais en plein confinement, ce n'était pas forcément gagné non plus !)
J’ai du me replonger dans le tome 1 de ce diptyque, que j’avais lu il y a un peu plus d’un an, lors de l’opération « La BD fait son festival » de l’année 2019. J’ai du patienter, mais j’ai pu avoir la suite !

Ici, donc, nous retrouvons nos deux héros britanniques à Hong-Kong, qui est pour l’instant toujours anglaise. Blake est à la recherche de Philip Mortimer, qui a disparu dans d’étranges circonstances. Les recherches se poursuivent, et deux des personnes impliquées dans l’histoire refont soudainement surface, retrouvés sur un îlot rocheux : le Docteur Sun-Yi-Sun, que Mortimer devait rencontrer, ainsi que son agent de sécurité, Ylang Ti. Celle-ci, remise de ses émotions, va désormais suivre Blake dans ses recherches et s’avérer être une aide très précieuse pour la suite, par sa connaissance du terrain, notamment.
De son côté, Han-Dié, le serviteur du Docteur Sun-Yi-Sun, se retrouve, malgré ou peut-être à cause de sa trahison, aux côtés Mortimer, dans le bateau qui les amène sur la Rivière des Perles, au nord de Hong-Kong.

Le lecteur va donc suivre trois récits différents s’imbriquant les uns dans les autres : d’une part le périple de Mortimer et Han-Dié, d’autre part la quête de Blake et Ylang Ti qui les recherchent et enfin le récit du manuscrit découvert dans les œuvres d’art volées au début du premier volume du diptyque, qui raconte l’épopée du premier et dernier empereur Qin raconté par Sho. C’est Han-Dié qui se charge de traduire le contenu de ce manuscrit pour Mortimer durant tout leur voyage qui va les conduire en Chine, tout près de la frontière Laotienne, où se trouve la base du prétendu dernier héritier de l’empereur en question, qui revendique le pouvoir sur l’Empire du Milieu.

Bien entendu, les choses vont se révéler compliquées, la légende s’imbriquant dans la réalité. Mortimer, d’ailleurs, va avoir bien du mal à croire ce qui se passe pourtant sous ses yeux. Et la réalité va vite le rattraper : la vie de Nasir est en danger, mais également le sort de la colonie britannique de Hong-Kong. En effet, la menace ne vient peut-être pas de là où l’on croit…

Un bon cru que ce diptyque ! Le trio aux commandes réalise fort bien le défi et, bonus, il y a même un clin d’œil à Hergé, autre maître de la bande dessinée qu’on ne présente plus, avec la présence de Tchang...

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2019 – ISBN : 978-2-8709-7281-6.

mercredi 6 mai 2020

Blake et Mortimer, tome 24 : Le Testament de William S., de Yves Sente et André Juillard




Un album one shot qui tranche avec celui que je viens de lire. Retour à une intrigue plus « classique » dans le sens moins « fantastique » que « L’Onde Septimus ». Mortimer est envoyé en mission avec Elizabeth, la fille d’une de ses amies, entre Londres et Venise, pour résoudre une énigme vieille de quatre siècles. Il s’agit de retrouver un manuscrit qui aurait appartenu à William Shakespeare et qui prouverait la paternité de l’auteur sur son œuvre. En sommeil depuis près de cent ans, cette énigme ressurgit et il s’agit là d’une véritable course contre la montre.
De son côté, Blake se retrouve confronté à une bande de voleurs qui rôdent et n’ont de cesse de voler les riches passants du côté du parc de Kensington et des riches quartiers londoniens.

Mortimer va vite se retrouver confronté à de vieux ennemis et la tâche qui lui a été assignée par Madame Summertown va demander toute son attention, sa rapidité de réflexion et une grande capacité à prendre rapidement des décisions qui peuvent s’avérer audacieuses et dangereuses…

J’apprécie vraiment, en ce temps de confinement, de me replonger dans de bonnes bandes dessinées comme celles de cette série, même si je n’ai toujours pas trouvé les premiers épisodes de la série (hormis « Le Mystère de la grande pyramide », que mon mari m’a offert il y a quelques années maintenant). Je ne désespère pas !
J’ai bien aimé, ici, le rythme de l’intrigue : pas de temps morts, de la réflexion, des énigmes… Le danger est bien présent, mais d’un tout autre ordre que celui relatif à l’onde Méga par exemple. Les méchants sont toujours aussi méchants, ce sont aussi toujours les mêmes (même le Colonel Olrik est de la partie, puisque, depuis sa prison, il tire les ficelles pour le compte d’un mystérieux employeur qui va causer pas mal de soucis à Mortimer et Elizabeth). On retrouve aussi de vieilles connaissances (en particulier Sharkey, moins présent dans la série), et c’est finalement assez rassurant : c’est un peu comme si, en ces temps incertains, étranges, j’avais besoin de repères fixes et immuables, y compris dans mes lectures.
Oui, ça fait du bien.

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2017. ISBN : 978-2-8709-7242-7.

dimanche 3 mai 2020

Blake et Mortimer, tome 22 : L'Onde Septimus, de Jean Dufaux, Antoine Aubin et Étienne Schréder.




J’ai offert cette bande dessinée à un ami, le Noël qui a suivi sa sortie (donc tout juste après sa parution, puisqu’elle est sortie en décembre). Et puis… je me l’étais offerte aussi, parce qu’ « on n’est jamais si bien servi que par soi-même », dit le dicton.
Sauf que… je n’avais pas vraiment eu le temps de la lire. Elle a traîné pendant un moment dans ma PAL (vous savez, la fameuse Pile À Lire dont on parlait tant, sur les blogs de lecture, il y a quelques années?) et puis, j’avais fini par faire du rangement, elle avait bien sagement rejoint ses semblables dans ma bibliothèque… et j’étais passée à autre chose.
En reprenant certains articles de mon blog, je me suis rendu compte que celle-ci n’y figurait pas. J’ai donc décidé de la relire et de m’y mettre.
Il arrive parfois que j’entre dans une période où je me mets à lire (ou à relire, c’est selon), certains types d’ouvrages. Dans mon cas, en ce moment (mais c’est peut-être un effet collatéral du confinement), c’est la série des Blake et Mortimer qui joue ce rôle, comme j’ai eu une période Yoko Tsuno, une autre XIII, ou une période Balade au bout du monde. En relisant cette aventure de nos héros britanniques, je mesure l’étendue de mon inculture concernant cette série. Et je me suis rendu compte que je n’ai jamais lu « La Marque Jaune », sans doute, si j’ai bien compris, le tome le plus emblématique de la série et de la période E. P. Jacobs. [Ça tombe bien. Mon anniversaire est dans quelques jours. Je crois que je vais mandater mon mari pour me l’offrir, histoire de combler une lacune carrément impensable!]

Dans cette bande dessinée, contrairement aux deux précédentes que j’ai chroniquées ici et là, il n’y a aucune mention de l’année où se déroule l’histoire. Tout au plus est-il possible de la située dans les années 1950, probablement vers 1954 ou 1955, puisque la reine d’Angleterre Élisabeth II, dont parlent les premières pages, a accédé au trône le 6 février 1952, à l’âge de 25 ans, et a été couronnée le 2 juin 1953. La bande dessinée s’ouvre d’ailleurs sur les festivités de son anniversaire, on peut donc préciser la période de l’année, sinon l’année elle-même, au printemps (la reine est née en avril). [Oui, j’aime bien les précisions chronologiques et temporelles, parce que ça me donne des points d’appui et des repères et ça ajoute beaucoup au réalisme d’une bande dessinée que de l’ancrer dans une temporalité. On ne se refait pas.]

Ici, l’anniversaire de la reine Élisabeth II ne sert que de démarrage à l’intrigue, pour exprimer le contraste entre le faste et la lumière de la royauté et ce qui se trame en arrière-plan, comme c’est toujours le cas dans le monde réel. Il y a ce qu’on voit, et puis il y a ce qui est caché. Il y a la lumière et les ténèbres, le bien et le mal…
Au démarrage de cette histoire, donc, nous rencontrons quatre personnages réunis dans un endroit sombre et discret pour y célébrer le début d’une ère nouvelle et de leur œuvre commune (dont le lecteur ignorera tout pour l’instant, sinon qu’elle a un rapport étroit avec le Professeur Septimus, bien connu, si j’ai bien compris, des lecteurs de la série puisqu’il est le principal ennemi de Blake et Mortimer dans La Marque Jaune. Ce « cher » Professeur Septimus semble avoir fait des émules, ou au moins avoir suscité des nostalgies devant le pouvoir donné par l’Onde Méga.
Dans les toutes premières pages, nous découvrons également le Colonel Olrik, bien mal en point d’ailleurs, soigné par un médecin asiatique. Il est en proie à de fortes fièvres et à des hallucinations où il revoit sans cesse le Professeur Septimus qui lui demande de « revenir »…
La suite de l’histoire nous montre Francis Blake en proie à un véritable mystère et très inquiet pour son ami, Philip Mortimer, qui semble avoir complètement disparu de leur appartement de Park Lane. Il aurait installé un nouveau laboratoire et s’y livrerait à d’étranges expériences qui occupent tout son temps. Mais Francis Blake est vite rattrapé par son travail : un forcené se trouve près des hangars désaffectés de King’s Cross, déjà le théâtre d’un fait similaire quelques jours plus tôt. Les forces de l’ordre s’y rendent une nouvelle fois, accompagnés de Blake cette fois, et y trouvent l’homme en question qui finit foudroyé par une décharge électrique.
Au même moment, Mortimer, dans son laboratoire de Layton Road, à Newham dans la banlieue de Londres, constate une fois de plus que l’installation électrique a une fois de plus sauté. Sans rien y comprendre, il rétablit la lumière et l’on découvre alors le laboratoire du savant. Celui-ci a, semble-t-il, reconstitué le laboratoire de Septimus lors de ses recherches sur le Télécéphaloscope. Il y cherche un moyen de contrer l’Onde Méga de Septimus par une autre onde, appelée « Onde Septimus »...

Voici donc le début de cette histoire où vont se côtoyer Blake et Mortimer, bien sûr, mais aussi de vieilles connaissances des deux héros, comme le Colonel Olrik, leur éternel ennemi et, plus surprenant, le Professeur Septimus lui-même… apparemment du moins.
Vous comprendrez donc, chers lecteurs, pour quelles raisons je tenais à comprendre la chronologie des faits. Cette histoire semble se situer quelques temps seulement après « La Marque Jaune », puisque tous les protagonistes sont encore très marqués par les événements qui se sont déroulés dans cet épisode, pourtant bien antérieur en termes de publications (« La Marque Jaune » est le sixième album de la série). Tout se passe comme si, dans cet album, les auteurs avaient voulu donner une suite à l’autre, sans tenir compte de ce qui avait été écrit entre les deux.
C’est un parti-pris qui peut se comprendre et s’accepter, le tout est de le savoir, ou au moins de le percevoir, afin de ne pas se perdre dans l’histoire, sans quoi on n’y comprend rien. Mais ici, les choses sont assez claires, tant les références à « La Marque Jaune » sont évidentes, nombreuses et claires (il y a même, à un moment, une vitrine de librairie devant laquelle se trouve le « Professeur Septimus » où l’on peut contempler un exemplaire de « La Marque Jaune par E. P. Jacobs ». Il s’agit ici, clairement, d’un hommage appuyé au créateur de la série et des personnages).

L’histoire va se compliquer sérieusement par la découverte, par Blake, d’un étrange engin logé dans les soubassements de la ville de Londres qui semble être à l’origine des faits étranges qui se déroulent dans la cité elle-même. Le rôle du Colonel Olrik est plus complexe que celui du simple « méchant » dont le but est toujours le même : tuer ses éternels ennemis Blake et Mortimer. Ici, les intérêts des trois personnages finissent par devenir communs, au point qu’ils vont devoir s’allier pour contrer la menace qui pèse sur eux et sur la ville de Londres.
Et puis, il y a ce groupe de soldats internés à l’hôpital psychiatrique, dont on finira par comprendre qu’ils comptaient parmi eux les deux forcenés des entrepôts désaffectés de King’s Cross. Leur rôle dans cette histoire va finir par faire comprendre (en tout cas partiellement) à Blake et Mortimer les risques encourus par ceux qui s’approchent trop près de l’engin souterrain redécouvert par Blake.

Une aventure complexe, plus proche de ce que j’avais lu petite et de la veine d’E. P. Jacobs que les dernières histoires que j’ai référencées sur ce blog, où l’histoire se mêle au fantastique, ce qui semble être l’une des marques de fabrique du créateur de la série.
Je suis donc, après cette lecture, en complète contradiction avec ce que je disais dans ma précédente chronique, mais tant pis !

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2013. ISBN : 978-2-8709-7189-5.