mercredi 26 mai 2021

Blake et Mortimer, tome 14 : La Machination Voronov, par Yves Sente et André Juillard


Quatorzième tome de la série, daté d’octobre 2013, cet opus fait partie des albums créés après le décès d’Edgar P. Jacobs, à partir de son univers. Cet ouvrage m’a été offert par mon très gentil mari, pour mon anniversaire, et je suis maintenant bien partie pour compléter ma collection !

Ceci mis à part, je vais vous en dire un peu plus sur cet album, qui m’a, encore une fois, bien plu.

L’histoire commence au Kazakhstan, au cosmodrome de Baïkonour, au mois de janvier (nous n’en connaîtrons pas l’année, bien sûr, mais la période est bien balisée : nous sommes en pleine guerre froide, donc on va dire entre 1945 et 1989, ce qui laisse pas mal de marge, on est bien d’accord). Les soviétiques sont sur le point de lancer une fusée, sous les ordres du professeur Ilioutchine, directeur de l’équipe scientifique qui veut différer le lancement à cause d’une pluie de météorites. De son côté, le Général Oufa, militaire et responsable des programmes, refuse tout report et ordonne le lancement de la fusée. Tout se déroule bien au départ, mais la fusée rencontre effectivement des météorites et sa tête redescend très rapidement. Le professeur Ilioutchine envoie immédiatement une équipe de récupération sur le lieu d’atterrissage de l’engin, mais la situation empire : un des militaires appelle le général et lui fait part de l’étrange situation à laquelle lui et ses hommes sont confrontés : une étrange maladie, extrêmement rapide et brutale, a tué toute l’équipe en deux heures, y compris le lieutenant qui a réussi à alerter le général. Informé, le Professeur Ilioutchine envoie une nouvelle équipe, cette fois-ci équipée de combinaisons hermétiques, récupérer les corps et la tête de la fusée, et alerte le docteur Voronov, directeur de la clinique du KGB.

Voilà le point de départ de cette aventure, où vont se mêler, comme d’habitude dans cette série, espions, traîtres, hommes intègres, ennemis… Nous y retrouvons bien entendu les personnages récurrents de la série : Blake et Mortimer évidemment, mais aussi l’inratable Olrik, comme toujours présent là où un coup douteux peut être monté.

Le grand « méchant » de l’histoire, cette fois-ci, est bien le docteur Voronov, directeur de la clinique du KGB, qui entend bien profiter de cette mystérieuse maladie foudroyante pour prendre le pouvoir, non sans avoir au passage semé le trouble et la zizanie entre les dirigeants soviétiques et le monde occidental.

Ce sont toujours un peu les mêmes ressorts, mais ils sont encore une fois efficaces et bien menés. Au final, la bande dessinée est bien montée, fidèle aux « canons » de la série. Blake reprend du service en tant qu’espion, Mortimer est à sa place comme scientifique chargé de comprendre comment la maladie se transmet, et pourquoi, et surtout comment la soigner…

Bien que daté de 2013, cet opus, lu en 2021, résonne particulièrement en cette période de pandémie, où nous sommes, bien plus qu’auparavant, sensibilisés aux problématiques liées aux virus et vaccins, aux transmissions inter-humaines, aux questions qui ne manquent pas de surgir en cas d’émergence d’une nouvelle maladie, aux théories souvent fumeuses quant à son origine… J’ai bien aimé cette lecture, parce qu’elle a été, outre une belle évasion en temps de confinement et couvre-feu, une forme d’exutoire face aux théories complotistes liées au Covid-19. Cette bande dessinée m’a permis, étrangement, de prendre un peu de recul face à notre situation anxiogène. Et tout ce qui me permet de m’évader un peu de la lourdeur actuelle est très bienvenu !

Dans ces cas-là, rien ne vaut, en fait, la lecture...

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2021. ISBN : 978-2-8709-7178-9.

lundi 24 mai 2021

Autre Monde, tome 1 : L'Alliance des Trois, de Maxime Chattam


New York, aux environs de Noël. Matt, adolescent, est témoin d’étranges événements quelques jours avant le déclenchement d’une tempête qui ravage tout sur son passage et transforme radicalement le monde. Durant cet événement fondateur, de très nombreux adultes disparaissent, comme vaporisés par de gigantesques éclairs en forme de mains. Ceux qui ont survécu sont maintenant très différents, certains semblant avoir muté, d’autres être devenus sauvages… tous sont hostiles.

Matt et son ami Tobias parviennent à quitter la ville, devenue un immense territoire hostile peuplé de monstres effrayants et se dirigent vers le Sud. C’est là qu’ils font la rencontre d’un adulte qui cherche immédiatement à emmener Matt. Celui-ci se défend et parvient, grâce à son épée et non sans mal, à transpercer son agresseur, mais celui-ci, avant de mourir, lui inflige de sérieuses blessures qui le plongent dans un coma dont il ne se réveillera que cinq mois plus tard. Il découvre alors, sur l’île Carmichael où est parvenu à le transporter Tobias, que le monde a bien changé et que, si les adultes ont « muté », les enfants et adolescents, eux aussi, ne sont plus tout à fait comme avant.

D’autres enfants ont en effet survécu, non sans peine d’ailleurs, et se sont regroupés et organisés en clans dispersés, reliés entre eux par certains adolescents parmi les plus âgés, les « Longs Marcheurs », chargés de faire le lien entre les différentes communautés naissantes, d’apporter les nouvelles d’un clan à l’autre, afin d’aider ces enfants à comprendre et à survivre dans ce monde devenu subitement hostile, mais pas inhospitalier.

Dans ce nouveau monde, Matt et Tobias découvrent que, si tout a changé, ils doivent faire face à de nombreux dangers, dont certains sont bien visibles (comme les adultes mutants, certaines espèces animales ou les poissons par exemple) et d’autres sont plus mystérieux et semblent en vouloir à Matt en particulier. L’un de ces ennemis, le Raupéroden, apparaît en songe à Matt qui n’aura de cesse de comprendre ce que ce monstre lui veut. Mais il va d’abord devoir se remettre de ses blessures et apprendre à survivre et, surtout, comprendre ce qui arrive aux autres enfants et qui, parmi eux, a visiblement décidé de s’allier, contre toute logique, avec leurs ennemis et pourquoi…

Ce roman est le premier tome d’une série de huit, qui plante le décor apocalyptique d’un nouveau monde terrifiant et plein de promesses à la fois. Entre anticipation et fable écologique, j’ai découvert très tardivement de livre, que j’avais dans ma bibliothèque depuis plusieurs années, suite aux opérations estivales lancées par les éditeurs de livres de poche pour les vacances estivales. Je ne regrette pas : je viens d’investir dans le second tome de la série, curieuse d’en savoir plus sur le devenir de « L’Alliance des Trois », formée par Matt, Tobias et Ambre, une jeune fille de presque 16 ans que Matt et Tobias ont rencontrée sur l’île Carmichael. Il y a fort à parier que leur épopée ne sera pas de tout repos : ce premier tome se termine sur une scène plutôt violente indiquant que les trois adolescents n’en ont pas terminé avec les nombreux dangers qui les guettent dans ce nouveau monde ! En tout cas, ce roman, pour qui aime le genre, est addictif...

Paru aux éditions LGF, 2016 (Le Livre de Poche). ISBN : 301-0-000-06444-2 (Édition « Cet été je lis 2016 »)


mercredi 5 mai 2021

Blake et Mortimer, tome 3 : Le Secret de l'Espadon, tome 3 : S.X.-1 contre-attaque, d'Edgar P. Jacobs


Ce troisième volume commence par plusieurs pages de rappels des deux épisodes précédents (je ne suis pas certaine que c’est le cas dans les éditions originales, mais c’est en tout cas ce que j’ai trouvé dans celle de 2020). Blake et Mortimer font donc face à une attaque surprise des forces de l’auto-proclamé empereur Basam-Damdu. Ce dernier a ordonné l’attaque de l’usine Scaw-Fell où Mortimer travaille à la mise au point d’une nouvelle arme : l’Espadon. Forcés de prendre la fuite, Blake et Mortimer, accompagnés de Nasir, sont rattrapés par les « Jaunes » et Mortimer est fait prisonnier. Il doit, pour le compte des « Jaunes » et sous la garde d’Olrik, leur donner les plans de l’Espadon. Heureusement, Blake parvient, avec l’aide de Nasir, à le faire évader, et ce troisième tome débute au moment où d’autres prisonniers des « Jaunes » sont transférés. Leur convoi est attaqué et les prisonniers peuvent s’évader et rejoindre les forces « libres », c’est-à-dire la base secrète où se trouvent Blake et Mortimer. Ce dernier achève la mise au point et la construction de l’Espadon, mais les Jaunes (et Olrik en particulier) ne l’entendent pas de cette oreille.

Ce troisième tome est à l’image des premiers, avec plus d’action, plus de suspense encore. C’est vraiment un album bien construit, avec pas mal de choses assez « téléphonées », mais plutôt rafraîchissantes en fait, aujourd’hui.

Ce que j’ai apprécié aussi, dans cette édition de 2020 et pour les trois tomes, ce sont les illustrations en pleine page qui émaillent le récit. Elles coupent un peu la lecture mais permettent d’apprécier le dessin et ses détails. Cela n’apporte rien à l’histoire, bien sûr, mais tant pis. L’histoire finit bien, évidemment (sinon, ce ne serait pas Blake et Mortimer : c’est comme pour Tintin, les gentils gagnent toujours et c’est rassurant!). J’aime bien cette série, en particulier les premiers épisodes, signés d’Edgar P. Jacob. On y trouve mêlés l’histoire, la science-fiction, l’anticipation, en un genre assez proche de la dystopie… C’est riche et foisonnant, et cette série me donne l’occasion de m’évader vraiment de ce quotidien qui, parfois, peut être assez lourd, entre pandémie, problèmes avec les enfants ou difficultés économiques.

En fait, ce type de lecture me fait du bien : pas trop longues, elles permettent de « prendre l’air » sans vraiment sortir de chez moi, en respectant les horaires du couvre-feu et les contraintes du confinement. Heureusement que les librairies restent ouvertes !

Paru aux éditions Blake et Mortimer, 2020. ISBN : 978-2-8709-7167-3. 

Pour lire mon avis sur le tome 1, c'est ici ; pour le tome 2, c'est par là !