tag:blogger.com,1999:blog-77821085101305683162024-02-22T17:10:25.961+01:00Les lectures d'AmélieAmélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.comBlogger433125tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-6648095800690725802024-02-12T06:00:00.001+01:002024-02-12T06:00:00.137+01:00Croix de cendre, d'Antoine Sénanque<p>
</p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUlQpdN_TNOOrJHAy4rdl2yVf6c4aerC71k8RGNZk_DBtDTsKIiNDEBolhrWcdy3_3NP075TM15um9M74jIO0NYJjn5dDm3k9RpnNRjtFIV8Vho_3VN5ntpa9YYb-BidLFwTKqYSKYpILh6Cila2FLTyMxkTAGFLr5er7gNVrS6B-rn08KBgl-5gVZxNU/s500/Croix%20de%20cendre.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="342" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUlQpdN_TNOOrJHAy4rdl2yVf6c4aerC71k8RGNZk_DBtDTsKIiNDEBolhrWcdy3_3NP075TM15um9M74jIO0NYJjn5dDm3k9RpnNRjtFIV8Vho_3VN5ntpa9YYb-BidLFwTKqYSKYpILh6Cila2FLTyMxkTAGFLr5er7gNVrS6B-rn08KBgl-5gVZxNU/s320/Croix%20de%20cendre.webp" width="219" /></a></div><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">1367 :
deux jeunes dominicains sont envoyés à Toulouse par le prieur
Guillaume, afin d'y acheter du vélin, un précieux parchemin, ainsi
que les encres qui lui permettront, par la main d'Antonin, d'écrire
ses mémoires. Il se trouve que Guillaume, disciple de Maître
Eckhart, a beaucoup à raconter : il a survécu à l'épidémie
de peste noire qui a déferlé sur l'Europe à partir de 1348, au
départ de Kaffa.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Robert et
Antonin arrivent à Toulouse et y trouvent les parchemins tant
convoités, mais rien ne se passe comme prévu, et Robert se retrouve
emprisonné par l’inquisiteur, ancien condisciple de Guillaume, et
accusé (faussement bien sûr) d’hérésie. Le tout pour obliger
Antonin à fournir à l’inquisiteur une copie du livre de
Guillaume, livre qui lui servira pour assouvir ses ambitions…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Voici le
point de départ de ce très beau roman, qui raconte une histoire
dans l’histoire : celle, racontée dans le vélin, des
pérégrinations de Guillaume, alors jeune dominicain, avec son
mentor, Maître Eckhart. Et en parallèle, celle d’Antonin et
Robert qui vont devoir mettre leur courage et leur inventivité au
service de Guillaume et de son sacristain, un étrange moine qui n’a
pas fini de faire découvrir aux deux jeunes religieux ses talents
divers et variés.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Un livre
en forme d’enquête, qui n’est pas sans rappeler, par certains
côtés, « Le Nom de la Rose » d’Umberto Eco, en plus
court et plus simple toutefois.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai
dévoré ce roman, qui m’a fait beaucoup de bien, le soir, cet
hiver. Un livre à rebondissements, plein de surprises, à lire sans
modération !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Grasset, 2023. ISBN : 978-2-246-83266-9.</i></p>
<p> </p>Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-91139199087838699912023-12-31T06:00:00.005+01:002023-12-31T06:00:00.243+01:00Jargonnier catholique de poche, de Edmond Prochain<p>
</p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1zrgklqlcy2GXxP-_MHfB0s1XBuozlsmARdztm4RC6j-s9H94hrtQcL4GIUDdB7OuqAdK-FkNBqMBot8CZ987_k3o_-lHXAFJ-mTgPgkg3yY3-rv8evUEY4C5ScRWDN3uZXPutPiOgoOrnST-NCD3xU-VEPiQOKCrmkijyLJuGNe9DZlGlWU6V3eeDoA/s500/Jargonnier%20catholique.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="314" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1zrgklqlcy2GXxP-_MHfB0s1XBuozlsmARdztm4RC6j-s9H94hrtQcL4GIUDdB7OuqAdK-FkNBqMBot8CZ987_k3o_-lHXAFJ-mTgPgkg3yY3-rv8evUEY4C5ScRWDN3uZXPutPiOgoOrnST-NCD3xU-VEPiQOKCrmkijyLJuGNe9DZlGlWU6V3eeDoA/s320/Jargonnier%20catholique.webp" width="201" /></a></div><br /><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le livre
n’est pas récent. Huit ans… j’aurais vraiment dû l’ouvrir
avant, celui-là ! Une pépite, je ne vous dis que ça !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Alors pour
les catholiques, c’est une bonne entrée en matière pour mieux
comprendre (ou pas!) le langage ecclésial, et pour les autres,
certaines définitions seront claires comme de l’eau de roche et
les autres permettront une sympathique entrée en dialogue avec des
cathos qui pourront leur expliquer la signification de la définition
(les sous-entendus, les sous-titres, quoi!).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L’ouvrage
regroupe de nombreux mots plus ou moins connus et usités, c’est
comme un dictionnaire, mais en vraiment très drôle. Bravo à
l’auteur, Edmond Prochain<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a>
(oui, c’est un pseudonyme, ne cherchez pas). Ce livre instructif,
mordant et drôle, pas méchant pour un sou (les catholiques en
prennent pour leur grade, vous pouvez me croire, mais toujours
gentiment et avec beaucoup de tendresse de la part de l’auteur)
donne des définitions décalées (mais justes) des mots utilisés
par les croyants et devenus incompréhensibles des non-croyants,
compte-tenu de l’incroyable perte de culture religieuse dans notre
société aujourd’hui. J’ai particulièrement ri à « Gloria »
et « dicastère », mais j’aime bien aussi la définition
de « démon » ou de « dimanche ». C’est
aussi plus profond qu’il n’y paraît. Par exemple, la définition
du mot « disciple » vient de me faire comprendre la
différence entre « disciple » et « apôtre »…
car il y en a une ! Si, si !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Bref. Un
ouvrage à lire (et ça se lit vraiment très vite) pour rire un bon
coup, se moquer gentiment des cathos (et un peu des autres aussi,
mais jamais méchamment encore une fois). Le potentiel d’autodérision
est très bon et permettra peut-être aux chrétiens d’obéir enfin
au Pape : « Le chrétien doit offrir un visage joyeux, pas
une face de piment au vinaigre. » (François)</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions de l'Emmanuel, 2015. ISBN : 978-2-35389-501-4.</i></p>
<div id="sdfootnote1">
<p class="sdfootnote" lang="zxx"><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>Edmond
Prochain (pseud.) : Journaliste et auteur contemporain. Comme son
nom l'indique, il essaie de suivre le Christ et de partager sa foi
catholique, ce qui n'est probablement pas l'idée la plus brillante
pour faire carrière, mais a l'avantage de suffire à son bonheur.
Voilà. (Note de l'éditeur, 4<sup>e</sup> de couverture)</p>
</div>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-50631971519992823222023-12-06T06:00:00.001+01:002023-12-06T06:00:00.142+01:00Histoire de Jérusalem, de Vincent Lemire et Christophe Gaultier<p>
</p><p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;"></p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie9XLetEMrx8oOc46xCR7tVpCbnyAn0MZH8ZFXBukUsQ-yNIsMJYQ50CtweJyky9XEeMi9XzB_hLleg3KuZljFvuHrhKrlOO-a1ZpCgNHKgjDffwKfG9WjGDwL18sb-LdAQgspB9N75FMdfNvTBDUoocNyBMlbwgHtFW8Ac2KiLaMlz8klBdujVJ5e4Pk/s500/Histoire%20de%20J%C3%A9rusalem.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="369" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie9XLetEMrx8oOc46xCR7tVpCbnyAn0MZH8ZFXBukUsQ-yNIsMJYQ50CtweJyky9XEeMi9XzB_hLleg3KuZljFvuHrhKrlOO-a1ZpCgNHKgjDffwKfG9WjGDwL18sb-LdAQgspB9N75FMdfNvTBDUoocNyBMlbwgHtFW8Ac2KiLaMlz8klBdujVJ5e4Pk/s320/Histoire%20de%20J%C3%A9rusalem.webp" width="236" /></a></div><br />
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">C’est un beau cadeau
que mes parents m’ont fait là, à l’occasion de mon anniversaire
et de ma réussite au Diplôme Universitaire d’aumônier. Je n’en
suis pas peu fière, d’ailleurs ! (de mon DU, j’entends).</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Cet ouvrage conséquent
(253 p. quand même!) raconte l’histoire de la Ville Sainte,
Jérusalem, depuis ses origines, il y a 4000 ans, à travers les yeux
d’un olivier millénaire qui en a vu toute l’évolution, le
développement, les conflits, les arrivées de populations…</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">L’histoire est
divisée en chapitres selon un plan chronologique et racontée à
travers des documents provenant d’auteurs et d’acteurs divers
qui, tous, ont marché dans les rues de Jérusalem au fil de son
histoire et des siècles. On sent là un grand travail de recherches
historiques pour trouver les témoignages précis qui ont servi à
décrire cette histoire.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai mis du temps à
lire cette bande dessinée. D’abord parce qu’elle est longue, et
aussi parce qu’il ne s’agit pas d’une œuvre de fiction, mais
d’un ouvrage qui se veut basé sur des documents historiques. Je
connaissais quelques éléments, à cause de mes études depuis deux
ans, mais j’ai découvert énormément de choses sur la ville, en
particulier qu’elle n’a pas toujours été le lieu de conflits
religieux comme on le voit aujourd’hui. Il fut un temps pas si
éloigné de nous où les différentes communautés religieuses
(juifs, chrétiens et musulmans) vivaient à peu près en bonne
entente et sans s’entre-tuer ou se menacer continuellement de le
faire, comme c’est le cas depuis quelques décennies.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">L’histoire de
Jérusalem n’est pas linéaire, loin de là. Les différentes
communautés qui y vivent se remplacent, reviennent, repartent, se
font la guerre et créent des alliances qu’elles vont ensuite
remettre en question. On découvre à cette occasion que les uns et
les autres, quelles que soient les confessions religieuses, sont tour
à tour victimes et bourreaux, en fonction de la période historique,
des enjeux de puissance et de pouvoir. La situation à Jérusalem n’a
donc quasiment jamais été tranquille ni simple et l’histoire de
la ville est extrêmement riche, ce qui n’a rien d’étonnant
compte-tenu de sa longévité malgré de nombreuses destructions au
fil des siècles.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Du point de vue visuel,
la BD m’a plu aussi, grâce à un dessin efficace et beau, réaliste
et précis sans faire carte postale ou tableau. Les auteurs ont pris
soin d’insérer des plans afin que le lecteur puisse visualiser
l’évolution de la ville dans le temps et de mieux situer les
différents quartiers dont il est question. Cet aspect-là me parle
particulièrement, à moi qui ai une formation de géographe à la
base… L’utilisation des personnages pour raconter l’histoire en
lieu et place de longs développements rédigés rend également le
déroulement digeste et le découpage par périodes historiques
permet des pauses dans la lecture et de s’y retrouver dans le
temps. Résumer 4000 ans d’histoire en 250 pages était un pari un
peu fou, qui a été relevé avec les honneurs. Et le récit étant
basé sur des faits historiques, il est une très bonne entrée en
matière pour qui veut tenter de comprendre ce qui se passe dans
cette région du monde malmenée, comme on le voit encore aujourd’hui
avec la guerre qui oppose depuis quelques semaines le Hamas et
Israël.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Puissent de tels
ouvrages élargir un peu la vision des hommes et leur rappeler qu’il
n’en a pas toujours été ainsi et qu’à certains moments, les
différents groupes religieux arrivaient à vivre relativement en
paix dans la ville Sainte. Même si cette paix a toujours été très
instable...</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions
Les Arènes BD, 2022. ISBN : 979-10-375-0715-0.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-31586378911043414962023-11-20T06:00:00.001+01:002023-11-20T06:00:00.145+01:00Jeanne d'Arc, le procès de Rouen, de Jacques Trémollet de Villers<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAn-99rsZ6TbypDxDnDJoqUn6gfyLiw9z-5PhNlT3bdECO3kZHPaHpVjDv7kXTDceK7kWYNFsrRhBa9Lyzxe5PQ_XDqlOz7tjbFqEtynPwEs37qHGAiQR8b8EtiVL5kvbzJocqfMMImePkz3GyyOb9tXySFd0iKRYQpa_Cg6B-vITFtnwLxmT_vgHrvSI/s500/Jeanne%20d'Arc,%20le%20proc%C3%A8s%20de%20Rouen.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="305" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAn-99rsZ6TbypDxDnDJoqUn6gfyLiw9z-5PhNlT3bdECO3kZHPaHpVjDv7kXTDceK7kWYNFsrRhBa9Lyzxe5PQ_XDqlOz7tjbFqEtynPwEs37qHGAiQR8b8EtiVL5kvbzJocqfMMImePkz3GyyOb9tXySFd0iKRYQpa_Cg6B-vITFtnwLxmT_vgHrvSI/s320/Jeanne%20d'Arc,%20le%20proc%C3%A8s%20de%20Rouen.webp" width="195" /></a></div><br /><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Jacques
Trémolet de Villers lit et commente dans cet ouvrage le procès de
Rouen, durant les derniers mois de la vie de Jeanne d'Arc, procès
qui va aboutir à sa condamnation et à sa mort sur le bûcher le 30
mai 1431. Je ne <i>spoile</i> personne : cette histoire est
connue de tous et largement documentée depuis bientôt 600 ans. Il
n'y a là aucun suspense.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L'intérêt
de ce livre est ailleurs. Ce qui m'a beaucoup plu, ici, ce sont les
commentaires de l’auteur, en petits caractères, sous le récit
(qui se présente un peu à la manière d'une pièce de théâtre
visuellement parlant). Jacques Trémolet de Villers est lui-même
avocat au civil et au pénal. Il reprend les minutes du procès et
les éclaire grâce à sa connaissance fine tant des procès et de
leur déroulement que du langage employé et de la foi. Il explicite
de manière très précise et très intéressante à la fois les
enjeux, les joutes, les pièges tendus par les juges de Jeanne et les
réponses de celle-ci, les raisons qui l'ont poussée à faire ce
qu’elle a fait, son état d’esprit au moment des interrogatoires
et les raisonnements qui ont pu ou du être les siens durant ces cent
jours qui mèneront à sa mort. Ce qui est vraiment très beau, c'est
le double regard juridique et religieux que l'auteur porte sur ce
procès hors-norme.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Entre le
21 février et le 30 mai 1431, Jeanne est en prison à Rouen. Elle
doit faire face à ses juges, des ecclésiastiques qui ont embrassé
la cause des Anglais contre celle du roi de France légitime – et
légitimé par les combats de Jeanne – Charles VII. L'action de
Jeanne est avant tout politique : il s'agit de rétablir le roi
de France sur le trône et d’en déloger le « roi de France
et d’Angleterre » qui n’a rien à y faire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mais les
juges ne peuvent rien contre Jeanne du point de vue temporel. C’est
donc sur le plan spirituel qu’ils l’attaquent, la harcèlent,
même, lui refusant tous les recours auxquels elle avait droit. Si la
situation se répétait aujourd’hui, les conditions du procès
lui-même rendrait invalide ce dernier quasiment dès son ouverture.
Jeanne prend la main, décide sur quoi elle doit ou non dire la
vérité, maîtrise le temps par l’intermédiaire des conseils
qu’elle reçoit de ses voix (celles de Sainte Marguerite, Sainte
Catherine et Saint Michel). Le tribunal ecclésiastique quitte donc
la terre très rapidement pour se trouver dans une autre réalité,
celle du Ciel et de la foi.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce procès
hors normes à tout point de vue est le seul de ce type dans toute
l’histoire de France (et sans doute du monde). Il a marqué notre
pays, non seulement parce que c’est celui d’une jeune fille qui,
par ses faits d’armes, a changé le cours de l’histoire de son
pays, mais aussi parce que, d’un point de vue strictement
juridique, il mêle comme aucun autre les questions judiciaires et
spirituelles. Même pour un tribunal d’église, il est seul en son
genre. C’est que Jeanne est jugée par l’Église, mais pour des
faits militaires et politiques, par des hommes d’Église qui ont
une mission politique. Ce mélange des genres ne se reproduira pas
dans l’histoire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C’est en
tout cas une très belle lecture, avec la fin que l’on connaît (la
pseudo abjuration de Jeanne, sa condamnation et sa mort sur le bûcher
après sa rétractation). Mais le livre va plus loin en analysant les
rapports de Jeanne avec son temps. Le procès peut en effet se lire à
différents niveau, et l’auteur, à la fin, explore les relations
de Jeanne avec le Roi (et l’identité de ce dernier, pour elle),
mais aussi avec l’État, le droit, la langue française, la guerre,
les miracles, l’Église, la laïcité, avant de laisser la porte
ouverte sur une dernière question : et si Jeanne était docteur
de l’Église ?</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions
Perrin, 2017 (Tempus). ISBN: 978-2-262-06780-9.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-8760867657529244772023-11-13T06:00:00.001+01:002023-11-13T06:00:00.143+01:00L'Esprit de la liturgie, du Cardinal Joseph Ratzinger, suivi de L'Esprit de la liturgie, de Romano Guardini<p>
</p><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHWFcM4xVSQI0EQw1eT7NTnjciM7DCuG87ftO0ZCZsZHVxHeKRcvJ4hfwnTH1BDzrmN5bUmDldUnsvLW7N-EZ-qVhJ1aESji0ipsSnrq5sr_p1NiJ1kXx1HzN4dEcs74YvonIeF4P0QWfxRf_OEmlFp5Am1VYgR9lBI-XN4f_KaPfZMcs1Zht7RnWl8EA/s500/L'Esprit%20de%20la%20liturgie.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="324" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHWFcM4xVSQI0EQw1eT7NTnjciM7DCuG87ftO0ZCZsZHVxHeKRcvJ4hfwnTH1BDzrmN5bUmDldUnsvLW7N-EZ-qVhJ1aESji0ipsSnrq5sr_p1NiJ1kXx1HzN4dEcs74YvonIeF4P0QWfxRf_OEmlFp5Am1VYgR9lBI-XN4f_KaPfZMcs1Zht7RnWl8EA/s320/L'Esprit%20de%20la%20liturgie.webp" width="207" /></a></div><br /><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cet
ouvrage, je l'ai lu en deux temps. Tout d'abord, il y a deux ans,
lors de la reprise de mes études en théologie à l'université de
Strasbourg, pour une fiche de lecture. A cette occasion, j'ai lu le
livre de Romano Guardini, plus court que le premier (celui du
Cardinal Ratzinger). D’autre part, il s'agit du livre qui a inspiré
à Joseph Ratzinger l'écriture de son livre auquel il donne le même
titre. Je voulais alors retourner aux « sources ».</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce premier
ouvrage a été écrit au début du XXe siècle, traduit en français
en 1930. Donc avant la réforme liturgique initiée par le Concile
Vatican II, au début des années 1960. Je pensais y trouver des
réponses à mes questions, mais j’ai été déçue de ce point de
vue. Le livre de Romano Guardini parle de liturgie, bien sûr, mais
de manière à en donner le sens, la signification en tant que telle.
Et non pas la signification des gestes, paroles, moments, lieux. J’ai
beaucoup appris à la lecture de ce livre mais en ai retenu peu de
choses, non pas parce qu’il est inintéressant (au contraire), mais
parce qu’il est désormais trop éloigné de ce que je vis en tant
que fidèle lorsque j’assiste à la messe. D’autant plus que je
n’avais pas les « clés » pour comprendre ce qu’il
disait et qu’il parlait, fort logiquement, de la liturgie telle
qu’elle était célébrée avant le Concile. Il faudrait donc que
je le relise, maintenant que j’ai lu celui de Joseph Ratzinger.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En effet,
le livre de celui qui deviendra le pape Benoît XVI par la suite est
très différent, même s’il parle, finalement, de la même chose.
Tout d’abord, le Cardinal Ratzinger a un style littéraire (même
traduit de l’allemand au français) bien plus facile à lire que
celui de Romano Guardini ou d’un autre pape comme Jean-Paul II par
exemple. Le propos est clair, construit de manière logique et
cohérente, avec un vocabulaire accessible au commun des mortels (il
n’y a pas besoin d’avoir fait de la théologie pour comprendre),
avec un plan simple à suivre et à comprendre. Ratzinger sait où il
veut aller et emmener le lecteur et cela se sent dans sa manière de
composer un livre sur un sujet qui peut, de prime abord, sembler
plutôt aride ou difficile.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai
donc lu, pour une autre fiche de lecture, dans le cadre du premier
semestre de la licence de théologie que j’ai entamée cette année,
cet ouvrage de Ratzinger qui, lui, répond parfaitement aux questions
que je me posais il y a deux ans. Comme quoi, j’aurais sans doute
du commencer par celui-là !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans ce
livre, en quatre parties, Ratzinger aborde la liturgie et sa
signification sous le double prisme des Écritures et de l’Histoire
sainte, l’un n’allant pas sans l’autre en ce domaine. Il en
donne, dans la première partie, une signification spirituelle qui
rappelle ce que disait Guardini. Dans la deuxième partie, il aborde
les questions du temps et de l’espace dans la liturgie. C’est
dans cette partie notamment qu’il parle de la question du lieu où
l’on prie, de l’histoire des églises, mais surtout de leur
agencement intérieur, de leur orientation, et qu’il donne la
signification du bâtiment, de l’autel, de la réserve
eucharistique et du calendrier liturgique. La troisième partie est
consacrée à l’art dans la liturgie, et Ratzinger en fait un
cheminement historique tant en ce qui concerne l’image que la
musique. La dernière partie est consacrée à la forme de la
liturgie elle-même : le rite et tous les gestes qui le
composent, où une part très importante est laissée à la place du
corps et de la manière dont il est utilisé pour prier.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce livre
m’a permis de mieux comprendre ce qui se passe durant la messe
(sans en épuiser le mystère, bien entendu), afin de mieux y entrer,
de mieux la vivre aussi. Une lecture ne suffit pas, bien sûr, mais
c’est déjà une première approche qui m’aide beaucoup dans ma
pratique personnelle. Ne serait-ce que comprendre pourquoi on se met
debout, à genoux ou assis durant la messe est une aide pour entrer
dans la profondeur du mystère qui se déroule sous nos yeux quand on
assiste à la messe. Rien que ça, c’est déjà un grand pas :
cela confirme certaines de mes intuitions et m’aide à y voir plus
clair. Par ailleurs, le futur Benoît XVI se montre plutôt critique
sur certaines des conséquences de la réforme liturgique voulue par
le Concile, non pas parce que cette réforme ne serait, selon lui,
pas juste ou utile, mais parce qu’elle a été très mal comprise
et donc très mal mise en œuvre. On s’est attaché à la forme en
perdant beaucoup du sens de la réforme (et donc de la liturgie). La
suite de sa vie, et notamment certaines de ses décisions en matière
de liturgie (mais on peut dire la même chose de Jean-Paul II et du
pape François) montrent que la question de la liturgie est loin,
très loin d’être figée ou close. Au contraire : l’Église
existe depuis deux mille ans et cela fait à peu près autant de
temps qu’elle se réforme en permanence...</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions
Artège, 2019. ISBN : 979-10-336-0919-3.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-42108275854251481202023-10-18T06:00:00.009+02:002023-10-18T06:00:00.158+02:00Le Nom de la Rose, Livre Premier, de Milo Manara et Umberto Eco<p>
</p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX3pyHgRgKFKlIJc30SoaO_0Qn8wZY4y_M8qw7o0oGawlRmHTC0op5ybSCVHfVlLJmI5KOGapiKe3c9TQ12V0oFfu93YKr8yTz__182391VUxNr-no7zB8lNa_fQoS2uSrcJDwNJ7m1jMl_W0TjASTtmqmV3Xs2zAhiJB8RG5Pr4X2x5mYqs3iaV0cUns/s500/Le%20Nom%20de%20la%20Rose.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="375" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX3pyHgRgKFKlIJc30SoaO_0Qn8wZY4y_M8qw7o0oGawlRmHTC0op5ybSCVHfVlLJmI5KOGapiKe3c9TQ12V0oFfu93YKr8yTz__182391VUxNr-no7zB8lNa_fQoS2uSrcJDwNJ7m1jMl_W0TjASTtmqmV3Xs2zAhiJB8RG5Pr4X2x5mYqs3iaV0cUns/s320/Le%20Nom%20de%20la%20Rose.webp" width="240" /></a></div> <p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Alors
cette bande dessinée, je ne l'attendais pas. Mais alors pas du tout.
J'avais déjà lu le roman d'Umberto Eco, bien sûr, et c'est un de
mes romans favoris, j'avoue. De la même manière, j'ai aussi vu et
revu le film de Jean-Jacques Annaud, sorti en 1986. Oui, c'est un
vieux film, mais on ne se lasse que difficilement des chefs-d’œuvre
!</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Bref, tout
ça pour dire que quand j'ai vu cette bande dessinée dans la vitrine
de ma librairie préférée, je l'ai immédiatement achetée. Parce
que, franchement, associer Umberto Eco et Milo Manara, il fallait y
penser ! Bref.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je ne
ferai à personne l'injure de <i>teaser</i> (comme on dit
aujourd'hui) l'intrigue (tout le monde la connaît, je suppose !).
Mais j'étais curieuse de voir ce que ça donnerait en bande
dessinée. Et je n'ai pas été déçue (au moins pour ce premier
tome, on verra pour la suite quand elle sortira en librairie).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Au dessin,
Milo Manara, connu surtout pour des bandes dessinées plutôt osées
(érotiques, donc, puisqu'il vaut mieux appeler un chat, un
« chat »), fait des merveilles. Beaucoup de délicatesse,
de finesse dans le trait, de subtilité dans les personnages… Bref,
visuellement, ça fait mouche. Et ce que j’ai beaucoup apprécié,
c’est que le dessinateur, sans chercher à copier les traits des
acteurs du film, a glissé chez certains personnages secondaires des
ressemblances permettant de mieux les reconnaître. De la même
manière, il a aussi réinterprété à sa « sauce » les
décors, somptueux sous son trait, il faut bien le dire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Par
ailleurs, le dessin permet d’explorer autrement certaines parties
de l’intrigue, laissées bien plus dans l’ombre dans le film ou
simplement évoquées dans le roman, en particulier les enluminures
de l’un des premiers moines victimes de meurtre dans l’abbaye.
L’imaginaire foisonnant d’Adelme d’Otrante n’a rien à envier
à celui de Milo Manara, pour le coup ! On retrouve donc là la
« patte » de Manara, mais sans que l’ensemble ne tourne
au vulgaire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L’esprit
du roman comme celui du film est respecté, tout en jouant avec
bonheur des codes de la bande dessinée qui permettent certaines
libertés propres au support (tout comme le film en permettait
vis-à-vis du roman d’ailleurs). Comme quoi, chaque art a son
intérêt, et l’adaptation d’une œuvre majeure comme celle du
roman d’Umberto Eco, si elle est risquée tant l’œuvre est
connue, peut conduire, en cas de réussite, à une véritable
redécouverte.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Si vous
n’avez jamais entendu parler du « Nom de la Rose »,
vous n’avez donc plus aucune excuse pour ne pas vous y mettre :
roman, film ou bande dessinée, il y a de quoi faire !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Glénat, 2023. ISBN : 978-2-344-04975-4.</i></p>
<br />Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-6683933000879489182023-10-16T06:00:00.004+02:002023-10-16T06:00:00.159+02:00Monnaie de sang, de Patricia Cornwell<p>
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFVPqxEiauMyxrps9mztHatpAS2lvYQZj8Fc0BDbJouw3FDmGrLyuAm9Ha7K8qbQ3nqz9lZzQMdnA1WqwEN3smj50mkutQpMNdoNafc7GiD7pCMgoPxk_9Wx7FJbSM2Qs9w87HaFQKwsrcgZF2Hv2lMljI_H8p-nKc91Via90I3l-9HqYJJwyFVVVWzyc/s500/Monnaie%20de%20sang.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="309" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFVPqxEiauMyxrps9mztHatpAS2lvYQZj8Fc0BDbJouw3FDmGrLyuAm9Ha7K8qbQ3nqz9lZzQMdnA1WqwEN3smj50mkutQpMNdoNafc7GiD7pCMgoPxk_9Wx7FJbSM2Qs9w87HaFQKwsrcgZF2Hv2lMljI_H8p-nKc91Via90I3l-9HqYJJwyFVVVWzyc/s320/Monnaie%20de%20sang.webp" width="198" /></a></div><br /><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cela
faisait longtemps que je n'avais plus lu de roman de Patricia
Cornwell (en tout cas de la série « Kay Scarpetta »).
Tellement longtemps, que quand j’ai acheté ce roman, j’avais
oublié… que je l’avais déjà. Eh oui… J’ai donc deux
exemplaires de ce livre, mais comme il est bien, je vais le donner
dans une des boîtes à livres du coin, histoire d’en faire
profiter quelqu’un d’autre. Voilà pour le livre lui-même.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pour
l’histoire, nous sommes dans une classique enquête de Kay
Scarpetta, médecin légiste, mariée à Benton Wesley, <i>profiler</i>
du FBI. Elle est aidée par Pete Marino, policier de son état, et
par sa nièce lesbienne Lucy, tête brûlée hyper-douée en
informatique, mais aussi en pilotage d’engins divers et variés,
allant de la Ferrari à l’hélicoptère, en fonction de ses envies.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le jour de
l’anniversaire de Kay, un meurtre est commis juste à côté de
chez elle, mettant un terme aux préparatifs des vacances qu’elle
avait prévu de passer avec son mari. Une fois sur place, les
premières constatations montrent que ce crime n’a pas pu être
commis comme il semble l’avoir été, tant les indices corporels
contredisent le récit « officiel » de la police. Par
ailleurs, il apparaît très vite que quelqu’un est intervenu dans
l’appartement de la victime, effaçant un certain nombre d’indices
et modifiant sérieusement les lieux, brouillant ainsi la
compréhension des enquêteurs sur place. L’affaire est donc plus
complexe qu’il y paraissait au premier abord et a des ramifications
– Kay, Benton, Lucy et Pete le découvriront plus tard – plus
larges que ce qui était attendu après les premières constatations.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai
bien apprécié ce roman, même si certains aspects m’ont gênée,
comme par exemple l’insistance, surtout au début, sur la vie
intime de Kay et de son mari (dont on se fiche un peu, en réalité,
tant ça n’apporte que peu de choses au récit, à ce moment-là de
l’intrigue en tout cas). Par ailleurs, le récit est, comme
d’habitude avec cet auteur, parfaitement bien mené, laissant la
surprise et le suspense jusqu’à la dernière ligne, invitant le
lecteur à lire le tome suivant, bien entendu.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’aimerais
bien… le problème, c’est qu’il me manque déjà les dix tomes
précédents… et voilà pourquoi je n’ai découvert le mariage de
Kay et Benton que dans ce volume-là… Mais vous l’aurez compris,
cela n’a au final pas beaucoup d’importance, et heureusement,
pour comprendre l’intrigue de ce livre. Sinon qu’il fait appel à
certains personnages des romans précédents (et que, cette fois-ci,
j’avais lus ! Yaisse!).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Bref, un
bon moment de lecture, qui vide bien la tête quand on est fatigué
des études, de l’actualité ou du quotidien hyper-angoissant que
nous vivons en ce moment. Des fois, cela fait du bien de s’évader
de la réalité !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions LGF,
2016 (Le Livre de Poche). ISBN : 978-2-253-16403-6.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-7502971912977275942023-10-02T06:00:00.002+02:002023-10-06T17:59:36.033+02:00Dialogues des Carmélites, de Georges Bernanos<p>
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEig8q5nkzZ61A-LSbxdA9288kSxs3px_IVMKg4rvb-GSWB-XRawBNdkW9F3FWqu8tNqH_pbOHj5OMLwxtBCI5HXJx5620KLWwls4EjlpPedSYNTJPwhM7LXsCZ4is-JHOuf1HRx10i6eU-9ZfUPdkt-wqOGxI48zcNLhflczQb1DZcjm9sE8J_TL2fQ-T8/s500/Dialogues%20des%20Carm%C3%A9lites.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="303" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEig8q5nkzZ61A-LSbxdA9288kSxs3px_IVMKg4rvb-GSWB-XRawBNdkW9F3FWqu8tNqH_pbOHj5OMLwxtBCI5HXJx5620KLWwls4EjlpPedSYNTJPwhM7LXsCZ4is-JHOuf1HRx10i6eU-9ZfUPdkt-wqOGxI48zcNLhflczQb1DZcjm9sE8J_TL2fQ-T8/s320/Dialogues%20des%20Carm%C3%A9lites.webp" width="194" /></a></div>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pour une
raison que j'ignore, je suis attirée par les écrits de Bernanos,
tout en ayant comme une certaine appréhension à les lire, non pas
parce que j'aurais peur du contenu, mais parce que j'ai l'impression
de ne pas être assez « douée » pour comprendre cet
auteur. Un peu comme si je n’osais pas m’attaquer à ce monument
littéraire, de peur de ne pas être digne de l’auteur ou de ne pas
être capable d’en saisir le sens, la saveur ou la beauté. C'est
très bizarre, vous en conviendrez. Cet ouvrage ne fait pas exception
à la règle : je l’ai acheté durant l’été et j’ai mis
plus d’un mois (alors que je le cherchais depuis longtemps et que
j’avais hâte de le lire!) avant de l’ouvrir… Bref.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En 1774,
la Marquise de la Force donne naissance à une petite fille, Blanche,
mais meurt en couches. Quinze ans plus tard, en avril 1789, la jeune
Blanche de la Force entre au Carmel de Compiègne où elle pense
trouver sécurité et bonheur dans un monde en plein bouleversement.
Paris est à feu et à sang : la Révolution Française vient de
commencer.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Par la
suite, les révolutionnaires édictent des lois interdisant aux
prêtres de célébrer la messe et confisquant les biens des
congrégations religieuses, allant même, plus tard, jusqu’à
mettre à mort les religieux et religieuses qui refusent d’abjurer
leur foi en Christ et d’embrasser la nouvelle religion.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Quand les
religieuses de Compiègne sont arrêtées, Blanche parvient à
s’enfuir. La peur revient maintenant que le calme et la paix du
couvent lui sont retirés. Blanche craint pour sa vie, bien sûr,
mais elle sait également que ses sœurs, elles, depuis leur prison,
ont peu de chance d’en réchapper…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cet
ouvrage est construit pour un scénario cinématographique. Georges
Bernanos y a écrit les indications de cadrage, de décors… et le
tout est présenté comme une pièce de théâtre, avec tableaux et
scènes où les décors changent, les personnages évoluent, le temps
passe.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">D’une
lecture très aisée, cet ouvrage, économe en descriptions du fait
de sa construction, va à l’essentiel : ce que se disent les
carmélites durant cette période bouleversée de la Révolution. Et
c’est tout simplement magnifique. Magnifiquement écrit, tout
d’abord, bien sûr (l’auteur est vraiment, vraiment un grand
écrivain), magnifique aussi dans le contenu (c’est d’une très
grande profondeur spirituelle) et dans la concision (le livre se lit
très, très vite) et il est très court (154 petites pages).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C’est
une lecture époustouflante, vraiment, qui parle de renoncement, de
sacrifice, de la peur, bien sûr, de la mort et du courage d’y
faire face. Pour le croyant, tout est là : ce à quoi nous
amène la foi, c’est ça : le dépouillement, le renoncement à
mener sa vie soi-même, l’acceptation d’un plus grand dessein que
le mien, l’acceptation aussi de renoncer à faire ma volonté pour
que celle d’Un Autre se fasse en moi et à travers moi. Jusqu’au
don total, le don de sa vie, si les circonstances l’exigent.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C’est
tout simplement bouleversant.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions du
Seuil (Points), 1996. ISBN : 978-2-02-028542-1.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-75507169447275422332023-09-18T06:00:00.008+02:002023-10-01T21:47:26.007+02:00Enfance déchirée : Espoir pour les victimes d'abus sexuels durant l'enfance, de Dan Allender.<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfreFUojZTLAdxx_A9MC_2oYiE6XM94GTlO3R3reIeEV9Lm1pYcIeaKL1kwwi6wWMmiFhvShzGx2PbczZaC2opZPmZlHIUxE7EQ6qqI5-nvYpjBZjEOjKyYKZ-I-dj4t32blPck8GB0WJUWmvVhX1MwTuK8KJvrSpMsUEGJyKPTdT5gB414gW8zIjWvfA/s293/Enfance%20d%C3%A9chir%C3%A9e.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="293" data-original-width="191" height="293" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfreFUojZTLAdxx_A9MC_2oYiE6XM94GTlO3R3reIeEV9Lm1pYcIeaKL1kwwi6wWMmiFhvShzGx2PbczZaC2opZPmZlHIUxE7EQ6qqI5-nvYpjBZjEOjKyYKZ-I-dj4t32blPck8GB0WJUWmvVhX1MwTuK8KJvrSpMsUEGJyKPTdT5gB414gW8zIjWvfA/s1600/Enfance%20d%C3%A9chir%C3%A9e.jpg" width="191" /></a></div><br /><p></p><p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">Ce livre m'a
été conseillé par une de mes amies, religieuse américaine engagée
dans notre diocèse pour lutter contre les abus sexuels dans
l'Eglise. Vaste programme, mission difficile et engageante s'il en
est. Et sans aide extérieure, sans l'espérance donnée par la foi,
il est très difficile de regarder ce problème, ces drames, avec ne
serait-ce qu'un minimum d'optimisme et d'espoir que les victimes
puissent s'en sortir.</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">C'est
pourtant le regard que propose Dan Allender, théologien américain
engagé dans la relation d'aide. L'auteur décrit avec beaucoup de
prudence et de délicatesse, mais sans aucune concession, la réalité
des abus commis sur les enfants, afin d'aider ceux qui vont devoir
les aider à leur tour et les soutenir dans leur chemin de guérison
à mieux comprendre la réalité des abus.</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">Qu'est-ce
qu'un abus sexuel sur mineur ? De quoi parle-t-on exactement quand on
parle d'abus ? Quelle différence entre un attouchement et un viol ?
Quels impacts sur les enfants qui sont victimes de ces abus ? Quelles
en sont les conséquences réelles sur la personnalité, le
développement de l'enfant ? Sur ses relations postérieures, dans sa
vie d'adulte en particulier ?</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">Toutes ces
questions, et bien d'autres, je me les suis posées et ce livre a pu
m'aider à y répondre. Car pour pouvoir aider un enfant abusé,
encore faut-il savoir exactement de quoi on parle et quelles sont les
conséquences de l'abus subi par l'enfant. Comprendre le pourquoi du
comportement de la victime permet déjà à celui qui se trouve en
position de devoir l'aider, ou simplement de vivre à ses côtés, de
faire le tri entre ce qui relève de sa personnalité propre et ce
qui est la conséquence de l'abus. Et malheureusement, la plupart du
temps, en ce qui concerne les très jeunes victimes en particulier,
les deux sont parfaitement intriqués...</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">On a parfois
l'impression, à la lecture de ce livre, que tout espoir est interdit
concernant la victime : elle semble n'avoir aucune possibilité de
s'en sortir, et, pire, il semble même qu'elle soit condamnée à
reproduire, d'une certaine manière, non pas l'abus, mais des
relations toxiques avec son entourage, afin, tout simplement, de
prévenir tout nouvel abus sur elle. Elle entre alors dans une
logique implacable de contrôle de soi et des autres, surtout,
engendrant des relations au mieux compliquées et difficiles avec ses
proches ou dans ses relations à l'âge adulte, relations conjugales
ou relations parents-enfants en particulier.</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">Pourtant,
l'espoir est permis. C'est le grand apport de ce livre qui se place
sous le regard de Dieu. Dan Allender propose, dans la dernière
partie de son ouvrage, une méthodologie, dans la foi, pour restaurer
l'intégrité de la victime. Moyennant un exigeant travail sur soi,
il s'agit là de prendre conscience de l'abus, de sa condition de
victime, de sa non-responsabilité dans l'acte lui-même mais de sa
responsabilité concernant les actes commis par la suite et qui sont la
conséquence du mécanisme d'auto-protection mis en place par la
victime pour survivre à l'enfer qu'elle a vécu.</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">Trois étapes
pour se remettre à vivre après cette terrible épreuve :</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">- la
sincérité : le fait de regarder en face la réalité tant de l'abus
que de ses conséquences sur la victime ;</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">- la
repentance : demander pardon, non pas pour l'abus (la victime est
vraiment victime et n'est en aucun cas responsable de l'abus qu'elle
a subi), mais pour le mal commis par la suite, conséquence indirecte
de l'abus ;</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">- le courage
d'aimer : apprendre à aimer en vérité, en décidant en premier
lieu de lâcher les sécurités que la victime a mises en place pour
éviter un nouvel abus, s'en protéger.</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">C'est tout
un chemin qui est proposé ici, mais un chemin de vie et d'espérance,
sous le regard de Dieu.</p>
<p align="justify" lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p lang="zxx" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions La
Clairière, 1994. ISBN : 978-2-9803370-1-3.<span> </span><span> </span></i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-14039777966146793452023-09-11T06:00:00.001+02:002023-09-11T06:00:00.143+02:00Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, de J. K. Rowling<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhe3U22WIZrDhMcrNWjJghprGPugUKJ-DMnOZQtE-3vDOG_6tLGGQW3yGMAab3byxmwrTVeA5FNAFGeGMQsZKtaJMFDxu963UAMJftmn-G_G6xr1Hsu7yM5jgB12r04f2tJr46qZ3NW5qKdRGA0s2hoSjOnZcgnf09CHa8ZLe9YcYsFauFeBEEHD1V4Xwg/s316/Harry%20Potter%20et%20le%20prisonnier%20d'Azkaban.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="316" data-original-width="220" height="316" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhe3U22WIZrDhMcrNWjJghprGPugUKJ-DMnOZQtE-3vDOG_6tLGGQW3yGMAab3byxmwrTVeA5FNAFGeGMQsZKtaJMFDxu963UAMJftmn-G_G6xr1Hsu7yM5jgB12r04f2tJr46qZ3NW5qKdRGA0s2hoSjOnZcgnf09CHa8ZLe9YcYsFauFeBEEHD1V4Xwg/s1600/Harry%20Potter%20et%20le%20prisonnier%20d'Azkaban.jpg" width="220" /></a></div><br /><p><br /></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Troisième
volet des aventures d’Harry Potter, le célébrissime magicien
qu’on ne présente plus. Je reprends la lecture de cette saga,
environ dix ans après avoir lu les deux premiers volumes. C’est
que pendant tout ce temps, je n’ai pas pris du tout le temps de le
faire. Trop de travail, quatre enfants… bref, pas le temps de
chercher ces livres, d’autant plus que je n’avais pas à l’époque
les moyens d’investir dans des ouvrages pour enfants qui
n’intéressaient pas les miens. De plus, le succès aidant, les
romans avaient pris beaucoup de valeur dans leurs éditions récentes.
Et j’avais bien d’autres urgences financières à cette époque !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Seulement
voilà, ma dernière fille (celle qui est née et que j’allaitais
au moment où j’ai lu les tomes 1 et 2 de la saga) m’a demandé
les livres pour son dixième anniversaire. Excellente occasion donc
pour lire enfin la suite !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Que dit ce
livre ? Harry Potter entre en troisième année à Poudlard, et
il est immédiatement mis en garde par le ministre de la magie
<i>himself</i> contre Sirius Black, un dangereux criminel qui s’est
échappé de la forteresse d’Azkaban. <i>A priori</i> à l’abri à
Poudlard, grâce aux défenses magiques qui l’entourent et à la
présence des <i>Détraqueurs</i> dépêchés sur place par le
Ministère pour y traquer Syrius, Harry fait la connaissance du
Professeur Lupin, le nouveau professeur de Défense contre les forces
du mal qui va l’aider durant cette année de cours. Année qui
révèle d’ailleurs à Harry nombre de réalités sur son passé et
celui de sa famille. Car, bien sûr, les choses ne sont pas aussi
simples qu’il y paraît !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai
beau être adulte depuis un certain nombre d’années, lire enfin
ces livres (oui, j’ai relu les tomes un et deux pendant les
vacances, après avoir vu les huit longs métrages!) me fait du bien.
Je n’ai pas terminé, loin de là, puisqu’il me reste à
découvrir, à l’heure où j’écris ces lignes, les quatre
volumes suivants. Mais j’avoue qu’avoir ce genre de lecture
détend bien et permet une évasion bienvenue quand le quotidien est
compliqué (ce qui est quasiment inévitable dans une vie d’adulte!).
Donc c’est bien écrit (et bien traduit!), captivant même si c’est
une lecture facile. Une bonne saga, une bonne histoire, efficace et
prenante, avec des héros attachants et une intrigue plus complexe
qu’il y paraît au premier abord… tous les ingrédients sont
réunis pour un bon moment de lecture… sans prise de tête !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions
Gallimard Jeunesse (Folio Junior), 1999. ISBN : 2-07-052818-9.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-70358178080049260322023-08-21T06:00:00.001+02:002023-08-21T06:00:00.137+02:00Histoire d'une âme, de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgc9nnktGaSX9kcrqZpsZKYVi-3ZaL2Bl4OqBDmU4irNk8TVrGDnXwQsel7uL2RwfGyv1W6HsknwlV08jZwYZq1egJRP3Ws0YAbqHdWLrDWSk2SAEA1KTw2fqYJtXAZ1Dfjh7guGvSvvvKJDZMRfWsqibXT3W2f01r6XDcsUpSGekfQnRGtq5Sw6Bu5rrA/s500/Histoire%20d'une%20%C3%A2me.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="305" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgc9nnktGaSX9kcrqZpsZKYVi-3ZaL2Bl4OqBDmU4irNk8TVrGDnXwQsel7uL2RwfGyv1W6HsknwlV08jZwYZq1egJRP3Ws0YAbqHdWLrDWSk2SAEA1KTw2fqYJtXAZ1Dfjh7guGvSvvvKJDZMRfWsqibXT3W2f01r6XDcsUpSGekfQnRGtq5Sw6Bu5rrA/s320/Histoire%20d'une%20%C3%A2me.webp" width="195" /></a></div><br /><p>
</p><p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Ce livre, comme bien
d’autres, fait partie de ceux que je voulais lire depuis très,
très longtemps. Le tirage que j’ai date de… 2006. Oui. Rien que
ça.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Alors je me dis qu’il
faut un temps pour tout, et celui de lire « Histoire d’une
âme » était sans doute venu. Peut-être d’ailleurs que je
n’étais pas prête avant à me prendre une claque magistrale comme
celle que je viens de prendre. Peut-être que, lu plus tôt, je
serais passée à côté de ce remarquable petit livre, très court
(286 p., notes et table des matières incluses). Et sans doute que
cette lecture, dont on m’avait dit tant de bien, me faisait un peu
peur jusque là. J’avais peut-être peur de ne pas comprendre, de
ne pas en saisir la portée, de ne pas être à la hauteur des
exigences spirituelles qu’il demande… Je me trouve toujours des
tas d’excuses pour ne pas lire un livre quand je ne veux pas être
dérangée par lui !</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Alors j’ai fini par
l’ouvrir, ce livre, et je comprends mieux l’engouement qu’il a
provoqué. C’est une mine d’or spirituelle. Ce qui m’a frappée
en premier lieu, c’est la maturité de Sainte Thérèse quand elle
l’a écrit. Il s’agit d’une autobiographie, écrite par la
sainte elle-même à la demande de sa sœur (biologique et en
religion, 4 des 5 sœurs Martin étant entrées au Carmel de
Lisieux), au moment où cette dernière (Mère Agnès de Jésus en
religion) était la Supérieure du Carmel de Lisieux. Thérèse
commence par ses souvenirs d’enfance (Manuscrit A) puis sa vocation
(Manuscrit B) et enfin sa vie de carmélite (Manuscrit C). En
complément, des documents comme le billet de profession de Thérèse,
et des lettres de Thérèse à Sœur Marie et inversement.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Ce qui est frappant (et
ce n’est pas pour rien que Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et
de la Sainte Face est docteur de l’Église), c’est la « petite
voie » proposée par Thérèse, expérience d’humilité, de
petitesse et de confiance face à la tendresse infinie de Dieu. Une
expérience qui nourrit depuis plus d’un siècle maintenant la foi
de nombreux croyants qui y ont vu, dès la mort de la sainte, un vrai
chemin de sanctification accessible à tous.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;">Ce livre est,
contrairement à mes craintes absurdes, très, très facile à lire !
Et donc accessible à tous.</p>
<p align="justify" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions Pocket, 1998.
ISBN : 2-266-08342-2.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-58117197265678556082023-08-14T06:00:00.003+02:002023-08-14T06:00:00.147+02:00Le Combat d'hiver, de Jean-Claude Mourlevat<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGXMyTAfM6rkw3kWnJhYNk5igJZG3WDUrQP50LxOTqxiq1OW8PhONrgs3Ahyxib_5eQF8eZWvfXheQHMOUoFZky9774fQ2FXziux_naVlFgm6Bl-s3IxrWXtUvDcNCh_BhyONkli2fher2WPIxe_w3Cq36dtOiS2uBDlq_z0Ttq1ZUk3FRbKPO2_QOhd4/s500/Le%20Combat%20d'hiver.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="302" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGXMyTAfM6rkw3kWnJhYNk5igJZG3WDUrQP50LxOTqxiq1OW8PhONrgs3Ahyxib_5eQF8eZWvfXheQHMOUoFZky9774fQ2FXziux_naVlFgm6Bl-s3IxrWXtUvDcNCh_BhyONkli2fher2WPIxe_w3Cq36dtOiS2uBDlq_z0Ttq1ZUk3FRbKPO2_QOhd4/s320/Le%20Combat%20d'hiver.webp" width="193" /></a></div><br /><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J'ai
trouvé ce livre un jour dans ma bibliothèque et il m'a fallu un
certain temps pour comprendre comment il était arrivé là. C'est ma
fille de 16 ans qui m'a donné la solution à cet épineux problème
: il s'agit d'un livre qu'elle devait lire au collège... et qui donc
avait du être acheté il y a quelques années, puisqu’elle entre
en terminale en septembre...</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Souvent,
je suis assez méfiante avec la littérature jeunesse, le meilleur
côtoyant parfois le pire. J'ai donc ouvert de roman avec quelques
doutes, avant de me retrouver prise dans l'intrigue au point de ne
pas pouvoir lâcher ce roman. À bien des égards, il m'a fait penser
à un autre roman dystopique, « La Servante Écarlate »,
<a href="https://leslecturesdamelie.blogspot.com/2021/08/la-servante-ecarlate-de-margaret-atwood.html" target="_blank">chroniqué ici</a>. Pas au regard de l'intrigue, non, mais pour le monde
désespéré dans lequel se déroule l'histoire et les rôles
assignés à certaines catégories de personnes.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L'histoire
commence à l'internat où une jeune fille, Helen, demande à voir sa
« consoleuse ». On s’aperçoit très vite que
l’internat est plus une prison qu’autre chose et que sans les
« consoleuses », les enfants et jeunes qui s’y trouvent
désespéreraient totalement. Les « consoleuses » sont
des femmes qui habitent la colline surplombant le village où se
trouve l’internat et ont pour rôle, trois fois par an, maximum,
d’accueillir les enfants et les jeunes qui le demandent afin de les
réconforter, leur offrir un vrai et bon repas… et jouer le rôle
de la maman de l’enfant qui n’en a plus. Une véritable affection
se développe donc entre le jeune et sa « consoleuse »,
et c’est cette soupape de sécurité et d’affection qui permet
aux jeunes de supporter les dures conditions de vie à l’internat.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans ce
monde froid, tout est organisé pour obliger le jeune à revenir à
l’internat : l’enfant ne sort jamais seul, toujours
accompagné d’un autre élève de son âge. Et pour décourager
toute tentative de fuite, un autre élève est désigné pour être
envoyé au cachot si l’un des deux élèves ne rentre pas dans un
délai de trois heures après sa sortie. C’est un monde violent,
dur, où la solidarité entre élèves prime, avec ses règles
tacites qui font que tout se passe comme le souhaitent les
responsables de l’internat.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Seulement
voilà, cette fois-ci, rien ne se passe comme prévu et cette sortie
est le point de départ d’une véritable épopée qui va entraîner
Helen et Milena, son accompagnatrice, sur les routes et dans une
aventure où elles vont devoir faire face à la cruauté de la
Phalange, le parti qui a pris le pouvoir dans ce pays imaginaire. Ces
deux jeunes ne seront pas seules et feront des rencontres plus ou
moins importantes et fugitives, mais toujours décisives : le
médecin Josef, Bartolomeo, Milos, les « hommes-chevaux »,
les « hommes-chiens », Basile, Paula… et bien sûr les
hommes lancés à leurs trousses afin de les ramener à l’internat.
Ce sera aussi l’occasion pour Milena de renouer avec un passé
douloureux et d’envisager autrement l’avenir.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Si j’ai
littéralement plongé dans ce roman et l’ai dévoré d’un bout à
l’autre, j’ai malgré tout été quelque peu déçue par certains
de ses aspects, notamment un certain manque de réalisme qui en fait
un récit un peu pâle au regard d’autres dystopies. Est-ce la
multiplicité des personnages, des lieux, des situations ? Le
roman perd en partie de sa force, d’autant plus qu’il laisse un
certain nombre de questions en suspens, en allant un peu vite sur la
résolution des pistes lancées par l’auteur. L’univers est
foisonnant, riche et très bien construit, mais je suis restée sur
ma faim quant à son exploitation par l’auteur. Une petite
déception, donc, qui conforte mon impression première concernant
certains livres de littérature jeunesse. Dommage. Toutefois, je
redis une chose : j’ai malgré tout été happée par cette
histoire et n’ai pas pu la lâcher. On ne s’ennuie pas à la
lecture de ce livre, mais ce n’est clairement pas le meilleur du
genre que j’aie eu entre les mains.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions
Gallimard Jeunesse, 2010. ISBN : 978-2-07-069576-8.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-65620030226333952762023-07-01T06:00:00.010+02:002023-07-01T06:00:00.131+02:00Le Chemin des estives, de Charles Wright<p>
</p><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr2lx2T-bptmy2JYLTuKg1j516Hr8BS28yK5u3Ike8x5u-zoHERgMh8E35nTG-sZbJ02_i1zpBh0LMrUZSx4vs0HRmxVgD65EKk2QPp9JBW0rfZiU9sNzvLFm9vlKm08bmtzuysEeJ0DNVQJ7LB_ODAJjAg_cGVl_Stlp2r6XupeGJWpwGZ_VjTjSHEtc/s500/Le%20Chemin%20des%20Estives.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="309" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr2lx2T-bptmy2JYLTuKg1j516Hr8BS28yK5u3Ike8x5u-zoHERgMh8E35nTG-sZbJ02_i1zpBh0LMrUZSx4vs0HRmxVgD65EKk2QPp9JBW0rfZiU9sNzvLFm9vlKm08bmtzuysEeJ0DNVQJ7LB_ODAJjAg_cGVl_Stlp2r6XupeGJWpwGZ_VjTjSHEtc/s320/Le%20Chemin%20des%20Estives.webp" width="198" /></a></div><br /><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Tombée sur ce livre à
l'automne 2022, alors que je cherchais un cadeau de Noël pour ma
maman, il est à nouveau revenu vers moi au début 2023 et, j'avoue,
j'ai craqué. Je pensais d'abord qu'il ne me plairait que
moyennement, mais qu'il me permettrait de m'évader un peu, alors que
l'année s'annonçait studieuse (je suis à nouveau étudiante) et
difficile (je viens de démarrer un nouveau travail.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Et puis,... non. Ce livre
est tout simplement magnifique.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Il retrace le mois d'été
vécu par deux novices de la Compagnie de Jésus, les « Jésuites »,
à l’issue de leur première année. L’un, Benoît de Parsac, est
prêtre. L’autre, le narrateur, a « écumé les noviciats,
les monastères, les ermitages » apparemment sans but précis
autre, peut-être, que l’errance elle-même ?</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Toujours est-il que ces
deux jeunes hommes se trouvent obligés de faire route ensemble
depuis Angoulême, sans le sou bien sûr, avec pour objectif de
traverser à pieds le Massif Central d’Ouest en Est jusqu’à
l’abbaye de Notre-Dame des Neiges, en Ardèche. Le tout en un mois.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Notre-Dame des Neiges,
c’est une abbaye trappiste où Saint Charles de Foucauld, autre
errant vagabond pèlerin itinérant célèbre, a passé sept mois
avant d’aller voir plus loin.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Le récit de ce voyage est
donné par le narrateur qui livre au lecteur de très belles pages
sur la spiritualité, l’errance, la solitude, la vie au grand air,
la simplicité, mais aussi sur l’être humain, son aptitude au pire
comme au meilleur. Ce voyage est donc avant tout une initiation
spirituelle. Un moyen pour les Jésuites d’envoyer leurs novices
d’un an se confronter à eux-mêmes, deux par deux, comme les
disciples envoyés par Jésus proclamer au monde la Bonne Nouvelle du
Royaume, sans argent, sans manteau, avec pour seul secours celui du
Père… et la bienveillance de ceux qu’ils rencontreront.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">École de vie, école
d’humanité également. Et je ne résiste pas à citer un passage
qui m’a beaucoup touchée :</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p><blockquote><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: courier; font-size: small;"><i>- Alors comme ça,
vous voulez devenir religieux ? s’extasie Liliane. […] Moi
aussi j’aurais voulu faire cela, mais Paul m’a mis le grappin
dessus, puis j’ai élevé nos enfants, rit-elle.</i></span></p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: courier; font-size: small;"><i>- Vous savez, rebondit
Parsac, moi, l’aspirant consacré, je suis à genoux devant le
degré d’oubli de soi, la générosité et le service de la vie
dont les mères sont capables Votre abnégation vaut bien la nôtre !</i></span></p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: courier; font-size: small;"><i>- N’empêche,
insiste-t-elle, ce que vous avez enduré pendant ce pèlerinage est
édifiant !</i></span></p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: courier; font-size: small;"><i>Parsac et moi baissons la
tête, gênés. Après un mois passé à marcher ensemble, à nous
connaître dans nos quelques grandeurs et nos immenses bassesses,
impossible de bomber le torse. L’un et l’autre savons l’imposteur
que nous sommes, le fond de médiocrité qui nous constitue.
D’ailleurs, c’est peut-être pour cela que le Christ envoie ses
disciples deux par deux. Car lorsqu’un étranger débarque seul
dans un endroit, tout auréolé de mystère, il est inconnu, on
l’admire. Mais l’équipier qui vous supporte chaque jour sait,
lui, que vous n’êtes pas cet étranger séduisant, ce passant
considérable. Son regard vous maintient dans l’humilité, il vous
empêche de vous draper dans la posture du grand personnage.</i></span>
(pp. 324-325)</p></blockquote><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Ce livre fait du bien. Par
le récit du dépaysement que l’on y lit. Par les compagnons de
route des deux marcheurs rencontrés au fil des pages également :
les habitants des villages traversés, bien sûr, mais aussi les
paysages, les volcans, la solitude, la nature, les vaches… et
Charles de Foucauld, Arthur Rimbaud ou encore Thomas A. Kempis,
l’auteur présumé de « L’imitation de Jésus-Christ »,
que le narrateur a emmené avec lui dans son sac à dos.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Ce livre est une
invitation à reprendre souffle. À ralentir. À débrancher, aussi,
nos téléphones portables, nos écrans de télévision qui occupent
si bien l’espace disponible de nos cerveaux, pour faire place à
l’Essentiel. Et cet Essentiel ne se manifeste pas tout à fait de
la même manière pour nos deux pèlerins. Et pourtant, Il leur donne
le bonheur. La Vie.</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions J'ai
lu, 2022. ISBN : 978-2-290-36245-7.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-74687050496122468312023-06-28T06:00:00.005+02:002023-06-28T06:00:00.142+02:00XIII : Tome 26 : 2132 mètres, par Iouri Jigounov et Yves Sente.<p>
</p><p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIkj2R-OhGKZeDY426t81PqHnuclAb0IqHOpai6Amol3VWp0CVUgGzT7sfvGtV1E2QwGBpDw9DV1g66ZIsvSAoNWV8rLvUpyH4JQGj5ZrKzibs4FmQ6qJ-gklwEmLyyOPA8tu_l2xznm1RhI0BqEJvzoMvvyJyPPAkmvsP72UrM9dFVxE59SySs85_/s500/XIII-%20Tome%2026-%202132%20m%C3%A8tres.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="401" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIkj2R-OhGKZeDY426t81PqHnuclAb0IqHOpai6Amol3VWp0CVUgGzT7sfvGtV1E2QwGBpDw9DV1g66ZIsvSAoNWV8rLvUpyH4JQGj5ZrKzibs4FmQ6qJ-gklwEmLyyOPA8tu_l2xznm1RhI0BqEJvzoMvvyJyPPAkmvsP72UrM9dFVxE59SySs85_/s320/XIII-%20Tome%2026-%202132%20m%C3%A8tres.webp" width="257" /></a></div><br />
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans ce
26<sup>e</sup> album, XIII se rapproche de Janet Fitzsimmons, la
veuve du président Sheridan. Tous deux compte parmi les derniers
héritiers du Mayflower et ont donc des intérêts communs (voir <a href="https://leslecturesdamelie.blogspot.com/2023/01/xiii-tome-23-le-message-du-martyr-de.html" target="_blank">ici</a>
et <a href="https://leslecturesdamelie.blogspot.com/2023/02/xiii-tome-25-xiii-history-par-iouri.html" target="_blank">là</a>). Derrière, bien entendu, des enjeux financiers, mais surtout
de pouvoir.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Jason Mac
Lane, « XIII », doit être testé pour un tir à longue
portée. Il ignore tout du but et de la cible de la mission, mais se
voit contraint de l’accepter, sous peine de voir deux enfants subir
les terribles conséquences d’un refus de sa part.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Parallèlement,
le Colonel Jones et le Général Carrington, revenus de captivité,
bénéficient du programme de protection des témoins, que le Colonel
Jones a beaucoup de mal à accepter. Il faut dire qu’elle n’est
pas sortie indemne de la période de captivité qu’elle et le
Général ont connue…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cet
épisode, et notamment le test du tir à longue portée, renvoie
directement le lecteur – et ce dès la première page de l’album,
au tout premier épisode de la série. Un bon point pour les auteurs,
soit dit en passant. Parce qu’indépendamment de l’histoire
elle-même et des péripéties de chaque album, le lecteur a sans
doute parfois du mal à voir la cohérence et la suite logique entre
les deux cycles.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce rappel
a pour effet de réinscrire le second cycle dans la série (en tout
cas pour moi, qui suis dans l’impossibilité pratique de relire
tous les albums de la série les uns après les autres afin d’y
puiser la cohérence intrinsèque).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Bref, cet
album répond parfaitement aux codes du genre et s’achève, comme
toujours, sur un « <span lang="en-US"><i>cliffhanger</i></span> »
où le lecteur apprend avec stupeur l’identité de la « cible »
de XIII. Il va tirer. Quelles seront les conséquences de cet acte ?
Et pourquoi lui ? Pourquoi cette cible en particulier ?
Quels sont les enjeux derrière cet attentat et les personnes qui
tirent réellement les « ficelles » ?</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru aux éditions
Dargaud, 2019. ISBN : 978-2-5051-1963-0.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-50532540334459569272023-06-21T06:00:00.001+02:002023-06-21T06:00:00.139+02:00Blake et Mortimer, tome 12 : Les 3 formules du Professeur Satô, tome 2 : Mortimer contre Mortimer, de Edgar P. Jacobs et Bob de Moor<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhakfDjex69jX890w10PPOClsn_KEuiswt63n3eoJwxVV2RG2rbuYAkk9nqkHt9z4YauMAnd_uxTT3-BvU7JSiOWD9y0vCT1N8D-5A2ZkVo7gwY3r2tRJYykxEos65sT-4i5v1uUwHyXjPXgEEM2zTJ7jFELFVC8pRoD7PszY-V5Rn-jJux-m0JL9KY/s500/Les%203%20formules%20du%20Professeur%20Sat%C3%B4_Tome%202.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="382" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhakfDjex69jX890w10PPOClsn_KEuiswt63n3eoJwxVV2RG2rbuYAkk9nqkHt9z4YauMAnd_uxTT3-BvU7JSiOWD9y0vCT1N8D-5A2ZkVo7gwY3r2tRJYykxEos65sT-4i5v1uUwHyXjPXgEEM2zTJ7jFELFVC8pRoD7PszY-V5Rn-jJux-m0JL9KY/s320/Les%203%20formules%20du%20Professeur%20Sat%C3%B4_Tome%202.webp" width="244" /></a></div><br /><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le 2<sup>e</sup>
opus de ce diptyque s’ouvre sur l’arrivée de Blake à l’aéroport
de Tokyo. Les plans d’Olrik pour s’emparer des 3 formules mises
au point par Akira Satô pour faire fonctionner son invention sont
pour l’heure contrecarrés par cette arrivée de l’agent secret
britannique. Mais le piège dans lequel est tombé Mortimer est
redoutable : ce dernier a disparu et Blake ignore tout de
l’affaire et du « double » androïde du savant,
qu’Olrik tente d’utiliser afin de faire disparaître Blake
définitivement.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Heureusement,
Philipp Mortimer et Akira Satô sont pleins de ressources et tout
peut encore arriver.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans cet
album, le dernier réalisé par Edgar P. Jacobs, le mal se déchaîne
une fois de plus à travers la haute technologie inventée par les
êtres humains. L’une des constantes de cette série est évidemment
en rapport avec cette question de l’usage que peut faire l’être
humain de la technologie à sa disposition. Comme lors de la seconde
guerre mondiale, durant laquelle les Américains ont développé le
Projet Manhattan suite à une lettre de Albert Einstein les alertant
sur l’avancée des travaux allemands concernant l’atome. La
suite, on la connaît. Hiroshima et Nagazaki, et la destruction
instantanée de centaines de milliers de Japonais, sans compter tous
ceux qui ont succombé dans les jours, les semaines, les années
suivantes (voir à ce sujet le livre sur Takashi Nagaï).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans ses
albums, Edgar P. Jacobs semble être obnubilé par le risque que
représente une technologie quelconque, neutre au départ et par
définition, dans le cas où elle tomberait entre de mauvaises mains.
Et si les personnages principaux – Blake et Mortimer, bien sûr,
mais aussi Olrik et Sharkey – ne meurent jamais, c’est sans doute
parce que le combat du Bien contre le Mal n’a jamais de fin,
puisque la créativité humaine en la matière est sans limite...</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Blake et Mortimer, 1990. ISBN : 978-2-8709-7176-5.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-33691167356832124972023-05-20T06:00:00.013+02:002023-05-20T06:00:00.127+02:00Apprendre à écouter, de Joël Pralong<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ3Sg3e6NiZZUx58eu6KAVugwqBRcoHqYHNLFbCVOGtvG8ggXn5domQkxcWvgTuX9rg6GrBRVpHF9lM4KuMKGdp_RjI3OhrG2gDmQRU204ODtVI4-vNEUs4StF_ToLlTkhF8a_JJYTlkt_pCJ8MmmD3-OmtXjW7Z_gmAT5-_lualwQU4YSZNr8-6R5/s500/Apprendre%20%C3%A0%20%C3%A9couter.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="314" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ3Sg3e6NiZZUx58eu6KAVugwqBRcoHqYHNLFbCVOGtvG8ggXn5domQkxcWvgTuX9rg6GrBRVpHF9lM4KuMKGdp_RjI3OhrG2gDmQRU204ODtVI4-vNEUs4StF_ToLlTkhF8a_JJYTlkt_pCJ8MmmD3-OmtXjW7Z_gmAT5-_lualwQU4YSZNr8-6R5/s320/Apprendre%20%C3%A0%20%C3%A9couter.webp" width="201" /></a></div><p>
</p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Joël
Pralong est prêtre du diocèse de Sion (Suisse). Infirmier en
psychiatrie de formation, il est l’auteur d’un grand nombre
d’ouvrages qui utilisent le double éclairage de la psychologie et
de la spiritualité »<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a>.
J’ai découvert ce livre dans le cadre de ma formation d’aumônier,
commencée en octobre dernier. Il faut dire que, de mon côté, je
démarre dans ce métier, justement en hôpital psychiatrique. Ce
double regard psychologique et spirituel est donc la matière
première, quasiment la base de mon métier. Et dans les rencontres
avec les patients, l’écoute est primordiale. Comment écouter ?
Qu’est-ce qu’écouter veut dire réellement ? Quelles sont
les attitudes à adopter ? Pourquoi ? Quels sont les pièges
à éviter ? Quels sont les risques, aussi, tant au niveau de la
personne écoutée (« l’écouté(e) ») que de
celui(celle) qui écoute (« l’écoutant ») ?</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Toutes ces
questions (et beaucoup d’autres !) sont abordées dans ce
livre qui se lit très vite (deux-trois heures en ce qui me
concerne). Lors de ma lecture, j’ai été particulièrement
interpellée par le premier chapitre, celui qui, là où j’en suis
actuellement de ma formation et de mon expérience « d’écoutante »,
m’a le plus parlé et a le plus fait écho aux erreurs et
difficultés que j’ai déjà rencontrées. Parce que oui, quand on
démarre dans ce ministère d’accompagnateur/écoutant, la pratique
est immédiate et est une sorte de « <i>crash-test</i> »
permanent. C’est en faisant des erreurs qu’on apprend le plus
(malheureusement, ou heureusement!).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le premier
chapitre m’a particulièrement intéressée aussi parce qu’il
donne une belle définition de ce que veut dire « écouter ».
Et ce qu’il en dit est parfaitement conforme à ce que j’ai eu la
possibilité d’expérimenter, justement : écouter, c’est
faire preuve d’empathie et de compassion.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Empathie,
parce que bien écouter, c’est savoir se mettre à la place de
l’autre.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Compassion,
parce que bien écouter, c’est aussi souffrir avec l’autre,
souffrir avec celui qui souffre.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cela ne
veut pas dire qu’il faut porter ses souffrances, ni qu’on sait
exactement ce que vit l’autre (ça, c’est purement et simplement
impossible!). Mais faire preuve d’empathie et de compassion, cela
me permet de mettre de côté mes propres sentiments et émotions,
afin de mieux cerner et comprendre celles de la personne que
j’accompagne ou écoute.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Du côté
des dangers et problèmes liés à l’écoute, il en est un qui m’a
sauté aux yeux lors d’un entretien avec un patient : c’est
l’emprise que l’écoutant peut rapidement avoir sur la personne
écoutée. Bien écouter une personne suppose donc d’une part une
grande discrétion, mais aussi beaucoup de délicatesse. Quand la
personne vient parler, elle ne vient pas forcément pour avoir des
conseils, contrairement à ce qu’on pourrait penser, mais pour
trouver quelqu’un qui va écouter vraiment ce qu’elle a à dire.
Donner des conseils, des recettes, même ce qui a fonctionné pour
moi dans une situation qui me semble similaire, c’est prendre le
pouvoir sur elle et l’empêcher, en quelque sorte, de trouver en
elle ses propres réponses. L’écoutant n’est donc pas quelqu’un
qui va donner des réponses, mais qui, comme un miroir, permet à la
personne écoutée de mettre des mots sur ce qu’elle vit, de
clarifier sa pensée, son vécu, de l’ordonner et donc de trouver
son propre chemin. Si l’écoutant dépasse ce cadre, il risque de
devenir rapidement le « gourou » de la personne écoutée,
de prendre l’ascendant sur elle, de l’enfermer dans sa manière
de penser. On peut peut-être voir là justement une partie des
problèmes qui se sont fait jour dernièrement dans certaines
communautés, comme à l’Arche ou chez les Frères de Saint Jean,
où de nombreux abus spirituels ont eu lieu et font encore
aujourd’hui des dégâts sur les personnes qui en ont été
victimes, alors même que ces abus ont cessé…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">D’autres
dangers existent, comme par exemple s’écouter soi-même au lieu
d’écouter la personne, ou encore la manipuler, ne pas la
comprendre si l’écoutant ne fait pas l’effort de prendre
conscience de ses propres biais, sentiments et émotions...</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Écouter
est donc quelque chose de difficile, si on veut le faire bien.
Écouter avec son cœur, avec compassion, empathie, amour pour
l’autre, en particulier pour celui qui souffre, cela demande
beaucoup d’énergie. C’est fatigant, épuisant, même, à cause
en particulier de la concentration que demande cet exercice.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L’auteur
aborde donc l’écoute sur différents plans : écouter Dieu
pour agir, l’écoute « affectueuse », la solitude,
l’écoute en famille, l’écoute dans l’Église, la
contemplation… Sans être tout à fait un manuel pratique, parce
qu’il ne donne pas un « mode d’emploi » de ce qu’est
« écouter », ce livre est très intéressant par les
points délicats qu’il fait surgir dans la pratique de l’écoutant,
les points d’attention à observer, afin qu’écouter ne soit plus
synonyme d’emprise ou d’abus… C’est indispensable, en
particulier en ce moment !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je suis
heureuse d’avoir lu cet ouvrage au tout début de ma pratique
professionnelle (je suis en poste depuis un peu moins de cinq mois
à l’heure où ce billet est publié), parce que d’emblée, il
met en mots les écueils que j’avais déjà remarqués, les risques
et problèmes susceptibles de se poser dans la pratique. Avertie et
mieux préparée, j’espère que cette lecture me permettra de mieux
accueillir la parole de l’autre. Parce qu’ « écouter,
c’est aimer ».</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Artège, 2023. ISBN : 979-10-336-1377-0.</i></p>
<div id="sdfootnote1">
<p class="sdfootnote" lang="zxx"><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>Extrait
de la quatrième de couverture.</p>
</div>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-55571956154966895682023-05-17T06:00:00.001+02:002023-05-17T06:00:00.133+02:00Blake et Mortimer, tome 11 : Les 3 formules du Professeur Satô, tome 1 : Mortimer à Tokyo, de Edgar P. Jacobs<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7aRxxyK7TpzxTFbuapzDRH5v-edFi0ndTbYgAxXm6DwDdh4GEz_QxGFKxkoP_Z7-bixEXvzqkVUagi8J2euXjd0FUEa0uUVuKh3eom667rHQ369CuIUX9P3oAqbRUYJTypXMSL6hr5TquHoWPpGaZi45JCVEmrbrwCA_h7K8oE5CT0Bdp1Z5fTAlF/s500/Les%203%20formules%20du%20Professeur%20Sat%C3%B4_Tome%201.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="382" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7aRxxyK7TpzxTFbuapzDRH5v-edFi0ndTbYgAxXm6DwDdh4GEz_QxGFKxkoP_Z7-bixEXvzqkVUagi8J2euXjd0FUEa0uUVuKh3eom667rHQ369CuIUX9P3oAqbRUYJTypXMSL6hr5TquHoWPpGaZi45JCVEmrbrwCA_h7K8oE5CT0Bdp1Z5fTAlF/s320/Les%203%20formules%20du%20Professeur%20Sat%C3%B4_Tome%201.webp" width="244" /></a></div><br /> <p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je
poursuis ma relecture des aventures de Blake et Mortimer. Ici, je
parle bien de relecture, parce que je me souviens très bien des
conditions de ma première découverte de cette bande dessinée.
J'avais environ dix ou onze ans, et ma sœur était abonnée au
magazine pour enfants « Fripounet » qui, sur le même
modèle que « Le Journal de Tintin » ou « Spirou
magazine », publiait des bandes dessinées par épisodes. Je ne
me souviens pas de grand-chose de cette bande dessinée, sinon que le
fait qu’elle se passait au Japon m’avait beaucoup plu, parce que
ça complétait, en quelque sorte, ma découverte parcellaire de ce
pays que j’avais déjà entamée <i>via</i> une autre bande
dessinée, la série « Yoko Tsuno », que j’ai déjà
chroniquée sur ce blog. Ce dont je me souviens très bien, en
revanche, c’est de ma fascination pour les paysages, les temples,
les maisons… particulièrement bien dessinés ici, comme c’est
d’ailleurs aussi le cas par Roger Leloup.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L’histoire
commence de nuit, à l’aéroport d’Haneda, à Tokyo, au Japon. La
tour de contrôle règle les derniers départs et arrivées des
avions de la <span lang="en-US">Japan</span> Air <span lang="en-US">Lines</span>
et d’Air France, quand un spot insolite apparaît sur l’écran
radar. Les opérateurs tentent d’entrer en communication avec le
mystérieux appareil, sans aucune réponse de sa part. Après avoir
mis les avions en approche en sécurité dans leur zone d’attente,
les opérateurs préviennent la Surveillance aérienne qui envoie des
chasseurs pour intercepter l’intrus. Et c’est là que
l’impensable se produit. L’appareil n’est ni un avion, ni un
hélicoptère ou un ennemi, ni même une soucoupe volante, comme les
opérateurs l’ont pensé faute de mieux, mais un Ryu, un dragon
légendaire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Voici le
point de départ de cette nouvelle aventure qui va une fois de plus
réunir les héros de cette bande dessinée. Mortimer, présent
justement à Kyoto pour une tournée de conférences. Il est appelé
pour avis à Tokyo par son ami, le Professeur Satô. Mais il n’est
pas le seul à y venir : bien vite, d’autres personnages que
les lecteurs connaissent bien vont se retrouver également partie
prenante de cette histoire, et dans un premier temps, c’est plutôt
pour le pire que pour le meilleur…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans cette
première partie de l’histoire, Blake est totalement absent. En
Asie lui aussi, à Hong-Kong, il ne peut pas se joindre immédiatement
à l’enquête que Mortimer entreprend avec son ami le Professeur
Satô. C’est donc un album centré surtout sur Mortimer, comme le
sous-titre le laisse penser. Il s’agit ici d’installer
l’intrigue, de mettre en place tous les éléments sans trop en
dévoiler tout de même. Les enjeux sont posés, il s’agit ni plus
ni moins qu’une question d’honneur et de courage, mais également
de sûreté nationale. Car le Ryu est le fruit d’une technologie
qui, comme beaucoup d’autres technologies, si elle est mal
utilisée, peut se transformer en une terrible arme de guerre… Le
rôle de Mortimer va être de déjouer le piège dans lequel ils sont
tombés, son ami et lui, afin d’empêcher les desseins maléfiques
d’Olrik (oui, bien sûr, encore et toujours lui!) et de ses sbires.
Mais l’album se referme alors que Mortimer est en fâcheuse
posture…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai été
très heureuse lorsque mon mari m’a offert ces deux albums à
l’occasion de mon anniversaire. L’occasion de compléter la série
(il n’en manque plus que un ou deux désormais!), et j’ai bien
aimé me replonger dans cette histoire qui a réveillé des souvenirs
d’enfance particulièrement heureux. L’histoire est comme
toujours bien construite, le dessin est fidèle à ce à quoi les
lecteurs de Jacobs sont habitués… Oui, cet album tient toutes ses
promesses de mon point de vue en tout cas !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Blake et Mortimer, 2021. ISBN : 978-2-8709-7175-8.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-45948360056525273352023-05-13T06:00:00.005+02:002023-05-13T06:00:00.129+02:00Les Gratitudes, de Delphine de Vigan<p>
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigpbCHcrjAzidDmG6SGldQs00oeFDcsg3uwzLl0hy7OFMrWoPI7mF0EQ0BvEq6qvNQ6Wnx_yCf0gfZCmFc9Y6uKhHEIk5aJaBhWdNBSevcWjwysNLzqI9ug_frquhBAp5AZoUrPEOhY9CPipITJi3x7P5VmuA-hw2v5OGU8KydIAB4qbOb3B9OU6KT/s500/Les%20Gratitudes.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="309" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigpbCHcrjAzidDmG6SGldQs00oeFDcsg3uwzLl0hy7OFMrWoPI7mF0EQ0BvEq6qvNQ6Wnx_yCf0gfZCmFc9Y6uKhHEIk5aJaBhWdNBSevcWjwysNLzqI9ug_frquhBAp5AZoUrPEOhY9CPipITJi3x7P5VmuA-hw2v5OGU8KydIAB4qbOb3B9OU6KT/s320/Les%20Gratitudes.webp" width="198" /></a></div><br /><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J'aime
beaucoup ce qu'écrit Delphine de Vigan (et d'ailleurs, il y a déjà
sur ce blog plusieurs recensions de ses ouvrages, comme <a href="http://leslecturesdamelie.blogspot.com/2010/12/un-soir-de-decembre-de-delphine-de.html" target="_blank">ici</a>, <a href="http://leslecturesdamelie.blogspot.com/2010/08/les-heures-souterraines-delphine-de.html" target="_blank">ici</a>, <a href="http://leslecturesdamelie.blogspot.com/2011/09/jours-sans-faim-de-delphine-de-vigan.html" target="_blank">là</a>
ou encore <a href="http://leslecturesdamelie.blogspot.com/2012/04/rien-ne-soppose-la-nuit-de-delphine-de.html" target="_blank">là</a>). Dans cet opuscule récent (à mon échelle bien sûr,
étant donnée mon incapacité chronique à suivre l'actualité
littéraire), il est question d'une femme âgée, Michka, d'une jeune
femme, Marie et d'un jeune homme, Jérôme, trois personnages très
attachants. Le récit est à trois voix, chacun des personnages
prenant tour à tour la parole, et s'attaque justement à cette
question de la parole, des mots pour se dire, pour s'exprimer, pour
dire les maux de la vie...
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Michka est
le personnage principal de ce roman. Femme âgée, elle éprouve une
grande tendresse pour Marie, sa jeune voisine, qui a quasiment grandi
à ses côtés, dont elle a pris soin en l'absence des parents. Une
fois arrivée à l'âge adulte, c'est Marie qui a pris soin d'elle,
lui rendant ce que Michka avait fait pour elle. Une forme de
gratitude, comme le dit si bien le titre. Un remerciement, en quelque
sorte, mais bien plus qu'un simple merci : un attachement
affectif profond et sincère, qui permet d’aller au-delà des maux
et des mots.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Jérôme,
le troisième personnage-clé de ce récit, intervient plus
tardivement dans l’histoire de ces deux femmes. Mais son rôle est
lui aussi déterminant à bien des égards. Orthophoniste, il
intervient auprès de Michka pour l’aider à ne pas perdre trop
vite les mots qui commencent à lui faire défaut. Et, tout comme
Marie avant lui, il s’attache peu à peu à cette patiente drôle,
indisciplinée, mais aussi intéressée et inquiète de ce qu’il
devient, de ses relations complexes avec son père. Autant il
soutient Michka dans sa perte d’autonomie, autant Michka le titille
pour lui permettre de voir, dans le quotidien complexe et rapide dans
lequel il est pris, ce qui compte le plus, en définitive.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai
découvert ce livre lors d’une formation sur la fin de vie, en lien
avec mon nouveau travail d’aumônier à l’hôpital. Bien sûr, il
parle de la fin de vie. De maison de retraite, de perte d’autonomie,
de vieillissement, de sénilité… il parle de tout cela, mais il
parle aussi – et surtout – de rapports humains, de liens noués,
renouvelés, dénoués aussi. Il aborde toutes ces questions avec
beaucoup de pudeur et de retenue, pas mal d’humour aussi (notamment
dans le choix des mots de Michka!) alors que ce qui est décrit
pourrait faire peur.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Parce que
le vieillissement fait partie de l’histoire normale de chacun,
parce que la vieillesse n’est pas forcément synonyme de tristesse
ou de déliquescence, Delphine de Vigan aborde ce thème, très
intime et personnel, avec beaucoup de pudeur, je l’ai déjà dit,
mais aussi avec beaucoup de tendresse. Ce livre fait du bien,
vraiment. Il donne à voir le vieillissement non pas comme une
catastrophe, mais comme une nouvelle étape de la vie, d’une part,
et comme une phase préparatoire au grand passage dans l’au-delà.
Il se dégage de ce livre beaucoup de douceur, de calme, de paix. Et
donne à voir la mort un peu autrement, comme une fin de cycle, oui,
et comme aussi une promesse de renouvellement, de continuation
autrement, dans les mémoires, les souvenirs, des personnes qui ont
connu le(la) défunt(e). C’est un livre qui fait vraiment du bien.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions LGF (Le Livre de Poche), 2021. ISBN :
978-2-253-93428-8.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-19699261995081148012023-05-06T06:00:00.016+02:002023-05-06T06:00:00.146+02:00Les Familles : enjeux et défis pour aujourd'hui, de Yves-Marie Blanchard, Olivier Bonnewijn, Philippe Link et alii.<p>
</p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYmaGu8xGnwmF5L_b2J9jkAUAAaPUP0vySqQmRDcpOkGaWOF30QFLWJamGRwZFSREqwxYGqMHa0or7jgcDQIIxbQStJVKK-Q0bGEPjHBm_4kQzXVx4-77UgOhb1g4n4Q1N-hTZKkEX9K_gtBqrChDJAhfH4aFs-op3TBhdnCT8NaXoskZpEE2YUQdz/s500/Les%20familles%20enjeux%20et%20d%C3%A9fis%20pour%20aujourd'hui.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="309" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYmaGu8xGnwmF5L_b2J9jkAUAAaPUP0vySqQmRDcpOkGaWOF30QFLWJamGRwZFSREqwxYGqMHa0or7jgcDQIIxbQStJVKK-Q0bGEPjHBm_4kQzXVx4-77UgOhb1g4n4Q1N-hTZKkEX9K_gtBqrChDJAhfH4aFs-op3TBhdnCT8NaXoskZpEE2YUQdz/s320/Les%20familles%20enjeux%20et%20d%C3%A9fis%20pour%20aujourd'hui.webp" width="198" /></a></div><br /><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En 2021 a
eu lieu l'année Famille <i>Amoris Laetitia</i>, sur le thème de la
famille, donc, en lien avec l'exhortation apostolique du même nom,
sur l'amour dans la famille, écrite par le Pape François et publiée
en 2016.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce livre
est le résultat de deux journées de réflexions et de rencontres
autour de la mission des familles chrétiennes dans le monde,
journées qui ont eu lieu les 26 et 27 octobre 2019 dans le diocèse
de Strasbourg, afin de préparer cette année « Famille ».
Y ont participé les pères Yves-Marie Blanchard, Olivier Bonnewijn,
Philippe Link, Jean-Paul Aka-Brou, Christophe Lamm et Paul Noma
Bikibili, ainsi que Mesdames Elisabeth Clément et Lucie Legat. Leurs
contributions abordent différents aspects de la famille aujourd’hui,
d’un point de vue statistique, théologique, biblique, pastoral…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">La préface
est signée par Monseigneur Luc Ravel (l’archevêque du diocèse de
Strasbourg au moment où j’écris ces lignes) et la postface du
Cardinal Théodore-Adrien Sarr, qui offre ici un regard distancié,
puisqu’il fait une ouverture sur les réalités et enjeux de la
famille en Afrique.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’avoue
que lorsque Philippe Link m’a offert ce livre, j’ai eu quelques
doutes sur ma capacité à le comprendre. Je venais certes d’entamer
des études de théologie (j’étais en plein DU à ce moment-là),
mais ce type de lecture ne m’est pas du tout familier : j’ai
surtout l’habitude des fictions, bandes dessinées et autres
témoignages/récits de vie, mais pas vraiment des colloques,
conférences et ouvrages de théologie. Eh bien le moins que je
puisse dire, c’est qu’une fois de plus, je me suis faite avoir
par mes préjugés absurdes, tant sur le contenu du livre que sur mes
propres capacités cognitives (et ça, c’est plutôt rassurant
quelque part).</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Donc, ce
livre d’environ 200 pages regroupe les interventions des auteurs
cités plus haut, lors de ces deux jours de rencontres et de
réflexions d’octobre 2019. Non seulement c’est très accessible
d’un point de vue intellectuel, ce qui rend la lecture plutôt
facile, mais en plus, c’est très intéressant parce qu’on a ici
un panorama sans concession sur l’état de la famille en France,
avec un aperçu à la fois statistique (nombre de mariages et de
divorces par exemple) mais aussi des forces et des fragilités que
l’on peut observer actuellement concernant la cellule de base de la
société. La deuxième intervention fait la part belle au message du
pape Jean-Paul II, qui a particulièrement écrit sur et pour les
familles, avec sa <i>Lettre aux familles</i>, en 1994, mais
aussi son exhortation apostolique <i>Familiaris consortio</i>
pour ne citer que deux documents sur ce thème (il en existe bien
d’autres, écrits par d’autres papes bien sûr). La quatrième
intervention parle de la « Famille chrétienne évangélisée
et évangélisatrice », justement à partir de <i>Familiaris
consortio</i> entre autres, puis il est question du Nouveau
Testament et de son regard sur la famille, des actualités pastorales
concernant la question des divorcés-remariés, point
particulièrement attendu et débattu suite à la parution d’ <i>Amoris Laetitia</i>, mais aussi de l’enjeu de la
transmission de la foi et des valeurs chrétiennes au cœur des
familles, et enfin de la question du pardon, à travers un autre
texte, une lettre d’Ambroise de Milan.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">De toutes
ces interventions, très riches, je retiens surtout celle d’Olivier
de Bonnewijn, concernant Sarah (la femme d’Abraham, dans le livre
de la Genèse), intitulée « Sarah, de l’aube au crépuscule.
Donner vie ». Ce texte m’a bouleversée et éclairée sur ce
personnage très important de la Bible et dont, finalement, on parle
assez peu, sinon pour souligner son incrédulité face à la promesse
des trois visiteurs d’Abraham au chêne de Mambré. Pourtant, le
personnage mérite vraiment qu’on s’intéresse davantage à elle,
parce que son histoire révèle beaucoup de choses sur la femme, sur
son statut, sa place dans la société et met à mal nombre de
représentations qu’on a pu avoir sur ces questions et ce qu’on a
pu faire dire à la Bible à ce sujet.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le
personnage de Sarah est beaucoup plus complexe et intéressant que ce
qu’on en retient d’habitude, et son évolution, retracée à
travers cette intervention, la fait passer d’une femme sans aucun
droit, sans aucune place en dehors de celle de « fille de »
ou de « femme de », à celle d’une femme émancipée,
autonome, grande, pleinement mère et épouse, responsable aussi. Une
véritable mère de famille qui certes vit dans une société où la
femme est déconsidérée, mais qui parvient à trouver sa place,
selon le dessein bienveillant de Dieu. Ce texte m’a littéralement
scotchée par son intelligence, sa finesse, sa lumière sur la
condition et la place de la femme dans la société et en particulier
dans la Bible. En gros, les féministes font aujourd’hui pâle
figure à côté de cette évolution étonnante de Sarah ! Je
tenais à le souligner, parce que ce qu’on entend souvent dire, à
propos de la Bible et de la place qu’y tiennent (ou plutôt n’y
tiennent pas) les femmes, est très loin d’être vrai, quand on
s’attache à lire la Bible en détail, en y cherchant un véritable
sens, une vraie voie de Salut. Et ce qui fait du bien aussi, c’est
de voir que l’épisode où Sarah se sert d’Agar, la servante
d’Abraham comme mère porteuse pour avoir un enfant, loin de la
grandir, l’avilit au contraire. Ce qui fait d’elle une véritable
femme, digne, grandie, c’est bel et bien la maternité, après son
chemin de foi, de confiance en Dieu. C’est un beau pied-de-nez à
certaines demandes de PMA/GPA d’aujourd’hui, finalement. Et c’est
d’autant plus savoureux que ce texte de la Genèse a été écrit
il y a plusieurs millénaires maintenant…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Bref, vous
l’aurez compris, si vous cherchez de beaux textes sur la famille,
sur la foi, sur la place de la famille croyante dans la vie
d’aujourd’hui, sur son rôle aussi tant dans l’Église que dans
l’évangélisation, cet ouvrage peut être une belle entrée en
matière. En plus, il est vraiment accessible (je le répète parce
que ce n’est pas forcément le cas avec les livres de ce type) et
il fait aussi beaucoup de bien ! (alors merci Philippe pour ce
beau cadeau ! :) )</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Saint-Léger, 2021. ISBN : 978-2-36452-731-7.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-23001014665514556732023-04-29T06:00:00.002+02:002023-04-29T06:00:00.133+02:00L'Insoumis, de John Grisham<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHRmcaH_iwr-2D5x0fvzMh_9c2xbcw65cP-BUzLk1T33h_cnthpF_weGnoxU5yAOz7fh8chhjNPEs0B5-9xogyngNeWMWD9IK_JCQs1uFaJeF-PGxbKpuAFHGZH-Qk6Z-s4sgr-BIkLiFY9g88s2LAY8hElqL7447b7WQhLhgPEW-uTT6c2gRrJomC/s500/L'Insoumis.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="309" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHRmcaH_iwr-2D5x0fvzMh_9c2xbcw65cP-BUzLk1T33h_cnthpF_weGnoxU5yAOz7fh8chhjNPEs0B5-9xogyngNeWMWD9IK_JCQs1uFaJeF-PGxbKpuAFHGZH-Qk6Z-s4sgr-BIkLiFY9g88s2LAY8hElqL7447b7WQhLhgPEW-uTT6c2gRrJomC/s320/L'Insoumis.webp" width="198" /></a></div><br /><br /><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Sebastian
Rudd est avocat. Mais un avocat qui semble quelque peu borderline :
sur liste rouge, il sort armé, son bureau est dans un van blindé et
son chauffeur lui sert aussi de garde du corps, d’assistant
juridique et, accessoirement, est son unique ami. Divorcé et père
d’un jeune garçon, il est perpétuellement en conflit avec son
ex-femme, avocate elle aussi et lesbienne, concernant la garde de
l’enfant. Sebastian part du principe que tout accusé, coupable ou
non, doit être défendu au mieux et il accepte donc les clients dont
aucun avocat ne veut assurer la défense : les junkies, chefs
mafieux, personnes visiblement coupables…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai été
quelque peu déroutée par ce roman. Non pas par l’histoire
elle-même, mais par sa construction. J’ai d’abord eu
l’impression que le roman était en fait une suite de nouvelles
sans rapport les unes avec les autres, à l’exception du personnage
principal, Rudd, donc, et de Partner, son chauffeur-assistant-garde
du corps-ami. Sauf que… non. Pas vraiment.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pourtant,
c’est bien de plusieurs histoires qu’il s’agit, et en
elles-mêmes, elles sont vraiment intéressantes, bien écrites, au
rythme enlevé et soutenu, avec un certain nombre de rebondissements,
imprévus et tout ce qu’il faut pour en faire de bons récits
addictifs.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Sauf qu’il
y a une sorte d’histoire dans l’histoire. Ou plus exactement, le
propos réel de l’auteur semble être ailleurs que dans le récit
de ces histoires personnelles.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En
réalité, ce que John Grisham fait à travers ce roman, c’est
surtout pointer, pour le lecteur, un certain nombre de questions
qu’on est en droit de se poser concernant la justice américaine.
Et il n’y a pas à dire : tout le monde, ici, en prend pour
son grade, depuis la police jusqu’aux juges et avocats, sans
compter le procureur bien sûr…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Insoumis,
Rudd l’est réellement, face aux dérives du système judiciaire de
son pays. Mais il le connaît si bien qu’il n’hésite pas non
plus à l’utiliser pour le bien de son client, c’est-à-dire pour
obtenir pour lui, s’il est coupable, la plus petite peine possible,
ou, s’il est innocent, pour le faire acquitter. Il n’y a là rien
de répréhensible : c’est exactement comme ça que devrait
fonctionner la justice : en punissant les coupables et en
libérant les innocents. Et Rudd a cette honnêteté de prévenir ses
clients (ceux qui sont coupables) qu’une libération est
inenvisageable, mais aussi de se battre bec et ongles pour épargner
la prison à un client qu’il sait être innocent, allant jusqu’aux
limites du droit pour ce faire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je ne
connais pas assez le système judiciaire américain pour avoir un
avis quant à la véracité de ce que dénonce John Grisham dans ce
livre, mais je suppose qu’on peut lui faire un large crédit dans
ce domaine : il a travaillé pendant dix ans comme avocat avant
de devenir célèbre pour ses romans comme <i>La Firme</i> ou
<i>L’Affaire Pélican</i>, parmi d’autres, tous deux portés à
l’écran et qui comptent parmi les films qui m’ont marquée. (J'avoue que j'ignorais totalement qu'au départ, il s'agissait de romans de John Grisham, dont je connaissais pourtant le nom. L'étendue de mon inculture me surprend sans cesse... !)<br /></p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai,
vous l’aurez compris, pris beaucoup de plaisir à lire ce roman,
qui me semble à la fois assez noir pour mériter sa qualification de
« Thriller », sans être gore pour autant. Bien écrit,
je l’ai déjà dit, il donne à voir un système judiciaire qui
pourrait être rébarbatif à décrire, tant les procédures sont
longues en général (la séquence de la sélection des jurés civils
par exemple s’étale sur plusieurs semaines), mais qui réussit ce
tour de force de les présenter de façon captivante sans donner pour
autant une image excessivement dramatique ou extravagante, hors du
réel comme ça arrive trop souvent dans nos histoires, films et
séries policières. Bref, une bonne lecture, pour ceux qui ne
connaissent pas encore !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions LGF, 2017 (Le Livre de Poche). - ISBN :
978-2-253-08651-2.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-52383747621225568492023-04-22T06:00:00.001+02:002023-04-22T06:00:00.170+02:00Voyage en Amérique, de Charles Dickens<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7OfV_S0tybgT-BCCc_pD8Mbx2peW55An6JoULzPyOBkb_cmylIptNo5tQf6viXHXNCphcnjhRfpMF44mRMndItAsI8V7_OHvUPabNj1GlRxNNUIAzKMnYElnQoRLoS1us7E5UnFTKzwyBTi9OLZ_T8-Y0ERfcCoP_ZzSh0tkfD49loz6FFOBHkDNW/s500/Voyage%20en%20Am%C3%A9rique.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="330" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7OfV_S0tybgT-BCCc_pD8Mbx2peW55An6JoULzPyOBkb_cmylIptNo5tQf6viXHXNCphcnjhRfpMF44mRMndItAsI8V7_OHvUPabNj1GlRxNNUIAzKMnYElnQoRLoS1us7E5UnFTKzwyBTi9OLZ_T8-Y0ERfcCoP_ZzSh0tkfD49loz6FFOBHkDNW/s320/Voyage%20en%20Am%C3%A9rique.webp" width="211" /></a></div><br /><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">De Charles
Dickens, je connaissais surtout <i>Oliver Twist</i> et <i>David
Copperfield</i>. Mais pas ce livre ici, que j'ai du mal à qualifier
de « roman »… ce qu’il n’est d’ailleurs pas. Et
pourtant, le récit pourrait en constituer la trame !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Voyage
en Amérique</i> est un récit de voyage, que Dickens a fait alors
qu’il avait 30 ans, en 1842. Il commence par la traversée, puis
détaille, chapitre après chapitre, son épopée en passant d’une
étape à l’autre, d’une ville à l’autre. Dans son
avant-propos, Timothée de Fombelle parle de l’humour ravageur de
l’auteur, et je vais tout de suite y venir, afin de régler cette
question. Oui, le texte est écrit avec force traits d’esprit…
mais j’avoue y avoir été quelque peu hermétique. Sans doute une
question de culture ou de connaissance de l’auteur, de son univers
littéraire ? Je n’ai eu que peu d’occasions de lire Dickens
et je ne connais que très peu de choses au monde anglophone et
nord-américain. Sans doute me manque-t-il là des références pour
apprécier cet humour à sa juste valeur… Mais que le lecteur de
ces lignes se rassure : cela ne m’a aucunement empêchée d’y
prendre beaucoup de plaisir.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Plus que
l’humour, ce que j’y vois, c’est plutôt une grande attention
aux détails, aux ambiances. Une très belle description des
endroits, des conditions de vie et de voyage, et alors qu’à ma
grande honte, je me rends compte que je n’ai en réalité jamais lu
un roman de Dickens en entier (je n’ai eu sous les yeux que des
extraits, sans jamais aller jusqu’à lire les œuvres), je découvre
un grand auteur (il était temps… Hem !:) )</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pour en
revenir au récit lui-même, j’ai beaucoup apprécié la narration.
Ce livre a été écrit il y a plus de 180 ans et en le lisant, je me
faisais la réflexion que ce type de voyage n’existe quasiment
plus. Aujourd’hui, ce qui compte, c’est la destination : je
me rends de tel endroit à tel autre endroit, pour des raisons aussi
diverses que les affaires, les vacances, la famille, les fêtes de
Noël ou d’anniversaires… mais pas pour le voyage en lui-même,
exception faite des voyages luxueux de type croisière ou des
pèlerinages religieux qui peuvent entrer encore (mais de moins en
moins malheureusement) dans ce cadre.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ici, ce
qui compte n’est pas tant la destination que le voyage en lui-même.
Les pages décrivant les divers moyens de transport empruntés par
l’auteur et ses compagnons de route occupent une très grande place
dans le récit. Entre chaque voyage à proprement parlé, le lecteur
suit Dickens durant ses escales et ses visites, où il ne manque pas
de décrire ce qu’il voit, avec semble-t-il une prédilection pour
les endroits qu’on aurait plutôt tendance à éviter <i>a priori</i>
(prisons, orphelinats, hôpitaux…). D’après l’avant-propos,
lorsqu’il fait ce voyage, Dickens était déjà connu du monde
anglophone, des deux côtés de l’Atlantique. C’est donc un
personnage public et une célébrité qui débarque en Amérique, et
pourtant, comme le souligne Timothée de Fombelle, il n’y a aucun
détail concernant les modalités d’accueil : réceptions,
cotillons, fêtes en son honneur… comme si Dickens, finalement,
n’était qu’un voyageur <i>lambda</i>, n’en avait strictement
rien à faire du décorum et se focalisait sur ce qui lui semble
essentiel : l’humain, et en particulier le petit, le pauvre,
le malade, le malmené par la vie. En cela, on retrouve un peu Oliver
Twist dans les pauvres et les marginaux croisés durant ce récit de
voyage. Mais ce livre va encore plus loin. Même s’il semble
bienveillant pour le pays qui l’accueille ainsi, Dickens n’hésite
pas à intégrer à son ouvrage une charge impressionnante contre
l’esclavage, question qui occupe à elle seule un chapitre entier,
à la fin du livre. Écrit comme un appendice, un ajout au récit
lui-même, il laisse entendre au lecteur que cette question de
l’esclavage n’est pas un problème ou une situation isolée
géographiquement, circonscrite à un endroit précis (et qu’il
aurait pu intégrer à un chapitre sur telle ou telle ville par
exemple), mais bien un problème de fond qui gangrène toute la
mentalité du pays. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il
n’est pas tendre. Dickens, dans ce chapitre, reproduit sur
plusieurs pages les petites annonces des journaux, où les
propriétaires décrivent leurs esclaves en fuite, avec toutes les
particularités physiques de ceux-ci, révélant du même coup
l’étendue des sévices qu’ils leur ont fait subir et qui, pour
le lecteur d’aujourd’hui (mais également pour Dickens
visiblement aussi), sont tout simplement abjects.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai mis
du temps à lire cet ouvrage, parce que le temps est une denrée très
rare de mon côté, tout simplement. Parce que sinon, ce livre se
dévore très vite et il est passionnant. Certains passages sont en
effet très drôles (notamment la description de la traversée depuis
l’Angleterre jusqu’aux États-Unis) et, surtout, lu aujourd’hui,
il introduit le lecteur dans un autre rapport au temps, justement.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je le
soulignais plus haut, le voyage, entendu comme le fait de se déplacer
physiquement d’un point à un autre, fait ici pleinement partie du
séjour en tant que tel. Il est tout aussi passionnant et épique que
ce qui se passe pour l’auteur dans les villes où il se rend
successivement.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce rapport
au temps, au déplacement, m’a beaucoup donné à réfléchir, dans
un monde, le nôtre, celui du XXIe siècle, où tout déplacement
physique est devenu une contrainte qu’on accepte à la double
condition qu’elle soit indispensable et la plus courte possible.
Entre les TGV, les avions et le télétravail, nos déplacements ont
acquis une sorte de statut d’impondérable tout juste acceptable si
on ne peut faire autrement. Le télétravail, depuis la pandémie,
devient pour certains un moyen d’aller plus vite et « plus
loin », en ce sens qu’il n’est même plus nécessaire, pour
assister à une conférence ou à une formation, par exemple, de se
rendre physiquement sur place. Les réunions « Zoom » et
autres plate-formes de formation en ligne font très bien l’affaire,
tant qu’on se concentre sur le contenu de la conférence ou de la
formation.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En
revanche, aucune réunion « Zoom » ou formation en ligne
ne remplacera jamais les liens fraternels et interpersonnels qui se
tissent entre les participants à une conférence ou à une formation
« en présentiel »… et c’est bien cela qui a été le
plus dur à vivre pendant le confinement strict de 2020 :
l’absence de l’autre, l’absence de contacts, de liens
fraternels. Les appels téléphoniques, les « apéros
<i>WhatsApp</i> » et autres visios n’en étaient que des
<i>ersatz</i> qui ont peut-être permis à certains de prendre la
mesure du besoin de contact « en chair et en os » que
nous avons tous. Ce n’est pas pour rien que l’être humain a un
corps...</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce livre
m’a en quelque sorte renvoyée au monde « d’avant ».
Avant la pandémie, bien sûr, mais aussi avant le TGV, avant
Internet. Un temps où, quand nous partions en vacances avec mes
parents, le trajet pouvait prendre deux jours rien que pour traverser
la France, parce qu’on s’arrêtait au passage pour visiter un
château, pour manger chez des amis, y dormir… le voyage, là
aussi, faisait partie des vacances et du séjour lui-même.
Puissions-nous redécouvrir, quand c’est possible, ces moments de
grâce, de joie et de fête en prenant réellement le temps de voir
l’autre, de le visiter, d’échanger en profondeur avec lui.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Merci, M.
Dickens !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Libretto, 2021. ISBN : 978-2-36914-593-6.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-82703964397159233262023-03-08T06:00:00.009+01:002023-03-08T06:00:00.192+01:00Piège sur Zarkass, de Yann et Didier Cassegrain<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiasx4NVBq14IPd5muyGf82Br054r_IhWdqHbOfd4pZmXVYatMfdCLUsZCDAsQCKLvrSbN-zvFoqPmr6jqs8rrA_PhCTjs65fLeoAYK1-gRzgTCYFfyzQ7oJJgvHgMTSWlNJiqZRDPQIMjjA4UxmPOre9dCXh_9AsF-3I2xOzjdhXpEZS5OOWiSAEd2/s500/Pi%C3%A8ge%20sur%20Zarkass.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="376" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiasx4NVBq14IPd5muyGf82Br054r_IhWdqHbOfd4pZmXVYatMfdCLUsZCDAsQCKLvrSbN-zvFoqPmr6jqs8rrA_PhCTjs65fLeoAYK1-gRzgTCYFfyzQ7oJJgvHgMTSWlNJiqZRDPQIMjjA4UxmPOre9dCXh_9AsF-3I2xOzjdhXpEZS5OOWiSAEd2/s320/Pi%C3%A8ge%20sur%20Zarkass.webp" width="241" /></a></div><br /><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cette
bande dessinée m’a été offerte par ma petite sœur, à
l’occasion de la fête de Noël, et lui a été conseillée par son
libraire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En l'an
3001, sur la planète Zarkass, Louis, officier scientifique et
Marcel, son guide, sont à la recherche d'une carcasse abîmée sur
la planète. Il s'agit d'un mystérieux engin volant qui, comme
d'autres identiques, perturbe l'harmonie instaurée entre la
population zarkassienne et les colons humains arrivés sur Zarkass
depuis l'ère matriarcale.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ah oui !
Louis et Marcel sont... des femmes. Les prénoms sont tout simplement
unisexes, afin de limiter les problèmes liés au genre. Sous couvert
d'étude scientifique de la faune et de la flore de la planète, les
deux femmes, escortées par Zinn, l'ami indigène de Marcel, arrivent
en vue de l'épave et parviennent alors à entrer en contact avec New
Pondichéry, où attend l'ambassadeur qui les a missionnées.
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Au cours
de cette mission, le lecteur découvre et apprend à connaître les
deux héroïnes de l'histoire, ainsi que les raisons (officielles et
officieuses) qui les ont poussées à l'accepter. Les deux femmes ne
s'entendent pas très très bien (c'est un euphémisme), mais la
suite des événements va les obliger à se serrer les coudes, tant
les risques, de tous côtés, sont importants...</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cette
bande dessinée, qui réunit l'intégralité des trois albums parus
de la série, est basée sur un roman de science fiction, et fait
partie d'un projet plus large d'Olivier Vatine, co-créateur de la
série Aquablue (entre autres, ce n'est vraiment pas la seule série
à son actif, loin s'en faut !). Ce projet consiste à adapter
en bande dessinée un certain nombre de romans de Stefan Wul, parus
entre 1956 et 1959, dont il a confié la réalisation à un duo
(scénariste et illustrateur) par sous-projet, en fonction de leurs
univers respectifs.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je ne
connais pas ces romans, que je n’ai pour ma part jamais eus entre
les mains, mais j’ai plutôt apprécié l’adaptation. La bande
dessinée elle-même est vivante, prenante, pleine de
rebondissements. Les dessins sont, sinon beaux (on va dire que je
n’accroche pas toujours au style graphique de Didier Cassegrain),
très expressifs, et qu’ils servent parfaitement cette histoire.
L’adaptation qui a été faite du roman m’a gênée sur deux
points : la vulgarité du langage (mais c’est cohérent avec
l’histoire, et le ton employé ici traduit sans doute celui du
roman original) et le fait que les héros du livre sont devenus des
femmes. J’avoue que le côté « féministe » de la
création littéraire actuelle, que ce soit en matière de romans ou
de bandes dessinées, me tape un peu sur le système. Même si c’est
cohérent dans l’intrigue (on parle d’un système matriarcal, qui
a remplacé le monde du 21<sup>e</sup> siècle), j’avoue que c’est
à la longue assez lourdingue de tout voir relooké à la sauce
féministe. Comme si les femmes pouvaient parfaitement se passer des
hommes… alors que sans eux, les choses ne tourneraient pas plus
rond que si les hommes en étaient arrivés à vivre sans les femmes…
Bref.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En dehors
de ce point précis, c’est plutôt une belle découverte !
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ma chère
petite sœur, tu as un très bon libraire !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Ankama (Les Univers de Stefan Wul), 2017. ISBN :
978-10-335-0476-4.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-39831109762985587652023-03-01T06:00:00.011+01:002023-04-20T12:10:18.164+02:00La Voix de Zazar, de Geoffroy Monde<p>
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikeBLL7TYH-oG_fsFmcqotZalxNTjx6OFbCf3UXK2dVS-iqFHJlaoT3S5x5fQvq-WpDN1mZsS5fN_QTVfTdM8f08bmOeAWl0g9JnJPdCvK91RCQkSz4zc3QzoSyTLkhwnPc2MpyZKNHzi0VfAawT_oPoaKBax6ga9gCMHpq1pCV3zfK8NNQgKqPoxR/s500/La%20Voix%20de%20Zazar.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="354" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikeBLL7TYH-oG_fsFmcqotZalxNTjx6OFbCf3UXK2dVS-iqFHJlaoT3S5x5fQvq-WpDN1mZsS5fN_QTVfTdM8f08bmOeAWl0g9JnJPdCvK91RCQkSz4zc3QzoSyTLkhwnPc2MpyZKNHzi0VfAawT_oPoaKBax6ga9gCMHpq1pCV3zfK8NNQgKqPoxR/s320/La%20Voix%20de%20Zazar.webp" width="227" /></a></div><br /><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"></p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Cette
bande dessinée est un cadeau de mon frère, pour Noël, et je dois
dire que l'avertissement qu'il m'en a donné (à savoir : « Ne
t’arrête pas au graphisme, ça a l’air enfantin, mais le thème
de l’histoire ne l’est pas du tout. ») m’a intriguée et
en même temps un peu déstabilisée.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai
finalement ouvert cette bande dessinée, qui est plutôt un roman
graphique, je dirais, constitué de différents chapitres au
graphisme effectivement épuré, et qui fonctionne visuellement sur
des unités de couleurs. Par exemple, le premier chapitre, où on
rencontre le personnage de Carol, est essentiellement en noir et
rouge, à l’exception des moments de <i>flashbacks…</i> Un grand
classique, me direz-vous.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Alors, de
quoi ça parle, « La Voix de Zazar » ? Eh bien de
Carol, justement. Il est parti sur un vaisseau spatial, en croisière,
en même temps que sa femme, mais en clandestin. Et quand il se
réveille de son sommeil léthargique, il découvre qu’il est seul
à bord, à l’exception des cadavres qui jonchent les sols du
vaisseau. Il s’aventure peu à peu de plus en plus avant dans le
vaisseau, parvient à trouver de quoi survivre (et c’est assez
déroutant, je dois bien le dire), puis à se faire connaître d’un
vaisseau de sauvetage qui finit par le retrouver. Commence alors la
période de récupération du naufragé, sa réadaptation au monde
des vivants, et ce n’est pas simple non plus compte-tenu du temps où
il est resté seul à bord du vaisseau fantôme, dans l’obscurité
la plus complète. Il apprend aussi peu à peu ce qui s’est passé
à bord du vaisseau, où sont passés les autres passagers (et sa
femme en particulier), ce qu’ils sont devenus, et à qui ils
doivent cette situation.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je ne vous
raconterai pas la fin, pour ne pas « spoiler » les
lecteurs qui découvriraient cet album. Je vais en revanche vous
donner mon avis.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C’est
effectivement une bande dessinée pour adultes, et pour adultes
exclusivement. Ne la mettez pas dans les mains d’enfants, ils
pourraient être choqués par certaines choses, et notamment par la
manière employée par Carol pour survivre seul dans le vaisseau.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce qui m’a
semblé particulièrement intéressant, dans cette histoire, c’est
le côté psychologique du personnage. Avec peu de mots, avec
quelques images et un graphisme plutôt simple, l’auteur dessine un
personnage perturbé, qui tente de sortir du traumatisme qu’il a
vécu lors de son isolement forcé dans l’espace. Il est très
souvent difficile, au cours de la lecture, de savoir à quel niveau
on en est. Est-ce la réalité ? Le présent ? Le délire
de Carol que nous avons sous les yeux ?</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En
réalité, j’ai eu l’impression de plonger directement dans
l’esprit dérangé d’un homme profondément traumatisé, qui a
perdu pied avec la réalité et semble s’être construit sa propre
réalité, son propre monde, ce qui le pousse par la suite à aller
jusqu’au bout de la vengeance… ou de l’amour, selon le point de
vue que l’on adopte.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J’ai été
pas mal perturbée au début par le graphisme et l’univers de
l’auteur (que je ne connaissais pas du tout). L’ambiance est
plutôt noire, même s’il y a par moment des bulles de respiration
et de rire, mais c’est plutôt sombre et désespérant dans
l’ensemble. Ceci dit, j’ai vraiment beaucoup apprécié cette
bande dessinée, cette histoire… elle fait sans doute un peu écho
à ce que je vis personnellement en ce moment (non, je ne suis pas
partie en croisière intergalactique, rassurez-vous!) au niveau de
mon travail : depuis le 1<sup>er</sup> janvier, j’ai changé
de métier et je suis devenue aumônier dans un hôpital
psychiatrique pas très loin de chez moi. Alors je suis amenée à
rencontrer et à échanger avec de nombreuses personnes qui ont,
elles aussi, vécu des traumatismes. Et comme dans cette bande
dessinée, la réalité et la fiction peuvent s’interpénétrer…</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ah oui…
et Zazar ? Il s’agit d’un personnage de publicité. Mais
aussi de la « voix » de celui qui accompagne Carol tout
au long de cette histoire… Il devait bien en avoir une, pour Carol,
non ?</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Atrabile. ISBN : 978-2-88923-122-5.</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-75527637014952646352023-02-22T06:00:00.001+01:002023-02-22T06:00:00.220+01:00XIII, Tome 25 : The XIII history, par Iouri Jigounov et Yves Sente<p>
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibyStDNw2Rv3C0HTry6FjHC54DCAze_1-et5libwtJhk4yK1PtioT9FFxyAe8ojSZOMQ4JsQYm-uLAiDW34gG83Qc1oaemfGA65QlUtvkc3lrpvMvKLgybn4K1WTXOyxXZc0StlLEORVIwxqFsr9qO3eLdhvM3_--mKs2q1F_c07msH0kuah5vK0xkQg/s500/The%20XIII%20hIstory.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibyStDNw2Rv3C0HTry6FjHC54DCAze_1-et5libwtJhk4yK1PtioT9FFxyAe8ojSZOMQ4JsQYm-uLAiDW34gG83Qc1oaemfGA65QlUtvkc3lrpvMvKLgybn4K1WTXOyxXZc0StlLEORVIwxqFsr9qO3eLdhvM3_--mKs2q1F_c07msH0kuah5vK0xkQg/s320/The%20XIII%20hIstory.webp" width="256" /></a></div><p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br /></p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Autant le
dire tout de suite, j’ai été un peu déçue par cet album. Il
n’apporte que peu d’éléments nouveaux à l’histoire, excepté
à la marge. Tout comme les deux albums « The XIII Mystery -
L’Enquête » dans le premier cycle, celui-ci est centré sur
un personnage secondaire, Danny Finkelstein, journaliste comme son
frère Ron, auteur de l’enquête suscitée avec Warren Glass. Danny
est le correspondant de Jason dans la presse et se trouve être le
destinataire des copies des documents découverts par Jason en
Hollande et qu’il a pour mission de publier si, et seulement si
Jason Mac Fly lui donne le feu vert. En attendant, il va devoir en
écrire une version intelligible, afin que le public puisse en
comprendre les tenants et les aboutissants.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Sous forme
de huit « dossiers », entrecoupés de courts épisodes
narratifs durant lesquels nous suivons essentiellement Danny et ses
démêlés avec les membres de la Fondation Mayflower, Danny raconte
l’histoire des ascendants de Jason Mac Fly et de ce qui a conduit à
la situation actuelle.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Si j’ai
été déçue, c’est surtout par l’impression de redite qui se
dégage de cet album par rapport aux informations données dans le
précédent. Les faits décrits sont plus détaillés, certes, mais
l’essentiel avait déjà été révélé auparavant, ce qui limite
fortement l’intérêt de cet album-ci, sauf à entrer plus avant
dans les détails de l’histoire.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En
revanche, ce qui est plutôt bien fait, ce sont les courtes histoires
racontées sous forme de cases de bande dessinée, qui rendent plus
vivants les récits essentiellement rédigés des « dossiers »
de Danny Finkelstein.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L’intrigue
avance très peu, donc, et surtout à la marge, mais cela comporte
malgré tout un avantage certain : il n’est pas impossible du
tout de comprendre l’intrigue sans lire cet opus et on peut donc
lire le cycle 2 en passant directement du tome 24 au tome 26… qu’il
va donc falloir que je me procure !</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Dargaud, 2019. ISBN : 978-2-5051-1962-3</i></p>
Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7782108510130568316.post-51900065051763478912023-02-08T06:00:00.002+01:002023-02-08T06:00:00.212+01:00XIII, tome 24 : L’Héritage de Jason Mac Lane, par Yves Sente et Iouri Jigounov<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi658fIEaLdevUbMn9NUZq3JW4bLyqZtl7dvtFI1eBjgz0kBlB2Q-t_AWs_kZDHLWnvfVrXqYBHIfTjzV2hI9Leuh5O_UyowILouW1rNI0IRytdB__nImGrinWasnzQuxKIDP8kCOGdnXe8X0hNgOw4BpyrE_5d_-0cO3tan959bAB3Vc1MT0qF361D/s500/L'H%C3%A9ritage%20de%20Jason%20Mac%20Lane.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi658fIEaLdevUbMn9NUZq3JW4bLyqZtl7dvtFI1eBjgz0kBlB2Q-t_AWs_kZDHLWnvfVrXqYBHIfTjzV2hI9Leuh5O_UyowILouW1rNI0IRytdB__nImGrinWasnzQuxKIDP8kCOGdnXe8X0hNgOw4BpyrE_5d_-0cO3tan959bAB3Vc1MT0qF361D/s320/L'H%C3%A9ritage%20de%20Jason%20Mac%20Lane.webp" width="256" /></a></div>
<p></p><p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce nouvel
opus s’ouvre sur l’assemblée de la puissante Fondation du
Mayflower et le sujet principal de discussion des membres n’est
autre que Jason Mac Lane, alias XIII, qui est seul susceptible de
bousculer les assises bien établies de la fondation en question. Il
est en effet en possession de documents qui pourraient remettre en
question tout un pan de l’histoire américaine… et lui permettre
de prendre possession d’un héritage dont sa famille a été
spoliée depuis plus de trois siècles.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Parallèlement,
nous suivons les démêlés de Benjamin Carrington et le Colonel
Jones au Banichistan, où ils sont retenus en otages, affaiblis mais
bien vivants. Leur périple sera encore long avant qu’ils ne
recouvrent la liberté, il sera aussi douloureux.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Enfin, la
quête de XIII se poursuit : les documents qu’il a récupérés
aux Pays-Bas sont pour lui incompréhensibles et doivent être
traduits pour prendre sens et permettre à Jason de mesurer l’impact
de leur révélation au grand jour.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Commence
alors un va-et-vient entre le présent et le passé, au fil des
révélations apportées par l’homme qui a pu décrypter les
documents en question.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Nous
sommes dans la série XIII, une série d’action, forcément, où
les événements s’enchaînent avec une violence et une vitesse
importantes, forçant les différents protagonistes à réagir
rapidement pour rester en vie ou libres, selon les cas. En tout cas,
alors que dans certains tomes de la fin du cycle un, on pouvait
sentir une sorte d’essoufflement, là, ce n’est plus le cas.
L’intrigue avance, avec son lot de trahisons, de rebondissements,
de retournements de situations qui sont la marque même de la série
depuis ses débuts.</p>
<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
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<p align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Paru
aux éditions Dargaud (2016). ISBN : 978-2-5050-6770-2</i></p>
<br />Amélie Platzhttp://www.blogger.com/profile/04757699322163013678noreply@blogger.com0