vendredi 21 novembre 2014

Le Complexe d'Eden Bellwether, de Benjamin Wood

Chaque année, à la rentrée, c'est la saison des "Matchs de la rentrée littéraire", organisés par Price Minister depuis quelques temps. Et j'ai eu la chance, une fois de plus, de pouvoir y participer avec ce livre.



Comme dans d'autres romans, celui-ci commence par la fin : la découverte d'un double meurtre et d'un jeune homme très mal en point, qui respire à peine. La seule chose que l'on apprend dans ce prologue, c'est le nom du jeune homme en question : Eden Bellwether. Mais rien sur les deux victimes ni sur les amis qui accompagnent Eden.
Tout l'objet de ce roman sera, bien sûr, de relater les événements qui ont conduit à ce drame du mois de juin 2003.
Pour cela, il faut remonter au mois d'octobre précédent, et le lecteur fait alors la connaissance d'Oscar Lowe, aide-soignant dans une maison de retraite d'un beau quartier de Cambridge, proche des colleges. Il a 20 ans et, un soir, entre dans la chapelle de King's college, attiré par la musique de l'office en cours, jouée avec talent par l'invisible organiste. Oscar y rencontre une jeune fille blonde, Iris. Elle est fantasque, pleine de vie, imprévisible. C'est une riche étudiante, elle et ses amis appartiennent à un monde qui n'a pas grand-chose en commun avec celui d'Oscar. Et pourtant, ce dernier va faire peu à peu partie de la vie de la jeune fille... et de son frère Eden.

Le lecteur suit alors la rencontre d'Oscar et de la "petite bande", apprend à connaître ces jeunes étudiants aisés sans problème, du moins en apparence, et s'immisce petit à petit, avec Oscar, dans leurs vies et leurs secrets.

J'ai dévoré ce roman. Et cela faisait un moment que cela ne m'était plus arrivé. Le Complexe d'Eden Bellwether est, pour moi, le genre de livre qu'on ne peut pas lire d'une traite parce que 500 pages, c'est assez peu conciliable avec une vie de mère de famille nombreuse, fût-elle au foyer. Mais en dehors de ce "léger" empêchement, c'est surtout le genre de livre qu'on peut difficilement lâcher avant d'avoir tourné la dernière page. J'ai savouré chacune des soirées que j'ai passé avec ce roman, j'ai regretté chaque interruption dans ma lecture. Le récit est fin, ciselé, tel un bijou précieux. Les personnages, notamment ceux d'Iris et d'Eden, sont complexes et intéressants, attachants aussi. Quant à l'intrigue, elle peut sembler convenue (un jeune homme qui "dérape" quelque peu...), mais la manière dont elle est menée, les personnages secondaires intervenant dans sa résolution, sont à même de provoquer l'intérêt du lecteur, de soutenir son attention et de le garder scotché jusqu'à la dernière page. Et puis, pour ma part, j'ai appris pas mal de choses... et c'est tout ce que je demande à un bon roman !

Merci à Price Minister pour ce "Match de la rentrée littéraire" qui a, en ce qui me concerne, tenu toutes ses promesses ! Merci aussi à la librairie Chapitre qui m'a fait parvenir le livre et à l'éditeur. Pour un premier roman, c'est un coup de maître !


Paru aux éditions Zulma, 2014. ISBN : 978-2-84304-707-7