Ce livre
est arrivé entre mes mains par l'intermédiaire de l'offre « un
offert pour deux achetés » qui a lieu régulièrement à la
rentrée des classes (et à d'autres moments de l'année,
d'ailleurs). J'ai donc pris celui-ci comme j'en aurais pris un autre,
en me disant qu'au moins, si ça ne me plaisait pas, je n'aurais pas
perdu d'argent. Eh bien ce livre est une bonne surprise !
Melanie est une jeune et jolie jeune femme récemment mariée à Arthur
Korn, le « roi » du cercueil qui a fait fortune et s'est
installé à New York sur Park Avenue, la plus chère et la plus chic
de la mégapole. Ancienne hôtesse de l'air, elle aimerait faire
son « trou » parmi les femmes du sérail et met toute son
énergie à se faire accepter par les autres, par diverses actions
caritatives, participations à des dîners, des ventes privées…
Seulement, voilà, Melanie n'est pas « du cru ». Elle ne
maîtrise pas les codes de la très haute bourgeoisie et va d'un
impair à l'autre, devenant la risée des femmes plus expérimentées
et surtout plus « dans le moule » qu'elle. La jeune femme
pourrait en arriver au désespoir, sans l'aide de son majordome, M.
Guffey, l'ancien majordome de la première Madame Korn, Diandra,
reconnue par tous comme une femme de goût, magnifique… parfaite.
Autour de
la jeune femme gravite tout un petit monde dont on découvre peu à
peu les fêlures, les difficultés, les souffrances (toutes relatives
d'ailleurs : il ne faut pas oublier que l'on a affaire là à
des femmes qui pensent que cuisiner consiste à mettre au four des plats
préparés par le cuisinier qu'elles emploient, ou dont la principale préoccupation de la
journée consiste à savoir quelle robe elles vont mettre pour le
dîner du soir ou si elles n'ont pas pris trente grammes en se
laissant aller à manger quelques glucides lors du dernier café
partagé avec les copines de l'immeuble… si tant est que les
copines en question en sont réellement…). Certaines de ces femmes
sont pathétiques (la palme revient à Wendy, ex-æquo avec Joan, sa
meilleure amie), d'autres touchantes (mention spéciale pour
Cordelia), d'autres encore sont mystérieuses (là, je pense à
Olivia…) mais la plupart sont tellement inconsistantes qu'on les
oublie aussi vite que la page du livre où on les a croisées est
tournée…
Bienvenue dans le monde de l'argent, du pouvoir, des interrogations totalement hors-sujet pour la plupart des personnes comme vous et moi, dans l'univers des personnes riches et célèbres (dans leur quartier de l'Upper East Side uniquement, pour les autres, ce sont de parfaits inconnus). C'est dans
ce monde à la fois futile et excentrique, immensément riche et
démesuré que Melanie tente de faire son trou, avant de se prendre
la raclée du siècle par l'intermédiaire d'un article de journal
dans lequel elle mettait tous ses espoirs de se faire enfin
reconnaître par la « jet-set » new-yorkaise la plus en
vue…
Je me
demandais vraiment comment cette histoire allait terminer, me méfiant
quelque peu et ayant peur de tomber dans la nunucherie la plus
débile… eh bien pas vraiment, en fait. La fin est quelque peu
convenue et téléphonée mais elle réserve de très bonnes
surprises. J'ai finalement dévoré ce livre assez rapidement
(compte-tenu de mon temps de lecture disponible) et j'en garde une
bonne impression. C'est en fait une peinture au vitriol de la très
haute société américaine (New-yorkaise pour être exacte) que les
auteurs du livre semblent connaître sur le bout des doigts. Et
bizarrement, ça m'a fait du bien ! Ce n'est pas de la grande
littérature, on est bien d'accord. Mais de temps en temps, un livre
léger ne fait pas de mal ! En tout cas, j'ai passé un très
bon moment de lecture, drôle la plupart du temps.
Traduit
de l'américain par Christine Barbaste.
Paru
aux éditions Pocket, 2005. ISBN : 978-2-266-15269-3.
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