Quand
j'avais entre 7 et 11 ans à peu près, je lisais Astrapi,
tous les 15 jours, avec une grande assiduité. Entre deux parutions,
je relisais les derniers numéros, encore et encore. Et j'étais
abonnée à Astrapi quand Marion Duval est arrivée
dans le revue.
Ce
qu'il y a de drôle avec les livres, c'est que certains ne se
démodent pas vraiment. En bande dessinée, oui, il y a des détails
qui ne trompent pas. Par exemple les objets technologiques (appareil
photo, téléphone…), les coupes de cheveux, les dessins de
voitures ou les vêtements, tout cela peut avoir une connotation
temporelle très marquée. Et c'est bien le cas ici.
Marion
Duval a fait son apparition dans mon bi-mensuel préféré autour
des années 1982 ou 1983. C'était une petite fille de 8 ou 9 ans,
c'est-à-dire à peu de chose près l'âge que j'avais quand je
lisais Astrapi, cheveux mi-longs avec une frange (comme moi)
et violoniste (comme moi). Autant dire que l'identification a été
assez immédiate.
L'autre
jour, mes enfants ont profité de l'une de leurs après-midi de
vacances pour aller à la bibliothèque du village et en sont revenus
avec ce recueil des trois premières aventures de Marion, à savoir
Le Scarabée bleu, Rapt à l'opéra et Attaque à
Ithaque. Je suis immédiatement retombée en enfance…
Si
le contexte est totalement différent aujourd'hui de ce qu'il était
il y a trente ans, j'ai vraiment aimé me replonger dans cette bande
dessinée vraiment pour enfants, adaptée à l'âge des lecteurs
d'Astrapi (sept à onze ans, donc), où les enfants ne sont pas des
imbéciles finis mais les héros de l'histoire. Point de violence, en
tout cas dans les trois premiers albums que j'ai relus, mais de jolis
sentiments (la voleuse-kidnappeuse qui tombe amoureuse de celui
qu'elle a enlevé, le kidnappeur-amateur de musique qui tombe raide
dingue amoureux de la diva qu'il a voulu garder pour lui, la voleuse
qui, pour ne pas déplaire à celui dont elle est tombée amoureuse
dans la première histoire va jusqu'à quitter les lieux sans
emporter le trésor que son fils et la fille de son amoureux ont
retrouvé)… on est loin, très loin du réalisme des romans
policiers mais en plein dans le rêve et l'identification nécessaires
à l'imaginaire enfantin pour lui permettre de créer son propre
monde.
Le
dessin est très classique, avec de grands aplats de couleurs, c'est
sobre, efficace. Sur l'auteur, d'ailleurs : il a travaillé
aussi à l'Ecole des Loisirs en tant qu'illustrateur et il est venu à
la BD sans le savoir… tout simplement parce qu'il avait des soucis
avec les descriptions dans les histoires qu'il écrivait et qu'il les
transférait dans les images qu'il dessinait. Celles-ci prenaient de
plus en plus de place, et il se mit à écrire les dialogues dans des
phylactères.
Si
vous avez mon âge et que la nostalgie vous gagne, (re)plongez dans
ces bandes dessinées, ça fait du bien ! Si vous avez des
enfants de 7 à 10 ans, ils peuvent lire ces histoires (filles et
garçons!) là aussi, ça fait du bien !
Paru
aux éditions Bayard (BD Kids), 2014. ISBN : 978-2-7470-5100-2
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