J'ai mis
du temps à lire ce livre. Non pas qu'il soit difficile, bien au
contraire, mais il était chez mes parents et je n'avais pas eu le
temps, la dernière fois que j'y étais allée, de le terminer. Et
comme il y a eu cette pandémie (non ! Vous n'avez pas pu
oublier !!!!!), je n'y suis pas retournée tout de suite,
malheureusement.
Enfin
bref, j'ai enfin eu le temps de le lire. Et je me suis bien amusée !
Le
personnage principal de ce roman policier est un certain Bertrand,
commissaire de son état, et surtout Comte de Solignac. C’est à ce
titre qu’il est invité par Lise Montbreuil, épouse snob mais sympa d’un
polytechnicien de renom, André, qui organise chez elle un dîner
avec quelques amis. Tous ces invités sont des « têtes »,
des scientifiques, chercheurs, militaires de carrière… sortis,
comme leur hôte, de l’école Polytechnique (que l’on appelle
aussi « L’X ») et de grands noms Français. Pour faire
bref, ils « naviguent » dans les hautes sphères de
l’État et y tiennent un rôle majeur, selon leurs spécialités
respectives. Il y a donc, ce soir-là, autour de la table, Jacques
Bouliez, qui vient d’entrer au conseil de la Banque de France,
accompagné d’Aline, son épouse, ainsi que Michon, le
haut-commissaire à l’Énergie atomique et sa femme ; Colson,
professeur de mathématiques, accompagné de son épouse, le général
Marcotte, directeur des services de recherches de l’armée de
l’air, lui aussi marié. Sont également du dîner Marcel
Landrieux, « grand manitou de l’électronique », dont
la femme est grippée et c’est son absence qui a obligé Lise à
inviter Bertrand afin que la table soit complète. Sont également de
la partie Claude Martin, une femme médecin divorcée, ainsi que
Edmond Cournot, physicien nobélisable, accompagné de sa fille
adoptive Paule, elle aussi physicienne, qui l’aide et le soutient
depuis que la polio a paralysé le bras du chercheur.
Tout
ce beau monde passe une belle soirée, où le commissaire remarque
toutefois certains faits étranges, qui l’aideront par la suite à
résoudre l’énigme de taille qui se présente à lui très
rapidement. Le lendemain du dîner, en effet, il reçoit un appel de
Lise Montbreuil, plutôt affolée, qui a reçu une lettre anonyme
l’informant que, « avant un mois, 6 X = 0 ». Femme de
polytechnicien, ayant reçu, la veille, plusieurs polytechniciens,
Lise comprend que ses hôtes et son mari sont menacés de mort… Les
faits lui donnent raison, puisque, très vite, plusieurs d’entre
eux succombent dans d’étranges circonstances. Il faudra toute la
sagacité et le courage de Bertrand de Solignac pour résoudre
l’énigme et trouver le – ou les – coupable(s) de ces meurtres
odieux...
Robert
Beauchamp est un pseudonyme. Je l'ai découvert en faisant quelques
recherches sur ce livre un peu ancien que j'ai emprunté chez mes
parents lors de mes vacances d'été. L'auteur est en réalité une
femme, Jeanine Delpech, qui avait pris plusieurs pseudonymes en
fonction du type de livres écrits. Pour les romans policiers, il
s'agissait donc de celui de Robert Beauchamp.
J’ai
dévoré ce roman. Paru en 1971, il est donc assez ancien, mais
j’aime bien, justement, ces livres parfaits pour les vacances
d’été, où l’on peut se détendre avec une histoire sympa, pas
trop compliquée pour les neurones fatigués de la vacancière que je
suis parfois. Piocher dans la bibliothèque familiale permet aussi de
faire souvent de belles découvertes, et celle-ci en est une, même
si je doute qu’il soit facile, aujourd’hui, de trouver encore ce
livre… Peut-être en bibliothèque ? En tout cas, c’est bien
écrit, l’intrigue est intéressante, menée de façon tout à fait
honorable et regorge de rebondissements. Une histoire à tiroirs,
donc, avec une multitude de personnages secondaires qui permettent de
plonger dans des mondes aussi différents que celui, très chic, des
« élites » parisiennes ou celui des personnels de
maison, ces serviteurs invisibles qui, pourtant, savent tout ou
presque de leurs maîtres. C’est l’interaction entre ces deux
mondes qui est fort bien décrite ici, et qui forme en quelque sorte
le rouage essentiel du récit.
Paru
aux éditions Librairie des Champs Elysées, 1971 (Le Masque n°1169).