Un
an après « Le Cri du Moloch » paraît « Le Dernier
Espadon », toujours dans la série Blake et Mortimer. Et comme
j’avais quelques épisodes de retard, mon mari a jugé bon de
combler les manques pour les fêtes de Noël. Le tome 28 fait donc
partie du lot que j’ai reçu en cadeau, et franchement, j’ai de
loin préféré cet album au précédent.
L’intrigue
se passe en janvier 1948. L’Angleterre sort de la guerre, Georges
VI est roi d’Angleterre (dans « Le Cri du Moloch », le
souverain était la reine Elisabeth II), et le pays est confronté à
des hommes sans scrupules qui n’hésitent pas à fomenter des
complots contre Sa Majesté, quitte, pour cela, à s’allier à
d’autres ennemis du roi (les ennemis de leurs ennemis semblent donc
être leurs amis…).
Un
haut gradé, chargé d’une mission secrète au Moyen Orient est
assassiné au cours de son trajet vers l’aéroport. Il est remplacé
par un homme visiblement sans scrupules, qui a donc pour mission de
mener la tâche du Major à bien, mais pour le compte d’une
puissance étrangère, cela va sans dire (mais, dans ces affaires
d’espionnage, il vaut parfois mieux préciser un peu, sinon, on
risque de se perdre en cours de route).
Un
peu plus tard, l’un des complices du faux major accueille
clandestinement sur le sol britannique un Allemand, haut gradé lui
aussi, et l’emmène dans une cache où ses deux fils vont prendre
soin de leur hôte. Il faut dire que ce complice, Miligan, est un
irlandais membre de l’IRA. Et l’Allemand est un nazi qui,
semble-t-il, n’a pas renoncé au projet de domination du monde
d’Hitler, même si le « Führer » est bel et bien mort
et enterré.
De
son côté, Mortimer se rend avec Nazir à Makran, l’ancienne base
secrète. En effet, celle-ci doit être évacuée et désaffectée et
Mortimer y a été appelé afin d’assurer l’évacuation des cinq
Espadons qui y sont toujours. En effet, ceux-ci ne peuvent démarrer
qu’à l’aide d’un code, et Mortimer est le seul à connaître
les cinq codes, chacun d’eux étant différent et connu, en plus de
Mortimer, que par le pilote qui en avait la charge. Pour des raisons
de sécurité, Mortimer, qui est le seul (puisque c’est lui qui les
a construits) à savoir les changer, est chargé de cette mission,
afin de s’assurer que les Espadons ne tomberont pas dans des mains
ennemies et que, si cela arrivait malgré tout, les ennemis en
question ne puissent pas utiliser ces armes redoutables contre les
Britanniques.
Tel
est le point de départ de cette bande dessinée qui ramène le
lecteur aux débuts de la saga imaginée par Edgar P. Jacobs. De
nombreux éléments des tous premiers albums sont ainsi repris, ainsi
que les codes qui ont fait la renommée de la série. Ici, une fois
de plus, c’est ni plus, ni moins que la sécurité du monde
occidental qui est menacée.
Cet
album m’a davantage plu que le précédent, je l’ai déjà dit :
l’action y est plus claire, plus conforme aux débuts de la série,
avec toutefois cette touche de modernité qui le différencie bien
des albums originaux. Un bon cru, je trouve !
Paru
aux éditions Blake et Mortimer, 2021. ISBN : 978-2-8709-7285-4.