La Malédiction des
Templiers est la suite du Dernier Templier. On y retrouve Tess
Chaykin et Sean Reilly aux prises avec un dangereux terroriste
Iranien, sur les traces d'un trésor templier vieux de plusieurs
siècles. Leur quête les conduit de Rome à la Turquie et, tout
comme dans le premier volume, elle sera plus que mouvementée.
Le récit est toujours
aussi prenant, rythmé et efficace. Aucun temps mort ne vient
ralentir l'action et le méchant est toujours un bon, un vrai
méchant.
Il y a cependant dans ce
livre un élément qui, tout comme dans le premier tome (où il était
présent aussi, mais moins gênant à mon avis) a quelque peu
parasité ma lecture. Il s'agit du discours convenu sur la véracité
des textes bibliques. Alors bien sûr, toute l'intrigue est
construite sur ce point. Mais l'auteur, par l'intermédiaire du
personnage de Tess, a un discours à propos de la foi qui m'a
dérangée. En gros, Tess met tous les croyants dans le même sac et
soutient qu'ils ne veulent pas voir la vérité en face, à cause de
leur foi. Le contenu du trésor des Templiers ne changera donc rien,
pour eux. Mais pour les autres, "pour tous ceux qui, comme nous,
cherchent une meilleure compréhension des racines de la foi, ceux
d'entre nous qui sont curieux de leur histoire et de la façon dont
nous sommes devenus ce que nous sommes... Il y a là amplement
matière à réflexion." (p. 635).
Ce qui me gêne, là,
c'est l'opposition binaire ("ceux qui" vs "ceux qui,
comme nous"), renvoyant les premiers à l'obscurantisme
religieux dont a priori ils ne veulent pas sortir (ce qui met
d'entrée de jeu les croyants dans l'obscurantisme alors que, pour la
croyante que je suis, il n'y a pas d'obscurantisme de ce point de vue
là) et les seuls seconds à la recherche de la vérité. Ce n'est
pas tant la thèse elle-même qui me gêne (les croyants seraient des
suiveurs aveugles de la doctrine édictée depuis des siècles par la
méchante Eglise qui a tout intérêt à garder ses ouailles dans
l'ignorance de l'histoire de la foi) que la méconnaissance de la foi
que cela suppose de la part de l'auteur. Sous des dehors de tolérance
et de respect, l'impression qui me reste à la fin de ma lecture est
celle d'un grand mépris pour les croyants. Mais, finalement, ce
livre est à l'image de celle qu'a la foi dans notre monde
sécularisé. Il est juste dommage, à mon avis, que l'auteur, qui
fait preuve par ailleurs d'une très grande culture et d'une richesse
impressionnante dans la recherche et la documentation n'ait,
finalement, que la basique vision du monde à propos de la foi
catholique, alors qu'en cherchant un peu, en creusant davantage, il
aurait peut-être pu en montrer la beauté et la complexité, les
nuances qui, loin d'enfermer l'homme dans la doctrine, le libèrent.
Au moins évite-t-il quand même la réécriture de l'histoire...
Ceci dit, malgré ce
bémol, j'ai passé un très bon moment de lecture.
Paru aux éditions
Pocket, 2011. ISBN : 78-2-266-21395-0.
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