La série
« Les Cités Obscures » est une sorte d’OVNI dans la
bande dessinée. J’avoue avoir un peu de mal à cerner la série,
tout en étant subjuguée tant par les histoires que par le dessin,
envoûtant, de François Schuiten.
La Route
d’Armilia raconte l’histoire de Ferdinand, parti de Mylos, en
dirigeable, pour apporter au professeur Pym, dans le Grand Nord, la
formule capable de remettre en route les rouages du Temps et redonner
ainsi vie au monde. Mi-journal de bord, mi-bande dessinée, cette
histoire est foisonnante et particulièrement imaginative. Le lecteur
est d’ailleurs bien en peine de déterminer où se situe la
« vérité », si tant est qu’elle existe… Le voyage
a-t-il réellement lieu ? S’agit-il de l’imagination
débordante de Ferdinand qui parvient à lui donner corps et vie ?
Tout ce
que je peux dire, en tant que lectrice, c’est que c’est très
beau, très onirique et que cet ouvrage est capable de me transporter
dans un autre monde, littéralement. On est à la fois dans
l’ambiance de la fin du XIXe siècle et dans un monde futuriste où
il est bien difficile de déterminer l’échelle de temps. Le pari
de créer un autre monde est encore une fois relevé !
Les autres
légendes du monde obscur présentes dans cet ouvrage de 110 pages
quand même sont de la même veine. En particulier « Mary la
penchée », où il est très difficile de savoir où se trouve
la normalité et où commence la bizarrerie. Ou encore « Les
Chevaux de la Lune », histoire sans parole magnifiquement
illustrée, où tout se joue dans les regards, les lumières et le
velouté du dessin.
« La
Perle » est une sorte de conte moderne qui rappelle par nombre
de côtés le conte « La Princesse au petit pois », la
noirceur de la Reine Mère en plus…
Les
éditions Casterman ont décidé une réédition des différents
ouvrages composant la série « Les Cités Obscures » et
cet album fait partie de la nouvelle mouture. N’ayant pas de points
de comparaison (puisque je n’avais pas lu la version originale), je
ne saurais dire si la réédition est mieux que la première version.
Ce que je sais (et c’est un dépliant glissé dans le livre qui me
l’apprend), c’est que les auteurs ne se sont interdit aucun
repentir concernant la série, y compris en remaniant
complètement les histoires si besoin. En tout cas, que ce soit sur
l’édition elle-même (ajout d’histoires courtes, par exemple),
ou sur la fabrication (amélioration du rendu d’impression) ou même
sur le contenu, cette nouvelle édition de la série est très belle
et mérite vraiment d’être redécouverte.
Paru
aux éditions Casterman, 2010 (Les Cités Obscures). ISBN :
978-2-203-02093-1
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