mardi 3 décembre 2019

Le Fiasco du Labrador, de Margaret Atwood.




Je n’avais jamais lu, je crois, de livre de Margaret Atwood. Et si j’ai eu ce livre entre les mains, c’est qu’il faisait partie d’une offre promotionnelle sur le mode « Un livre offert pour deux livres achetés », je ne sais plus exactement à quel moment. Il faut dire que je ne suis pas spécialement rapide dans mes lectures et, surtout, que je fonctionne au coup de cœur, autant au moment de l’achat qu’au moment de la lecture et que, pour le coup, les deux ne sont pas forcément simultanés ou consécutifs. En gros, je peux avoir un coup de cœur en librairie et ne lire le livre que six ou sept ans plus tard… Les mystères insondables de mes comportements étranges en matière de lecture m’étonneront toujours…

Découverte, donc.
Et plutôt bonne, je dirais. Et pourtant, ce n’était pas gagné. Parce que ce « Fiasco du Labrador », que je croyais être un roman (j’ai omis de lire la quatrième de couverture, ou bien j’ai oublié entre le moment où je l’ai acheté et le moment où j’ai ouvert le livre, ce qui est tout aussi probable que la première option) est en réalité un recueil de nouvelles. Or je lis surtout des romans, même si j’écris moi-même pas mal de nouvelles. Mais contrairement à ce qui se passe dans les recueils de nouvelles que j’ai lus par le passé (il y en a quand même quelques-uns), les histoires racontées ici sont toutes en lien les unes avec les autres et racontent par épisodes la vie d’une seule personne à différents moment de sa vie, celle de Nell.

J’ai été pas mal déroutée lors de ma lecture, par plusieurs faits. Tout d’abord, les nouvelles ne sont pas forcément dans l’ordre chronologique. Dans la première nouvelle, Nell est déjà adulte. La seconde la voit petite fille, les autres sont des tranches de vie où on la voit grandir, devenir adolescente, jeune fille, jeune femme… jusqu’à un âge très avancé. En fait, Nell, dans ce recueil, traverse le vingtième siècle sous les yeux du lecteur.
Ce qui m’a troublée, c’est que certaines de ces nouvelles (notamment les premières) sont écrites à la première personne du singulier, et la narratrice n’est autre que Nell elle-même. Sauf qu’elle n’est quasiment pas nommée dans les premiers textes, ce qui fait que je n’ai compris qui parlait qu’à la troisième ou à la quatrième histoire, je ne sais plus. Et je n’ai compris le lien entre les différents récits que grâce aux recoupements et aux mentions des personnages secondaires qu’on retrouve dans les différentes nouvelles, du moins en partie.
Ce n’est que lorsque le point de vue narratif a changé, passant de la première personne à un narrateur omniscient que j’ai mieux compris le contexte, les personnages principaux… avant d’être de nouveau perdue quand le narrateur est redevenu une femme, mais pas la même qu’au début… Bref. C’est moi et mon « cerveau lent »… Je dois m’y faire !

J’ai toutefois trouvé que c’était un bon recueil, malgré mes égarements livresques. La qualité d’écriture est au rendez-vous, les histoires sont cohérentes entre elles et le principe d’une nouvelle par tranche d’âge permet de suivre l’évolution de l’héroïne sans se « farcir » sa vie sur le mode biographique, qui pourrait être assez ennuyeux.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire et découvrir la vie de cette femme qui traverse le siècle, depuis son enfance jusqu’à sa mort, en passant par son mariage, ses aventures amoureuses…
Une agréable découverte, oui !

Paru aux éditions 10/18, 2012. - ISBN : 978-2-264-06565-0.

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