Deuxième
partie de ce diptyque mythique de la série « Blake et
Mortimer ». Nous avions laissé Philip Mortimer horrifié quand
il avait appris la mort de Francis Blake. Et il décide alors de
continuer l’enquête, en commençant par honorer la promesse qu’il
avait faite à Monsieur Grossgrabenstein, un archéologue allemand
présent au Caire qui avait proposé de lui montrer sa riche
collection d’œuvres d’art égyptiennes. Les événements qui se
déroulent dans la propriété de l’archéologue confirment à
Mortimer que quelque chose ne va pas et que l’Allemand est lié,
d’une manière ou d’une autre, au mystère qui l’occupe, via le
chantier de fouilles.
L’enquête
va mener Philip Mortimer jusqu’au cœur du mastaba découvert par
Grossgrabenstein et il va vivre des moments difficiles et aller de
surprises en surprises : retrouvailles avec Olrik, l’éternel
ennemi, chasse au trésor dans les tunnels et autres couloirs piégés
qui serpentent sous terre, énigmes, magie… le récit est d’une
grande richesse en rebondissements, aventures et péripéties
diverses et variées.
Blake et
Mortimer à la sauce Jacobs, c’est une vraie valeur, que je
(re)découvre chaque fois avec un immense plaisir. Cette série,
comme Yoko Tsuno ou Tintin, fait partie des séries phares, de celles
qui ont construit les assises et l’histoire de la bande dessinée
franco-belge. Un peu comme des fondamentaux : en lisant ces
bandes dessinées, on sait qu’on ne peut pas se tromper, on sait où
on met les pieds. Les auteurs plus récents semblent tous s’être
inspirés et avoir appris, d’une manière ou d’une autre, auprès
de ces maîtres. Et par exemple, Roger Leloup a lui-même commencé
son métier aux studios Hergé, avant de travailler pour d’autres
puis de se lancer seul.
Chez
Jacobs comme chez Leloup, tout est fait par la même personne :
histoires, intrigues, dessins, découpage, scénario, même les
indications de couleurs, en ce qui concerne Roger Leloup du moins.
C’est donc un travail d’orfèvre qui est offert au lecteur…
Mon mari
m’a offert ce diptyque en version intégrale (dont les références
sont inscrites si-dessous). Et bien lui en a pris ! Dans cette
édition, bien postérieure à l’édition originale, qui date des
années 1950, il y a, avant le début de l’histoire elle-même,
quelques pages en fac-simile, deux annonçant la prochaine
publication, dans le Journal Tintin, du « Mystère de la Grande
Pyramide », suivi de plusieurs autres, des reproductions des
planche originales qui ont été redessinées en partie pour l’album.
Les annotations sur le côté permettent de comparer ces planches
avec celles de l’album, ce qui est toujours très intéressant !
Par
ailleurs, les deux pages d’annonces ont été conçues sous la
forme d’une interview et d’une page documentaire pour donner au
lecteur du Journal Tintin un avant-goût (et surtout l’envie!) de
lire la bande dessinée. Là aussi, c’est très instructif, et la
qualité de la page en question laisse penser que, dans les années
1950, les enfants et les lecteurs du Journal Tintin n’étaient pas
considérés comme des imbéciles… mais comme des lecteurs
exigeants à qui il fallait donner « à manger », donc
des connaissances aussi bien que de bonnes histoires et de belles
bandes dessinées. De la qualité, donc.
Paru
aux éditions Blake et Mortimer, 2013.
ISBN :
978-2-87097-169-7.
Également
paru aux éditions Blake et Mortimer, 2011, en version intégrale.
ISBN : 978-2-87097-163-5
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