mercredi 27 août 2025

Alix, tome 16 : La Tour de Babel, de Jacques Martin

Alix et Enak, avec Yoko Tsuno, ont peuplé mon enfance, et m'ont introduite dans l'histoire ancienne, celle de l'Antiquité, des Romains, des Gaulois et... dans le mystère, les enquêtes et les aventures. Sauf qu'enfant, j'ai dû choisir, parce que mon petit pécule était bien insuffisant pour acquérir toutes les bandes dessinées que je voulais lire au fur et à mesure qu'elles sortaient en librairie. D'ailleurs, je crois que j'ai mis un certain temps à comprendre que je pouvais les acheter ! Pendant longtemps, je ne les lisais qu'à la bibliothèque... Bref.

J'ai découvert cet album très récemment, quand mon mari a décidé de me l'offrir pour Noël (oui, j'ai du retard dans mes chroniques de lectures... on ne se refait pas!) Donc, dans cet album, Alix et Enak sont à Jérusalem, où ils ont rendez-vous avec un homme mystérieux, envoyé par Oribal, qu'Alix a autrefois aidé à conquérir le trône qui lui revenait. Ici, Oribal a à nouveau besoin de l'aide d'Alix, parce qu'il est menacé de perdre son royaume, voire sa vie : sa jeunesse l'a amené à commettre des erreurs et les nobles et les prêtres de son royaume lui en veulent. Sous la protection de l'armée, il en désormais prisonnier et espère l'aide d'Alix pour sortir de cette situation épineuse et dangereuse pour lui. Les deux amis prennent donc la route avec l'envoyé d'Oribal pour Babylone, afin de venir en aide au souverain. Et bien sûr, tout ne va pas se passer aussi simplement que prévu. Un mystérieux homme en noir semble les surveiller... voire les suivre.

Ce que j'aime bien dans les bandes dessinées de Jacques Martin, c'est la complexité des intrigues. J'avoue ne pas toujours comprendre ce qui s'y passe à la première lecture, et devoir m'y reprendre à deux fois pour saisir le sens de l'histoire. Mais malgré tout, le réalisme des dessins, le sens du rythme, l'évolution rapide du scénario sont prenants et me transportent à chaque fois dans l'univers antique décrit. Peu importe que ce soit réaliste ou non, le sujet n'est pas là. Il s'agit ici d'aventures, de complots, d'amitiés fortes et fidèles. Jacques Martin a le chic pour montrer tout cela et plus encore. Son œuvre, via les personnages principaux, respire la noblesse des sentiments et le courage. Alix est un archétype du héros au grand cœur, qui respecte son adversaire jusqu'au bout, particulièrement quand celui-ci est vaincu. Il y a derrière ce personnage une vision presque christique du héros : celui qui se bat pour la justice, la vérité, quitte à aller jusqu'au sacrifice personnel, si cela est nécessaire. Alors comme Alix est le héros, il ne meurt pas, mais il y est prêt, c'est indéniable.

Dans cet album, ce qui m'a particulièrement intéressée, c'est l'alliance de l'histoire et du mythe de Babel, cette tour mentionnée dans l'Ancien Testament, construite par les hommes et visitée par Dieu. Celui-ci, voyant que l'objectif des hommes était tout simplement de bâtir une tour plus haute que toutes les autres, afin de gagner le ciel sans Dieu, a simplement « mélangé » les langues de manière à ce que les hommes ne puissent plus se comprendre entre eux et que le projet soit stoppé. Cette tour de Babel a donné son nom à l'extraordinaire ville de Babylone et au royaume dont elle était la capitale. Dans la Bible, Babylone sera, plus tard, le lieu de déportation des Juifs, événement traumatisant qui permet à ce peuple, par la suite, de réfléchir à son histoire et de s'ancrer, enfin, en Dieu...

Pour ce qui est de l'histoire, eh bien... je vous laisserai la découvrir, pour ceux qui ne la connaissent pas encore !


Paru aux éditions Casterman, 1981. ISBN : 978-2-203-31216-6.


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