En novembre
2011, j'étais au salon du livre de Colmar et à cette occasion, j'ai
fait le tour de quelques stands d'éditeurs que je ne connaissais pas
(pour le plaisir de la découverte !). J'y avais rencontré
l'éditeur de mon cousin (pour la bd Tokyo Story), et pas très loin,
il y avait « Le Vampire Actif », avec seulement quelques
livres en exposition. Tout petit éditeur, donc, mais un livre a tout
de suite attiré mon regard, La Vieille au buisson de roses, non pas
à cause de la couverture (les couvertures étaient toutes semblables
il me semble, fond noir et titre en blanc et orange), mais à cause
du marque-page qui y était associé. Celui de ce livre arborait une
reproduction du retable de Martin Shoengauer datant de 1473, exposé à l'église des Dominicains de Colmar, intitulé « La Vierge au buisson de
roses ». J'aime beaucoup ma région d'adoption, sa culture, son
art, et, en plus, j'aime aussi beaucoup les marque-pages (eh oui, on
ne se refait pas...).
Donc, j'ai
craqué. Plus pour le marque-page que pour le bouquin, donc, mais je
ne regrette pas. Même si j'ai mis plus d'un an et demi à le lire...
Hem.
Donc, le
roman (très court, à peine 200 pages !) raconte l'histoire de
trois protagonistes : une vieille femme (dont on ignore le nom
jusqu'à la fin), qui recueille un chien qu'elle nomme Diurc (qui
signifie dans son esprit « duc », mais la vieille a un
défaut de prononciation) et le Marquis de Cruid, linguiste amateur
vivant dans un village proche de la ville de M* où habitent la
vieille et son chien. Ce qui est marrant, c'est qu'au cours du roman,
le chien se met à parler à la vieille, mais qu'en plus il n'est pas
le seul : les plantes, les objets s'y mettent aussi... Le chien
finit par convaincre la vieille que puisqu'il s'appelle « Diurc »,
c'est qu'il appartient à un duc, et qu'elle doit rechercher son
propriétaire (ce qu'elle fait, bien sûr), afin de le restituer à
son maître légitime.
J'ai eu
quelques problèmes pour rentrer dans ce roman. Non pas que la
lecture en est difficile, mais j'ai eu du mal à m'intéresser à
cette vieille et surtout à son chien pelé, puant, bâtard... Mais
l'histoire prend un tour plus incisif dans la seconde partie, et là,
j'ai vraiment « accroché », me demandant quel allait
être le résultat de la rencontre attendue et prévisible. Je ne
vous gâcherai pas le plaisir en vous dévoilant la fin, bien sûr,
mais j'ai été surprise et j'ai refermé le livre avec un sentiment
d'apesanteur, comme si j'étais encore dans une sorte
« d'entre-deux », dans un monde à part, quelque peu
suranné, en tout cas « d'ailleurs ». Finalement, j'ai
plutôt bien aimé, et ce livre m'a accompagnée quelques jours dans
mes pérégrinations de salle d'attente en salle d'attente, où je
l'ai retrouvé chaque fois avec plaisir... C'est bien écrit,
original, pas trop long pour un esprit fatigué comme le mien
actuellement... Tout ce qu'il me fallait pour apprécier un livre,
quoi !
Paru aux
éditions Le Vampire Actif (Les Séditions), 2010. ISBN :
978-2-917094-03-7.
Merci beaucoup Amélie pour votre retour de lecture sur ce texte que nous avons édité. Cela nous fait toujours chaud au cœur de voir que bien après sa parution, cette "Vieille au buisson de roses" réussit à toucher encore des lecteurs ! Juste une petite correction,si je puis me permettre, "La Vierge au buisson de roses" (dont on a reproduit effectivement une partie sur le signet accompagnant le livre) est un retable de Martin Schongauer datant de 1473, exposé à l’Église des Dominicains de Colmar.
RépondreSupprimerMerci ! J'ai du confondre... Je corrige de ce pas !
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