Le Seigneur
fait bien les choses. Lors de la sortie de ce livre, en mars ou en
avril 2014, j'avais lu un article dans la presse catholique à son
propos. Il y était dit, en gros, que cet ouvrage permettait au
lecteur de débuter dans la connaissance de la Théologie du Corps de
Saint Jean-Paul II (pas encore canonisé à ce moment-là), que
l'article décrivait comme étant une "bombe théologique à
retardement" (des mots mêmes de l'auteur du livre). Soucieuse
de vivre au mieux, dans mon couple et dans ma famille, l'enseignement
de l'Eglise sur la question de la sexualité, je pensais commander le
livre, sans pour autant passer à l'acte et remettant à plus tard.
Et puis, à
la fin du mois de juillet 2014, avec mon mari, nous avons participé à
une retraite d'une semaine dont le thème était justement la
Théologie du Corps. La conférencière était une religieuse
américaine, en France depuis quelques années, formée à l'Institut
Jean-Paul II, aux Etats-Unis, et condisciple de Christopher West,
l'auteur du livre. C'est à cette occasion que je me suis procuré le
livre, curieuse de savoir ce qu'il pourrait m'apporter après la
riche retraite sur ce thème universel du corps, de l'amour et de la
sexualité.
Je n'ai pas
pu lire le livre tout de suite. La retraite et ses enseignements
étaient encore trop frais, trop présents, trop proches dans le
temps. Et ce n'est que six mois après que j'ai enfin pu m'y mettre
sérieusement.
Le livre est
composé de neuf chapitres, tous (à l'exception du premier)
construits de la même façon : une suite de questions et de
réponses. Des questions très concrètes, d'ailleurs, du style "Je
trouve assez ironique que de vieux célibataires cherchent à imposer
une morale sexuelle aux autres" (chapitre 2, "Qui le dit
?") ou "Pourquoi l'Eglise ne vit-elle pas avec son temps en
admettant que certains mariages ne marchent pas, tout simplement ?"
(Chapitre 3 : "À quoi disons-nous "oui" ?") ou
encore "Mais enfin, que peut-il bien y avoir de mal à recourir
à la contraception ?!" (Chapitre 6 : "Oui... mais non").
Le premier
chapitre, lui, est consacré au "grand mystère",
c'est-à-dire à la théologie du corps elle-même, l'enseignement de
l'Eglise sur la sexualité et le mariage. C'est une présentation
rapide et pourtant assez détaillée de la place de la sexualité
dans l'amour de Dieu et dans son plan pour l'humanité.
Ce qui m'a
frappée dans ce livre et, surtout, dans l'enseignement de l'Eglise
sur le corps et la sexualité, c'est sa très grande cohérence. De
fait, ce que ce livre pointe, ce sont nos incohérences à nous,
êtres humains, face à la sexualité et au mariage.
Par exemple,
dans le mariage chrétien, catholique, ce à quoi nous disons "oui",
c'est bien la participation de Dieu dans la vie du couple : on lui
demande, par le sacrement du mariage, d'être partie prenante dans le
mariage, c'est-à-dire d'accompagner et d'aider les époux à vivre
le mariage et, de préférence, à "bien" le vivre. De
fait, Dieu étant Trinité, l'Esprit Saint est présent dans la
chambre à coucher. Il est même l'Amour, à l'image de ce qu'Il est
dans la Trinité Sainte. C'est par ailleurs cet Amour qui est
créateur, féconde et rend le couple fécond, lui donnant la joie
d'accueillir des enfants (dans la plupart des cas, ce qui ne veut pas
dire que les couples qui connaissent la stérilité ne sont pas
féconds d'une autre manière). Du coup, l'enseignement de l'Eglise
se comprend mieux, notamment au regard de la contraception. Utiliser
la pilule dans le mariage catholique revient à mettre l'Esprit Saint
dehors, hors de la relation et de la chambre à coucher alors même
que, par le sacrement, les époux lui ont demandé d'être présent.
C'est incohérent, pas de la part de l'Eglise mais de la part des
hommes et des femmes agissant ainsi à l'encontre de ce qu'ils ont
pris comme engagement.
L'enseignement
de l'Eglise est universel. Il s'adresse à tous et peut être reçu
par tous, si tant est que l'on cherche à vivre l'amour en vérité.
En suivant les enseignements de l'Eglise sur le corps, le mariage et
la sexualité, il est possible de vivre une sexualité ouverte à
l'autre, au don de soi, dans le respect de l'autre. Cela suppose de
renoncer à certaines choses, en particulier à ce qui semble être
l'un des moteurs essentiels de la sexualité aujourd'hui : la
recherche du plaisir pour soi, du plaisir pour le plaisir. Vécue de
cette manière, la sexualité conduit à toutes les dérives que l'on
constate aujourd'hui. Mais vécue dans le don gratuit de soi à
l'autre, c'est-à-dire selon ce qu'enseigne l'Eglise, la sexualité
est bonne et rend pleinement heureux, telle un avant-goût de paradis.
C'est un
chemin exigeant, difficile peut-être, car il exige de la personne
qu'elle reconsidère parfois toute sa manière d'être. Mais quelle
récompense, quelle joie, quels fruits pour le couple et la famille
quand ce qui en fait le cœur, l'essence même, est vécu dans le
don de soi !
Paru aux
éditions de l'Emmanuel, 2014. ISBN : 978-2-35389-286-0.
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