1992,
Milan. Six journalistes – cinq hommes et une femme – sont
embauchés pour créer un quotidien dont l'objet premier est la
recherche de la vérité. Ils ont un an pour sortir douze « Numéros
Zéros », qui ne doivent servir que de tests auprès du
commanditaire afin d'affiner maquette et ligne éditoriale. Au fil
des semaines, il devient évident que ce quotidien sera plus un
instrument de calomnie et de chantage qu'un véritable magazine
d'information à la recherche de la vérité.
Les
journalistes fouillent dans le passé pour écrire leurs « Numéros
Zéros » et écrivent leurs
articles comme s'ils étaient sortis au moment où les événements
avaient vraiment eu lieu. Mais leurs enquêtes remuent le passé,
notamment celui qui est lié à la mort de Mussolini, qui a dominé tous
les événements italiens depuis 1945.
On aurait
pu penser au délire d'un journaliste, mais ce même journaliste est
brutalement retrouvé mort, un beau matin…
Ce livre,
l'un des derniers d'Umberto Eco, décédé il y a quelques jours
seulement, est court et rapide à lire (il fait tout juste 220
pages). Sous couvert de roman à suspense, l'auteur dénonce la
propension de ses contemporains à voir des conspirations partout,
tout en laissant entendre qu'elles peuvent parfois être plus vraies
que la réalité…
J'avoue
que ce livre m'a quelque peu déçue, laissée sur ma faim. Soit il
est trop peu explicite pour moi, soit je n'ai pas tout compris et il
faudrait que je le relise. J'ai trouvé beaucoup de zones d'ombres,
beaucoup de vides dans les tenants et aboutissants du récit. De
nombreuses questions restent sans réponse, donnant un arrière-goût
d'inachevé au récit.
A moins de
considérer ce livre à un autre niveau : celui de la
conspiration dans la conspiration...
Paru aux éditions Grasset, 2015. ISBN : 978-2-246-85770-9
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