mercredi 17 janvier 2018

Lefranc 1 : La Grande Menace, de Jacques Martin



Ah, la série « Lefranc » ! Évidemment, ce n’est pas une découverte. Je me souviens d’avoir lu des pages dans un des hebdomadaires que recevaient mes parents (peut-être « La Vie » ?) quand j’étais petite, tout comme j’avais lu « La Vallée des Cobras » (série Jo, Zette et Jocko, d’Hergé), en attendant semaine après semaine la page suivante. Mon cher mari a eu la bonne idée de m’offrir les trois premiers épisodes de cette série et je vais bien sûr commencer ces chroniques par le premier d’entre eux, « La Grande Menace ».

D’emblée, j’ai été happée par l’histoire, qui se déroule tout près de chez moi, en commençant par Bâle, à la frontière entre la Suisse et l’Alsace. On y suit d’abord une voiture bleue, contrôlée à la frontière, qui va s’avérer avoir à son bord des personnages bien plus dangereux qu’ils ne le laissent paraître au premier abord. D’entrée de jeu, Guy Lefranc, reporter de son état, se retrouve mêlé à l’histoire et aide la police à retrouver la voiture des fuyards. L’histoire se poursuit côté français, en Alsace donc, tout près, vraiment tout près de chez moi, puisque la plus grande partie de l’histoire se déroule du côté du Château du Haut-Koenigsbourg, situé à quelques kilomètres seulement de là où j’habite. Dans la suite de l’histoire, on rencontre Axel Borg, le grand méchant, qui va donner du fil à retordre aux autorités. Il menace en effet de détruire la ville de Paris si le gouvernement ne lui donne pas ce qu’il veut, à savoir une rançon exorbitante dans un délai ridiculement faible. Et bien sûr, pour les autorités, il n’est pas question de céder au chantage...

Outre l’aspect sympathique de voir sa région dans une bande dessinée, j’ai plutôt bien accroché à ce premier volume de la série, même si, comme toujours chez Jacques Martin, pour les besoins du scénario, l’histoire est bourrée d’invraisemblances. Mais si on arrive à passer au-dessus, l’histoire a son charme, le charme un peu désuet de la bande dessinée franco-belge des années soixante, dans la veine des Tintin, Alix et autres Blake et Mortimer. Je dois bien avouer que, de mon côté, ce charme opère à plein et que j’en redemande.
Guy Lefranc est un héros rassurant, le genre « gendre idéal », beau, intelligent, fort et élégant, capable d’aider la police sans faire passer ses membres pour des imbéciles ni les prendre de haut. Je ne suis pas certaine qu’on puisse dire qu’il sait rester à sa place, mais, au moins, il a le mérite de les laisser faire leur travail, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce type de bande dessinée, où le héros est un peu un concurrent direct de l’inspecteur en chef qui finit toujours par passer pour l’imbécile du coin. Rien de cela ici, heureusement, et c’est plutôt un tandem improbable qui se met en place avec l’inspecteur Renard que l’on rencontre ici pour la première fois, mais qui va devenir un personnage récurrent, au moins dans les premiers volumes.

Une bonne redécouverte de cette série, donc, avec un petit bémol, mais qui ne me surprend guère et qui est un peu la marque de fabrique de Jacques Martin : des textes longs, très longs (et aujourd’hui bien trop longs). Mais c’est à ce prix que l’histoire peut se développer sur plus de soixante pages (et non pas cent-trente…).


Paru aux éditions Casterman, 1966. ISBN : 978-2-203-31402-3.

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