mercredi 21 août 2019

Maximilien Kolbe : un Saint à Auschwitz, de Jean-François Vivier, Denoël et Joël Costes




Auschwitz, juillet 1941. C’est l’épisode le plus connu de la vie de Maximilien-Marie Kolbe : à la suite d’une évasion du camp de concentration, dix hommes sont condamnés à mourir de faim et de soif, enfermés dans un bunker, en représailles. Ils sont choisis par le Capitaine SS Karl Fritzsch. L’un des dix hommes est marié et père de famille et supplie ses bourreaux de ne pas le tuer. Maximilien-Marie Kolbe demande et obtient de prendre sa place, lui sauvant ainsi la vie. Il accompagne ses co-détenus au bloc où ils vont être enfermés jusqu’à ce que mort s’ensuive.

À partir de là, le récit va faire l’aller-retour entre le présent et le passé pour raconter au lecteur la vie de ce saint martyr polonais, prêtre, dont la vie entière a eu pour but de sauver des âmes par l’intercession de la Vierge Marie, en s’en remettant totalement à elle.
On suit donc l’enfance de cet homme et la naissance de sa vocation de prêtre, ses études et son attachement à l’Immaculée, la fondation de la Milice de l’Immaculée (M.I.) dont le développement et le rayonnement par l’intermédiaire du journal créé par les « miliciens » vont occuper la plus grande partie de la vie du saint. La vie de Saint Maximilien-Marie Kolbe illustre parfaitement la continuité dans l’oeuvre rédemptrice, puisqu’il s’appuie sur la vie et l’expérience mystique de Sainte Catherine Labouré, dont les visions ont abouti à la frappe de la Médaille Miraculeuse de la Rue du Bac, à Paris et que sa propre mission va le conduire jusqu’au Japon, et plus précisément à Nagasaki. Il y rencontre la communauté chrétienne japonaise, persécutée de la fin du XVIe siècle jusqu’à la fin du XIXe siècle. C’est là, sur cette terre abreuvée du sang de Saint Paul Miki et de ses compagnons martyrs, que Saint Maximilien-Marie Kolbe va œuvrer pour faire connaître et aimer l’Immaculée, à partir de 1930. Quinze ans plus tard, au même endroit, la seconde bombe atomique explosera. Mais la Cité de l’Immaculée fondée par le saint polonais est l’un des rares endroits de la ville qui échappa à la destruction, telle un manifeste de la présence et de la protection de Marie elle-même. Il est parfois étonnant de voir comment des liens se tissent à travers le temps et l’espace, entre des saints de différentes époques. La dernière fois que j’avais entendu parler de Maximilien-Marie Kolbe, avant d’avoir cette bande dessinée en mains, c’était dans cet ouvrage, racontant le martyr, consenti, celui-là, du docteur Takashi Nagaï…

Le périple asiatique de Maximilien Kolbe s’achève en 1936. Le prêtre rentre en effet en Pologne où son œuvre s’est beaucoup développée en son absence. Mais l’invasion de la Pologne par les Allemands vient stopper les activités de la communauté qui se voit considérablement réduite en nombre avant d’être totalement interdite en 1939.
Suivent deux années très perturbées avant la déportation vers Auschwitz, où Saint Maximilien-Marie Kolbe vit son martyre jusqu’au bout, dans la foi et l’espérance.

Un saint contemporain, qui a fait face avec courage au Mal absolu, à la barbarie et à l’arbitraire sans rien perdre de son humanité, en s’en remettant totalement et à chaque instant à la Volonté du Père, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie.

Une très belle bande dessinée, porteuse d’espoir dans la noirceur la plus totale, où l’on croise un autre grand saint : Jean-Paul II, qui a canonisé Maximilien-Marie Kolbe le 10 octobre 1982, en présence de l’homme sauvé à Auschwitz par le saint prêtre polonais.

Paru aux éditions Artège, 2019. ISBN : 979-10-94998-83-0.

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