Auschwitz,
juillet 1941. C’est l’épisode le plus connu de la vie de
Maximilien-Marie Kolbe : à la suite d’une évasion du camp de
concentration, dix hommes sont condamnés à mourir de faim et de
soif, enfermés dans un bunker, en représailles. Ils sont choisis
par le Capitaine SS Karl Fritzsch. L’un des dix hommes est marié
et père de famille et supplie ses bourreaux de ne pas le tuer.
Maximilien-Marie Kolbe demande et obtient de prendre sa place, lui
sauvant ainsi la vie. Il accompagne ses co-détenus au bloc où ils
vont être enfermés jusqu’à ce que mort s’ensuive.
À
partir de là, le récit va faire l’aller-retour entre le présent
et le passé pour raconter au lecteur la vie de ce saint martyr
polonais, prêtre, dont la vie entière a eu pour but de sauver des
âmes par l’intercession de la Vierge Marie, en s’en remettant
totalement à elle.
On
suit donc l’enfance de cet homme et la naissance de sa vocation de
prêtre, ses études et son attachement à l’Immaculée, la
fondation de la Milice de l’Immaculée (M.I.) dont le développement
et le rayonnement par l’intermédiaire du journal créé par les
« miliciens » vont occuper la plus grande partie de la
vie du saint. La vie de Saint Maximilien-Marie Kolbe illustre
parfaitement la continuité dans l’oeuvre rédemptrice, puisqu’il
s’appuie sur la vie et l’expérience mystique de Sainte Catherine
Labouré, dont les visions ont abouti à la frappe de la Médaille
Miraculeuse de la Rue du Bac, à Paris et que sa propre mission va le
conduire jusqu’au Japon, et plus précisément à Nagasaki. Il y
rencontre la communauté chrétienne japonaise, persécutée de la
fin du XVIe siècle jusqu’à la fin du XIXe siècle. C’est là,
sur cette terre abreuvée du sang de Saint Paul Miki et de ses
compagnons martyrs, que Saint Maximilien-Marie Kolbe va œuvrer pour
faire connaître et aimer l’Immaculée, à partir de 1930. Quinze
ans plus tard, au même endroit, la seconde bombe atomique explosera.
Mais la Cité de l’Immaculée fondée par le saint polonais est
l’un des rares endroits de la ville qui échappa à la destruction,
telle un manifeste de la présence et de la protection de Marie
elle-même. Il est parfois étonnant de voir comment des liens se
tissent à travers le temps et l’espace, entre des saints de
différentes époques. La dernière fois que j’avais entendu parler
de Maximilien-Marie Kolbe, avant d’avoir cette bande dessinée en
mains, c’était dans cet ouvrage, racontant le martyr, consenti,
celui-là, du docteur Takashi Nagaï…
Le
périple asiatique de Maximilien Kolbe s’achève en 1936. Le prêtre
rentre en effet en Pologne où son œuvre s’est beaucoup développée
en son absence. Mais l’invasion de la Pologne par les Allemands
vient stopper les activités de la communauté qui se voit
considérablement réduite en nombre avant d’être totalement
interdite en 1939.
Suivent
deux années très perturbées avant la déportation vers Auschwitz,
où Saint Maximilien-Marie Kolbe vit son martyre jusqu’au bout,
dans la foi et l’espérance.
Un
saint contemporain, qui a fait face avec courage au Mal absolu, à la
barbarie et à l’arbitraire sans rien perdre de son humanité, en
s’en remettant totalement et à chaque instant à la Volonté du
Père, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie.
Une
très belle bande dessinée, porteuse d’espoir dans la noirceur la
plus totale, où l’on croise un autre grand saint : Jean-Paul
II, qui a canonisé Maximilien-Marie Kolbe le 10 octobre 1982, en
présence de l’homme sauvé à Auschwitz par le saint prêtre
polonais.
Paru
aux éditions Artège, 2019. ISBN : 979-10-94998-83-0.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire