La planète
Olh, très loin de la Terre, dans un futur indéterminé, abrite une
population dont les rapports sociaux sont très codifiés. Les
habitants sont divisés en trois « classes » sociales :
les MajO, en haut de l’échelle sociale, qui détiennent l’argent
et le pouvoir ; les MediO, groupe ayant réussi à grimper dans
l’échelle sociale et bénéficiant de facilités mais pas du
pouvoir ; les MinO, tout en bas de l’échelle : le peuple
pauvre, laborieux et soumis à l’élite dominante, la sOnde, dont
la famille Olsimar est la plus puissante des représentants. Le
Seigneur Lazuli Olsimar est le père de deux filles, Cyann, la plus
âgée, et Azurée. Son fils, Colbato, est mort d’une maladie qui
n’attaque que les hommes sur Olh, toutes classes confondues :
les Fièvres Pourpres.
En temps
que chef, Lazuli Olsimar se doit de trouver une solution pour
protéger la population de cette épidémie meurtrière qui endeuille
son peuple.
Une
quatrième « classe » complète le paysage social d’Olh,
celle des DéO, sorte de clergé local qui a pour nom la Source et
pour divinité l’O, élément aquatique omniprésent sur la
planète, dont la présence est à la fois purificatrice et
dangereuse. Les DéO négocient, à travers la question de la
recherche d’un remède aux Fièvres, un plus grand pouvoir sur Olh.
Mais le Seigneur Olsimar trouve une parade en annonçant sa volonté
d’envoyer Cyann, sa fille terrible, sur la planète IlO afin d’en
ramener le remède tant espéré.
Il faut
dire que Cyann est un personnage haut en couleurs. Née une cuillère
en or dans la bouche, elle n’a rien eu à faire pour obtenir la
position sociale qui est la sienne, contrairement à Nacara, son
amie, MinO, qui travaille dur afin de voir sa vie s’améliorer.
Cyann est
cynique, égocentrique, égoïste et orgueilleuse. Elle se met
facilement en danger, par bravade, défi ou orgueil… et compte sur
son amie pour la tirer régulièrement des mauvais pas dans lesquels
elle se met sans arrêt… et pour apaiser sa hargne envers son père,
avec qui elle a les pires difficultés à communiquer. Nacara, de son
côté, a besoin de Cyann pour s’élever dans l’échelle sociale,
et le seul mérite de Cyann est sa fidélité à cette amitié avec
une MinO…
Lazuli,
Cyann et Nacara vont se retrouver en première ligne pour cette
expédition sur IlO et vont devoir déjouer plusieurs complots
destinés à empêcher les jeunes filles d’effectuer le voyage.
C’est que, derrière cette expédition, se trouvent des enjeux de
pouvoir : si la sOnde n’envoie personne sur IlO, la sOurce,
elle, est prête à le faire… moyennant l’octroi de concessions
importantes sur IlO. De quoi attiser les convoitises de ce clergé
pas toujours très clair !
J’ai pu
lire cette bande dessinée peu après sa sortie (et elle a été
rééditée plusieurs fois depuis, chez plusieurs éditeurs
différents), et j’ai été bluffée.
Par
l’histoire, tout d’abord, qui m’a ouvert la porte d’un monde,
sinon réaliste, comme chez Roger Leloup, très cohérent,
extrêmement bien construit, fouillé et « documenté ».
Par les
dessins ensuite, très beaux, comme toujours chez Bourgeon.
Attention, il s’agit là d’une bande dessinée pour adultes :
tenues et attitudes suggestives (voir la couverture de la bande
dessinée, ci-dessus pour un petit aperçu), allant jusqu’à
l’érotisme dans certaines planches. Mais ces scènes ne sont pas
gratuites et servent l’histoire, contrairement à ce qu’on
pourrait trouver dans des bandes dessinées érotiques ou
pornographiques. Malgré tout, ce fait, ainsi que la violence de
certaines scènes, font que cette BD (et les autres du « Cycle
de Cyann ») sont à mettre exclusivement entre les mains des
plus de 18 ans.
La fin de
cet opus ouvre sur le suivant : Cyann, Nacara et le reste de
l’équipage sont à bord du « Simar-IlO », en route
pour IlO, où une toute autre aventure les attend...
Paru
aux éditions Casterman, 1993. ISBN : 2-203-38857-9.
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