Dans cet
album, Yoko retourne à Hong-Kong, où elle vient rendre visite à sa
cousine Chinoise. Alors qu’elle se dirige vers l’île où cette
dernière habite, la jonque sur laquelle Yoko se trouve est prise
dans le brouillard et affronte une créature monstrueuse dans la baie
de Hong-Kong. Yoko et les marins de la jonque parviennent à
repousser le monstre, qui laisse, plantée dans le bastingage, une
griffe que Yoko va faire analyser afin de découvrir d’où vient
cette créature.
Cette
analyse la met sur la piste d’une ferme d’élevage qui s’est
spécialisée dans les poissons géants, dont les propriétaires ont
péri dans un typhon, six mois plus tôt. Yoko s’y rend et découvre
que la ferme n’est pas si abandonnée qu’elle en a l’air. La
« créature » s’y rend régulièrement. Elle y est
attendue par une petite fille qui l’a domptée grâce à la musique
de sa flûte et qui s’est donné pour mission de nourrir le
« monstre » depuis qu’ « il » a rompu
l’enclos où « il » se trouvait.
Yoko,
émerveillée, assiste à la scène incroyable, qui tourne rapidement
au cauchemar : un homme masqué tente d’enlever la petite
fille, que Yoko se fera dès lors un devoir de protéger.
Rosée du
Matin devient, dans cet album, la fille adoptive de Yoko et la suivra
désormais dans ses aventures, qu’elles soient terrestres,
extra-terrestres ou temporelles. C’est un personnage important qui
marque la série, comme si, avec cet album, on assistait à un
tournant dans la vie de l’héroïne : elle gagne en maturité,
en responsabilités aussi : Yoko a désormais quelqu’un à
protéger, à éduquer et à accompagner dans la vie vers l’âge
adulte.
Face au
mystère que constitue le « monstre » et le danger que
représente la tentative d’enlèvement de Rosée, Yoko fait appel à
Vic et Pol pour tenter de trouver une solution au problème qui se
pose à elle. Ensemble, ils vont tenter de récupérer la « bête »
afin de gagner l’argent nécessaire au grand-père de Rosée, qui
vit très pauvrement depuis la mort de son fils et de sa belle-fille…
Mais les plans du Trio vont être contrecarrés par un homme qui a vu
dans le dragon un concurrent pour son propre projet, et ce n’est
pas un, mais deux « dragons » qui vont commencer à
terroriser la ville, jusqu’à ce que Yoko et ses amis trouvent un
moyen de changer les choses et de ramener un peu de calme et de
raison dans cette histoire étrange et, il faut bien le dire, où les
protagonistes pourraient largement se laisser gagner par la folie…
Cet album
constitue, pour moi, un tournant. Par la présence de Rosée, d’une
part, qui va devenir un des personnages principaux de la série et va
changer de manière importante le rôle et la psychologie de Yoko. On
n’agit pas tout à fait de la même manière quand on est seul ou
quand on a des enfants dont on est responsable. Yoko va donc devoir
compter avec la présence de Rosée par la suite, ce qui ne va pas
aller sans poser quelques soucis et causer quelques inquiétudes au
Trio.
D’autre
part, d’un point de vue graphique, cet album « chinois »
inaugure, à mon sens, un changement certain. Si les personnages sont
bien sûr toujours tout à fait identifiables, un changement dans la
physionomie se fait nettement sentir, avec des visages plus larges,
parfois un peu plus anguleux et plus durs aussi. Le dessin reste très
beau, bien sûr, et fait la part belle aux couleurs, mais ce
changement (qu’on apprécie ou pas, c’est une question de goût)
va se confirmer dans les albums suivants. C’est pour cette raison
que je regroupais les précédents albums (des « Trois Soleils de Vinéa » au « Canon de Kra ») en une sorte de
cycle à part entière. On entre là dans un nouveau cycle, qui
évolue graphiquement.
Pour ma
part, je suis moins « emballée » par le dessin dans cet
album, parce que je préférais le trait des précédents. Ceci dit,
la qualité reste au rendez-vous, tant dans l’intrigue que dans la
beauté des dessins, des couleurs, des décors. Le travail sur les
ciels et les fonds marins, en particulier, est impressionnant !
Paru
aux éditions Dupuis, 1986. ISBN : 2-8001-1378-2
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