Pour ce
dix-huitième album, le Trio, désormais accompagné de Rosée du
Matin, est de retour sur Vinéa, où Khany emmène Yoko et ses amis
dans la zone glaciale de la planète. Le paysage y est étrange et
glacé, Vinéa présentant toujours la même face à ses deux
soleils. Au cours de cette expédition, un étrange engin fonce
directement sur la navette, leur tombant littéralement dessus depuis
le ciel. À son bord, une petite créature que Khany identifie comme
un robot destiné aux enfants de Vinéa, mais pour lesquels
l'expérience a été écourtée à cause de l'influence qu'ils
avaient sur eux. Yoko, de son côté, est comme « hantée »
par Hégora, la reine de la Cité de l’Abîme, rencontrée lors de
son aventure sous-marine (voir « Les Archanges de Vinéa »),
qui lui apparaît sous forme d’hologramme et lui demande d’aider
l’être en question et de le lui ramener. Yoko se dirige donc une
nouvelle fois vers la mer et la Cité de l’Abîme pour laquelle on
découvre ici qu’elle possède un accès du type « ascenseur »,
ce qui n’était pas montré dans le treizième album de la série.
Mais on va dire que cet album ne montrait sans doute pas tout, tant
il était foisonnant !
Yoko se
retrouve donc devant le cercueil de verre où repose le corps
d’Hégora qui, contrairement aux apparences, n’est pas morte du
tout ! Elle parvient à rendre la « vie » au robot
qui se révèle être d’une grande vivacité et plutôt intelligent
et rétif à l’autorité. Le robot en question s’appelle Myna et
vient de la ville satellite Kifa, où ses semblables ont tous été
exilés. Elle parvient à entraîner Yoko à sa suite afin de libérer
son « peuple ». Yoko la suit et part pour Kifa en
compagnie de Khany, Poky, Vic, Pol et Rosée.
Tout ce
petit monde se retrouve à proximité de Kifa, où l’on découvre
une ville passablement abîmée par le virus qui ronge la structure
de la cité. C’est là que Yoko va rencontrer Gobol, le maître de
la ville et créateur des robots de Vinéa, exilé lui aussi par les
dirigeants de la planète.
Cet album
est un peu particulier pour moi. On y voit Yoko qui prend très
nettement l’ascendant sur Khany qui sort de son rôle d’alter ego
pour devenir un personnage plus secondaire. Yoko y acquiert un
pouvoir important, via les vaisseaux de Gobol et l’ascendant
qu’elle a sur eux depuis son alignement mental sur la Cité de
l’Abîme, liée à la ville de Kifa puisque toutes deux créées
par Gobol. Dans la série des aventures Vinéennes, ces deux albums
se suivent directement, un peu comme si « Les Exilés de Kifa »
était la suite des « Archanges de Vinéa », ce qui est
parfaitement cohérent dans le déroulement de l’intrigue (en gros,
on reprend les choses là où elles en sont restées et on en tire
les conséquences)
Pour le
coup, j’ai toujours eu plus de mal avec cet album que je trouve
plus complexe et moins lisible que les autres. Pourtant, c’est un
peu grâce à lui que je suis revenue à l’écriture, puisqu’il a
inspiré ma première nouvelle publique, publiée sur un site
internet dédié à la série.
Du point
de vue graphique, ce que j’avais remarqué depuis deux albums est
accentué ici. Les visages, en particulier, ont changé, notamment
celui de Khany, plus creusé qu’auparavant, avec des yeux plus
grands. J’ai une impression de dessin moins fin, mais aussi de
confusion à certains moments. L’atmosphère dégagée par l’album
est plus oppressante, même si le travail sur les couleurs et les
décors est toujours aussi impressionnant. Kifa est un monde froid,
mécanique et mort, et cela transparaît aussi bien dans l’histoire
que dans le dessin. C’est donc, là encore, une réussite
graphique, puisque le dessin participe pleinement au message que
l’auteur veut faire passer. Pour ma part, cet album-là me laisse
un goût étrange, malgré ses très grandes qualités...
Paru
aux éditions Dupuis, 1991. ISBN : 2-8001-1748-6
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