Fin août,
je suis passée dans une brocante à Riquewihr, et j'y ai découvert
une très jolie balance à poids. Mais aussi quelques bandes
dessinées que je n'avais pas vues dans le commerce depuis des
années. Dont celle-ci.
La série
Jhen, je ne connaissais pas. Je connaissais depuis très longtemps
Alix et Lefranc, les deux autres héros emblématiques de Jacques
Martin, dont les intrigues se déroulent respectivement durant
l'empire romain et de nos jours. Cette troisième série se déroule,
quant à elle, au Moyen-Age, et ce qui m’a tout de suite
intéressée, c’est que cet épisode se déroule en Alsace. La
cathédrale dont il est question ici, c’est celle de Strasbourg, en
pleine construction, et Jhen semble être attendu dans la capitale
alsacienne pour y construire la flèche.
La
construction de la flèche n’est ici que le prétexte pour
l’intrigue qui voit Jhen rencontrer deux familles que tout oppose,
alors qu’elles sont apparentées. S’ajoute à ce conflit une
histoire à la Roméo et Juliette, puisque l’un des garçons d’une
des deux familles est amoureux de l’une des filles de l’autre
famille… ce que refusent totalement leurs parents, bien sûr.
Le jeune
garçon a deux frères, présents à Strasbourg et qui, eux,
s’opposent à l’évêque en place dont les desseins sont très
loin d’être aussi purs que sa foi en Dieu pourrait le laisser
croire. Il tient tout simplement à « donner » les deux
petits territoires des familles en question, ainsi que le couvent du
Mont-Sainte-Odile, à l’ennemi allemand. Rien que ça !
L’intervention de Jhen, en bon héros classique, va permettre aux
choses de rentrer dans l’ordre, bien sûr.
Alors j’ai
plutôt apprécié cet opus, à cause, comme d’habitude, du
graphisme très précis, très beau, fidèle à la réalité. Jacques
Martin fait partie de l’école classique de la bande dessinée,
tout comme Roger Leloup, avec qui il a d’ailleurs travaillé dans
les premières années professionnelles de ce dernier. On voit bien
ici la filiation entre ces deux auteurs.
Je
regrette simplement une seule chose : ici, comme dans beaucoup
de livres, de bandes dessinées, le personnage qui représente
l’Église (ici, l’évêque de Strasbourg), est un personnage peu
recommandable… C’est un ressort classique dans les intrigues,
mais j’avoue que ça me dérange un peu, parce que ça contribue à
donner des clercs une image peu glorieuse.
Loin de
moi l’idée d’en faire des saints avant l’heure, ce sont des
hommes pécheurs, bien entendu. Mais je trouve simplement que ce type
de personnage vil et mauvais revient un peu trop régulièrement dans
la littérature, tous genres confondus. Sans doute une déformation
de ma part ? J’aimerais bien qu’une fois ou l’autre, le
prêtre ait une image un peu plus positive. Parce que tous les
prêtres, loin s’en faut, ne sont pas attirés par l’argent, le
pouvoir… et ne sont pas tous des pédophiles et des parjures…
Hormis
cette petite réserve, je suis vraiment contente de cette
découverte !
Paru
aux éditions Casterman, 1985. ISBN : 2-203-32203-9.
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