mercredi 18 septembre 2019

Jhen, tome 5 : La Cathédrale, de Jacques Martin et Jean Pleyers




Fin août, je suis passée dans une brocante à Riquewihr, et j'y ai découvert une très jolie balance à poids. Mais aussi quelques bandes dessinées que je n'avais pas vues dans le commerce depuis des années. Dont celle-ci.
La série Jhen, je ne connaissais pas. Je connaissais depuis très longtemps Alix et Lefranc, les deux autres héros emblématiques de Jacques Martin, dont les intrigues se déroulent respectivement durant l'empire romain et de nos jours. Cette troisième série se déroule, quant à elle, au Moyen-Age, et ce qui m’a tout de suite intéressée, c’est que cet épisode se déroule en Alsace. La cathédrale dont il est question ici, c’est celle de Strasbourg, en pleine construction, et Jhen semble être attendu dans la capitale alsacienne pour y construire la flèche.
La construction de la flèche n’est ici que le prétexte pour l’intrigue qui voit Jhen rencontrer deux familles que tout oppose, alors qu’elles sont apparentées. S’ajoute à ce conflit une histoire à la Roméo et Juliette, puisque l’un des garçons d’une des deux familles est amoureux de l’une des filles de l’autre famille… ce que refusent totalement leurs parents, bien sûr.
Le jeune garçon a deux frères, présents à Strasbourg et qui, eux, s’opposent à l’évêque en place dont les desseins sont très loin d’être aussi purs que sa foi en Dieu pourrait le laisser croire. Il tient tout simplement à « donner » les deux petits territoires des familles en question, ainsi que le couvent du Mont-Sainte-Odile, à l’ennemi allemand. Rien que ça ! L’intervention de Jhen, en bon héros classique, va permettre aux choses de rentrer dans l’ordre, bien sûr.

Alors j’ai plutôt apprécié cet opus, à cause, comme d’habitude, du graphisme très précis, très beau, fidèle à la réalité. Jacques Martin fait partie de l’école classique de la bande dessinée, tout comme Roger Leloup, avec qui il a d’ailleurs travaillé dans les premières années professionnelles de ce dernier. On voit bien ici la filiation entre ces deux auteurs.
Je regrette simplement une seule chose : ici, comme dans beaucoup de livres, de bandes dessinées, le personnage qui représente l’Église (ici, l’évêque de Strasbourg), est un personnage peu recommandable… C’est un ressort classique dans les intrigues, mais j’avoue que ça me dérange un peu, parce que ça contribue à donner des clercs une image peu glorieuse.
Loin de moi l’idée d’en faire des saints avant l’heure, ce sont des hommes pécheurs, bien entendu. Mais je trouve simplement que ce type de personnage vil et mauvais revient un peu trop régulièrement dans la littérature, tous genres confondus. Sans doute une déformation de ma part ? J’aimerais bien qu’une fois ou l’autre, le prêtre ait une image un peu plus positive. Parce que tous les prêtres, loin s’en faut, ne sont pas attirés par l’argent, le pouvoir… et ne sont pas tous des pédophiles et des parjures…
Hormis cette petite réserve, je suis vraiment contente de cette découverte !

Paru aux éditions Casterman, 1985. ISBN : 2-203-32203-9.

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