dimanche 29 septembre 2019

Yoko Tsuno, tome 14 : Le Feu de Wotan, de Roger Leloup




Cette quatorzième aventure s'ouvre dans le magnifique écrin du Château d'Eltz, en Allemagne, près de Coblence, où Yoko a été appelée par Ingrid pour consultation. En effet, Ingrid travaille au château pour y expertiser une collection d'instruments de musique retrouvés dans le grenier du château. Elle y a trouvé un objet dont elle n'a pu définir la fonction ni l'usage. Or il appartient à la collection en question, puisque le nom du propriétaire, Hans Richter, y est gravé. Seulement cet objet n'a rien à voir avec la musique : il s'agit d'une pièce métallique en deux morceaux articulés qui, refermés l'un sur l'autre, produit un éclair. Yoko examine l'objet : il aurait la propriété d'emmagasiner l'énergie statique, puis de la restituer sous la forme d'un éclair. Et son propriétaire était, certes, un musicien, mais également un physicien qui aurait travaillé, dans les années trente, sur un « rayon de la mort ».

Yoko se lance dans les recherches et celles-ci sont très vite perturbées par Franz Thaler, étudiant en architecture, qui dérobe l’objet le soir de l’arrivée de Yoko et trouve la mort dans un accident de voiture, sous l’orage : la foudre lui est tombée dessus… ne lui laissant aucune chance de survie.
Durant la nuit, Yoko est contactée par un homme qui lui donne rendez-vous afin qu’elle lui restitue l’objet en question. Elle quitte donc avec Ingrid le château et les deux jeunes femmes se dirigent vers Wuppertal où de nouvelles instructions attendent Yoko. Elle rencontre son contact dans le métro suspendu mais se fait dérober l’objet.
L’enquête se poursuit, qui va permettre à Yoko de rencontrer Peter Hertzel, un maître de l’informatique qui met toutes ses ressources à la disposition des jeunes femmes – ainsi que de Vic et Pol, appelés à la rescousse – pour déjouer le plan de Franz Thaler et de ses complices. Le Trio, accompagné d’Ingrid et du Professeur, se rend donc dans un lieu perdu où Hans Richter a fait ses premières expériences, afin de s’armer pour contrer les complices de Franz Thaler, qui ont décidé de mettre leur plan à exécution. L’aventure se termine en Bretagne, avec, bien sûr, la mise en échec du plan et la destruction de cette arme diabolique que Yoko et ses amis ne veulent surtout pas voir tomber entre des mains crapuleuses…

Cet album fait partie de la série des aventures allemandes avec Ingrid, mais aussi de celles où Yoko va devoir lutter contre la technologie utilisée à des fins malhonnêtes et criminelles. Cela ne va, bien sûr, pas se passer sans heurts, mais ce qu’il y a de bien avec Yoko, c’est que le Bien triomphe. Cela paraît un peu « Bisounours », dit comme ça, mais cela me paraît essentiel dans une bande dessinée pour enfants, de montrer aux jeunes que le Bien, s’il paraît risqué, ou peu avantageux pour ceux qui veulent tendre vers lui, est en fait un moteur bien plus puissant que le Mal qui, lui, ne peut aboutir qu’à la catastrophe, le mal engendrant le mal. Il s’agit là d’un combat, quasi-religieux je pense, qui se joue : un cycle vertueux s’enclenche quand on décide de faire le bien, de la même manière qu’un cercle vicieux débute quand on décide sciemment de faire le mal.

Si cet album fait aussi partie de mes préférés (j’ai une grande tendresse, je vous l’ai dit, pour les albums 6 à 15), c’est aussi parce qu’on y découvre une Yoko plus fragile qu’à l’ordinaire, dans les dernières pages, et que sa relation avec Vic évolue (tout en restant parfaitement fraternelle). Elle n’est plus le « roc » des premiers albums, toujours prête à foncer tête baisser vers une cause qu’elle pense juste et pourtant sans doute perdue d’avance, elle se révèle capable de « flancher » et d’avoir besoin du support, de la présence bienveillante et rassurante de ses amis (et en particulier de Vic, qui prend là une sorte de place paternelle, à la fois dans le soutien et l’affection indéfectible. J’ai l’impression, avec cet album, que Yoko entre dans l’âge de la maturité, même si, on va le voir dans l’album suivant, elle doute elle-même d’y parvenir… En tout cas, cet album est encore dynamique, riche en action et en événements, et toujours très beau, bien sûr...

Paru aux éditions Dupuis, 1984. ISBN : 2-8001-1029-5

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