Cette
quatorzième aventure s'ouvre dans le magnifique écrin du Château
d'Eltz, en Allemagne, près de Coblence, où Yoko a été appelée
par Ingrid pour consultation. En effet, Ingrid travaille au château
pour y expertiser une collection d'instruments de musique retrouvés
dans le grenier du château. Elle y a trouvé un objet dont elle n'a
pu définir la fonction ni l'usage. Or il appartient à la collection
en question, puisque le nom du propriétaire, Hans Richter, y est
gravé. Seulement cet objet n'a rien à voir avec la musique : il
s'agit d'une pièce métallique en deux morceaux articulés qui,
refermés l'un sur l'autre, produit un éclair. Yoko examine l'objet
: il aurait la propriété d'emmagasiner l'énergie statique, puis de
la restituer sous la forme d'un éclair. Et son propriétaire était,
certes, un musicien, mais également un physicien qui aurait
travaillé, dans les années trente, sur un « rayon de la
mort ».
Yoko se
lance dans les recherches et celles-ci sont très vite perturbées
par Franz Thaler, étudiant en architecture, qui dérobe l’objet le
soir de l’arrivée de Yoko et trouve la mort dans un accident de
voiture, sous l’orage : la foudre lui est tombée dessus… ne
lui laissant aucune chance de survie.
Durant la
nuit, Yoko est contactée par un homme qui lui donne rendez-vous afin
qu’elle lui restitue l’objet en question. Elle quitte donc avec
Ingrid le château et les deux jeunes femmes se dirigent vers
Wuppertal où de nouvelles instructions attendent Yoko. Elle
rencontre son contact dans le métro suspendu mais se fait dérober
l’objet.
L’enquête
se poursuit, qui va permettre à Yoko de rencontrer Peter Hertzel, un
maître de l’informatique qui met toutes ses ressources à la
disposition des jeunes femmes – ainsi que de Vic et Pol, appelés à
la rescousse – pour déjouer le plan de Franz Thaler et de ses
complices. Le Trio, accompagné d’Ingrid et du Professeur, se rend
donc dans un lieu perdu où Hans Richter a fait ses premières
expériences, afin de s’armer pour contrer les complices de Franz
Thaler, qui ont décidé de mettre leur plan à exécution.
L’aventure se termine en Bretagne, avec, bien sûr, la mise en
échec du plan et la destruction de cette arme diabolique que Yoko et
ses amis ne veulent surtout pas voir tomber entre des mains
crapuleuses…
Cet album
fait partie de la série des aventures allemandes avec Ingrid, mais
aussi de celles où Yoko va devoir lutter contre la technologie
utilisée à des fins malhonnêtes et criminelles. Cela ne va, bien
sûr, pas se passer sans heurts, mais ce qu’il y a de bien avec
Yoko, c’est que le Bien triomphe. Cela paraît un peu
« Bisounours », dit comme ça, mais cela me paraît
essentiel dans une bande dessinée pour enfants, de montrer aux
jeunes que le Bien, s’il paraît risqué, ou peu avantageux pour
ceux qui veulent tendre vers lui, est en fait un moteur bien plus
puissant que le Mal qui, lui, ne peut aboutir qu’à la catastrophe,
le mal engendrant le mal. Il s’agit là d’un combat,
quasi-religieux je pense, qui se joue : un cycle vertueux
s’enclenche quand on décide de faire le bien, de la même manière
qu’un cercle vicieux débute quand on décide sciemment de faire le
mal.
Si cet
album fait aussi partie de mes préférés (j’ai une grande
tendresse, je vous l’ai dit, pour les albums 6 à 15), c’est
aussi parce qu’on y découvre une Yoko plus fragile qu’à
l’ordinaire, dans les dernières pages, et que sa relation avec Vic
évolue (tout en restant parfaitement fraternelle). Elle n’est plus
le « roc » des premiers albums, toujours prête à foncer
tête baisser vers une cause qu’elle pense juste et pourtant sans
doute perdue d’avance, elle se révèle capable de « flancher »
et d’avoir besoin du support, de la présence bienveillante et
rassurante de ses amis (et en particulier de Vic, qui prend là une
sorte de place paternelle, à la fois dans le soutien et l’affection
indéfectible. J’ai l’impression, avec cet album, que Yoko entre
dans l’âge de la maturité, même si, on va le voir dans l’album
suivant, elle doute elle-même d’y parvenir… En tout cas, cet
album est encore dynamique, riche en action et en événements, et
toujours très beau, bien sûr...
Paru
aux éditions Dupuis, 1984. ISBN : 2-8001-1029-5
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