Ce tome 8
n'est pas le premier que j'ai lu, mais c'est le premier qui
m'appartenait : Il m’a été offert pour mes dix ans, en 1985 (oui,
je suis du siècle dernier… et même du millénaire dernier!).
Cette
histoire est la « suite » des Trois Soleils de Vinéa.
Yoko effectue, avec Vic et Pol, son deuxième voyage vers la planète
de Khany et c’est cette dernière, accompagnée de Vynka qui
récupère les terriens au satellite qui sert de point d’arrivée
aux navettes reliant les deux planètes durant le rapatriement des
Vinéens en léthargie sous le sol terrestre vers leur planète.
Khany
explique très vite à Yoko qu’elle lui a demandé de venir pour
aider la section scientifique de Vinéa à résoudre un mystère qui
dépasse les connaissances des savants de la planète. En effet, ils
ont découvert des plantes dont l’origine n’est pas vinéenne,
ainsi qu’une patte géante d’insecte.
Les
Terriens vont donc se joindre à l’équipe vinéenne volontaire
pour explorer le territoire où ces éléments ont été trouvés
afin de mieux comprendre leur présence et de savoir si, oui ou non,
ils constituent un danger pour la population vinéenne (risques de
maladies, danger physique, compte-tenu de la taille gigantesque de
ces « insectes »… et/ou reconnaissance d’une
éventuelle tentative de colonisation par cette espèce non
vinéenne). Yoko accepte, à la condition que cette expédition ne se
transforme pas en safari de destruction de ces êtres dont ils
ignorent tout.
L’expédition
va vite être perturbée par l’intervention des « insectes »
géants, laissant Yoko et Khany, parties tester du matériel, seules
libres de leurs mouvements et de leurs pensées. Elles vont
rencontrer l’un des « Titans », doté d’une capacité
de raisonnement et donc capable de dialogue, mais rejeté par les
siens pour sa fragilité et le poids qu’il représente pour sa
communauté. Il va devenir un allié précieux pour les deux amies et
va les aider à rendre leur liberté à leurs compagnons.
L’aventure
est là encore intense et sans temps mort, avec de brusques
changements de direction. Les moyens technologiques des Vinéens,
inconnus des « Titans », permettent aux natifs de la
planète de prendre le dessus, mais Yoko se refuse à laisser toute
la colonie des « Titans » de disparaître. Elle va alors
les aider à trouver une solution pour permettre la survie de la
colonie, sans risquer la mort des uns ou des autres.
Vous le
devinez (et il suffit de voir l’état de mon album pour se rendre
compte qu’il a été lu, relu et feuilleté des centaines, voire
des milliers de fois), ce tome fait partie de mes préférés.
Peut-être parce qu’avec « La Frontière de la Vie »,
« Les Trois Soleils de Vinéa » et « Les Archanges
de Vinéa », il fait partie des premiers que j’ai lu et qu’il
y a donc là un côté émotionnel très important. En tout cas,
Roger Leloup a atteint là sa maturité graphique. Les personnages
sont particulièrement beaux, soignés, les décors sont très
réalistes (comme toujours) et toute l’intrigue est parfaitement
cohérente, ce qui, là aussi, est une des marques de fabrique de
l’auteur.
Ces albums
(depuis « Les Trois Soleils de Vinéa » jusqu’au « Canon de Kra ») font partie, à mon sens, de l’âge d’or de
Roger Leloup. Des intrigues soignées, un dessin touchant et
parfaitement maîtrisé qui font de ces albums de véritables bijoux. Est-ce que c'est objectif ? Sans doute pas : j'ai découvert ces albums durant mon enfance et mon adolescence, et j'éprouve une véritable nostalgie de cette époque où il me suffisait de les ouvrir pour me plonger dans un monde réjouissant, où le Bien triomphe du Mal à chaque fois, même si le Mal fait souvent des dégâts autour de lui avant de disparaître. Si pour moi il s'agit des meilleurs albums de Roger, c'est sûrement dû à ce processus incroyable qu'est la mémoire : ouvrir un de ces albums me téléporte illico dans un temps où, pour moi, la vie était plus simple, plus jolie, où le rêve et l'imaginaire étaient le quotidien. J'étais une enfant qui n'avait pas à se soucier de savoir ce qu'elle allait manger et où elle allait dormir le soir, puisque mes parents s'occupaient de tout cela pour moi. D'où, sans doute, ma tendresse particulière pour ces albums que je trouve, malgré les années qui passent, toujours aussi beaux.
Merci, Roger, d'avoir accompagné si joliment mes jeunes années !
Paru
aux éditions Dupuis, 1978. ISBN : 2-8001-0592-5
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