dimanche 22 septembre 2019

Yoko Tsuno, tome 8 : Les Titans, de Roger Leloup




Ce tome 8 n'est pas le premier que j'ai lu, mais c'est le premier qui m'appartenait : Il m’a été offert pour mes dix ans, en 1985 (oui, je suis du siècle dernier… et même du millénaire dernier!).
Cette histoire est la « suite » des Trois Soleils de Vinéa. Yoko effectue, avec Vic et Pol, son deuxième voyage vers la planète de Khany et c’est cette dernière, accompagnée de Vynka qui récupère les terriens au satellite qui sert de point d’arrivée aux navettes reliant les deux planètes durant le rapatriement des Vinéens en léthargie sous le sol terrestre vers leur planète.

Khany explique très vite à Yoko qu’elle lui a demandé de venir pour aider la section scientifique de Vinéa à résoudre un mystère qui dépasse les connaissances des savants de la planète. En effet, ils ont découvert des plantes dont l’origine n’est pas vinéenne, ainsi qu’une patte géante d’insecte.
Les Terriens vont donc se joindre à l’équipe vinéenne volontaire pour explorer le territoire où ces éléments ont été trouvés afin de mieux comprendre leur présence et de savoir si, oui ou non, ils constituent un danger pour la population vinéenne (risques de maladies, danger physique, compte-tenu de la taille gigantesque de ces « insectes »… et/ou reconnaissance d’une éventuelle tentative de colonisation par cette espèce non vinéenne). Yoko accepte, à la condition que cette expédition ne se transforme pas en safari de destruction de ces êtres dont ils ignorent tout.

L’expédition va vite être perturbée par l’intervention des « insectes » géants, laissant Yoko et Khany, parties tester du matériel, seules libres de leurs mouvements et de leurs pensées. Elles vont rencontrer l’un des « Titans », doté d’une capacité de raisonnement et donc capable de dialogue, mais rejeté par les siens pour sa fragilité et le poids qu’il représente pour sa communauté. Il va devenir un allié précieux pour les deux amies et va les aider à rendre leur liberté à leurs compagnons.

L’aventure est là encore intense et sans temps mort, avec de brusques changements de direction. Les moyens technologiques des Vinéens, inconnus des « Titans », permettent aux natifs de la planète de prendre le dessus, mais Yoko se refuse à laisser toute la colonie des « Titans » de disparaître. Elle va alors les aider à trouver une solution pour permettre la survie de la colonie, sans risquer la mort des uns ou des autres.

Vous le devinez (et il suffit de voir l’état de mon album pour se rendre compte qu’il a été lu, relu et feuilleté des centaines, voire des milliers de fois), ce tome fait partie de mes préférés. Peut-être parce qu’avec « La Frontière de la Vie », « Les Trois Soleils de Vinéa » et « Les Archanges de Vinéa », il fait partie des premiers que j’ai lu et qu’il y a donc là un côté émotionnel très important. En tout cas, Roger Leloup a atteint là sa maturité graphique. Les personnages sont particulièrement beaux, soignés, les décors sont très réalistes (comme toujours) et toute l’intrigue est parfaitement cohérente, ce qui, là aussi, est une des marques de fabrique de l’auteur.
Ces albums (depuis « Les Trois Soleils de Vinéa » jusqu’au « Canon de Kra ») font partie, à mon sens, de l’âge d’or de Roger Leloup. Des intrigues soignées, un dessin touchant et parfaitement maîtrisé qui font de ces albums de véritables bijoux. Est-ce que c'est objectif ? Sans doute pas : j'ai découvert ces albums durant mon enfance et mon adolescence, et j'éprouve une véritable nostalgie de cette époque où il me suffisait de les ouvrir pour me plonger dans un monde réjouissant, où le Bien triomphe du Mal à chaque fois, même si le Mal fait souvent des dégâts autour de lui avant de disparaître. Si pour moi il s'agit des meilleurs albums de Roger, c'est sûrement dû à ce processus incroyable qu'est la mémoire : ouvrir un de ces albums me téléporte illico dans un temps où, pour moi, la vie était plus simple, plus jolie, où le rêve et l'imaginaire étaient le quotidien. J'étais une enfant qui n'avait pas à se soucier de savoir ce qu'elle allait manger et où elle allait dormir le soir, puisque mes parents s'occupaient de tout cela pour moi. D'où, sans doute, ma tendresse particulière pour ces albums que je trouve, malgré les années qui passent, toujours aussi beaux.
Merci, Roger, d'avoir accompagné si joliment mes jeunes années !

Paru aux éditions Dupuis, 1978. ISBN : 2-8001-0592-5

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