Alors là,
comment dire... Chef-d’œuvre absolu !!!!
Cet album
est définitivement mon préféré. À tel point que j’ai organisé,
avec mon mari, une sorte de pèlerinage à Rothenburg-ob-der-Tauber,
où se situe toute l’action de ce récit.
Yoko a
reçu une lettre d’Ingrid (que nous avions rencontrée dans
« L’Orgue du Diable », le deuxième volet de la série),
l’invitant à la rejoindre dans cette charmante petite ville
allemande. Pour les deux amies, la surprise est de taille :
l’arrivée de Yoko a été organisée par Rudy, le cousin d’Ingrid,
pour des motifs que Yoko va vite découvrir et qui n’ont rien à
voir avec le romantisme de la jolie cité. Ingrid est malade et son
cousin, biologique, pense que sa maladie est provoquée. Il y a là
un mystère qu’il ne parvient à résoudre et il a fait venir Yoko
pour obtenir son aide et découvrir la clé de l’énigme.
Yoko
accepte de bonne grâce de l’aider, convaincue par les arguments
scientifiques de Rudy. Mais elle découvre très rapidement que
derrière la maladie d’Ingrid se cache un drame humain, lié, lui,
à l’histoire tourmentée de la ville, et qui va la mener au cœur
de l’Histoire.
Roger est
parti d’un fait réel : la ville de Rothenburg-ob-der-Tauber a
été martyrisée durant la Seconde Guerre Mondiale, bombardée et
détruite à plus de 45 % le 31 mars 1945. Un peu plus de trente
ans plus tard, Yoko se trouve confrontée à ce drame à travers
l’histoire de Magda, une petite fille de cinq ans qui se trouvait
sur la trajectoire d’une balle perdue. Son père, le docteur
Schultz, médecin, découvre avec stupeur qu’Ingrid possède le
même groupe sanguin que Magda. L’hypothèse la plus simple
consiste donc à penser que le docteur est en train de mettre au
point le traitement qui lui aurait permis de sauver la vie de sa
fille. Mais la réalité est quelque peu plus complexe que cela.
Et c’est
là que le lecteur bascule dans la science-fiction, encore, mais une
science-fiction bien terrienne, celle-ci !
L’histoire
est très belle. Le dessin est extrêmement touchant et réaliste.
Pour avoir fait le voyage à Rothenburg il y a une dizaine d’années,
je peux vous dire que, là encore, Roger a fait preuve d’une
précision et d’une finesse extrême dans les décors. J’ai même
édité un livre de photos prises lors de ce voyage, sur les traces
de Yoko…
Cet album
m’a toujours beaucoup plus : il est parmi les plus aboutis de
la série, les personnages sont extrêmement attachants, sans doute
parce qu’ils sont très humains. Conscients des bêtises qu’ils
commettent, ils tentent tous de réparer les erreurs commises dans le
passé, qu’il soit proche ou lointain, dans l’unique but de
favoriser la vie.
Dans cet
album, la technologie est encore très présente, comme un point
commun à tous les albums de la série. Mais si elle est mal utilisée
par certains, elle est aussi le support de la renaissance de la
petite Magda, une fois que le complot sous-jacent est démasqué…
Et, finalement, c’est la vie, le pardon et la compassion, la
réparation des fautes passées qui triomphent.
Oui, cet album est du grand art… Il a d'ailleurs fait l'objet d'une édition en grand format, avec un sous-titre évocateur : « Confidences d'auteur ». Ce grand volume au papier épais est une version grand format de la bande dessinée, avec un dossier important sur la genèse de cette histoire, avec des croquis…
Paru
en 2008, ce grand format inaugure une série d’autres ouvrages en
grand format qui vont accompagner la sortie des nouveaux albums, à
partir du « Septième Code », et ce, conjointement à la
parution des intégrales de la série chez Dupuis. Ce qui est bien
dans ce grand format, c’est la qualité de l’impression, du
papier… Roger Leloup, en élaborant cet album en tirage spécial
offre à ses lecteurs la possibilité de plonger encore davantage
dans l’œuvre qu’il a créée. Et c’est un vrai bonheur !
Paru
aux éditions Dupuis, 1977. ISBN : 2-8001-0672-7
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