mercredi 4 septembre 2019

Les Adieux au rhinocéros, de Pierre-Roland Saint-Dizier et Andrea Mutti




À la mi-juillet, mon mari et moi avons emmené les enfants visiter le zoo de Mulhouse où nous avions promis, l’an dernier, de les emmener. Cela n’avait pas pu se faire à l’époque, mais cette année, nous avons tenu à honorer cette promesse. À la sortie du zoo, comme à la sortie des musées, il y avait l’incontournable boutique où le visiteur peut acheter peluches, gadgets hologrammes, magnets et autres boules à neiges avec le décor du musée/zoo/endroit remarquable que l’on vient de visiter. Et, parfois, on y trouve des bandes dessinées. Ce qui est le cas avec celle-ci, publiée seulement quelques jours avant notre visite.
Petite, j’avais été très marquée par le film « Gorilles dans la brume », qui évoque la vie de Dian Fossey, une anthropologue qui a consacré sa vie à l’étude et à la sauvegarde des gorilles (avec Sigourney Weaver, bien moins flippante que dans la série « Alien » d’ailleurs!) (bref). À la même période, il y avait eu aussi un épisode de la série « MacGyver » sur le massacre des rhinocéros.

Donc, cette bd… ben c’est un peu la même chose que ce film et cette série mais… en bd. Mêmes scènes atroces de braconnage, de massacres d’animaux (pouvant aller jusqu’au meurtres des êtres humains qui se battent contre ces actes criminels et illégaux) ; mêmes raisons (l’argent, what else?) ; mêmes conséquences (raréfaction, voire quasi-extinction d’une espèce ou d’une branche d’une espèce)…

Cette bande dessinée, c’est un peu une piqûre de rappel, un focus sur une espèce de particulier. La différence avec l’année 1989 (année de sortie de « Gorilles dans la brume » en salles), c’est qu’aujourd’hui, on sait que ce que nous sommes en train de vivre, qui se déroule sous nos yeux, c’est tout simplement un effondrement, des espèces animales en particulier, mais pas uniquement. La sixième extinction de masse.

Alors cette bande dessinée est nécessaire, pour montrer qu’on peut encore lutter contre les trafics, la corruption, l’indifférence… et que, même à distance, il existe tout un réseau de parcs zoologiques dont la mission ne consiste pas seulement à attirer les touristes, mais aussi à protéger, sauvegarder, réintroduire dans leur milieu naturel des animaux dont beaucoup sont en danger.
La question que je me pose, là, maintenant, et sans vouloir être pessimiste, c’est : « Est-ce que c’est suffisant, face au défi non seulement des trafics et du braconnage, mais aussi du réchauffement climatique ? »
Et puis, je ne peux pas m’empêcher de penser que cette extinction de masse, malheureusement, nous concerne, nous aussi, êtres humains, en premier lieu. Et que la seule différence avec les rhinocéros, c’est que non seulement nous en sommes conscients (ou, au moins, nous pouvons l’être), mais qu’en plus, nous avons les moyens d’influer sur cet état de fait. À condition de changer radicalement nos modes de vie…

Du côté de la bande dessinée, il s’agit d’une histoire classique de braconnage, qui se termine sur une note positive. L’intrigue, si elle est plutôt téléphonée, est bien conduite et efficace. La fin est un peu trop « rose » pour moi, en ce sens que je la trouve bien trop optimiste au regard de la réalité dans notre monde, mais soit. L’objectif de cette bande dessinée est de sensibiliser le lecteur à la sauvegarde des espèces menacées et de promouvoir le rôle des parcs zoologiques dans cette sauvegarde.
À ce titre, le cahier documentaire à la fin de l’album est très bien fait et très instructif. Le tout sans avoir un aspect trop moralisateur, ou trop scientifique façon livre de SVT.
Une bonne lecture, donc !

Paru aux éditions Glénat, 2019. ISBN : 978-2-344-03568-9.
Un pourcentage de la vente de chaque exemplaire de cette bande dessinée est reversé au Fond de conservation de l'Association Française des Parcs Zoologiques (AfdPZ), pour l'octroyer à un programme in situ dédié au rhinocéros.

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