mardi 17 septembre 2019

Yoko Tsuno, tome 4 : Aventures électroniques, de Roger Leloup




Cet album est un peu particulier dans la série Yoko Tsuno, puisqu'il met en scène l’héroïne dans des histoires courtes (c'est le seul album dans ce cas). Six histoires sont regroupées ici, dont la première, « Hold-up en hi-fi », est une collaboration entre Roger Leloup pour le dessin et Maurice Tillieux pour le texte. Maurice Tillieux est entre autres le créateur de séries de bandes dessinées comme Gil Jourdan, Félix, César, Marc Lebut ou encore Jess Long. Son style est très marqué par l’humour (comique de répétition, gags de type tarte à la crème, chutes en tous genres…) et on sent son empreinte sur les premières planches de Roger Leloup, en particulier dans « Le Trio de l’Étrange », ou encore ici, dans cette première histoire courte.
Dès la deuxième histoire (« L’Ange de Noël »), Roger Leloup montre qu’il peut très bien se passer de l’aide de son aîné, qui participe néanmoins à la troisième histoire (« La Belle et la Bête »), avant de le laisser voler de ses propres ailes.
La quatrième histoire, « Cap 351 », se déroule au Tyrol où Yoko fait partie d’une équipe regroupant des techniciens autrichiens et allemands qui mettent au point un système de fusée devant acheminer en un temps record le courrier au-dessus des Alpes bavaroises. Le dessins évolue peu, même si on remarque un changement dans le style vers quelque chose de plus réaliste.
Dans « Du Miel pour Yoko », Pol est partie prenante dans l’aventure, signe que cette histoire courte a été écrite aux débuts de l’aventure du Trio. Comme dans « Cap 351 » et les histoires précédentes, le dessin est clairement contemporain de celui des trois premiers albums : Yoko y porte la même robe rouge et y a les mêmes traits. En revanche, la dernière histoire, « L’Araignée qui volait », est plus proche d’un point de vue graphique des albums postérieurs, à partir de « La Frontière de la Vie » en particulier.
Ce recueil d’histoires courtes est donc une bonne opportunité de voir l’évolution du dessin de Roger Leloup, de ses personnages, mais aussi de son style. Très marqué au départ par ses maîtres de l’école belge de la bande dessinée, il s’en affranchit progressivement et crée son propre style, moins marqué par l’humour « potache » des débuts pour aller vers plus de maturité, de sérieux et de réalisme.

À propos de « L’Araignée qui volait », je crois me souvenir avoir lu quelque part que cette histoire, qui démarre par un cambriolage un peu spécial, était au départ écrite pour une autre série que Roger Leloup avait en projet, intitulée « Jacky et Célestin », bien avant « Yoko Tsuno ». Ces deux personnages ont donné, plus tard, le duo Vic et Pol et la séquence du cambriolage a été modifiée pour donner cette histoire courte qui m’a plongée durant toute mon enfance dans une rêverie sans fin...

Paru aux éditions Dupuis, 1974. ISBN : 2-8001-0669-7

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