vendredi 27 septembre 2019

Yoko Tsuno, tome 12 : La Proie et l'Ombre, de Roger Leloup




Yoko et Pol sont en Écosse, peut-être pour une émission sur les légendes locales ou les fantômes... le prétexte à leur présence en ces lieux est finalement assez accessoire. L'intrigue démarre très rapidement : en quelques vignettes, le décor est posé. Roulant à vive allure sur une petite route, Yoko évite de justesse de renverser une jeune femme de son âge qui a brusquement débouché, pieds nus, devant sa voiture. Elle est suivie de près par une meute de chiens et deux hommes armés qui, visiblement, lui font peur. Les explications des deux hommes sont interrompues par l’arrivée de Sir William,l e propriétaire du château tout proche et père de la jeune fille en question, ainsi que du médecin qui la suit. C’est que Cécilia, la jeune fille, est folle et persuadée d’être séquestrée par son père qui, selon elle, l’empêche de rejoindre sa mère quand elle vient la visiter la nuit.

Dans l’accident, la roue de la voiture de Yoko a rendu l’âme. Pour s’excuser de la gêne occasionnée, Sir William invite Yoko au château, le temps que la roue soit réparée. Avant de s’y rendre, Yoko et Pol rencontrent un original qui leur raconte l’histoire tragique de la mère de Cécilia, qui s’est tuée quinze ans auparavant dans un accident de cheval.
Yoko se trouve embarquée dans une nouvelle aventure avec une énigme de taille à résoudre. Et la solution se trouve au château, où elle fait de surprenantes découvertes durant la nuit qu’elle passe là-bas. Persuadée que la vie de Cécilia est menacée, Yoko fait venir Vic, dans l’espoir de trouver un moyen de résoudre le problème auquel elle est confrontée… et de sauver la vie de Cécilia.

Roger Leloup retrouve ici un thème qui a fait mouche au début de la série : l’utilisation à des fins crapuleuses de la technologie. Le cadre dans lequel évoluent les personnages est grandiose, romantique à souhait. L’ambiance est à la fois quelque peu surannée et, en même temps, très « high-tech », ce qui donne un mélange audacieux mais parfaitement crédible sous la plume de Roger Leloup.
Là encore, cet album fait partie de mes préférés. Je l’ai maintes fois lu et relu, subjuguée par l’intrigue, la minutie du dessin et la cohérence des événements.
Cécilia sera sauvée, bien sûr (les bandes dessinées de Roger Leloup sont accessibles dès 7 ans), et les méchants punis, évidemment. Et pendant longtemps, on n’entendra plus parler de l’Écosse et de Cécilia. J’ai longtemps regretté sa longue absence dans la série, tant le personnage est attachant. Mais… chut ! Je ne vais pas en dévoiler plus sur le reste de la série !

Pour terminer, petit mot sur les thèmes abordés dans cet album : outre les légendes, les fantômes et les superstitions pour lesquelles l’Écosse est un endroit vraiment idéal, Roger Leloup explore là la question des « doubles », des sosies. C’est un aspect de son œuvre qui est assez peu marqué et qui, pourtant, est présent en filigrane dans plusieurs albums, les personnes pouvant se ressembler soit d’une génération à l’autre (comme dans « La Frontière de la Vie »), soit par des jeux de réveils successifs (comme dans « Les Trois soleils deVinéa ») ou, ici, par le biais de sosies. On verra dans les albums suivant que cet arc de récit est utilisé dans d’autres histoires et permet le développement d’intrigues intéressantes. Si je n’ai pas abordé cet aspect dans les autres chroniques, c’est tout simplement parce qu’il n’y était que très secondaire, alors qu’ici, il constitue le nœud de l’intrigue…
En tout cas, cet album est, pour moi, dans la même veine que « La Frontière de la Vie », il est l’un de ceux que j’apprécie le plus et a beaucoup marqué mon imaginaire.

Paru aux éditions Dupuis, 1982. ISBN : 2-8001-0908-4

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