mercredi 9 mars 2016

Numéro Zéro, de Umberto Eco


1992, Milan. Six journalistes – cinq hommes et une femme – sont embauchés pour créer un quotidien dont l'objet premier est la recherche de la vérité. Ils ont un an pour sortir douze « Numéros Zéros », qui ne doivent servir que de tests auprès du commanditaire afin d'affiner maquette et ligne éditoriale. Au fil des semaines, il devient évident que ce quotidien sera plus un instrument de calomnie et de chantage qu'un véritable magazine d'information à la recherche de la vérité.
Les journalistes fouillent dans le passé pour écrire leurs « Numéros Zéros » et écrivent leurs articles comme s'ils étaient sortis au moment où les événements avaient vraiment eu lieu. Mais leurs enquêtes remuent le passé, notamment celui qui est lié à la mort de Mussolini, qui a dominé tous les événements italiens depuis 1945.
On aurait pu penser au délire d'un journaliste, mais ce même journaliste est brutalement retrouvé mort, un beau matin…

Ce livre, l'un des derniers d'Umberto Eco, décédé il y a quelques jours seulement, est court et rapide à lire (il fait tout juste 220 pages). Sous couvert de roman à suspense, l'auteur dénonce la propension de ses contemporains à voir des conspirations partout, tout en laissant entendre qu'elles peuvent parfois être plus vraies que la réalité…

J'avoue que ce livre m'a quelque peu déçue, laissée sur ma faim. Soit il est trop peu explicite pour moi, soit je n'ai pas tout compris et il faudrait que je le relise. J'ai trouvé beaucoup de zones d'ombres, beaucoup de vides dans les tenants et aboutissants du récit. De nombreuses questions restent sans réponse, donnant un arrière-goût d'inachevé au récit.
A moins de considérer ce livre à un autre niveau : celui de la conspiration dans la conspiration...


Paru aux éditions Grasset, 2015. ISBN : 978-2-246-85770-9