samedi 16 janvier 2016

Le liseur du 6h27, de Jean-Paul Didierlaurent



Je suis tombée sur ce petit livre un peu par hasard chez mon libraire habituel, lors des courses de la rentrée. Le titre me plaisait bien et le "résumé" sur la 4e de couverture m'a alléchée (c'est le but, vous me direz, en général, de ces 4e de couverture et, encore une fois, je suis plutôt bon public).
Comme d'habitude aussi, j'ai mis un peu de temps à l'ouvrir : peu disponible à la rentrée, très occupée en octobre... Bref, je l'ai terminé en novembre et n'ai qu'aujourd'hui le temps de mettre cette chronique en ligne. Hem.

Eh bien, en tout cas, voici un petit livre qui fait du bien !
Guylain est employé dans une entreprise qui transforme les livres voués à la destruction en pâte à papier, prête à être re-transformée... en livres. Un travail ingrat, salissant, parfois dangereux, que Guylain déteste visiblement mais auprès duquel il a trouvé un moyen de sauver quelques bribes de cette littérature vouée au rebut. Tous les matins, dans le RER de 6h27 qui l'emmène au travail, il lit quelques pages rescapées du massacre de la veille, à voix haute, en faisant ainsi profiter ses voisins de trajet.
Le lecteur va rencontrer aussi deux autres amis de Guylain : Yvon, versificateur hors pair et alexandrophile convaincu, et Giuseppe, ancien collègue devenu cul-de-jatte qui n'a de cesse de retrouver ses jambes...
Et puis, un matin, la découverte d'une clé USB sur un des strapontins du RER va changer du tout au tout la vie bien rangée de Guylain.

Je n'en dis pas plus, ce serait dommage si vous n'avez pas encore dévoré ce joli roman.

J'ai été très agréablement surprise par cette lecture. Les personnages sont peu nombreux, 5+1 seulement, et d'eux, en peu de mots, l'auteur parvient à donner une image tendre et très humaine, belle malgré les tares, les défauts, les manques... La fin du roman est ouverte, ouverte sur l'avenir, sur l'espoir, sur la joie et la beauté. J'avoue qu'en ces temps si troublés, cette légèreté fait du bien au moral et réconcilie avec l'autre, cet inconnu qui pourrait faire peur. Ici, il se laisse chercher et apprivoiser peu à peu...

Et puis, ce qui ne gâte rien, ce livre est aussi un ode à la poésie, à l'amour de la littérature, à l'écriture aussi. C'est une invitation à la fantaisie, au partage et à la rencontre. Enjoy !


Paru aux éditions Gallimard, 2015 (Folio). ISBN : 978-2-07-046144-8.

jeudi 14 janvier 2016

Special Branch, 5 : Paris la Noire, de Roger Seiter et Hamo



Nous sommes en 1889, à la veille de l'inauguration de l'Exposition Universelle de Paris. Un voilier anglais est coulé au large du Havre, un train est braqué et de la dynamite y est volée, une rançon est demandée pour que les attentas cessent.
Face à la menace terroriste, la police française a deux pistes : les anarchistes parisiens d'une part et les activistes irlandais d'autre part. Le Premier Ministre britannique envoie alors en France deux enquêteurs de la Special Branch pour assister la police française dans son enquête.

Comme dans toute BD, ce qui m'a d'abord marquée, c'est le graphisme de Hamo, moins réaliste et même presque caricatural que ce à quoi je suis habituée. Et pourtant, passées les premières pages, j'ai énormément apprécié l'ambiance du Paris de la fin du XIXe siècle, avec un dessin fouillé, parfois seulement esquissé mais qui restitue fort bien l'univers à la fois feutré des salons de l'époque et dur et froid de la Révolution Industrielle.
Du côté du récit, j'avoue avoir été un peu déçue : le scénario m'a parfois semblé un peu facile ou tiré par les cheveux... Mais ce manque de réalisme ou cette simplicité n'entache finalement pas trop le récit et c'est avec plaisir que j'ai tourné les pages de cette bande dessinée jusqu'au bout.

Merci mon mari, pour ce chouette cadeau-sans-raison-particulière !


Paru aux éditions Glénat, 2015. ISBN : 978-2-344-00559-0.