jeudi 30 décembre 2010

Les Neuf vies de Dewey, de Vicki Myron et Bret Witter

Quand j'ai demandé ce partenariat à BOB, je n'avais pas bien lu le résumé de l'éditeur et je pensais qu'il s'agissait d'un roman. J'avoue avoir été un peu déçue en découvrant un livre de témoignages, qui plus est le second livre écrit sur un chat (ou plutôt, ici, des chats), alors que je n'avais pas lu le premier.
Mais j'étais engagée, je me devais donc de jouer le jeu du partenariat, par respect pour BOB et l'éditeur qui m'envoyait le livre.
Et j'en suis très contente.
Les Neuf vies de Dewey, ce sont neuf histoires de chats. Quelques-unes ont un rapport direct avec Dewey Reedmore Books, ce chat échoué dans une boîte métallique d'une bibliothèque de Spencer, en janvier 1988. D'autres sont des témoignages d'histoires vécues avec des chats, d'autres chats, et de ce qu'ils ont apporté aux personnes qui s'en sont occupé, parfois pendant de longues années.
Documentaliste dans le secteur social, je sais combien un animal de compagnie (chien, chat, ou autre) peut être précieux pour une personne qui vit un certain nombre de difficultés au quotidien (vieillissement, solitude, handicap, dépression, dépendance, exclusion, marginalisation, maladie...). Ces histoires ne font que corroborer ce fait connu et admis. Ce n'est donc pas l'aspect animalier qui m'a le plus intéressée, dans ce livre, au contraire. L'auteur du livre est la bibliothécaire qui a recueilli Dewey et a vécu 19 ans à ses côtés. Elle est et reste très attachée à ce chat, et c'est un aspect que, si je peux le comprendre au regard de son histoire, relatée brièvement dans la préface, j'ai un peu de mal à supporter, tant, parfois, il a un côté mièvre ou sentimental qui m'insupporte quelque peu.
En revanche, l'auteur ne fait pas que parler de la relation de l'homme avec le chat. Elle donne à lire de vraies biographies de personnes très ordinaires, héroïnes de ces histoires de la vie quotidienne. Par ces biographies, elle brosse un tableau passionnant, haut en couleurs, de l'Amérique des années 50 à aujourd'hui, et en particulier des petites bourgades rurales de l'Iowa. On est loin, ici, des descriptions de la vie trépidante des grandes mégapoles de la côte Est ou de la Californie, loin aussi des paillettes des séries télévisées ou des clichés des grandes villes, on est aussi à des années lumière d'Hollywood et du "rêve américain". Le lecteur est au contraire transporté dans l'Amérique rurale profonde, dure, et ce livre, rien que pour ça, mérite le détour. Que le prétexte de ce détour soit un chat rend le voyage plutôt pittoresque. 
Cette lecture est une belle découverte, donc, même si elle ne restera pas pour moi la meilleure de l'année. Un grand, grand merci à BOB et aux éditions Jean-Claude Gawsewitch pour ce joli partenariat !

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Daniel Garcia.
Paru aux éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2010. ISBN : 978-2-35013-241-9.

dimanche 26 décembre 2010

Sasmira, tome 1 : L'Appel, de Laurent Vicomte

Edition de 1997 (Les Humanoïdes Associés)
Edition de 2008 (Glénat)
En 1997, j’ai découvert, dans une librairie de Dijon, un petit bijou de la bande dessinée qui venait de sortir: le tome 1 de la série "Sasmira", de Laurent Vicomte, dont le titre est "L’Appel". J’ai dévoré cet album, je l’ai lu, relu, et relu encore, jusqu’à le connaître presque par cœur, en attendant de lire la suite. Et j’ai interrogé les libraires à chaque fois que l’occasion se présentait: qu’en est-il du tome 2 ?
La réponse a toujours été la même : "On ne sait pas, on attend aussi, il n’est pas annoncé".
J’avais fini par presque oublier cet album, malgré la magie qu’il dégage. Jusqu’à la fin de l’année 2008, où j’ai découvert qu’il était réédité chez Glénat. Se pourrait-il qu’il y ait une suite ?
Quand le projet "Nuée frivole" a vu le jour, j’ai bien sûr écrit un article sur cette bande dessinée, qui a fait et fait encore couler beaucoup d’encre dans le petit monde de la bd. Parce que oui, la suite est en cours. Elle arrive, même, à la fin de l'année 2011. Laurent Vicomte, pour ce tome 2, est toujours au scénario, mais c’est Claude Pelet qui est au dessin. Son site vous donnera des informations fiables et magnifiques : croquis, progrès de l'album, informations sur sa rencontre avec Vicomte, sur sa reprise de ce travail commencé il y a bien longtemps... J'ai contacté le dessinateur par mail, qui m'a confirmé que l'album progressait bien. Il devrait sortir d'ici un peu moins d'un an. Notre patience de lecteurs aura donc été récompensée. Il faut dire que presque 14 ans entre deux tomes d’une série, c’est long, très long, surtout quand on sait que Vicomte a écrit la totalité de la série il y a bien longtemps déjà, et que le souci vient de la réalisation… A croire que cet auteur est tellement perfectionniste qu’il ne peut pas se résoudre à dessiner Sasmira… Le mystère reste pour moi entier, mais la sortie prochaine de ce tome 2 me laisse pleine d’espoir… et me fait trépigner d’impatience !
En attendant, vous pouvez lire ici ma chronique sur le tome 1, en attendant de pouvoir vous livrer celle du tome 2.

Paru aux éditions Humanoïdes associés, 1997. ISBN : 2-7316-1261-4
Réédité aux éditions Glénat, 2008. ISBN : 978-2-7234-6586-1

samedi 25 décembre 2010

Un Soir de décembre, de Delphine de Vigan

Après la lecture de ce roman (le troisième de Delphine de Vigan que je lis, mais pas le troisième qu'elle a écrit), un mot s'est imposé dans ma tête : tactile. Roman tactile. Il est ici question d'ascension, de descente aux enfers, de reconstruction, de rencontre, de retrouvailles par lettre. Alors pourquoi "tactile" ? Parce que ce sens est présent en arrière plan dans tout le roman. Ce n'est pas le sujet du livre, mais tout au long du roman, le toucher est extrêmement présent, au point que j'ai eu envie de caresser les pages, tant l'aspect contact physique était important à la lecture. Les mots ont parfois un pouvoir étonnant.
Matthieu est marié, père de deux garçons. Il travaille dans une entreprise privée, dans la mode, mais rien n'est précis sur sa fonction ou son métier. Il est peut-être dans la communication, dans la publicité. En tout état de cause, il est passionné par les corps féminins: c'est un "homme à femmes", jusqu'à sa rencontre avec Elise, "la" femme de sa vie.
Et il se met un jour à écrire. Un roman qui connaît tout de suite un immense succès. Commence alors la vie publique (interviews, télévision, radios...) et les lettres des fans. Parmi elles, une lettre retient son attention : cette femme le connaît personnellement. De lettre en lettre, Matthieu change, cherche cette femme, se souvient, se remet à écrire, s'éloigne de sa femme et de ses enfants...
C'est un roman sur l'intime, sur l'intimité d'un homme mais aussi de Sara, l'auteur des lettres. C'est surtout un roman sur l'écriture, son rôle d'exutoire, mêlé de solitude, la solitude nécessaire à l'auteur devant son roman, quitte à blesser ses proches.
Delphine de Vigan écrit ici sur l'introspection, l'intime, et donne à lire un roman plein de non-dits, de demi-mots...
Le dernier thème est celui du corps, physique, touché, fantasmé, caressé, rêvé, qui m'a donné l'image d'un roman "tactile" où le toucher, la caresse, sont très très présents, donnant ici une ambiance étrange, conférant parfois à l'érotisme, allant jusqu'au glauque à certains moments, sans pour autant aller jusqu'à la vulgarité. Un roman prenant, qui fait peu rêver mais ne laisse pas indifférent.

Paru aux éditions Seuil, 2007 (Points). ISBN : 978-2-7578-0271-7.

vendredi 17 décembre 2010

La Montée des eaux, de Thomas B. Reverdy

Au mois de novembre, j’ai joué sur le blog de Clara à un jeu qui m’a permis de gagner un roman que j’ai dévoré et terminé ce matin. Voici une petite chronique « à chaud », écrite en attendant l’ouverture du magasin pour les courses hebdomadaires (eh oui, il faut rentabiliser le temps passé en voiture et en déplacements, surtout quand il neige !).

C’est un roman à la fois étrange, bien écrit, et construit de manière étonnante, quoique classique finalement.
Au niveau de l'écriture tout d'abord, les phrases sont très typées. Certaines sont extrêmement longues (plus d'une page pour l'une ou l'autre, au moins une demi-page pour beaucoup), rendant le récit dense, voire difficile, parce que beaucoup de propositions, d'incises, nécessitent dans certains cas une relecture du début de la phrase pour que le lecteur sache qui parle, et de quoi. Ce qui peut nuire à la lecture mais la rend aussi très touffue, dense, avec un côté inextricable, urgent. Le choix des mots est fait tout en finesse, dans le détail, et c'est surtout avec ces détails que l'atmosphère est rendue. D'autres phrases, au contraire, sont très courtes, voire quasi-inexistantes : hachées, parfois sans sujet ou sans verbe, elles donnent au texte une urgence également, ainsi qu’un rythme qui contraste avec le temps long qui s'écoule dans d'autres parties du roman.
Le temps, d'ailleurs, semble être un élément fondamental du roman : le temps qui s'écoule, lentement, mais qui n'est jamais nommé. De nombreuses questions n'ont d'ailleurs aucune réponse : à quelle époque ce roman se déroule-t-il ? Sur combien de temps porte-t-il ? Rien n’est dit, ou presque, si ce n’est quelques bribes ici et là, mais ne permettant jamais une chronologie complète des événements, d’autant que le texte semble aller, pour une part, à rebours des événements passés. De quoi perdre un peu plus le lecteur dans ses conjectures sur ce temps qui s’écoule…
Mais plus que du temps qui s’écoule, il s'agit en réalité du temps qu'il fait. Il pleut beaucoup, tout le temps. L'atmosphère décrite est de ce fait noire, pluvieuse, orageuse, violente dans les éléments qui se déchaînent. Ce n’est pour autant pas un roman sur la météo.
Le titre, "La Montée des eaux", fait penser à un roman d'anticipation qui se déroulerait après le réchauffement climatique annoncé. Mais l'auteur ne parle pas de cela, laissant ce possible événement en toile de fond pour s'attacher à son (ou peut-être « ses » ?) personnage. Le temps météorologique est fondamental dans ce roman, semble y avoir la première place, tout en étant toujours en arrière-plan, comme s’il était un élément du décor uniquement, alors que tout tourne autour de cette météo : les affects des personnages sont particulièrement liés au soleil ou à la pluie, rendant cet aspect du livre très important.
Le récit est écrit en alternance, sous deux formes narratives différentes. Un chapitre sur deux, le récit est écrit à la première personne du singulier, par un homme dont on ne connaît pas l'identité. Il y parle, au présent, de sa vie, de ses amis et rencontres, de sa rencontre avec une jeune femme, de l'état dans lequel il se trouve avec elle, de son bonheur, puis de son malheur... Le chapitre suivant est écrit à la troisième personne du singulier, par un narrateur "omniscient", qui décrit la scène où se joue le drame d'un homme qui vient d'enterrer sa mère, et seuls quelques indices permettent de lui donner un nom.

C'est un roman sur la perte, la mort, la séparation, l'amour, la mémoire, peut-être aussi la recherche de sens, d'un sens aux événements qui arrivent dans une vie. Un beau roman, plutôt exigeant  parce que beaucoup dans le non-dit, justement, où un mot, un seul, permet de lier les deux récits, sans pour autant donner jamais la certitude de la justesse de cette explication. Sans être difficile au niveau écriture, la construction du récit et des phrases en fait une lecture un peu moins facile que d'autres, mais très plaisante !

Une belle découverte, en tout cas, et qu’il me soit ici permis de remercier Clara et les éditions Points, pour ce jeu concours qui m’a permis de découvrir un nouvel auteur vers lequel je ne serais peut-être jamais allée sans cela !

Paru aux éditions Points, 2010. ISBN : 978-2-7578-1948-7.

dimanche 5 décembre 2010

Je suis deux, de Marietta Ren et Eugény Couture


 
Je suis deux est une petite merveille, tant au niveau graphique que par les textes. Il s’agit ici d’une nouvelle en trois actes, illustrée à merveille par Marietta Ren.
Je suis deux, c’est l’histoire d’une femme qui se dissociée : Soma, le corps, d’un côté, Enoïa, l’esprit, de l’autre. Enoïa se protège de l’extérieur, construit une sorte de cage dans laquelle elle se cache, s’isole… Soma, elle, s’expose au départ, puis se laisse enfermer dans une tour, pour ne pas faire n’importe quoi. Il faudra l’arrivée de Lui, l’homme, pour faire changer les choses et réunifier Elle.
Les illustrations sont uniquement en noir et blanc, sous forme de traits blancs sur fond noir ou noirs sur fond blanc. Les traits des personnages sont plutôt froids car minimalistes, mais en ce sens collent parfaitement avec le texte, puisqu’Enoïa cultive la hauteur, la solitude, l’isolement de manière à se protéger du monde extérieur, des Amants, de la Mère des hommes et des trois sœurs de Elle. Ce qui est formidable avec ces dessins, c’est que tout y est dit sans aucun décor, sans aucun artifice : uniquement le dessin des personnages tout en rondeurs de Marietta Ren. Ce dessin épuré est construit autour de lignes verticales et horizontales, toutes issues des cheveux de Soma et d’Enoïa. Les rares éléments de décor (la tour où est enfermée Soma en particulier) sont constitués de mains qui s’enchevêtrent et se chevauchent.

Cette nouvelle en trois actes est donc un très beau poème magnifiquement illustré. Les dessins sont aériens, sobres, parfois enchevêtrés, et l’absence quasi-totale de décor est compensée par les lignes pures des corps qui, sur certaines vignettes, forment elles-mêmes ce décor manquant. Une très belle réussite, présentée sous coffret en carton, en faisant en plus un objet précieux.

Paru aux éditions Ankama, 2010. ISBN : 978-2-35910-035-8

samedi 4 décembre 2010

Le Bleu est une couleur chaude, de Julie Maroh

Bande dessinée ou roman graphique ? Par la présentation, la mise en page, les cases bien délimitées, nous sommes bien ici en présence d’une bande dessinée. Mais l’histoire, sa construction nous plongent dans un vrai roman d’amour.
Finalement, peu importe. Que cet ouvrage appartienne à tel ou tel genre n’est qu’accessoire.
J’ai découvert cette bande dessinée il y a quelques mois, grâce à un article de Pearl sur le projet Nuée Frivole (nuage de blogs dont je suis l’une des rédactrices, dont je vous avais déjà parlé dans les premiers billets de ce blog). Compte-tenu du thème, l’homosexualité, je l’ai acheté pour la bibliothèque où je travaille (dans le domaine social), et je n’ai pas pu m’empêcher, quand je l’ai reçue, de m’y plonger. J’ai du coup commandé un exemplaire pour moi, histoire de pouvoir lire et relire cet ouvrage sans le faire sur mon temps de travail, et donc sans culpabiliser.
Bien m’en a pris, ce livre est un petit bijou.
Graphiquement, d’abord, parce que le dessin est doux, parfois minimaliste et épuré. D’entrée de jeu, le lecteur est plongé à la fin de l’histoire. Clémentine, l’une des deux héroïnes est morte, et dès la première page, le lecteur fait connaissance avec Emma, son amie, sa compagne, son amour. Le récit alterne alors les moments du présent et la lecture d’Emma, à qui Clémentine a légué ses journaux intimes. L’auteur utilise la couleur pour le présent et le noir et blanc pour le passé, avec uniquement la couleur bleue des cheveux d’Emma au moment de leur rencontre, couleur qui donne son nom à l’album. Le dessin contraste parfois avec l'histoire, qui peut paraître parfois violente, difficile ou crue : avec ses couleurs, ses fonds dégradés, il est surtout très réaliste, extrêmement expressif et d'une grande finesse, très abouti.
Pour l’histoire, c’est essentiellement la découverte de l’homosexualité d’une adolescente de 16 ans, que l’on suit jusqu’à sa mort à 30 ans. Le propos est celui de la découverte de la différence, de l’homosexualité, de la difficulté que ressent Clémentine à accepter cette sexualité aux antipodes de ce qu’elle imaginait. Il y est question aussi du rejet par les autres, à cause de cette différence, de la honte, puis de l’acceptation de soi, du regard des autres. C’est une histoire de souffrance, finalement, mais surtout l’histoire de deux jeunes femmes qui se découvrent, s’aiment et luttent, ensemble ou l’une contre l’autre, pour vivre.

Les luttes des lobbies gays et lesbiens sont présentes dans cette bande dessinée, mais en toile de fond uniquement. La lecture est donc très équilibrée, et évite l’écueil de la revendication à tout crin, que ces revendications soient légitimes ou non. Ce n’est en effet pas du tout là la question. L’auteur se place clairement sur le plan personnel et non pas politique, même si cette question n’est pas absente du propos.  Il n'y a donc là aucun militantisme, et Julie Maroh nous offre ici toute la complexité de cette question de l’homosexualité, en dépassant les dogmes, les lois et les règles, et parle de la personne. Les ambiguïtés dans les comportements ne sont pas éludés, et finalement, on ne peut que voir en ces deux jeunes femmes des êtres humains qui se cherchent, tentent de se trouver, de s’accepter, elles-mêmes d’abord, et l’une l’autre ensuite. Rien que des personnes normales donc.
Cet ouvrage ne laisse pas indifférent. Finalement, la différence fait peur, que cette différence soit liée à la sexualité ou au handicap par exemple. Si revendication il y a, c’est uniquement pour demander que tous soient regardés d’abord comme des êtres humains, et non pas en fonction de leur handicap ou de leur sexualité.

Pour en savoir plus, vous pouvez aller voir le blog de Julie.

Paru aux éditions Glénat, 2010. ISBN : 978-2-7234-6783-4.

vendredi 3 décembre 2010

Le Carré de la vengeance, de Pieter Aspe

Cela faisait un moment que je n’avais plus lu de roman policier. Lorsque j’ai demandé, un peu par hasard, un partenariat avec Blog-o-Book, et que ce livre m’a été attribué, j’ai vu avec surprise qu’il se passait à Bruges, une magnifique ville du pays Flamand Belge que j’ai visitée  il y a un peu plus de deux ans.
J’avais donc un a priori positif vis-à-vis de ce roman, d’autant plus que, pendant longtemps, les romans policiers ont été quasiment ma seule lecture romanesque. C’était donc en quelque sorte un retour à mes premières amours.
Eh bien je n’ai pas été déçue le moins du monde.
Le lecteur est plongé directement dans l’intrigue par la découverte fortuite d’un cambriolage dans la bijouterie la plus chic et la plus chère de la ville, tenue par Ghislain Degroof. Il fait par la même occasion la connaissance du Brigadier Versavel, du substitut du Procureur du Roi Hannelore Martens et surtout du commissaire-adjoint Pieter Van In. Leur enquête conjointe les conduit dans les méandres de la politique et du pouvoir, mais aussi dans une sombre histoire de famille. Le rythme est échevelé, sans aucun temps mort dans la narration, avec de multiples rencontres, des pistes, vraies ou fausses, mais jamais artificielles où l’on sent qu’elles ne sont là que pour perdre le lecteur. Il n’y a ici rien d’inutile ou de surfait, tous les personnages étant à la fois acteurs dans l’intrigue et une part de la réponse au mystère. Par ailleurs, le lecteur suit également les coupables, dont il apprend assez vite l’identité. Mais, comme dans tout roman policier qui se respecte, ce n’est que dans les dernières pages, dans les dernières lignes, que les pièces du puzzle se mettent place.

Une lecture facile, réjouissante aussi parce que non dénuée d’humour, fait de ce roman un moment plus qu’agréable, qui nous plonge dans la Belgique de la fin du XXe siècle, dans le cadre enchanteur mais actuel, loin des peintures du Moyen-âge, de la ville de Bruges.
Un grand merci à BOB* et aux éditions LGF**-Le Livre de Poche pour ce partenariat qui m’a permis de découvrir cet auteur Flamand qu’est Pieter Aspe !

Paru aux éditions LGF, 2010 (Le Livre de Poche). ISBN : 978-2-253-12703-1.

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BOB : Blog-O-Book pour les habitués de ce site
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