Un nouveau
thriller... eh oui, c'est l'été, c'est la période (franchement, je
préfère lire ce type de livre maintenant qu'en plein hiver, quand
il fait froid, sombre...). Donc là, il s'agit du livre offert par
les éditions J'ai Lu pour l'achat de deux livres du même éditeur.
Quand j'ai vu l'auteur et la couverture, je me suis demandé ce que
pouvait bien donner un thriller écrit par le créateur de la série
télévisée Les Experts. Et puis, j'ai vu en dessous du nom :
« avec la collaboration de D. Swierczynski ». Eh bien
franchement, c'est plutôt mieux que ce que j'avais imaginé.
Sqweegel est
un monstre, un tueur en série dont on ne sait même pas combien de
meurtres il a bien pu commettre en plus de vingt ans. Ce qu'on sait,
en revanche, c'est qu'il est tellement pervers, tellement atroce,
qu'il dépasse de loin tous les autres serial killers connus.
Au point qu'une classe spéciale a été créée pour lui dans la
classification des meurtriers, qui ne va que jusqu'au niveau 25 :
le niveau 26. Steve Dark est l'agent spécial du FBI qui l'a approché
au plus près, mais il en a été tellement abimé qu'il a
« raccroché » et a pris sa retraite. Seulement voilà,
dans les hautes sphères, on tient absolument à voir ce meurtrier
sous les verrous (ou, plus exactement, sous terre), et Steve va donc
être dans l'obligation de reprendre sa traque.
Voilà, en
gros, le début de l'histoire, qui emmène le lecteur dans les
méandres de cette enquête décrite comme hors normes compte-tenu de
la personnalité et des capacités de nuisance du tueur.
L'enquête
elle-même tient le lecteur en haleine, même si un certain nombre de
ressorts sont cousus de fil blanc et bien connus des lecteurs
habitués du genre. Le livre se lit bien, les chapitres, très
courts, donnant un rythme rapide et haletant, un peu comme doit
l'être l'enquête, finalement. J'ai été happée par l'histoire,
écrite de manière très visuelle. On sent bien là l'influence du
petit écran et le fait que l'auteur soit le créateur de l'une des
séries les plus regardées au monde y est forcément pour quelque
chose. D'ailleurs, dans la construction du récit, on voit très
clairement le parallèle avec une saison entière d'une série
(policière ou autre d'ailleurs), puisqu'à la fin, un rebondissement
inattendu annonce la suite sans rien en dévoiler pour autant,
promettant au lecteur de nouvelles surprises. Sinon, au niveau du
récit lui-même, j'ai trouvé finalement que l'intrigue était assez
convenue. Bien menée, mais manquant quelque peu d'originalité en
elle-même.
Ce qui est
en revanche tout à fait original, ce sont les « bonus ».
Comme dans un DVD en fait. Comme dans la série BD Le Cycle de
Cyann également, où La Clé des Confins est une sorte de
hors-série qui complète et renseigne les deux premiers volumes,
sans pour autant que sa lecture soit indispensable à la
compréhension du diptyque. Le procédé est donc connu, mais c'est
la première fois que je le vois adapté pour Internet. Ici, à la
fin de certains chapitres, le lecteur est invité à se connecter sur
le site level26.com, où il peut visionner de courtes vidéos en
rapport avec le livre et l'endroit où il se trouve dans l'intrigue.
On entre là dans la tête de l'auteur, et si le lecteur n'a pas
besoin des images pour comprendre le livre, il serait quand même
dommage de s'en passer. Pour ma part, mes conditions de lecture
(toujours durant mes heures d'allaitement) ne me permettant pas de me
connecter en même temps, j'ai lu le livre d'une traite, puis ai
visionné les images. C'est sans doute plus pertinent de le faire au
fur et à mesure de la lecture, parce qu'ainsi, on « entre »
vraiment dans le « film » de ce qu'on lit. Mais certaines
vidéos sont carrément malsaines et flippantes, alors finalement, je
suis bien contente de les avoir visionnées de manière déconnectée,
après avoir pris un peu de recul. Paradoxalement, d'ailleurs, elles
m'ont fait moins peur que la lecture elle-même. Comme si le fait de
mettre le livre en images restreignait mon imaginaire, bien pire que
les images que j'ai visionnées sur Internet. Du coup, je me pose
quand même la question de l'intérêt de cette interactivité. Cela
rejoint la remarque que je me suis toujours faite quant aux
adaptations cinématographiques de livres que j'ai lus : les
images me paraissent toujours moins fortes que les mots...
En gros, je
dirais que l'expérience est intéressante, avec le double support
livre/internet. Heureusement, il n'est nul besoin des vidéos pour
comprendre le livre ! Deux autres volumes suivent celui-ci. Il
se peut que je me laisse tenter par la suite, si j'en ai le temps, et
si je ne suis pas happée par une autre lecture (j'en ai une en
cours, pas piquée des vers non plus, j'espère que je ne serai pas
déçue !).
Paru aux éditions J'ai
Lu, 2010. ISBN : 978-2-277-00819-4.