samedi 27 février 2016

Marion Duval, tome 23 : Balactica, de Pascale Bouchié, Frédéric Rosset, Louis Alloing et Jeanne Pommaux.



Yvan Pommaux s'est effacé, laissant la place à Pascale Bouchié et Frédéric Rosset au scénario, toujours avec Louis Alloing au dessin et Jeanne Pommaux à la couleur.

Marion est au bord de la mer, à St Roch, avec son ami Gaël, quand un cargo s'échoue sous leurs yeux. Plusieurs personnes en descendent et, en voulant comprendre ce qui s'est passé, les enfants tentent de les rejoindre. Marion prend les fugitifs en chasse et au cours de la poursuite, elle reconnaît Fil, son ami de longue date (rencontré dans Le Scarabée Bleu, le tout premier épisode de la série).
Alertée, la police arrive sur les lieux en la personne de l'inspecteur Leloup qui, dès le lendemain, interroge les deux enfants. Mais Marion ne veut pas dénoncer Fil, car elle soupçonne Esther, la mère de son ami, de s'être mise une fois de plus dans de mauvais draps.

Avec ce nouvel opus et ces nouvaux auteurs, on s'éloigne un peu plus des gentils albums des débuts de la série. Il y est question de trahison, de violence, on est loin des vignettes et des dénouements du début... Est-ce une évolution logique, dans l'air du temps, quand on sait que les enfants sont soumis de plus en plus jeunes, de plus en plus tôt, à la violence des jeux vidéos et des émissions télé...
Mon fils, 11 ans, est fan...

D'après l'oeuvre de Yvan Pommaux.

Paru aux éditions Bayard (Les Héros Astrapi), 2014. ISBN : 978-2-7470-4967-2

vendredi 26 février 2016

Chic et choc à New York, de Carrie Karasyov et Jill Kargman



Ce livre est arrivé entre mes mains par l'intermédiaire de l'offre « un offert pour deux achetés » qui a lieu régulièrement à la rentrée des classes (et à d'autres moments de l'année, d'ailleurs). J'ai donc pris celui-ci comme j'en aurais pris un autre, en me disant qu'au moins, si ça ne me plaisait pas, je n'aurais pas perdu d'argent. Eh bien ce livre est une bonne surprise !

Melanie est une jeune et jolie jeune femme récemment mariée à Arthur Korn, le « roi » du cercueil qui a fait fortune et s'est installé à New York sur Park Avenue, la plus chère et la plus chic de la mégapole. Ancienne hôtesse de l'air, elle aimerait faire son « trou » parmi les femmes du sérail et met toute son énergie à se faire accepter par les autres, par diverses actions caritatives, participations à des dîners, des ventes privées… Seulement, voilà, Melanie n'est pas « du cru ». Elle ne maîtrise pas les codes de la très haute bourgeoisie et va d'un impair à l'autre, devenant la risée des femmes plus expérimentées et surtout plus « dans le moule » qu'elle. La jeune femme pourrait en arriver au désespoir, sans l'aide de son majordome, M. Guffey, l'ancien majordome de la première Madame Korn, Diandra, reconnue par tous comme une femme de goût, magnifique… parfaite.
Autour de la jeune femme gravite tout un petit monde dont on découvre peu à peu les fêlures, les difficultés, les souffrances (toutes relatives d'ailleurs : il ne faut pas oublier que l'on a affaire là à des femmes qui pensent que cuisiner consiste à mettre au four des plats préparés par le cuisinier qu'elles emploient, ou dont la principale préoccupation de la journée consiste à savoir quelle robe elles vont mettre pour le dîner du soir ou si elles n'ont pas pris trente grammes en se laissant aller à manger quelques glucides lors du dernier café partagé avec les copines de l'immeuble… si tant est que les copines en question en sont réellement…). Certaines de ces femmes sont pathétiques (la palme revient à Wendy, ex-æquo avec Joan, sa meilleure amie), d'autres touchantes (mention spéciale pour Cordelia), d'autres encore sont mystérieuses (là, je pense à Olivia…) mais la plupart sont tellement inconsistantes qu'on les oublie aussi vite que la page du livre où on les a croisées est tournée…

Bienvenue dans le monde de l'argent, du pouvoir, des interrogations totalement hors-sujet pour la plupart des personnes comme vous et moi, dans l'univers des personnes riches et célèbres (dans leur quartier de l'Upper East Side uniquement, pour les autres, ce sont de parfaits inconnus). C'est dans ce monde à la fois futile et excentrique, immensément riche et démesuré que Melanie tente de faire son trou, avant de se prendre la raclée du siècle par l'intermédiaire d'un article de journal dans lequel elle mettait tous ses espoirs de se faire enfin reconnaître par la « jet-set » new-yorkaise la plus en vue…

Je me demandais vraiment comment cette histoire allait terminer, me méfiant quelque peu et ayant peur de tomber dans la nunucherie la plus débile… eh bien pas vraiment, en fait. La fin est quelque peu convenue et téléphonée mais elle réserve de très bonnes surprises. J'ai finalement dévoré ce livre assez rapidement (compte-tenu de mon temps de lecture disponible) et j'en garde une bonne impression. C'est en fait une peinture au vitriol de la très haute société américaine (New-yorkaise pour être exacte) que les auteurs du livre semblent connaître sur le bout des doigts. Et bizarrement, ça m'a fait du bien ! Ce n'est pas de la grande littérature, on est bien d'accord. Mais de temps en temps, un livre léger ne fait pas de mal ! En tout cas, j'ai passé un très bon moment de lecture, drôle la plupart du temps.

Traduit de l'américain par Christine Barbaste.

Paru aux éditions Pocket, 2005. ISBN : 978-2-266-15269-3.

mercredi 24 février 2016

Marion Duval, tome 20 : La Clandestine, de Yvan Pommaux, Louis Alloing, Jeanne Pommaux



Dans cette nouvelle aventure (parue bien après mes 11 ans et que je découvre donc en même temps que mes enfants), nous retrouvons Marion Duval à Paris, à son cours de théâtre et y faisons la connaissance d'Yvan, son professeur et de Max, un « ami » de ce dernier, au chômage.
Nous retrouvons aussi Alain Caudex, rencontré dans les tout premiers volumes (Attaque à Ithaque), et Line, la mère de Marion (que je ne connaissais pas) ainsi que, bien entendu, Alex, le père de la petite héroïne.
Les uns et les autres se retrouvent chez les Duval suite à une découverte archéologique et littéraire importante : des fragments d'Eurydice, une pièce de théâtre écrite par Jean Persil-Ducresson, auteur méconnu mais admiré. Dans le même temps, Alex travaille sur un reportage à propos de la disparition d'une journaliste étrangère, Natalia Stepanovna, qui a fui les persécutions dans son pays.

Voilà Marion lancée dans une aventure rocambolesque où vont se mêler un acteur-apprenti terroriste, de vrais agents secrets, un tueur presque aveugle, deux historiens dont l'un n'est pas tout à fait honnête, une décoratrice et un professeur de théâtre. Il faudra toute l'astuce et la perspicacité de Marion pour dénouer cet imbroglio qui pourrait s'avérer mortel…

Le scénario est toujours tout droit sorti de l'imagination d'Yvan Pommaux et reste fidèle à ce qui a fait le succès de son personnage principal : en particulier l'absence de violence. Et quand il y en a, elle est quasiment sans effet, ce qui rend les bandes dessinées tout à fait abordables par de très jeunes lecteurs. Il a toutefois laissé la place à Louis Alloing au dessin et à sa fille à la couleur. Le style a quelque peu changé, tout en restant très agréable. Les personnages sont très reconnaissables (heureusement!). De la bonne BD pour enfants !


Paru aux éditions Bayard (Les Héros Astrapi), 2011. ISBN : 978-2-7470-3539-2

mercredi 17 février 2016

Marion Duval, Intégrale tome 1, de Yvan Pommeaux



Quand j'avais entre 7 et 11 ans à peu près, je lisais Astrapi, tous les 15 jours, avec une grande assiduité. Entre deux parutions, je relisais les derniers numéros, encore et encore. Et j'étais abonnée à Astrapi quand Marion Duval est arrivée dans le revue.
Ce qu'il y a de drôle avec les livres, c'est que certains ne se démodent pas vraiment. En bande dessinée, oui, il y a des détails qui ne trompent pas. Par exemple les objets technologiques (appareil photo, téléphone…), les coupes de cheveux, les dessins de voitures ou les vêtements, tout cela peut avoir une connotation temporelle très marquée. Et c'est bien le cas ici.
Marion Duval a fait son apparition dans mon bi-mensuel préféré autour des années 1982 ou 1983. C'était une petite fille de 8 ou 9 ans, c'est-à-dire à peu de chose près l'âge que j'avais quand je lisais Astrapi, cheveux mi-longs avec une frange (comme moi) et violoniste (comme moi). Autant dire que l'identification a été assez immédiate.

L'autre jour, mes enfants ont profité de l'une de leurs après-midi de vacances pour aller à la bibliothèque du village et en sont revenus avec ce recueil des trois premières aventures de Marion, à savoir Le Scarabée bleu, Rapt à l'opéra et Attaque à Ithaque. Je suis immédiatement retombée en enfance…

Si le contexte est totalement différent aujourd'hui de ce qu'il était il y a trente ans, j'ai vraiment aimé me replonger dans cette bande dessinée vraiment pour enfants, adaptée à l'âge des lecteurs d'Astrapi (sept à onze ans, donc), où les enfants ne sont pas des imbéciles finis mais les héros de l'histoire. Point de violence, en tout cas dans les trois premiers albums que j'ai relus, mais de jolis sentiments (la voleuse-kidnappeuse qui tombe amoureuse de celui qu'elle a enlevé, le kidnappeur-amateur de musique qui tombe raide dingue amoureux de la diva qu'il a voulu garder pour lui, la voleuse qui, pour ne pas déplaire à celui dont elle est tombée amoureuse dans la première histoire va jusqu'à quitter les lieux sans emporter le trésor que son fils et la fille de son amoureux ont retrouvé)… on est loin, très loin du réalisme des romans policiers mais en plein dans le rêve et l'identification nécessaires à l'imaginaire enfantin pour lui permettre de créer son propre monde.
Le dessin est très classique, avec de grands aplats de couleurs, c'est sobre, efficace. Sur l'auteur, d'ailleurs : il a travaillé aussi à l'Ecole des Loisirs en tant qu'illustrateur et il est venu à la BD sans le savoir… tout simplement parce qu'il avait des soucis avec les descriptions dans les histoires qu'il écrivait et qu'il les transférait dans les images qu'il dessinait. Celles-ci prenaient de plus en plus de place, et il se mit à écrire les dialogues dans des phylactères.

Si vous avez mon âge et que la nostalgie vous gagne, (re)plongez dans ces bandes dessinées, ça fait du bien ! Si vous avez des enfants de 7 à 10 ans, ils peuvent lire ces histoires (filles et garçons!) là aussi, ça fait du bien !


Paru aux éditions Bayard (BD Kids), 2014. ISBN : 978-2-7470-5100-2

mardi 16 février 2016

Les Cafards, de Jo Nesbo



J'avais lu L'Etoile du Diable il y a déjà un certain temps et suis retombée sur cet auteur au cours de l'automne dernier, un peu par hasard, je dois bien le dire. Mais comme je me souvenais avoir beaucoup aimé, j'y suis allée confiante.
Eh bien je ne le regrette pas !

Chronologiquement, Les Cafards est le deuxième volet des enquêtes de l'inspecteur Harry Hole, L'Etoile du Diable venant en cinquième. Harry Hole rentre tout juste d'Australie quand il est envoyé en Thaïlande pour enquêter sur le meurtre de l'ambassadeur de Norvège dans ce pays.
Aidé par les policiers de la ville de Bangkok, dont Liz Crumley (expatriée), l'inspecteur principale chargée de l'enquête, Harry Hole met tout en œuvre pour trouver le coupable. Entre drogue et prostitution, pédophilie et crime organisé, il a fort à faire pour arriver jusqu'à la vérité, amère, dérangeante et sordide.
Cela faisait un moment que je n'avais plus lu de roman policier et j'avoue que cela m'a fait le plus grand bien. Jo Nesbo sait entraîner le lecteur sur un grand nombre de pistes, toutes cohérentes et plausibles, tout en gardant le suspense de la vérité pour les dernières pages. C'est bien écrit (merci au traducteur !), rythmé et haletant ! En bref, c'est du bon.

Traduit du norvégien par Alexis Fouillet
Paru aux éditions Gallimard (Folio policier), 2006. ISBN : 2-07-030089-7