jeudi 20 mars 2014

Princesse Sara, tome 6 : Bas les masques ! de Audrey Alwett et Nora Moretti


Dans ce nouvel opus, Sara a réussi à se faire embaucher à l'usine Delatour comme ingénieur, sous le nom d’Émilie Saint-John. Elle y côtoie Léopold, le petit-fils du propriétaire de l'usine, qui ne tarde pas à tomber amoureux d'elle. La maladresse de Léopold amuse Sara, qui se plie à une bonne part des caprices du jeune homme au point de se mettre parfois dans l'embarras.
Mais Léopold n'est pas le seul à lui compliquer la vie. En effet, plusieurs femmes de la haute société de Pondichéry voient d'un mauvais œil les relations entre Émilie et Léopold, le meilleur parti de la ville. De plus, James et son frère Donald, amis d'enfance de Sara, sont eux aussi arrivés en ville, compliquant encore un peu le tableau. Enfin, un tigre est aperçu en ville, ce qui ne simplifie pas les choses...

Ce tome m'a un peu laissée sur ma faim. La part laissée aux intrigues et aux mesquineries des femmes qui veulent mettre le grappin sur Léopold m'a semblé un peu trop importante. Par ailleurs, le style graphique, tout en étant le même que dans les volumes précédents, m'a semblé plus "manga"... C'est assez difficile à expliquer parce que cet aspect ne m'a absolument pas gênée dans les volumes précédents. Ici, j'ai eu l'impression que Nora Moretti "bâclait" quelque peu le travail, notamment dans les expressions des personnages (c'est un peu trop stéréotypé à mon goût, quoi). Du coup, j'ai été un peu déçue par l'aspect graphique, alors que c'est précisément ce point qui me semblait très beau dans les autres volumes. Allez comprendre...
Toujours est-il que cet album, tout en faisant avancer l'intrigue, m'a un peu moins convaincue que les précédents. J'attends toutefois la parution du tome suivant avec une certaine impatience : le lecteur y retrouvera une vieille ennemie de Sara : Lavinia !

En bonus : il y a un détail que j'aime beaucoup dans cette série : les pages de garde sont constituées de crayonnés faisant partie intégrante de l'histoire ! C'est le genre de "détail" que j'apprécie grandement.

Paru aux éditions Soleil (Blackberry), 2013. ISBN : 978-2-302-03628-4.

mercredi 19 mars 2014

Princesse Sara, tome 5 : Retour aux Indes, de Audrey Alwett et Nora Moretti


Dix ans après la fin du premier cycle, nous retrouvons Sara Crewe et Becky sur le paquebot les conduisant en Inde, à Pondichéry. Sara espère y rencontrer Ernest Delatour, l'homme qui avait acheté l'usine d'automates de son père. Mais celui-ci ne l'entend pas de cette oreille et refuse de lui revendre l'usine, même si Sara, héritière de son père et de monsieur Carrisford (voir tome 4), pourrait la lui racheter quatre fois sa valeur.

Ce premier tome du second cycle n'a plus rien à voir (hormis les personnages) avec l'oeuvre originale de Frances Hodgson Burnett. Mais ce n'est pas plus mal, parce qu'on sent ici que l'imaginaire des auteurs se débride. On y retrouve Sara adulte aux prises non seulement avec Léopold Delatour (le petit-fils bon à rien du propriétaire de l'usine), mais aussi avec toutes les jeunes femmes de la haute société qui ne veulent qu'une chose : découvrir qui est Sara. Il faut dire que la jeune femme garde l'anonymat afin de pouvoir s'employer incognito comme ingénieur à l'usine Delatour.

Ce nouveau cycle s'ouvre de manière prometteuse. On y retrouve les dessins de Nora Moretti qui dévoile une Inde aux paysages magnifiques et enchanteurs. Mais, plus que cela, j'ai beaucoup apprécié l'accent mis sur les automates. Cet élément avait été introduit dans les quatre premiers tomes sans être beaucoup plus exploité qu'à travers le personnage d'Amélia, la soeur de Miss Minchin dans le roman, transformée en automate dans la bande dessinée. Ici, cet apport à l'oeuvre originale trouve son développement et son intérêt, faisant de cette histoire une aventure bien plus intéressante que le seul retour en Inde d'une petite fille riche. Une bande dessinée à lire, belle graphiquement et inventive !

Paru aux éditions Soleil (Blackberry), 2012. ISBN : 978-2-302-02412-0.

lundi 17 mars 2014

La Malédiction des Templiers, de Raymond Khoury



La Malédiction des Templiers est la suite du Dernier Templier. On y retrouve Tess Chaykin et Sean Reilly aux prises avec un dangereux terroriste Iranien, sur les traces d'un trésor templier vieux de plusieurs siècles. Leur quête les conduit de Rome à la Turquie et, tout comme dans le premier volume, elle sera plus que mouvementée.
Le récit est toujours aussi prenant, rythmé et efficace. Aucun temps mort ne vient ralentir l'action et le méchant est toujours un bon, un vrai méchant.
Il y a cependant dans ce livre un élément qui, tout comme dans le premier tome (où il était présent aussi, mais moins gênant à mon avis) a quelque peu parasité ma lecture. Il s'agit du discours convenu sur la véracité des textes bibliques. Alors bien sûr, toute l'intrigue est construite sur ce point. Mais l'auteur, par l'intermédiaire du personnage de Tess, a un discours à propos de la foi qui m'a dérangée. En gros, Tess met tous les croyants dans le même sac et soutient qu'ils ne veulent pas voir la vérité en face, à cause de leur foi. Le contenu du trésor des Templiers ne changera donc rien, pour eux. Mais pour les autres, "pour tous ceux qui, comme nous, cherchent une meilleure compréhension des racines de la foi, ceux d'entre nous qui sont curieux de leur histoire et de la façon dont nous sommes devenus ce que nous sommes... Il y a là amplement matière à réflexion." (p. 635).
Ce qui me gêne, là, c'est l'opposition binaire ("ceux qui" vs "ceux qui, comme nous"), renvoyant les premiers à l'obscurantisme religieux dont a priori ils ne veulent pas sortir (ce qui met d'entrée de jeu les croyants dans l'obscurantisme alors que, pour la croyante que je suis, il n'y a pas d'obscurantisme de ce point de vue là) et les seuls seconds à la recherche de la vérité. Ce n'est pas tant la thèse elle-même qui me gêne (les croyants seraient des suiveurs aveugles de la doctrine édictée depuis des siècles par la méchante Eglise qui a tout intérêt à garder ses ouailles dans l'ignorance de l'histoire de la foi) que la méconnaissance de la foi que cela suppose de la part de l'auteur. Sous des dehors de tolérance et de respect, l'impression qui me reste à la fin de ma lecture est celle d'un grand mépris pour les croyants. Mais, finalement, ce livre est à l'image de celle qu'a la foi dans notre monde sécularisé. Il est juste dommage, à mon avis, que l'auteur, qui fait preuve par ailleurs d'une très grande culture et d'une richesse impressionnante dans la recherche et la documentation n'ait, finalement, que la basique vision du monde à propos de la foi catholique, alors qu'en cherchant un peu, en creusant davantage, il aurait peut-être pu en montrer la beauté et la complexité, les nuances qui, loin d'enfermer l'homme dans la doctrine, le libèrent. Au moins évite-t-il quand même la réécriture de l'histoire...
Ceci dit, malgré ce bémol, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Paru aux éditions Pocket, 2011. ISBN : 78-2-266-21395-0.