mercredi 23 avril 2014

Elsa, tome 2 : Papillons secrets, de Pierre Makyo et Michel Faure


La petite Elsa a été enlevée à l'aube, chez elle. Aucun indice ni demande de rançon, du moins au début, ne vient indiquer à son père où elle se trouve. Alertée, la police porte très vite ses soupçons sur Lalie, la mère d'Elsa. Mais un premier déplacement dans les locaux de la secte ne donne rien.
Le commissaire Varenka, au cours de son enquête, apprend pas mal d'éléments sur le passé de Lalie et sur sa famille, et cette histoire pourrait ne pas être étrangère à l'enlèvement d'Elsa. Et on en apprend aussi bien plus sur les papillons noirs qui, depuis le début de l'histoire, semblent fasciner et effrayer la petite fille.

Dans ce deuxième volet, les masques tombent, la réalité, cachée, est peu à peu mise au jour et les équilibres et alliances se recomposent. Ce deuxième tome fait encore une large place aux dessins d'Elsa et graphiquement, c'est toujours aussi beau et aussi sensible. De leur côté, les personnages sont vraiment superbes, leur « âme » transparaissant dans leurs traits. Impossible ici de confondre les bons et les méchants !

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1997. ISBN : 2-7234-2266-6.

Elsa, de Pierre Makyo et Michel Faure


Ces deux auteurs étaient déjà réunis pour le troisième cycle de Balade au bout du monde. Ici, les thèmes ressemblent beaucoup à ceux abordés dans cette série, avec une sensibilité supplémentaire me semble-t-il.

Elsa a huit ans. Elle a déménagé récemment avec son père et intégré sa nouvelle école depuis huit jours. La petite fille montre un véritable talent en dessin, mais sa maîtresse est très inquiète : Elsa parle de moins en moins et, bientôt, elle refuse aussi d'écrire.
C'est qu'Elsa est malheureuse. Sa mère a disparu un an plus tôt, les laissant seuls, son père et elle.
On apprend très vite où se trouve Lalie, la mère d'Elsa. Elle est partie à la recherche d'elle-même, dans une sorte de secte, un groupe d' « illuminés chercheurs de source », comme le dit Frédéric, le père d'Elsa. À cette question de la disparition de Lalie s'ajoutent des cambriolages, une histoire de peinture ainsi que la belle Hélène, étudiante en psychologie et baby-sitter d'Elsa.

Dans ce premier tome, ce qui m'a frappée, c'est la beauté des images. Michel Faure excelle à retranscrire l'ambiance oppressante dans laquelle Elsa vit, mais aussi ses rêves, ses peintures, son talent. J'ai lu et relu ce volume (et les suivants !) pour me noyer dans ces images...

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1996. ISBN : 2-7234-2133-3.

Elsa, tome 3 : Le Danseur, de Pierre Makyo et Michel Faure


Troisième et dernier volume de la série, Le Danseur donne bien sûr toutes les explications aux divers mystères des deux premiers... attention, spoiler ! L'histoire se finit bien !

L'art est central dans cette série, tant du point de vue du scénario que de celui du dessin. Comme dans les autres tomes, graphiquement, c'est très beau. Une série que je n'avais pas relue depuis des années et dont la « magie » opère toujours sur moi...

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1999. ISBN : 2-7234-2741-2.

samedi 19 avril 2014

Balade au bout du monde, tome 16 : Pierres de vérité, de Pierre Makyo et Laval N.-G.


Un final assez apocalyptique d'un côté, et troublant de l'autre. Ici, deux conceptions s'affrontent : d'un côté les religions, celles qui sont « incarnées », notamment le christianisme. Les « méchants » de l'histoire tentent simplement, par des moyens odieux (crimes, mutilations, enlèvements, chantage...) de restaurer la foi.
De l'autre, les « gentils » qui défendent la thèse de la connaissance grâce à laquelle l'homme, seul, s'élève. Évidemment, dans ce récit, les « gentils » gagnent... et le monde est préservé. Je suis catholique et cette vision de la foi ne peut que heurter mes convictions... Hormis ce petit problème de conscience, je ne peux qu'admirer ce cycle, l'imaginaire des auteurs, la maestria avec laquelle ils ont mené cette histoire.


Paru aux éditions Glénat (Caractère), 2008. ISBN : 978-2-7234-5725-5

Balade au bout du monde, tome 15 : Pierres envoûtées, de Pierre Makyo et Laval N.-G.


Dans ce troisième tome, les choses se compliquent sérieusement... les ennemis d'Arthis se dévoilent un peu plus. En dire plus serait inutile : l'intrigue est trop complexe à résumer avec tous ces déplacements dans le temps, retours en arrière...
Ce qui m'a le plus frappée dans ce tome, c'est la maîtrise graphique du dessinateur. Les personnages, notamment Arthis, acquièrent progressivement une force et une profondeur qui était moins évidente auparavant. En plusieurs endroits, ce qui était graphiquement ébauché à la fin du tome 1 du cycle prend de l'ampleur, allant jusqu'à la débauche de couleurs, telle une sorte d'explosion onirique. C'est beau et effrayant à la fois.


Paru aux éditions Glénat (Caractère), 2006. ISBN : 2-7234-5013-9

Balade au bout du monde, tome 14 : Pierres invoquées, de Pierre Makyo et Laval N.-G.


Ce deuxième tome voit Arthis revenir, avec Aline, dans le « Grand Pays ». Après tout ce temps (plusieurs années en ce qui concerne Aline, puisque nous sommes en 2002 et qu'elle est arrivée en Galthédoc en 1985, en même temps qu'Arthis, la première fois), les deux jeunes gens ont besoin de reprendre une vie normale, de passer du temps ensemble, de s'aimer... Oui, mais voilà, la présence d'Hélène, la sœur d'Aline, va quelque peu compliquer les choses.
Dans le même temps, au Vatican, trois prêtres sont morts de terreur en un mois. Arthis est toujours en relation avec les Cathares, et notamment avec Gabriel et Athanase. Ce dernier presse Arthis d'accomplir la mission que lui a confiée Rabal, mais Arthis est empêtré dans son histoire avec Aline.

Ce deuxième tome précise un peu la « quête » et surtout la personnalité de l'ennemi qu'Arthis doit retrouver. Par certains côtés, cet épisode fait penser aux livres que j'ai lus dernièrement, où ile st question de complot pour sauver la religion... À ces histoires de sectes se mêlent les voyages dans le temps d'Arthis, compliquant encore un peu l'intrigue. Ce deuxième épisode est complexe mais bien monté. L'histoire est intrigante en tout cas, même si elle fait appel à des schémas déjà bien utilisés depuis le Da Vinci Code (paru à peu près à la même période que le début du cycle) !


Paru aux éditions Glénat (Caractère), 2005. ISBN : 2-7234-4369-8.

Balade au bout du monde, tome 13 : Les Pierres levées, de Pierre Makyo et Laval N.-G.


Quatrième et dernier cycle de cette Balade au bout du monde.
Rien ne va plus pour Arthis. Toujours en Galthédoc (voir tome 12), Arthis est plus que jamais amoureux d'Aline. Mais Joachim, le futur roi, ne l'entend pas de cette oreille et veut légitimer son accession au trône en épousant la jeune femme qui, comme l'ancienne reine, vient du Grand Pays. Aline ne l'aime plus et veut quitter Galthédoc avec Arthis mais ils ne peuvent s'enfuir et la situation dégénère. Se retrouvant dans une situation impossible, Arthis est sauvé in extremis par Rabal, le nain guérisseur ami de la défunte reine du royaume. Mais si Rabal aide ainsi Arthis, c'est qu'il a une mission à lui confier.

Ce nouveau cycle s'annonce très ésotérique. Arthis, après avoir été confronté à la pierre blanche, dans le premier cycle (La Pierre de folie), apprend à se servir de la poudre de pierre mauve qui lui donne le pouvoir de se déplacer dans le temps. Rabal lui fait des révélations au compte-goutte et finit par l'envoyer en mission, sans toutefois répondre aux innombrables questions que le jeune homme se pose.
Comme à chaque nouveau cycle, celui-ci voit l'arrivée d'un nouveau dessinateur, Laval N.-G.
D'un style très différent de celui de ses prédécesseurs, son dessin est tantôt foisonnant, tantôt épuré, et d'une manière générale je trouve, plus noir que les autres. Plus onirique aussi. Ce qui, pour le coup, « colle » très bien avec l'atmosphère assez étouffante de cet album. Je ne connaissais pas cet auteur auparavant et je serais curieuse de voir quelques autres productions de son cru !


Paru aux éditions Glénat (Caractère), 2003. ISBN : 2-7234-3718-3

mercredi 16 avril 2014

Balade au bout du monde, tome 12 : L'oeil du poisson, de Pierre Makyo et Michel Faure


Dernier tome du troisième cycle. Arthis et Athanase, le concierge des Cathares, sont envoyés à Galthédoc où ils découvrent Rabal, le nain guérisseur, en train de guérir lui-même d'une blessure qui aurait dû être mortelle. Après s'être échappé du camp d'Argon où Rabal était retenu, les trois hommes arrivent au château par les souterrains et mettent au point un plan qui devrait leur permettre de remporter la victoire sur Argon. Le plan fonctionne à merveille, mais Argon a disparu...

Ce dernier volet fait la part belle au personnage d'Athanase, moins insignifiant que son emploi de concierge le laissait supposer. Il est ici question de magie, de divination, d'hypnose aussi, sans doute... L'histoire se termine bien mais laisse, une fois encore, de nombreuses questions en suspens.
Un album en forme d'apocalypse, qui donne à voir certaines questions auxquelles le monde d'aujourd'hui cherche des réponses. Combats entre le bien et le mal, fin du monde, apocalypse, guerres,... ces faits ne sont pas sans rappeler les Écritures, bien sûr, mais aussi les prédictions plus ou moins fantaisistes qui fleurissent un peu partout depuis le début du vingt-et-unième siècle.

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 2000. ISBN : 2-7234-3206-9.

Balade au bout du monde, tome 11 : Rabal le guérisseur, de Pierre Makyo et Michel Faure


Dans ce troisième épisode du troisième cycle, Arthis a été enlevé par les Chevaliers du Saint-Graal qui le droguent afin de connaître son secret. Ils l'interrogent et Arthis leur parle du Royaume de Galthédoc.
Depuis qu'il l'a quitté un peu plus de cinq ans auparavant, le royaume oublié a beaucoup changé. La peste noire y a fait son apparition et tue tous les sujets de la reine Hélinor.
Alors que Joachim conduit Aline (la femme brune dont on apprend enfin le prénom) à la prison royale, le convoi est attaqué par Argon et ses hommes. Seul Joachim est épargné, mais Argon ne le laisse pas partir avant de l'avoir embrassé pour le rendre lui aussi malade de la peste. Puis Argon s'en retourne dans son fief en emmenant Aline prisonnière.

De retour dans le royaume de Galthédoc, le lecteur « rattrape » en quelque sorte son retard sur ce qui s'y est passé durant tout ce temps. C'est ainsi qu'il fait mieux la connaissance de Rabal, ce petit homme étrange rencontré pour la première fois à la fin du premier cycle. Ici, deux forces s'affrontent, le bien représenté par Rabal qui tente de sauver de la mort les enfants du royaume en les « vaccinant » à sa manière contre la peste, et le mal, personnifié par Argon, porteur à la fois de la peste et de la pierre de folie. Comment ne pas voir ici un écho biblique, une sorte d'allégorie du combat spirituel (nous sommes en ce moment en plein milieu du Carême !) où le bien lutte contre le mal, où tout est une question de confiance et d'abandon absolu en la personne du Christ, afin de lutter contre le mal qui ronge chacun de nous depuis le péché originel ?
Je ne sais si c'est aller trop loin dans l'interprétation, mais celle-ci fait écho à cette même lutte que mènent, dans le Grand Pays, les Cathares et les Chevaliers du Saint-Graal. Sauf que là, déterminer qui est le bien et qui est le mal est un tantinet plus complexe.

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1999. ISBN : 2-7234-2874-5.

Balade au bout du monde, tome 10 : Blanche, de Pierre Makyo et Michel Faure


Toujours à Paris, Arthis, après avoir refusé d'aider Gabriel, se retrouve dans un bidonville où il a rencontré un jeune garçon à qui il a prêté son appareil photo. Aidé par la sœur du garçon, il s'installe dans le bidonville et commence à travailler chez un photographe. C'est là qu'il fait la connaissance de Blanche (encore une jeune femme brune aux cheveux longs et bouclés ! Décidément...) qui se révèle plus tard être une Cathare, tout comme Gabriel.
Surveillé par les Chevaliers du Saint-Graal et pressé par les Cathares de révéler l'emplacement de Galthédoc, Arthis est à nouveau entraîné là où il ne souhaite pas aller.

Vu le peu de réflexions que ce volume m'inspire, je dirais qu'il est soit moins intéressant que les autres, soit trop dilué... En tout cas, la suite est indispensable pour savoir où on va...

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1998. ISBN : 2-7234-2610-6.

Balade au bout du monde, tome 9 : Les Véritables, de Pierre Makyo et Michel Faure


Dans ce premier épisode du troisième cycle, Makyo fait équipe avec Faure au dessin. Et ce qui frappe de prime abord, c'est l'appropriation que se fait le dessinateur du monde de Makyo, déjà décrit dans les premiers cycles de la série.
Le lecteur retrouve Arthis à Paris, environ neuf mois après son départ d'Inde. Le bébé d'Ariane est né et la jeune femme semble avoir trouvé équilibre et sérénité en Inde. Arthis, quant à lui, est seul, sans travail et il tente de se remettre en selle grâce à la photographie. Il commence alors à errer dans les rues de la capitale en photographiant notamment les démunis. Mais très vite, les événements se précipitent : le voilà mêlé malgré lui à la « guerre des sectes » qui voit les différents groupes sectaires de la capitale victimes d'attentats à l'explosif. De fil en aiguille, Arthis est approché par un de ses anciens amis, Gabriel, qui lui dit être un « véritable », sorte de nouveau chevalier cathare. Arthis apprend alors qu'une véritable guerre souterraine se joue entre deux armées : les Cathares et les Chevaliers du Saint-Graal.
Entraîné malgré lui dans ce conflit qui ne le concerne a priori en rien, Arthis se voit rappelé son passé et ses séjours à Galthédoc, où il a failli perdre la raison et où il n'est plus retourné depuis plus de cinq ans.

Après la folie et la mort, le thème central de ce nouveau cycle est donc la foi et/ou la religion. J'ai découvert cette série par le biais d'une autre, « Elsa », des mêmes auteurs, un tout petit peu postérieure à ce troisième cycle de « Balade au bout du monde ». Là encore, les thèmes sont la folie et les sectes... et la parenté entre les deux séries ne s'arrête pas là. En tout cas, ce premier tome est prometteur...

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1997. ISBN : 2-7234-2400-6.

vendredi 11 avril 2014

Meurtre au champagne, d'Agatha Christie

La couverture de l'exemplaire que j'ai, qui date de 1978, est bien plus "flippante"...

Dans ce roman policier, il n'y a au départ pas d'histoire. Juste des souvenirs. Des doutes. Des faits.
Rosemary s'est suicidée l'année précédente. Mais Georges, son mari, a reçu des lettres anonymes affirmant qu'elle a été assassinée. Iris, la sœur de Rosemary, est devenue riche par la mort de sa sœur. Stephen Farraday, habile politicien, était l'amant de Rosemary. Sandra, sa femme, était-elle au courant ? Et quel est le rôle du mystérieux Anthony Browne, autre intime de la défunte ? Et il y a aussi Ruth, la précieuse secrétaire de Georges qui semble bien être tombée amoureuse de son patron...
Tous les personnages de ce récit avaient une raison plus ou moins évidente de vouloir la mort de Rosemary. Georges essaie d'y voir clair et organise un dîner au même endroit que celui au cours duquel sa femme a bu le poison mortel. Mais le dénouement de ce dîner ne sera pas du tout celui auquel il s'attendait !

Ce roman m'avait déjà impressionnée, plus jeune, lorsque je l'avais lu pour la première fois. L'intrigue est simple, limpide même, une fois qu'on arrive au dénouement. Tout le talent d'Agatha Christie consiste à donner la réponse dès le début, en la noyant dans les nœuds de l'intrigue pour mieux bluffer le lecteur à la fin de l'histoire.
Ni Miss Marple, ni Hercule Poirot dans cet opus, et pourtant, c'est grâce à la psychologie que la solution de l'énigme est trouvée. Une fois de plus, du grand art !

Paru aux éditions LGF (Le Livre de Poche), 1978. ISBN : 2-253-01769-8.

mercredi 9 avril 2014

Balade au bout du monde, tome 8 : Maharani, de Pierre Makyo et Eric Herenguel


Ce quatrième tome voit le dénouement (toujours provisoire) des aventures d'Arthis et d'Ariane en Inde. Karine, la tante d'Ariane, est gagnée par l'ivresse de la pulsion de vie qui est en elle, suite à l'échange de corps qui a eu lieu dans l'épisode précédent. Sous les traits d'Arthis, elle mène la guerre contre les Thugs et s'en tire très bien puisque les combats menés conduisent les A-Ka-Tha à la victoire.
Dans le même temps, Arthis, avec le corps de Karine Evans, est introduit au palais de la Maharani, femme du défunt Maharadja qui vit désormais recluse et sans héritier. Mais la Maharani est passionnée de photographie et accueille Arthis (sous l'apparence de Karine) afin qu'il (elle ?) lui apprenne la photographie. C'est lors de l'attaque du palais par les Thugs que le corps de Karine est mortellement blessé, rendant par sa mort son vrai corps à Arthis...

Ce quatrième épisode du deuxième cycle est particulièrement riche en rebondissements et pose des questions importantes sur la vie et la mort, sur leur sens, sur le bien et le mal. Ce cycle, un peu « à part » dans la série, pousse loin les questionnements et donne une profondeur au récit qui, je l'espère, ne se démentira pas par la suite !

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1995. ISBN : 2-7234-2131-7.

Balade au bout du monde, tome 7 : La Voix des maîtres, de Pierre Makyo et Eric Herenguel


Arthis, Ariane et sa tante Karine sont arrivés en Inde pour tenter de retrouver le père d'Ariane avec qui Karine avait commencé les recherches sur l'échange des consciences. À leur arrivée, Arthis tombe malade et Karine apprend à Ariane que son père est mort et qu'en tant que grand-maître de la secte A-Ka-Tha, il a été momifié. Suite à une expérience mystique dans la crypte où se trouvent les momies, Ariane apprend par la voix de son père pourquoi leurs expériences de transfert ne fonctionnent pas.
Par ailleurs, la secte A-Ka-Tha est en conflit avec la secte Kali, qui revendique la propriété du temps. Les Thugs (membres de la secte Kali) tuent Gopal, un enfant sacré A-Ka-Tha, par la bouche de qui parlent les maîtres momifiés. C'est la déclaration de guerre, mais l'intervention de Karine et d'ARthis, qui ont réussi le transfert, peut changer le cours des choses.

Ce troisième tome voit l'expérience de transfert réussie, ouvrant la porte au mal. Car c'est bien pour cette raison que le grand-maître la refuse. On entre là dans le domaine du spiritisme et de l'occultisme, et les protagonistes jouent avec des forces qui les dépassent. D'un certain côté, ce troisième tome du second cycle parle des dangers de notre monde qui cherche à contrôler la vie, la mort, et où l'homme joue à l'apprenti-sorcier. Où cela va-t-il mener les différents protagonistes ? Folie ? Mort ?

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1994. ISBN : 2-7234-1735-2.

Balade au bout du monde, tome 6 : A-Ka-Tha, de Pierre Makyo et Eric Herenguel


Après un premier tome où l'énigme est posée, ce tome-ci dévoile la réalité sur la vie des pensionnaires de la « maison de fous » tenue par la tante d'Ariane et sur ses vrais buts. Il est question, ici, de transférer des consciences, de redonner un corps à des esprits. Ce deuxième tome se termine sur une expérience dont le résultat n'est pas du tout celui qui était attendu et qui oblige en quelque sorte Ariane, dont le vrai prénom est Nella, à partir en Inde avec Arthis.
Même si la « balade au bout du monde » ne le mène pas, ici, dans le marais du premier cycle, ce bout du monde-là n'en a pas moins un rapport important avec ce qu'Arthis a vécu auparavant. Les drogues, la musique... la folie n'est jamais loin !
J'avais déjà lu ce deuxième cycle avant aujourd'hui, mais, bizarrement, il m'avait laissé moins de souvenirs que le premier. Sans doute parce qu'il est un peu « à part » dans la série ?

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1993. ISBN : 2-7234-1687-9.

Balade au bout du monde, tome 5 : Ariane, de Pierre Makyo et Eric Herenguel


Ce cycle s'ouvre sur une date et un lieu, pour la première fois depuis le début de la série. Nous sommes donc en 1990, en région parisienne, et il s'est passé cinq années depuis le retour d'Arthis et son internement à l'hôpital psychiatrique. Arthis y est toujours, mais il a brusquement recouvré la raison, sans aucune explication. Guéri, il quitte l'hôpital et tente de reprendre une vie normale en se rattachant à des bribes de son passé, dont Anne qui, entre temps, a refait sa vie. Seul, Arthis décide de quitter Paris et échoue dans une ville dont il ignore jusqu'au nom. C'est là qu'il rencontre une jeune femme brune dont l'air mystérieux le renvoie à ses propres démons. Il n'aura alors de cesse de la retrouver et d'en apprendre plus sur elle.

Ce deuxième cycle s'ouvre sur un bel espoir, celui de la normalité pour Arthis, avant que le mystère, et surtout la folie, ne le rattrapent. Le dessinateur a changé, apportant un nouveau style, un autre mouvement et un autre rythme à la série, sans trahir pour autant les quatre premiers tomes. Dans la première partie, on retrouve bien les personnages et ce n'est qu'après le départ d'Arthis qu'on entre plus avant dans l'univers d'Herenguel.
Comme dans le premier cycle, on ignore ici le prénom de la jeune femme brune qui fait battre le cœur d'Arthis. Et le mystère s'épaissit jusqu'à la dernière page !

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1992. ISBN : 2-7234-1543-0

lundi 7 avril 2014

L'Homosexualité en vérité, de Philippe Arino


Lors des débats sur le projet de loi permettant l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, je suis tombée plusieurs fois sur le site de Philippe Ariño et son propos m'avait beaucoup intéressée dans la mesure où il apportait des éléments importants pour moi, qui ne connais pas grand-chose à l'homosexualité (il faut bien avouer ses lacunes !).
J'ai donc ouvert cet ouvrage avec une grande curiosité. C'est un livre très court (95 pages), construit en trois parties sous forme de questions-réponses.
Dans la première partie, l'auteur s'attache à définir l'homosexualité ("L'homosexualité, qu'est-ce que c'est et que dit-elle de moi ?"), dans la seconde partie, il aborde plus particulièrement la question du désir homosexuel ("Que faire du désir homosexuel si je le ressens en moi de manière persistante ?"). Enfin, dans la troisième partie ("Si je suis croyant et homo, comment je fais ?"), il replace l'homosexualité dans la perspective catholique et montre que, malgré ce que l'on en dit en général, l'Église a un chemin de sainteté à proposer à chacun, y compris aux personnes homosexuelles (que donc, elle ne voue pas à l'enfer et qu'elle ne rejette pas, loin de là).

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, même si, parfois, il est quelque peu ardu pour quelqu'un qui ne connaît rien à l'homosexualité. Il aborde de manière assez pointue ce qu'est l'homosexualité, mais ce qu e j'ai vraiment apprécié, c'est que l'auteur, bien qu'homosexuel lui-même, ne rentre pas dans le politiquement correct en cachant la réalité du vécu chez les personnes homosexuelles. Il parle aussi bien des tabous que des difficultés rencontrées, en se basant non seulement sur sa propre expérience, mais aussi sur les rencontres et les connaissances qu'il a dans le "milieu homosexuel"; Il s'agit donc d'observations de l'intérieur sur une longue période, et non pas d'une enquête d'opinion à un instant "t" dans le contexte du vote de la loi sur le mariage.

Si les observation de Philippe Ariño dans les deux premières parties ne semblent pas très réjouissantes, la dernière partie, elle, est très positive et optimiste. Elle ouvre un autre chemin que celui que montre la société dans son ensemble qui, en autorisant les homosexuels à être "comme tout le monde", finit par les enfermer dans leur différence alors qu'une personne ne peut pas se limiter à son orientation sexuelle. Le chemin mis en lumière par l'auteur, et proposé par l'Église, celui de la continence, sublime en quelque sorte le désir homosexuel et rend à la personne sa dignité d'être humain, fils ou fille de Dieu. C'est finalement un chemin de vie, fécond lui aussi, mais d'une tout autre manière que ce que l'on entend habituellement par "fécondité" (le fait de pouvoir avoir des enfants).
L'auteur ne mâche pas ses mots, il écrit comme il parle et le propos est fort, dérangeant, sans concessions ni états d'âme. Et il est courageux dans la société d'aujourd'hui qui n'hésite pas à taxer d'homophobie toute personne dont le discours n'est pas conforme au "diktat" égalitariste des lobbys LGBTI. Rien que pour entendre un autre son de cloche, ce livre est à lire absolument.

Paru aux éditions Frédéric Aimard Editeur, 2012. ISBN : 978-2-9536078-8-8.

samedi 5 avril 2014

Balade au bout du monde, tome 4 : La Pierre de folie, de Pierre Makyo et Laurent Vicomte


Le dernier tome de ce premier cycle est celui d'un dénouement... tout provisoire. Dans le royaume de Galthédoc, rien ne va plus. Argon, le fils bâtard du roi, épouse la jeune femme brune... juste avant que celle-ci ne soit délivrée par Arthis, Anne et Joachim. Ds lors, les luttes de pouvoir et de légitimité se mettent en place.
Argon a mis au point un plan pour s'emparer du pouvoir, le jour de la fête du renouvellement, qui doit voir le roi en place lutter symboliquement contre ses dix meilleurs chevaliers afin de prouver au peuple qu'il est toujours le plus fort. C'est également ce jour-là que Joachim et ses alliés choisissent pour faire évader "Grand Pays", leur reine, de la prison des femmes où elle est enfermée depuis des années. La royauté finit par être restaurée, au prix de la mort de l'ancien roi devenu fou.
Mais ce tome est aussi celui qui voit Arthis perdre la raison, à cause de la pierre de folie avec laquelle il a été mis en contact par erreur. On le retrouve donc au Grand Pays, à Paris, dans une cellule d'un hôpital psychiatrie, et c'est par son récit au médecin qui tente de le soigner qu'on apprend ce qui lui est arrivé. C'est dans ce tome aussi qu'apparaît Rabal, petit homme étrange que l'on verra dans les cycles suivants prendre une part plus importante à l'intrigue.

Ce cycle est bien clos... et pourtant, il ouvre la voie au suivant, puisqu'Arthis est fou, et que la jeune femme brune, après avoir été mariée contre son gré à Argon, est maintenant considérée comme l'épouse de Joachim alors qu'elle ne souhaite que rentrer dans son monde à elle, le Grand Pays... Sans user de machines à voyager dans le temps, Makyo et Vicomte ont su créer, avec ce premier cycle, les bases d'un monde parallèle avec ses lois et règles propres, ses mythes et ses croyances, ses malédictions... Du grand art !

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1988. ISBN : 2-7234-0982-1.

Balade au bout du monde, tome 3 : Le Bâtard, de Pierre Makyo et Laurent Vicomte


Dans ce troisième tome, Arthis et Anne sont en route pour Galthédoc, petit royaume médiéval coupé du monde extérieur depuis des siècles, caché au cœur du marais du « bout du monde ». Cette fois-ci, l'histoire est de narration double avec d'un côté Arthis cherchant l'entrée du royaume et, de l'autre, Argon, le fils bâtard du roi et les trois princes alliés qui tentent de prendre le pouvoir. On en apprend ainsi beaucoup plus sur ce petit royaume, en particulier l'histoire de son actuel roi, mais aussi sur la place et le rôle des femmes.
Arthis, aidé de Joachim, l'un des villageois, finit par entrer dans le royaume. Il y retrouve la jeune femme brune dont il avait parlé à Argon. Le piège se referme, le mystère s'épaissit...

Le dessin de Vicomte évolue à chaque tome. Plus précis, plus beau que dans le premier volet du cycle, il donne une grande épaisseur au récit. Ce tome est moins noir que les deux précédents, mais la violence y est plus présente, plus sournoise aussi. Comme si la pire des violences n'était pas celle que l'on voit.

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1985. ISBN : 2-7234-0738-1.

Balade au bout du monde, tome 2 : Le Grand pays, de Pierre Makyo et Laurent Vicomte


Dans ce deuxième tome, l'histoire reprend là où elle s'était arrêtée, ou presque. Arthis et ses compagnons d'infortune creusent un tunnel pour s'échapper. Ils finissent par voir la lumière et débouchent... dans une autre prison, presque identique à la leur, si ce n'est qu'elle est habitée par des femmes.
Les scènes suivantes sont violentes, dures. Et Arthis retrouve la jeune femme qui avait disparu en même temps que lui. Il apprend aussi l'existence de "Grand Pays", une vieille femme qui semble en savoir assez long sur les raisons de leur emprisonnement. Depuis la prison des femmes, Arthis parvient à s'échapper. Il arrive dans un château médiéval et découvre avec stupeur un monde qui vit au Moyen-Age.
Aidé du fils du souverain, à qui il raconte son épopée, il finit par réussir à quitter le petit royaume de Galthédoc et rentre à Paris.

Dans ce deuxième tome, Laurent Vicomte excelle dans les ambiances. Morbide dans les prisons (les personnages ont l'air plus morts que vivants), vivante en surface et rassurante à Paris, cette atmosphère donne à ce tome un goût de cauchemar qui permet de se poser la question : Et si Arthis n'avait fait que rêver ?

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1984. ISBN : 2-7234-0740-3.

Balade au bout du monde, tome 1 : La Prison, de Pierre Makyo et Laurent Vicomte


Arthis est photographe. Il ère dans les rues de la grande ville, sous la pluie, comme hanté par ce qu'il vient de vivre. Line, qu'il n'a plus vue depuis une semaine, le croise par hasard et tente de comprendre ce qu'il a fait tout ce temps. C'est là qu'il lui parle du marais "au bout du monde" et qu'il la laisse là, une nouvelle fois, seule, sur le trottoir.
Hanté par les brumes du marais, Arthis reprend sa voiture et y retourne aussi vite que possible. À son arrivée, il croise une jeune femme, photographe elle aussi, ainsi qu'un vieux médecin à la recherche de son fils, disparu dans le marais dix ans auparavant.
Le lendemain, Arthis se rend dans le marais, où il entrevoit la jeune femme aperçue la veille, juste avant que tout ne bascule. La jeune femme est attaquée par des hommes en armure, semble-t-il. Il tente de se porter à son secours mais est attaqué à son tour. À son réveil, il est en prison, entouré d'une multitude d'autres hommes, comme lui prisonniers et, comme lui, ignorant totalement par qui et pour quelle raison.
Pour survivre, ces hommes se sont organisés. Ils ont mis en place des rites, une religion, une hiérarchie... et des clans qui s'affrontent régulièrement. Arthis, lui, ne veut qu'une chose : s'évader et retrouver la jeune femme disparue dans le marais.

J'ai découvert cette "Balade" il y a des années. Promue au rang de best-seller de la bande dessinée, ce tome est en réalité le premier du premier cycle de la série qui en compte quatre aujourd'hui. Ce premier cycle est dessiné par Laurent Vicomte, l'auteur et le dessinateur de Sasmira (tome 1). Cet album a plus de trente ans, et pourtant l'atmosphère qu'il dégage est toujours aussi forte. C'est sans doute là que l'on reconnaît le talent du dessinateur et du scénariste...

Paru aux éditions Glénat (Caractère), 1983. ISBN : 2-7234-0741-1.