lundi 25 octobre 2010

Concerto à la mémoire d'un ange, d'Eric-Emmanuel Schmitt


Ce livre m’a été prêté par ma collègue, et j’ai eu beaucoup de mal à l’ouvrir. Je n’avais tout simplement pas envie de le lire. J’avais déjà lu, de cet auteur, «Oscar et la dame rose», et «L’Evangile selon Pilate», deux romans qui m’avaient bouleversée. J’aurais dû être plus enthousiaste quant à la lecture de ce recueil de nouvelles, mais c’était sans compter le temps qui passe et les a priori qu’on peut avoir sur un auteur ou un autre. J’aimais bien le style d’Eric-Emmanuel Schmitt, et j’étais légèrement déçue de voir le personnage qu’il semblait être devenu, le succès aidant. Du coup, je n’avais plus grande envie de lire ses écrits, parce que le personnage de l’auteur m’énervait un peu. L’auteur m’énerve toujours, mais il arrive un moment où on doit dépasser ses humeurs et regarder l’œuvre.
Globalement, j’ai bien aimé ces nouvelles. Les histoires sont prenantes, les personnages décrits sobrement mais très fortement (oui, l’économie de mots, indispensable dans les nouvelles, n’empêche pas le détail, si tant est que les mots sont bien choisis pour le faire), les intrigues bien menées. Pour le coup, les nouvelles m’ont donc plu, mais il y manque un petit quelque chose. Malgré leurs indéniables qualités, elles ne resteront pas forcément dans ma mémoire comme de grands moments de lecture. Juste des moments agréables, mais qui ne me marqueront pas durablement. C’est dommage, parce que les thèmes abordés sont passionnants et prometteurs. Il y est question, de bout en bout, de l’évolution d’une personne. Que ce soit dans la première nouvelle ou dans les autres, il est toujours question d’une personne qui a le choix, qui peut faire le bien ou le mal ou se repentir et assumer ses erreurs («L’empoisonneuse», «Concerto à la mémoire d’un ange»), qui change avec le temps et l’expérience («Le Retour»), qui peut trouver le bonheur, pour peu qu’elle accepte de faire confiance («Un amour à l’Elysée»). L’auteur décrit l’évolution d’une ou de plusieurs personnes, en fonction des actes posés, des peurs, des questionnements, des aléas de la vie. Seulement ces nouvelles laissent peu de place à l’espérance et à la vie, justement: leur conclusion est toujours noire, même si la dernière, malgré le dénouement tragique, est légèrement différente.
En définitive, ce qui m’a le plus parlé, c’est le journal d’écriture qui se trouve à la fin de l’ouvrage, après les nouvelles. L’auteur y parle de son rapport à l’écriture et à ses personnages, de la naissance des nouvelles, du contexte dans lequel elles ont été écrites… et c’est finalement cet aspect du livre qui m’a le plus touchée. J’y ai retrouvé certains de mes doutes et de mes soucis quant à l’écriture. Ca ne règle pas les problèmes mais permet de comprendre qu’ils sont une phase normale dans le processus de l’écriture.

Paru aux éditions Albin Michel, 2010. ISBN : 978-2-226-19591-3

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