dimanche 24 octobre 2010

Un Père pour mes rêves, d'Alan Duff


Dans le cadre de mon travail, je suis amenée à lire un certain nombre d’ouvrages que je n’aurais sans doute pas découvert autrement, tant ils sont aux antipodes de mes lectures habituelles. Celui-ci fait partie de ces découvertes, et c’en est une très heureuse.
Alan Duff est un auteur néo-zélandais qui vit en France une partie de l’année. Ce roman fait la part belle à son pays d’origine.
Henry, guerrier Maori, revient en Nouvelle-Zélande à la fin de la Seconde guerre mondiale. Il y retrouve Lena, sa femme, et leur fille Mata, ainsi qu’un petit garçon dont il ne peut être le père, Mark, que tous au village de Waiwera surnomment « Yank ». Yank, pour Yankee, car Mark est le fruit de l’amour entre Lena et un soldat américain, qui a passé quelques semaines en Nouvelle-Zélande au cours du conflit mondial.
Ce roman est une histoire de famille, de père, de fils, de recherche d’identité : Yank doit vivre avec son père adoptif qui le rejette de tout son être, il doit faire face aux humiliations, à l’injustice, à la différence de traitement entre ses demi-sœurs et frère et lui. Mark grandit en idéalisant son père biologique, son héros. Un jour, sa mère lui révèle son identité. Devenu adulte et musicien professionnel, Mark commence un voyage initiatique aux Etats-Unis, dans le Mississipi des années 1960, où être né Noir est un crime puni des pires façons par les « bons » Blancs du Ku-Klux-Klan.
Alan Duff signe là un roman puissant, violent, subversif, sans concessions, où la musique a la part belle et où les hommes se battent pour leurs libertés et leurs droits. On y entend les cris des damnés, des souffrants, des hommes punis pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils ont fait. Un roman d’une profonde humanité.
Traduit de l’Anglais par Pierre Furlan.
Paru aux éditions Actes Sud, 2010. ISBN : 978-2-7427-8931-3

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