J'avais lu
1Q84 (le tome 1, il va falloir que je me penche dans mes
cartons pour récupérer les tomes 2 et 3 et lire la fin, un jour !),
et j'avais vraiment beaucoup aimé. J'étais donc curieuse de lire
celui-ci, dont on m'avait dit beaucoup de bien (et même que Kafka
sur le rivage était mieux que 1Q84 !). En tout cas, je
ne regrette pas le temps passé à lire ce livre magnifique. C'est un
pavé (plus de 600 pages quand même), mais je dispose de plusieurs
heures par jour grâce à l'allaitement (6 tétées par jour, environ
50 minutes par tétée, ça laisse du temps de lecture quand même,
et c'est vraiment appréciable !).
Donc, Kafka
sur le rivage, c'est une sorte de roman initiatique, bizarre,
déroutant, étonnant... les qualificatifs sont nombreux et je pense
que même en les utilisant tous, ils ne reflèteraient que très
imparfaitement la complexité et la beauté de ce roman.
Kafka
Tamura, 15 ans, fugue de chez lui, prend le train et se réfugie dans
une bibliothèque (voilà qui ne pouvait que me plaire !) où il
fait la connaissance de Oshima et de Mademoiselle Saeki, les deux
membres du personnel de cette bibliothèque pas comme les autres. Il
y trouve un refuge, une maison, des amis...
Parallèlement,
on suit l'histoire et le périple de Nakata, un vieil homme qui a vu
sa vie chamboulée lors d'un incident assez mystérieux au moment de
la Seconde Guerre mondiale. Il en est sorti handicapé du point de
vue des exigences sociales « normales », mais doté de
capacités inédites et incompréhensibles, qui plus est qui ne sont
pas pérennes et évoluent au gré du temps et des événements. Les
deux personnages, tels des aimants, semblent s'attirer mutuellement,
être liés d'une manière ou d'une autre, manière qui, en tout cas,
échappe totalement au lecteur durant tout le roman (et qui, bien
sûr, s'éclaircit à la fin, sinon ce serait assez frustrant).
J'ai été
happée par ma lecture. Haruki Murakami, dans ce roman comme dans
1Q84, a cette capacité à faire entrer le lecteur dans des
mondes étranges, tels des mondes parallèles au monde que l'on
connaît, comme si une autre réalité côtoyait la nôtre sans qu'on
en ait vraiment conscience. J'aimerais vraiment explorer les autres
livres de Murakami, histoire de mieux « voir » ce qu'il a
dans la tête... C'est étonnant, plusieurs fois, durant ma lecture,
j'ai trouvé des points communs avec l’œuvre de Miyazaki (Le
Château Ambulant par exemple, ou Le Château dans le Ciel,
ou encore Mon Voisin Totoro et Nausicaâ de la Vallée du
Vent... on pourrait multiplier les exemples tant l’œuvre de
Miyazaki est riche également). Je suppose qu'il faut y voir aussi
une influence de la culture manga, de l'imaginaire japonais,
finalement très éloigné du nôtre, occidentaux.
Si j'ai
parfois été déroutée, je me suis plongée avec délices dans
cette lecture, anxieuse de connaître la suite des aventures de Kafka
et Nakata. Les personnages sont intéressants, profonds, complexes...
et les personnages secondaires ne le sont pas moins : originaux,
attachants, étranges, tout aussi complexes d'ailleurs. Les
interactions entre les uns et les autres disent combien on peut voir
sa vie modifiée par les rencontres que l'on fait ; à quel
point nous sommes des êtres de contact, de communication, et combien
nous avons besoin les uns des autres pour vivre, voire survivre en ce
monde. Ce livre est finalement une belle leçon de tolérance et de
respect !
Paru aux
éditions 10/18, 2011. ISBN : 978-2-264-05616-0.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire