lundi 17 mars 2014

La Malédiction des Templiers, de Raymond Khoury



La Malédiction des Templiers est la suite du Dernier Templier. On y retrouve Tess Chaykin et Sean Reilly aux prises avec un dangereux terroriste Iranien, sur les traces d'un trésor templier vieux de plusieurs siècles. Leur quête les conduit de Rome à la Turquie et, tout comme dans le premier volume, elle sera plus que mouvementée.
Le récit est toujours aussi prenant, rythmé et efficace. Aucun temps mort ne vient ralentir l'action et le méchant est toujours un bon, un vrai méchant.
Il y a cependant dans ce livre un élément qui, tout comme dans le premier tome (où il était présent aussi, mais moins gênant à mon avis) a quelque peu parasité ma lecture. Il s'agit du discours convenu sur la véracité des textes bibliques. Alors bien sûr, toute l'intrigue est construite sur ce point. Mais l'auteur, par l'intermédiaire du personnage de Tess, a un discours à propos de la foi qui m'a dérangée. En gros, Tess met tous les croyants dans le même sac et soutient qu'ils ne veulent pas voir la vérité en face, à cause de leur foi. Le contenu du trésor des Templiers ne changera donc rien, pour eux. Mais pour les autres, "pour tous ceux qui, comme nous, cherchent une meilleure compréhension des racines de la foi, ceux d'entre nous qui sont curieux de leur histoire et de la façon dont nous sommes devenus ce que nous sommes... Il y a là amplement matière à réflexion." (p. 635).
Ce qui me gêne, là, c'est l'opposition binaire ("ceux qui" vs "ceux qui, comme nous"), renvoyant les premiers à l'obscurantisme religieux dont a priori ils ne veulent pas sortir (ce qui met d'entrée de jeu les croyants dans l'obscurantisme alors que, pour la croyante que je suis, il n'y a pas d'obscurantisme de ce point de vue là) et les seuls seconds à la recherche de la vérité. Ce n'est pas tant la thèse elle-même qui me gêne (les croyants seraient des suiveurs aveugles de la doctrine édictée depuis des siècles par la méchante Eglise qui a tout intérêt à garder ses ouailles dans l'ignorance de l'histoire de la foi) que la méconnaissance de la foi que cela suppose de la part de l'auteur. Sous des dehors de tolérance et de respect, l'impression qui me reste à la fin de ma lecture est celle d'un grand mépris pour les croyants. Mais, finalement, ce livre est à l'image de celle qu'a la foi dans notre monde sécularisé. Il est juste dommage, à mon avis, que l'auteur, qui fait preuve par ailleurs d'une très grande culture et d'une richesse impressionnante dans la recherche et la documentation n'ait, finalement, que la basique vision du monde à propos de la foi catholique, alors qu'en cherchant un peu, en creusant davantage, il aurait peut-être pu en montrer la beauté et la complexité, les nuances qui, loin d'enfermer l'homme dans la doctrine, le libèrent. Au moins évite-t-il quand même la réécriture de l'histoire...
Ceci dit, malgré ce bémol, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Paru aux éditions Pocket, 2011. ISBN : 78-2-266-21395-0.

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