jeudi 15 avril 2021

Fratelli Tutti : Encyclique, du Pape François [Jorge Mario Bergoglio]

 


« Fratelli Tutti » est la dernière encyclique du Pape François, après Lumen Fidei (La Lumière de la Foi) en 2013 et Laudato Si’ (Loué sois-Tu) en 2015. Après la Foi et la Création, le Pape François livre donc ici une réflexion sur la Fraternité, qui, comme pour chaque Encyclique, est un document de portée universelle.

J’ai lu ce document rapidement, parce que les écrits du Pape François sont plutôt simples à aborder du point de vue littéraire : ils sont écrits (et traduits) dans une langue accessible à tous, afin d’être facilement communiqués à l’ensemble des croyants (mais pas que). Le but, bien entendu, étant d’en faire la diffusion la plus large possible, ce qui explique aussi d’une part la coédition en France par trois maisons d’éditions catholiques (mais il existe d’autres éditions) et un prix faible pour l’ouvrage (4,50€ pour l’édition que j’ai entre les mains).

Le Pape François aborde la question de la fraternité en huit chapitres, en commençant, comme il se doit, par un constat : celui de la réalité vécue dans notre monde, abordant tant la question des droits humains, celle de la globalisation, de la pandémie ou de la dignité humaine que leurs dérives (agressivité, manque de sagesse, et illusion de la communication).

Le deuxième chapitre aborde la question de la fraternité sur le plan de la Bible, avec la figure du Bon Samaritain, qui prend soin d’un homme tombé dans une embuscade et laissé pour mort sur le chemin qui relie Jéricho à Jérusalem.

Le troisième chapitre ouvre à l’amour et parle de sociétés ouvertes permettant l’intégration de tous, mais aussi de la promotion des personnes et du bien moral ainsi que de la fonction sociale de la propriété.

Le quatrième chapitre aborde la question du monde et des frontières, du lien entre local et universel.

Le cinquième chapitre s’attelle à la question politique, entre pouvoir international et repli sur soi.

Le sixième chapitre met l’accent sur le dialogue et l’amitié sociale, parlant de dialogue social, de consensus et d’une nouvelle culture, axée sur l’autre, la rencontre et la bienveillance.

Enfin, le septième chapitre donne des pistes pour se retrouver, en repartant de la vérité, de la paix, du pardon et des questions liées à la guerre et à la peine de mort, pendant que le dernier chapitre aborde la place des religions dans le monde, qui se doivent d’être au service de la fraternité.

Comme tout texte de cette nature, qui, malgré les apparences et sa brièveté, est bien plus complexe qu’on ne croit, celui-ci mérite plusieurs lectures et approfondissements, chapitre par chapitre, afin d’être digéré, ruminé et intégré. Il s’agit là autant d’un texte de réflexion autour de la question (large) de la fraternité, à portée universelle, que d’un document de travail pour mieux vivre la relation à l’autre, quelles que soient ses convictions politiques ou religieuses, son appartenance culturelle, sa nationalité… C’est donc un texte extrêmement riche, dont, on le voit avec « Laudato Si’ », la mise en application peut donner lieu à de très nombreuses déclinaisons, diverses selon les lectures que l’on en fera et les ressources culturelles, politiques et religieuses de ceux qui s’attelleront à cette immense tâche qui consiste à travailler ensemble sur cette question magnifique de la fraternité. Pour mieux vivre ensemble dans un monde marqué par l’individualisme, la pandémie de Covid-19, les crises économique, sociale et politique que nous traversons tous.

Paru aux éditions Bayard/Cerf/Mame, 2020. ISBN : 978-2-204-14297-7 (Cerf) ; 978-2-227-49944-7 (Bayard) ; 978-2-728-93036-4 (Mame)

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