samedi 21 août 2021

La Servante écarlate, de Margaret Atwood

 

J’avais entendu parler de « La Servante écarlate » par la série sortie sur Netflix et j’en avais eu de très bon échos (sans pouvoir la visionner : je ne suis pas abonnée à Netflix!). Le sujet m’intéressait et, encore une fois, je n’ai pas été déçue du voyage (c’est ce qui est bien, quand on ne suit pas les modes en matière de lecture : le temps se charge de sélectionner les livres qui valent le coup de perdurer…).

Ici, il s’agit d’un récit à la première personne. Une femme, anonyme (on ne connaîtra jamais son nom de « servante » et jamais sa véritable identité), raconte sa vie quotidienne à Galaad, le monde qui a remplacé la société américaine, à une époque indéterminée, à la frange du XXe siècle. Cette femme fait partie de celles qui ont connu le « monde d’avant », ont vécu le changement de régime et sont sommées de s’adapter au nouveau. Et ce nouveau monde est effrayant.

Je ne ferai pas ici l’injure aux lecteurs de ce blog du « pitch » du roman plus que les quelques lignes qui précèdent. Étant donné le nombre d’éditions, de traductions, de films, et maintenant la série qui en est tirée, je laisse au lecteur qui veut en savoir plus le soin de se renseigner. Ce que je peux dire, en revanche, c’est que j’ai dévoré ce récit, une dystopie dans la lignée de « 1984 », « Le Meilleur des Mondes » ou « Farenheit 451 », trois ouvrages que j’ai lus il y a des années et dans lesquels il faut vraiment que je me replonge, au vu de ce qui se passe en ce moment. Ces trois livres semblent d’ailleurs être à l’origine de celui de Margaret Atwood, tant ils l’ont marquée, elle aussi.

J’ai donc lu très vite « La Servante écarlate » et suis rentrée dans ce monde étrange où la dictature, comme souvent, se présente comme la solution aux problèmes du monde et créant de ce fait un avatar effrayant, une sorte de matrice de ce que pourrait être notre monde si on laisse s’y développer certaines choses.

En ce sens, « La Servante écarlate », bien que sortie en 1985, est un livre très actuel. Intemporelle, faisant référence à de grands défis des années 1980, cette histoire pourrait très bien avoir été écrite pour ce premier quart du XXIe siècle. Entre pandémie, réchauffement climatique, transhumanisme et théorie du genre, il y a largement de quoi imaginer une autre dystopie, qui ne serait sans doute pas moins effrayante que celle décrite par Margaret Atwood. Les faits qu’elle imagine, les réactions humaines sont parfaitement plausibles, parce qu’observés par le passé à chaque période difficile. Les ressorts totalitaires semblent être toujours les mêmes, seules les cibles changent : là, les Juifs ; ici, les femmes ; ailleurs, les personnes de couleur… l’imagination humaine, en matière de répression et de persécution, semble n’avoir aucune limite. Si seulement elle se limitait à l’écriture romanesque !

« La Servante écarlate » est un roman magistral, et nécessaire !

Paru aux éditions Robert Laffont, 2021 (Pavillon Poche). - ISBN : 978-2-221-24994-9.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire