dimanche 24 juin 2012

Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg, de Jacques Fortier



En 2010, je suis allée une fois de plus au château du Haut-Koenigsbourg, avec des amis. La raison officielle était de faire une belle ballade, et de leur faire découvrir le château, mais la vraie était que Jacques Fortier, journaliste aux Dernières Nouvelles d'Alsace, l'un des deux quotidiens régionaux, y était pour une séance de dédicaces à l'occasion de la parution de son roman mettant en scène Sherlock Holmes et le Docteur Watson en Alsace.
J'ai donc sauté sur l'occasion et ai acheté le roman, avec la ferme intention de le lire très, très vite (j'aime beaucoup la version originale de Sir Arthur Conan Doyle, et j'avais hâte de voir ce que ça donnerait sous la plume d'un auteur régional). Comme de bien entendu, j'ai mis du temps, beaucoup de temps, à me plonger dans ce roman, mais je dirais que ça valait le coup !

Nous sommes en 1909. L'Allemagne a annexé l'Alsace et la Lorraine, et Guillaume II investit dans la ruine qu'est devenu le château du Haut-Koenigsbourg pour le restaurer et lui redonner son faste et sa splendeur d'antan.
L'intrigue est classique : un mystère entoure le château, un mystère qui remonte aux Croisades, et Sherlock Holmes, aidé de ce bon Docteur Watson, va devoir mettre tous les atouts de son côté pour le mettre à jour.

J'ai bien aimé ce roman, malgré quelques appréhensions au début. J'avais peur de ne pas retrouver le personnage de Sir Arthur Conan Doyle, peur que le récit ne soit pas à la hauteur de l'enthousiasme communicatif de l'auteur... peur d'être déçue, quoi. Et ce ne fut pas le cas. Certes, il ne s'agit pas ici de la plume de Conan Doyle, mais j'aurais sans doute été déçue si ça avait été le cas : il n'y a rien de pire à mes yeux qu'un auteur essayant de copier un autre auteur, quitte à mettre de côté sa propre personnalité. On entre là dans quelque chose qui devient insipide à force de ne pas vouloir trahir le personnage originel, et heureusement, Jacques Fortier a su éviter cet écueil en donnant à son Sherlock une personnalité qui ne dénature pas celle que lui avait attribuée Conan Doyle.
Passées les premières pages, j'ai vite été happée par l'histoire, bien montée, pleine de mystères, avec des faits étranges, des traitres, des espions... et le grand esprit de déduction du détective anglais. Mais bizarrement, tout cela m'a laissé un sentiment de tiédeur, comme si justement le modus operandi de Sherlock Holmes était quelque peu fade...
Heureusement, l'histoire est bien ficelée. Du coup, j'ai été embarquée dans l'intrigue et me suis retrouvée à Strasbourg, Sélestat, Orschwiller, au château aussi... et comme c'est justement un endroit que je connais bien, j'ai pu m'immerger dans le décor sans aucun problème. C'est là le principal atout de ce roman bien écrit par ailleurs que de permettre au lecteur de « voir » au-delà du décor habituel, d'imaginer ce que les apparences pourraient bien cacher. Pour ce qui est de l'intrigue et de la manière dont Sherlock Holmes résout le problème, j'avoue avoir été légèrement déçue, comme si cette enquête aurait pu être menée par un tout autre détective que Sherlock...

Il reste que ce livre est un bel hommage au cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Sir Arthur Conan Doyle, qui vaut malgré tout le déplacement pour le cadre somptueux de l'intrigue ! Et puis l'Alsace allemande du début du siècle est plutôt bien décrite !

Paru aux éditions Le Verger (Enquêtes Rhénanes), 2010. ISBN : 978-2-84574-084-6

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