samedi 3 janvier 2015

La Mystérieuse affaire de Styles, d'Agatha Christie



J'ai une affection particulière, vous le savez maintenant, pour Agatha Christie... et pour son héros Hercule Poirot. Et ici, j'ai eu de la chance, si l'on peut dire, parce que cette histoire est celle où l'on voit Hercule Poirot pour la première fois. On en apprend donc un peu sur lui, sur son histoire, son passé dans la police belge, son physique et son caractère (même si, pour ces deux dernières points, il n'est pas besoin de lire ce roman en particulier, puisqu'Agatha Christie le décrit plus ou moins régulièrement dans les romans où elle le fait apparaître). Le lecteur le découvre à travers le regard du Capitaine Hastings, à la fois ami de Poirot et témoin du meurtre... et tellement naïf qu'il est le parfait narrateur des faits. Et c'est là, je trouve, ce qui fait le génie d'Agatha Christie : trouver un narrateur crédible pour son récit, participant à l'enquête sans rien ou presque y comprendre et lui permettant de mener le lecteur par le bout du nez de A à Z. Il accompagne Poirot du début à la fin, voit donc les mêmes choses que lui (et le lecteur avec lui), et a donc toutes les clés en main pour en tirer les mêmes conclusions. Sans toutefois parvenir à trouver la bonne solution...

On apprend donc ici qu'Hercule Poirot est arrivé en Angleterre comme réfugié, son pays ayant été envahi par l'ennemi allemand, et qu'il doit son logement dans le comté d'Essex à la bienveillance de Madame Ingelthorp, riche propriétaire du château de Styles Court et héroïne bien malgré elle de la tragédie qui s'y déroule quelques heures après l'arrivée au château du Capitaine Hastings, en permission chez son ami John Cavendish, beau-fils de Madame Ingelthorp (je ne sais pas si j'ai été bien claire, là !). Toujours est-il que l'histoire elle-même est assez classique : Madame Ingelthorp s'est récemment remariée et elle meurt brutalement, empoisonnée. Or le meurtre semble impossible : la strychnine employée est un poison à effet rapide, mais ses effets ne se font sentir que plusieurs heures après l'ingestion. Par ailleurs, le meurtrier tout désigné, le jeune marié, est bien sûr absent de la maison le soir et la nuit de la mort de sa femme. De plus, la victime était enfermée dans sa chambre, de l'intérieur, rendant peu probable une intrusion nocturne qui aurait permis de l'empoisonner durant la nuit. Mais comme toujours chez Agatha Christie, les apparences sont trompeuses et le travail d'Hercule Poirot, appelé en renfort à Styles Court par Hastings, va être de démêler le vrai du faux afin d'envoyer la bonne personne derrière les barreaux. Le meurtrier est malin, prudent et rusé, et Hercule Poirot aura fort à faire pour le confondre.

Comme d'habitude, j'ai beaucoup aimé...et même si je l'avais déjà lu (et vu dans l'excellente série Poirot, de la BBC), je me suis régalée et ai été dans l'incapacité de trouver le bon coupable. Preuve qu'Agatha Christie sait merveilleusement bien distiller les indices sans que le lecteur soit à même de leur donner la bonne signification. Du grand art, quoi. Ou alors j'ai une si piètre mémoire que je pourrais le lire 10 fois sans m'en souvenir ? J'espère que ce n'est pas là que réside l'explication !

Donc, pour moi, les romans d'Agatha Christie restent une valeur sûre dont je ne me lasse jamais. D'ailleurs, pendant les vacances de Noël, j'ai commencé... Dix petits nègres !


Paru aux éditions Librairie des Champs Elysées, 1991 (Le Masque). ISBN : 978-2-7024-3318-8.

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