lundi 2 février 2015

Bonnes nouvelles sur le sexe et le mariage, de Christopher West



Le Seigneur fait bien les choses. Lors de la sortie de ce livre, en mars ou en avril 2014, j'avais lu un article dans la presse catholique à son propos. Il y était dit, en gros, que cet ouvrage permettait au lecteur de débuter dans la connaissance de la Théologie du Corps de Saint Jean-Paul II (pas encore canonisé à ce moment-là), que l'article décrivait comme étant une "bombe théologique à retardement" (des mots mêmes de l'auteur du livre). Soucieuse de vivre au mieux, dans mon couple et dans ma famille, l'enseignement de l'Eglise sur la question de la sexualité, je pensais commander le livre, sans pour autant passer à l'acte et remettant à plus tard.
Et puis, à la fin du mois de juillet 2014, avec mon mari, nous avons participé à une retraite d'une semaine dont le thème était justement la Théologie du Corps. La conférencière était une religieuse américaine, en France depuis quelques années, formée à l'Institut Jean-Paul II, aux Etats-Unis, et condisciple de Christopher West, l'auteur du livre. C'est à cette occasion que je me suis procuré le livre, curieuse de savoir ce qu'il pourrait m'apporter après la riche retraite sur ce thème universel du corps, de l'amour et de la sexualité.
Je n'ai pas pu lire le livre tout de suite. La retraite et ses enseignements étaient encore trop frais, trop présents, trop proches dans le temps. Et ce n'est que six mois après que j'ai enfin pu m'y mettre sérieusement.

Le livre est composé de neuf chapitres, tous (à l'exception du premier) construits de la même façon : une suite de questions et de réponses. Des questions très concrètes, d'ailleurs, du style "Je trouve assez ironique que de vieux célibataires cherchent à imposer une morale sexuelle aux autres" (chapitre 2, "Qui le dit ?") ou "Pourquoi l'Eglise ne vit-elle pas avec son temps en admettant que certains mariages ne marchent pas, tout simplement ?" (Chapitre 3 : "À quoi disons-nous "oui" ?") ou encore "Mais enfin, que peut-il bien y avoir de mal à recourir à la contraception ?!" (Chapitre 6 : "Oui... mais non").
Le premier chapitre, lui, est consacré au "grand mystère", c'est-à-dire à la théologie du corps elle-même, l'enseignement de l'Eglise sur la sexualité et le mariage. C'est une présentation rapide et pourtant assez détaillée de la place de la sexualité dans l'amour de Dieu et dans son plan pour l'humanité.

Ce qui m'a frappée dans ce livre et, surtout, dans l'enseignement de l'Eglise sur le corps et la sexualité, c'est sa très grande cohérence. De fait, ce que ce livre pointe, ce sont nos incohérences à nous, êtres humains, face à la sexualité et au mariage.
Par exemple, dans le mariage chrétien, catholique, ce à quoi nous disons "oui", c'est bien la participation de Dieu dans la vie du couple : on lui demande, par le sacrement du mariage, d'être partie prenante dans le mariage, c'est-à-dire d'accompagner et d'aider les époux à vivre le mariage et, de préférence, à "bien" le vivre. De fait, Dieu étant Trinité, l'Esprit Saint est présent dans la chambre à coucher. Il est même l'Amour, à l'image de ce qu'Il est dans la Trinité Sainte. C'est par ailleurs cet Amour qui est créateur, féconde et rend le couple fécond, lui donnant la joie d'accueillir des enfants (dans la plupart des cas, ce qui ne veut pas dire que les couples qui connaissent la stérilité ne sont pas féconds d'une autre manière). Du coup, l'enseignement de l'Eglise se comprend mieux, notamment au regard de la contraception. Utiliser la pilule dans le mariage catholique revient à mettre l'Esprit Saint dehors, hors de la relation et de la chambre à coucher alors même que, par le sacrement, les époux lui ont demandé d'être présent. C'est incohérent, pas de la part de l'Eglise mais de la part des hommes et des femmes agissant ainsi à l'encontre de ce qu'ils ont pris comme engagement.

L'enseignement de l'Eglise est universel. Il s'adresse à tous et peut être reçu par tous, si tant est que l'on cherche à vivre l'amour en vérité. En suivant les enseignements de l'Eglise sur le corps, le mariage et la sexualité, il est possible de vivre une sexualité ouverte à l'autre, au don de soi, dans le respect de l'autre. Cela suppose de renoncer à certaines choses, en particulier à ce qui semble être l'un des moteurs essentiels de la sexualité aujourd'hui : la recherche du plaisir pour soi, du plaisir pour le plaisir. Vécue de cette manière, la sexualité conduit à toutes les dérives que l'on constate aujourd'hui. Mais vécue dans le don gratuit de soi à l'autre, c'est-à-dire selon ce qu'enseigne l'Eglise, la sexualité est bonne et rend pleinement heureux, telle un avant-goût de paradis.
C'est un chemin exigeant, difficile peut-être, car il exige de la personne qu'elle reconsidère parfois toute sa manière d'être. Mais quelle récompense, quelle joie, quels fruits pour le couple et la famille quand ce qui en fait le cœur, l'essence même, est vécu dans le don de soi !


Paru aux éditions de l'Emmanuel, 2014. ISBN : 978-2-35389-286-0.

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