Ce trente-troisième tome s'ouvre sur un naufrage dans des mers gelées, où des vikings perdent un coffre contenant visiblement quelque chose de précieux, puisqu'ils prévoient de revenir à cet endroit afin de récupérer leur bien enfoui sous les eaux, et désormais protégé par un grand requin noir.
Puis nous retrouvons Jolan dans l'Entremonde, pour une courte séquence durant laquelle Manthor explique aux cinq jeunes gens – Jolan et les quatre qui sont arrivés avec lui – que les Vikings sont menacés par un peuple qui croit en un dieu unique. On est au temps de l'empire romain, et l'empereur lui-même a adopté ce dieu, appelé ici Yavhus, un dieu bon et miséricordieux. Autrement dit, le Dieu des Chrétiens. Nous n'en saurons pas plus sur cet arc de l'histoire, puisque juste après, nous retrouvons Thorgal, toujours à la poursuite des ravisseurs d'Aniel, adeptes de Magie Rouge.
Petrov, son ami rencontré dans l'épisode précédent, l'a fait embarquer à bord du Bateau-Sabre, un bateau qu'on appellerait « brise-glaces » aujourd'hui. Navire en bois équipé d'une proue un peu particulière, capable de briser la glace en formation sur un cours d'eau, tant qu'il reste en mouvement. Au moindre arrêt, la glace se forme autour de lui et le bateau ne peut plus avancer.
En route, le bateau est attaqué par des bandits appelés « le Peuple des Steppes blanches » qui attaquent les bateaux afin de les piller. Si Petrov a fait monter Thorgal sur le Bateau-Sabre, c'est aussi en raison de son habileté et de son courage, afin de tenir tête aux pillards. Et bien lui en a pris : Thorgal va effectivement aider l'équipage à sortir sans dommage de cette attaque, et permettre au Bateau-Sabre de poursuivre sa route. Mais à l'escale suivante, Thorgal découvre que la prochaine cargaison à embarquer est en fait une cargaison d'esclaves, dont Lehla, bannie elle aussi, comme l'étaient Aaricia, Jolan et Louve, donnant tous les droits à son propriétaire. Thorgal cherche donc désormais un moyen de la libérer en la rachetant. Et il va trouver mieux.
Cet épisode semble retrouver le souffle épique des premiers cycles de la série, avec moins de « bazar » scénaristique. Du point de vue graphique, le dessin a nettement évolué depuis que Van Hamme a laissé la place à Yves Sente. C'est toujours le même dessinateur, Grzegorz Rosinski, mais celui-ci semble effectivement avoir beaucoup changé sa technique. Le trait et à la foi plus beau et plus sombre, avec une utilisation des couleurs qui fait penser à l'aquarelle. Au niveau du scénario aussi, cet album présente une plus grande cohérence narrative que les précédents. Sans doute est-ce dû au fait que les auteurs ont renoncé à raconter deux histoires en parallèle dans le même album. Celle-ci forme une aventure à elle seule, avec un récit qui relie la scène du naufrage au sauvetage des esclaves, tout en ouvrant, tout à la fin, sur un indice concernant les ravisseurs d'Aniel. De quoi détourner encore une fois Thorgal de sa route ? Un bon cru, donc, que ce « Bateau-Sabre ».
Paru aux éditions Le Lombard, 2011. ISBN : 978-2-8036-2995-4
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