dimanche 10 avril 2011

Le Festin de Babette et autres contes, de Karen Blixen


Karen Blixen fait partie des auteurs cités dans « Au Bon roman », de Laurence Cossé, paru il y a presque un an, à la fin du mois d'avril 2010. Après ma lecture de ce livre, je m'étais promis de lire ces auteurs que je ne connaissais pas et qui sont considérés par l'auteur comme indispensables. A la librairie, j'ai donc acheté « Le Festin de Babette » qui, depuis, attendait que j'aie un peu de temps à lui consacrer. Les recherches sur le prochain prix littéraire de l'ISSM m'ont donné l'occasion de l'ouvrir enfin, et je ne le regrette pas. Avec « Le Festin de Babette », le lecteur entre dans bien plus qu'un conte ou une histoire.
Babette fuit la France et devient domestique chez deux sœurs, filles d'un pasteur, en Norvège. Pendant des années, elle est au service de ces deux femmes austères, sincèrement croyantes et n'hésitant pas à offrir aux pauvres ce qu'elles ont, quitte à vivre chichement pour cela. Babette les aide à gérer au mieux leur budget, améliorant de ce fait leur quotidien sans en faire un banquet quotidien toutefois.
Un jour, Babette gagne dix-mille francs or à la loterie et demande aux sœurs de la laisser préparer un dîner dans la plus grande tradition française, pour elles et leurs invités.

Il y aurait sans doute mille manières de raconter cette histoire. Mais là, on touche à l'indicible. Ce texte (et les autres contes, de longueur variable, de ce recueil) va bien au-delà du simple récit. La magie des mots crée un monde, un univers qui a presque plus d'importance ici que le récit lui-même. Les mots sont justes, précis, riches de sonorités et de sens, et c'est en lisant ce type de texte que l'on fait la part des choses entre le simple récit et la littérature.
Le recueil contient quatre autres textes, quatre contes plus ou moins longs, qui, comme « Le Festin de Babette », parlent avec chaleur et justesse de l'homme, de ses choix, de ses doutes, ses peines, ses rêves... de tout ce qui fait son humanité, sa pauvreté, mais aussi sa grandeur.
En dire plus me paraît presque indécent, tant j'ai été émerveillée devant cette écriture limpide et riche, fluide, simplement belle.
Si vous ne l'avez pas encore fait, partez vite à la découverte de Karen Blixen et du chef-d'œuvre qu'est « Le Festin de Babette » !

Traduit du danois par Alain Gnaedig et Marthe Metzger.
Paru aux éditions Gallimard (Folio), 1961, 2007 (pour la nouvelle traduction). ISBN : 978-2-07-034933-3

4 commentaires:

  1. Il me tente depuis longtemps celui ci :) Ton avis ajoute encore à mon envie!

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  2. Tu ne seras sans doute pas déçue !

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  3. Je n'ai pas lu le livre mais j'ai particulièrement apprécié l'adaptation cinematographique de Gabriel Axel sorti à la fin des années 80

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  4. Je ne l'ai jamais vu, celui-là ! Il faudra peut-être qu'un jour je rattrape mon retard cinématographique... monumental d'ailleurs (le retard). Hem.

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