Chiara
Badano est née à Savone, dans le Nord de l'Italie, le 29 octobre
1971. Elle est morte dans son village, à Sassello, où elle a passé
la majeure partie de sa vie, le 7 octobre 1990. Une vie très courte
(pas tout à fait 19 ans), et pourtant Chiara a vécu dans la foi et
la sagesse de Dieu depuis sa plus tendre enfance. Elle est la
quatrième jeune non martyre béatifiée par l'Eglise, le 25
septembre 2010.
Une
de mes amies m'a prêté ce livre parce qu'elle est particulièrement
touchée par ces jeunes, ces enfants qui mènent des vies saintes,
dans la foi. Mais j'ai attendu pas mal de temps avant de le lire,
parce que je n'avais pas envie d'avoir sous les yeux la description
de la souffrance incroyable de cette jeune fille, morte d'un des
pires cancer des os qui existent après deux ans de douleurs
intenables. Je pensais devoir faire face à la mort, à la
souffrance... mais c'était sans compter la bonté de Dieu. En même
temps que Chiara a eu à subir la douleur, Dieu lui a donné la grâce
de la vivre dans la joie, dans l'abandon et le don total d'elle-même
pour son "Premier Époux", son bien-aimé, Jésus, en
s'unissant à ses souffrances sur la Croix. Aimée de Dieu, elle a eu
la force de tout vivre et accepter pour Lui.
Le
récit de la vie de Chiara Luce, du surnom qui lui a été donné par
Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari dont Chiara
Badano a fait partie très jeune, est illuminé par cette joie
profonde, sincère, qui l'habite dès l'enfance. La joie et aussi la
volonté d'aimer l'autre, c'est-à-dire d'aimer Jésus à travers
l'autre ou encore d'aimer l'autre comme s'il était Jésus. De mettre
toujours Jésus "au milieu", de toujours chercher à le
reconnaître dans la personne en face d'elle. C'est à travers les
Mouvement des Focolari que Chiara approfondit sa foi et la vit au
quotidien. Ce mouvement est vraisemblablement un élément essentiel
de sa formation spirituelle et sera déterminant dans la manière de
vivre l'épreuve et l'offrande.
Autre
caractéristique de cette jeune fille : elle a toujours offert à
Jésus ses peines, ses souffrances, ses difficultés, qu'elles soient
d'ordre relationnel, scolaire ou personnel.
Une
des choses qui m'a le plus frappée, c'est la manière dont elle a
accepté le diagnostic final, la réaction qu'elle a eue face à sa
mère, au retour de l'hôpital où le médecin lui a appris qu'elle
ne guérirait pas, que tout était perdu. Elle a demandé à sa mère
de se taire, de ne pas lui parler maintenant et est restée assise
dans le canapé et y est restée prostrée pendant... 25 minutes.
Vingt cinq minutes au bout desquelles elle a dit à sa mère : "Tu
peux parler". Entre-temps, on ne peut que supposer ce qui s'est
passé. Sans doute a-t-elle confié sa vie au Christ, sans doute
est-ce le temps qu'il lui a fallu pour accepter le verdict et ce
qu'il voulait dire, avec la grâce de Dieu et dans l'abandon, la
confiance totale et l'amour pour le Christ dont elle fait preuve
depuis sa petite enfance : "Si tu le veux, Jésus, je le veux,
moi aussi".
En
dehors de la manière dont elle a vécu la maladie, ce qui est
frappant, chez Chiara Luce, c'est sa manière de vivre avec les
autres. Bien que réservée, cette jolie jeune fille a toujours été
entourée d'amis, elle était aimée de tous. Et vivait tout dans la
paix et la sérénité, qu'elle savait communiquer à tous ceux qui
venaient la voir, les soutenant et les réconfortant.
J'ai
été littéralement scotchée par cette biographie. J'y ai vu
l'histoire d'une sorte de comète ou d'étoile filante. Une vie de
foi dont la fulgurance est incroyable : Si l'Eglise a béatifié
Chiara, c'est qu'elle est un exemple de confiance et de foi dans
notre monde qui a mis Dieu aux oubliettes depuis bien longtemps. Nous
avons besoin de ces vies de Saints, de ces exemples de vies tout
entières données au Christ et, par ricochet, données aux autres,
puisque l'un ne va pas sans l'autre. Ce que j'ai appris, avec cette
lecture, c'est qu'il ne peut y avoir de sainteté seule. L'amour pour
le Christ est forcément fécond et ne peut qu'être tourné vers les
autres. Et puis, l'exemple de Chiara Luce donne des "pistes"
pour vivre une vie sainte, tournée vers le Christ et les autres.
L'offrande et la prière en particulier. L'offrande de tout ce qui
fait la vie quotidienne, des bonnes comme des mauvaises choses. Des
joies de la journée comme des souffrances, physiques ou morales, des
humiliations, des vexations ou des réussites, offrande aussi des
renoncements, abandon à la volonté de Dieu.
Et
puis, Chiara est un exemple d'humilité. Se faire petite fait partie
de cette offrande, puisqu'elle semble en être un peu la conséquence.
Si j'offre tout à Dieu, c'est que je reconnais aussi que rien ne
vient de moi, que tout vient de Lui. Je n'ai donc aucune gloire à
retirer de mes réussites : tout vient de Dieu. Je peux donc aussi
tout lui offrir... et la boucle est bouclée.
C'est
étonnant comme les choses se font bien. Le Seigneur pense à nous
dans les moindres détails. Cette lecture, que j'ai terminée le
week-end dernier, vient confirmer ce que m'a dit un prêtre samedi
soir et me donner concrètement les moyens de faire ce qu'il m'a
demandé de faire : offrir et me faire "petite"... J'ai
maintenant des moyens concrets pour avancer sur ce chemin de la
sainteté, auquel tous les baptisés sont appelés. Ben... y'a plus
qu'à ! Et c'est là le plus difficile, mais quel défi, avec la
grâce de Dieu !
Paru
aux éditions du Jubilé, 2011. ISBN : 978-2-86679-530-6.
Magnifique ce que tu écris, mon Amélie, et quel témoignage de Foi!( de la tienne et de celle de Clara LUCE)...qui veut dire Lumière.
RépondreSupprimerCe que j'admire le plus dans toutes ces figures que Dieu nous donne à connaître,c'est qu'elles sont toujours des créatrices , des accoucheuses de mouvements ou d'associations qui vont façonner le jugement de ceux qui viendront après elles: Marthe Robin et ses foyers de charité,qui vient en notre temps, après toutes ces saintes qui ont fondé des Ordres, tout au long des siècles, ce qui est la "preuve" que l'Esprit est toujours à l'oeuvre, même en 2015
Apparemment, l'Eglise ne béatifie personne par hasard. Chiara "Luce" Badano n'a rien créé elle-même, elle n'a été que membre des Focolari, mouvement créé par une autre Chiara, Chiara Lubich (je crois que son procès de béatification est aussi en cours). Mais quelle fécondité dans la vie si courte de Chiara Badano, et après sa mort ! Des conversions à la pelle, des retournements spectaculaires de personnes qui s'étaient éloignées de l'Eglise... Et ces jours derniers, le Pape François a justement rencontré les Focolari... Ce mouvement me semble être d'une grande fécondité au niveau de la foi !
Supprimer