mercredi 3 septembre 2025

Thorgal, tome 1 : La Magicienne trahie, de Grzegorz Rosinski et Jean Van Hamme


J'ai lu et relu cette bande dessinée (et les suivantes de la série) pendant toute mon adolescence et ma vie de jeune pro célibataire. Autant dire que, avec la série Yoko Tsuno, c'est celle que j'ai le plus fréquentée... D'où mon attachement particulier à Thorgal, l'enfant des étoiles, et à Aaricia, sa femme.

Ce premier tome de la série se compose en réalité de deux histoires distinctes, comme un galop d'essai pour camper les personnages de la saga mythique de Van Hamme et Rosinski...

La première histoire, « La Magicienne trahie », permet au lecteur de faire brutalement connaissance avec le personnage principal. Thorgal est en effet emmené par Gandalf le Fou, le chef du village, à l'anneau des sacrifiés où il est enchaîné. Lorsque la marée sera assez haute, Thorgal mourra, parce qu'il a osé aimer Aaricia, la fille de Gandalf... qui l'aime en retour.. Fin de l'histoire ? Non. Au moment où il va mourir, une femme lui propose un marché : elle le délivre s'il accepte de se mettre à son service pendant un an. Thorgal accepte et accompagne la femme qui lui demande d'aller chercher un coffret. Pour mener sa quête à bien, Thorgal va devoir affronter des adversaires redoutables. Mais ce n'est que le début de cette aventure, qui se poursuit dans le tome 2, dont nous parlerons très bientôt.

La deuxième histoire, plus courte que la première, met en scène Thorgal, perdu dans la montagne, en plein hiver. Il fera bientôt nuit et les loups sont à l'affût : ils espèrent bien prendre une proie de choix. En fuyant pour sauver sa vie, Thorgal, sur son cheval, tombe dans un ravin et se réveille dans un monde enchanté, entouré de trois sœurs, Ingrid, Ragnhild et la plus jeune, Skadia. Seulement le monde dans lequel il est tombé est différent de celui d'où il vient : à en croire Ingrid, l'aînée, le temps ne s'y écoule pas à la même vitesse qu'en surface. L'enjeu, pour le héros, va être de regagner la surface, sans trop savoir comment quitter ce monde étrange ni, surtout, à quelle date il va retrouver le sien...

En deux histoires courtes, ce premier album plante directement le décor et les personnages de la saga. Thorgal, homme mystérieux, courageux et fidèle à sa parole, se trouve confronté aux Vikings, peuple avec lequel il vit mais qui le considère comme un étranger. Par ailleurs, il a accès, dès le premier album, à une sorte de monde parallèle dont on ne sait pas exactement où il se trouve ni ce qu'il est exactement : La mort ? Le paradis ? Un univers parallèle sous le monde que nous connaissons ?

Dans cette série, le fantastique côtoie l'aventure et les deux se mêlent particulièrement bien...


Paru aux éditions Le Lombard, 1980. ISBN : 2-8036-0358-6.


lundi 1 septembre 2025

Père Elijah à Jérusalem, de Michael D. O'Brien


Cet ouvrage est la suite de « Père Elijah, une apocalypse », du même auteur, chroniqué d'ailleurs sur ce blog il y a quelques temps.

Si j'ai beaucoup, beaucoup aimé le premier tome, j'ai été légèrement déçue par cette suite qui, pourtant, promettait beaucoup. J'ai eu l'impression un peu désagréable que l'auteur écrivait la suite parce qu'il ne pouvait décemment pas laisser son héros devant les portes de Jérusalem, sans que les lecteurs ne sachent ce qu'il advenait de lui. Comme si, entre les deux romans, Michael D. O'Brien s'était plutôt désintéressé de son héros et avait fini par écrire la suite, plus contraint et forcé par ses lecteurs que mû par une réelle envie de raconter la fin de l'histoire... Petite déception, donc.

Ceci dit, l'histoire se tient. Elijah, flanqué d'Enoch, frère carme comme lui, est à Jérusalem et doit remplir sa mission, qu'il peine d'ailleurs lui-même à définir. L'ennemi est bel et bien nommé : il s'agit du président (le même que dans le premier tome, jamais nommé, mais identifié par tous les protagonistes de l'histoire), qui doit justement se rendre en Israël pour une semaine de rencontres, conférences, annonces diverses et variées. Elijah va devoir trouver un moyen de se retrouver en sa présence, et ce malgré l'impressionnant service de sécurité qui entoure le président, particulièrement à Jérusalem.

Si j'ai moins bien aimé ce récit, c'est sans doute parce que l'action tarde à venir, en quelque sorte. Le roman est structuré sur une semaine, durant laquelle on suit l'évêque carme, qui va de rencontre en rencontre sans que « la » rencontre décisive n'ait lieu. C'est assez déroutant, d'autant plus que la fin est plutôt abrupte et rapide, alors que tout le reste du récit prend son temps et est formidablement bien détaillé. Les rencontres, les lieux, les descriptions sont fouillés, sans pour autant est ennuyeux, les personnages secondaires sont très intéressants, bien campés... et le récit émaillé de faits « surnaturels » qui permettent aux deux héros d'être guidés dans leur mission.

Seulement voilà, j'ai eu l'impression, à la lecture, d'un « tout ça pour ça ! » assez décevant. Cela n'enlève rien aux qualités littéraires de ce roman, mais j'avoue être déçue par cette fin, alors que j'aime bien cet auteur et que je mettais beaucoup d'espoirs dans cette lecture... Je me consolerai donc avec le prochain livre que je lirai !


Paru aux éditions Salvator, 2024. ISBN : 978-2-7067-2661-3.


mercredi 27 août 2025

Alix, tome 16 : La Tour de Babel, de Jacques Martin

Alix et Enak, avec Yoko Tsuno, ont peuplé mon enfance, et m'ont introduite dans l'histoire ancienne, celle de l'Antiquité, des Romains, des Gaulois et... dans le mystère, les enquêtes et les aventures. Sauf qu'enfant, j'ai dû choisir, parce que mon petit pécule était bien insuffisant pour acquérir toutes les bandes dessinées que je voulais lire au fur et à mesure qu'elles sortaient en librairie. D'ailleurs, je crois que j'ai mis un certain temps à comprendre que je pouvais les acheter ! Pendant longtemps, je ne les lisais qu'à la bibliothèque... Bref.

J'ai découvert cet album très récemment, quand mon mari a décidé de me l'offrir pour Noël (oui, j'ai du retard dans mes chroniques de lectures... on ne se refait pas!) Donc, dans cet album, Alix et Enak sont à Jérusalem, où ils ont rendez-vous avec un homme mystérieux, envoyé par Oribal, qu'Alix a autrefois aidé à conquérir le trône qui lui revenait. Ici, Oribal a à nouveau besoin de l'aide d'Alix, parce qu'il est menacé de perdre son royaume, voire sa vie : sa jeunesse l'a amené à commettre des erreurs et les nobles et les prêtres de son royaume lui en veulent. Sous la protection de l'armée, il en désormais prisonnier et espère l'aide d'Alix pour sortir de cette situation épineuse et dangereuse pour lui. Les deux amis prennent donc la route avec l'envoyé d'Oribal pour Babylone, afin de venir en aide au souverain. Et bien sûr, tout ne va pas se passer aussi simplement que prévu. Un mystérieux homme en noir semble les surveiller... voire les suivre.

Ce que j'aime bien dans les bandes dessinées de Jacques Martin, c'est la complexité des intrigues. J'avoue ne pas toujours comprendre ce qui s'y passe à la première lecture, et devoir m'y reprendre à deux fois pour saisir le sens de l'histoire. Mais malgré tout, le réalisme des dessins, le sens du rythme, l'évolution rapide du scénario sont prenants et me transportent à chaque fois dans l'univers antique décrit. Peu importe que ce soit réaliste ou non, le sujet n'est pas là. Il s'agit ici d'aventures, de complots, d'amitiés fortes et fidèles. Jacques Martin a le chic pour montrer tout cela et plus encore. Son œuvre, via les personnages principaux, respire la noblesse des sentiments et le courage. Alix est un archétype du héros au grand cœur, qui respecte son adversaire jusqu'au bout, particulièrement quand celui-ci est vaincu. Il y a derrière ce personnage une vision presque christique du héros : celui qui se bat pour la justice, la vérité, quitte à aller jusqu'au sacrifice personnel, si cela est nécessaire. Alors comme Alix est le héros, il ne meurt pas, mais il y est prêt, c'est indéniable.

Dans cet album, ce qui m'a particulièrement intéressée, c'est l'alliance de l'histoire et du mythe de Babel, cette tour mentionnée dans l'Ancien Testament, construite par les hommes et visitée par Dieu. Celui-ci, voyant que l'objectif des hommes était tout simplement de bâtir une tour plus haute que toutes les autres, afin de gagner le ciel sans Dieu, a simplement « mélangé » les langues de manière à ce que les hommes ne puissent plus se comprendre entre eux et que le projet soit stoppé. Cette tour de Babel a donné son nom à l'extraordinaire ville de Babylone et au royaume dont elle était la capitale. Dans la Bible, Babylone sera, plus tard, le lieu de déportation des Juifs, événement traumatisant qui permet à ce peuple, par la suite, de réfléchir à son histoire et de s'ancrer, enfin, en Dieu...

Pour ce qui est de l'histoire, eh bien... je vous laisserai la découvrir, pour ceux qui ne la connaissent pas encore !


Paru aux éditions Casterman, 1981. ISBN : 978-2-203-31216-6.


lundi 25 août 2025

Conclave, de Robert Harris


Mon fils m'a offert pour mon anniversaire le Blu-ray du film « Conclave », cette année. Et bien entendu, juste après l'avoir vu en famille, je suis tombée sur le roman qui a inspiré le film. Ni une, ni deux, j'ai lu le roman et... il m'a beaucoup plu !

Le timing est parfait ! Le printemps 2025 a en effet vu la mort, le lundi de Pâques 21 avril, du Pape François. Nous avons donc vécu « en direct » un conclave en vue de l'élection du nouveau pape de l’Église catholique, élu le 8 mai sous le nom de Léon XIV. C'est dans ce contexte que j'ai vu le film (fin mai) et lu le roman (début juin).

Si on peut faire quelques reproches au film (notamment l'escamotage quasiment systématique des temps de prière), ceux-ci sont bien présents dans le roman. En général, je préfère les livres aux films qui en sont tirés, parce que justement l'écrit permet d'aller plus loin dans les descriptions, les introspections, le contexte... que ne le permet le film. Et là, il faut bien avouer que j'ai beaucoup, beaucoup apprécié les deux, pour des raisons totalement différentes d'ailleurs.

Le roman, donc, relate le conclave qui a lieu à la suite de la mort du pape, dont le nom n'est d'ailleurs jamais évoqué dans le roman. Cet artifice permet de ne pas situer le récit historiquement. La seule chose que l'on sait, c'est que le pape qui vient de mourir vient après Jean-Paul II et Benoît XVI. S'agit-il de François ? Ou d'un de ses successeurs ? Le récit ne le dit bien sûr pas, et ce fait empêche donc de dater l'action du roman. Celle-ci peut avoir lieu en 2025 ou après...

L'histoire est connue, le film étant particulièrement fidèle au roman. Le pape en exercice vient de mourir, et le doyen du collège cardinalice (c'est-à-dire du groupe des cardinaux dont ceux qui sont âgés de moins de 80 ans éliront le prochain pape lors du conclave) est chargé de l'organisation dudit conclave. Cette responsabilité, le cardinal Lomeli n'en voulait pas et a tenté de démissionner de son poste. Mais le défunt pape avait refusé sa démission, sans donner au doyen les clés pour comprendre pourquoi il tenait à ce que ce soit lui qui se charge de cette mission. Lomeli va donc devoir mener à bien sa tâche, en tenant compte des événements imprévus qui s'invitent dans le cadre fermé du Vatican, après la clôture des portes. Les cardinaux, réunis au Vatican, sont en effet isolés de l'extérieur, afin de ne pas être influencés par les informations qui circulent, en particulier dans les médias. Mais ce conclave-ci est mouvementé : les cardinaux « papabili » étant tour à tour éliminés et les jeux de pouvoir et d'influence sans cesse renouvelés. Les cartes sont donc en permanence rebattues, jusqu'au dernier tour de l'élection, et il faut toute la sagacité de Lomeli pour déjouer les pièges que ce conclave comporte... Un pape est néanmoins élu... Qui est-il ? Ne comptez pas sur moi pour vous révéler son nom, si vous n'avez pas encore vu le film ou lu le roman !

C'est bien écrit (et bien traduit !) et très prenant, comme un véritable roman policier, genre que j'affectionne particulièrement d'ailleurs !

Paru aux éditions Pocket, 2018. ISBN : 978-2-266-24860-7.


vendredi 22 août 2025

Rejoins-moi à Marylebone, de Mathieu Vervisch



Mathieu Vervisch est un de mes cousins, et j'ai déjà eu l'occasion de chroniquer ici une des bandes dessinées de son frère, Frédéric Vervisch. Je n'ai pas eu l'occasion de lire les autres romans de Mathieu, faute de temps, malheureusement.

Mathieu m'a gentiment envoyé le PDF de son roman, afin que je puisse l'évaluer, et je me suis donc empressée de le lire. En fait, je n'ai pas eu du tout à m'empresser de lire quoi que ce soit. Il se trouve que ce roman est bien écrit, avec une intrigue prenante, joyeuse et riche de personnages hauts en couleur et très attachants. Du coup, j'ai carrément eu le problème inverse : c'est arrêter ma lecture qui s'est avéré impossible... Je vais commencer par une petite critique, comme ça c'est fait et on n'en parle plus : je mettrais un tout petit bémol à ce roman, du point de vue formel : ce livre aurait gagné à bénéficier d'une relecture plus attentive (même si je sais à quel point il est difficile, quand on a écrit un roman, de voir les erreurs qui pourtant sautent aux yeux du lecteur qui découvre le texte) : on y relève plusieurs erreurs d'orthographe et quelques phrases qui ont visiblement été retravaillées, où il manque un mot ou, au contraire, il y en a un de trop... Un peu dommage quand on voit la qualité du récit par ailleurs. Voilà, c'est le seul petit truc qui m'a gênée.

Donc, ce roman ? Laure Chaplain est une jeune femme de 31 ans, passionnée de littérature, mais timide et dotée d'un caractère assez volcanique, ce qui, contrairement aux apparences, n'est pas du tout antinomique, mais simplement le reflet de l'effet « cocotte-minute ». Mais bon, peu importe. Toujours est-il que, dès les premières pages, Laure se trouve rapidement dans la panade, avec la perte de son travail, puis de son logement, de son amie et, enfin, des difficultés financières et une mère quelque peu « compliquée »... Un peu perdue et surtout en manque d'argent, Laure rend visite à sa grand-mère et tombe par hasard sur une lettre datant de 1992, d'un certain Edward, donnant un rendez-vous à Isabelle Chaplain, la maman de Laure, à Marylebone, devant une librairie. Laure n'a jamais connu son père et il ne lui faut pas longtemps pour faire le calcul : cet Edward pourrait être son géniteur. Ni une, ni deux, elle prend l'Eurostar et se retrouve à Londres, devant la librairie en question, bien décidée à retrouver l'auteur de la lettre. Bien sûr, l'enquête va s'avérer assez complexe à mener à bien, mais la jeune femme rencontre de nombreuses personnes qui vont l'aider dans sa quête, autant qu'elle-même les aidera à résoudre leurs problèmes : il se trouve que la librairie est menacée, et ça, c'est inacceptable, pour Laure comme pour Annie, la propriétaire.

Outre les personnages hauts en couleurs, attachants et très bien campés, j'ai bien aimé le jeu des apparences qui, ici, s'avèrent particulièrement trompeuses. Jusqu'à la fin, même si certains ressorts sont assez rapidement repérables, jusqu'à la fin, donc, de nombreuses surprises attendent le lecteur dans cette quête plutôt improbable. Entre l'énigme policière et la quête de justice, ce livre est aussi une jolie comédie romantique très agréable à lire. Alors si vous avez envie de passer un bon moment, n'hésitez pas : Marylebone vous attend les bras ouverts !


Auto-édition, 2025. ISBN : 9798296497154

mercredi 20 août 2025

Les mondes de Thorgal : Louve, tome 2 : La main coupée du Dieu Tyr, de Roman Surzhenko et Yann


Louve, fille de Thorgal, se retrouve coincée dans un monde étrange, avec d'autres hommes et femmes qui, comme elle, ont vu leur agressivité, leur sauvagerie, leur être retirée par la magie d'Azzalepstön. Au moment où l'histoire commence, le lecteur retrouve la part « sauvage » de la petite fille en pleine lutte dans un autre monde, où elle a été envoyée pour remplir une mission bien précise. Mais cela, la part « calme » de Louve l'ignore encore. Seulement, la petite fille sait qu'elle ne peut pas rester indéfiniment dans le joli monde où Azzalepstön la garde prisonnière : elle est bien trop rebelle pour cela et elle se rend compte que, peu à peu, sa combativité la fuit et qu'elle perd de plus en plus sa vitalité... Elle décide donc de quitter ce « monde » et est aidée dans son entreprise par Vigrid, l'un des dieux d'Asgard, qui ne peut que la rendre attentive au fait que, pour retrouver la part d'elle-même qui lui a été enlevée, elle va devoir mener à bien la mission confiée à sa double « sauvage », sous peine de rester à jamais l'enfant qu'elle est...

Ce deuxième tome est tout aussi bien que le premier de la série, et confirme le talent des auteurs. Tous les codes de la série « Thorgal » sont présents, et de nombreux ponts sont faits avec les autres albums. On n'est donc pas perdu à la lecture de cette nouvelle série (même si elle n'a plus rien de nouveau après 13 ans ! Mais il n'y a que moi pour découvrir aussi tardivement ces albums, on ne se refait pas!), et j'avoue que j'y prends beaucoup de plaisir !


Paru aux éditions Le Lombard, 2012. ISBN : 978-2-8036-3103-2.


lundi 18 août 2025

Louis XVI et ses frères : histoire d'une tragédie familiale, d'Emmanuel de Valicourt


J'ai acheté ce livre pour ma fille aînée, royaliste, parce que j'ai pensé que le sujet l'intéresserait. Et je n'ai bien entendu pas pu résister : je l'ai lu avant de le lui offrir. Et je ne le regrette pas : j'ai appris énormément de choses.

Ce livre retrace la vie du dernier Roi de l'Ancien Régime, Louis XVI, qui n'a dû son trône qu' à la mort précoce de son père et de son frère aîné. Au départ, c'était l'aîné qui était élevé comme futur roi. Mais, avant l'âge de dix ans, le futur Louis XVI se retrouve dans la position de l'héritier du trône, ce qui change totalement les relations dans sa famille, en particulier avec ses deux frères plus jeunes.

L'auteur retrace donc la vie de la famille royale, depuis Louis XV, son grand-père, jusqu'à la mort du roi Louis XVI, en janvier 1793, en pleine Terreur. Mais ce qui est particulièrement intéressant, c'est que cette biographie familiale est aussi un ouvrage sur les relations qu'entretenait Louis XVI avec ses deux jeunes frères, le Comte de Provence et le Comte d'Artois. Ce « zoom » sur la vie familiale permet de mieux percevoir aussi ce qu'est la vie de la cour, les occupations quotidiennes, les jeux de pouvoir et d'influence, le tout basé sur différents types de documents, en particulier sur les lettres échangées entre Marie-Antoinette et sa mère ou son frère, ou entre Louis XV et ses petits-enfants, ou encore entre le roi et ses conseillers...

Ce qui m'a beaucoup touchée, c'est de percevoir derrière l'Histoire de France en cette période troublée de la Révolution Française, les petites histoires d'une famille – presque – normale.

Du point de vue formel, ce livre est relativement facile à lire, moyennant le recours aux nombreuses notes dont beaucoup restituent le contexte ou donnent des explications supplémentaires. Un bon livre, donc, pour mieux comprendre ce qui s'est joué à la fin du XVIIIe siècle dans notre pays.


Paru aux éditions Tallandier, 2024. ISBN : 979-10-210-5549-0.