jeudi 6 novembre 2025

Les Mondes de Thorgal : La jeunesse, tome 1 : Les trois sœurs Minkelsönn, de Roman Surzhenko et Yann


Cette série, comme « Louve » (voir les chroniques des deux premiers albums ici et ), fait partie des trois séries issues de l'univers de Thorgal, avec celle qui est consacrée à Kriss de Valnor. Comme son titre l'indique, il est ici question de la jeunesse de Thorgal, esquissée dans l'album « L'Enfant des Etoiles », sous forme de trois courts récits. Ici, on est au début d'un cycle d'aventures, qui reprend l'histoire là où « L'Enfant des Etoiles », et surtout « Aaricia » l'avaient laissée.

Thorgal, scalde du village des Vikings du Nord, est mis à part. Le chef, Gandalf-le-Fou, est parti en mer avec les hommes pour une campagne de pillages, afin de procurer aux Vikings de la nourriture. En effet, l'hiver se prolonge anormalement, et les réserves de nourriture sont à sec. Les habitants qui restent (les femmes, les vieillards et les enfants) doivent se serre la ceinture. Mais Thorgal, lui a été exclu des partages des dernières réserves par Björn, le fils de Gandalf et frère d'Aaricia, par pure haine de ce dernier. Aaricia, qui en tant que fille du chef, bénéficie d'une ration plus importante, partage sa nourriture avec Thorgal.

Un soir, les deux jeunes gens voient arriver dans la baie trois baleines, attirées par le chant de Thorgal. Ces trois baleines sont une bénédiction pour le village, une promesse d'une nourriture de bonne qualité, et surtout abondante, qui mettra tous les habitants du village à l'abri de la famine pendant des mois. Sauf que Thorgal perçoit chez l'une d'elles quelque chose d'étrange : elle lui « parle » dans sa tête et lui raconte leur histoire. Elle et ses deux compagnes n'ont pas toujours été des baleines : elles étaient des femmes, transformées en baleines par la jalousie de la déesse Frigg.

Thorgal promet à Servane, l'une des sœurs, de les aider à reprendre forme humaine.

Voici le début de cette nouvelle histoire, qui conduit le jeune homme à prendre des risques inconsidérés, au cœur de l'hiver scandinave. Il est bien sûr la proie de personnes sans scrupules, tout aussi affamées et gelées que lui !

J'aime bien cette nouvelle aventure, où on retrouve les fondamentaux de la série-mère. Cette mini-série vient combler un trou dans l'histoire du héros, et permet de mieux appréhender le couple Thorgal-Aaricia. Elle donne aussi à Aaricia une place légèrement différente de celle qu'elle a au début de la série-mère, par les propos que la déesse Frigg tient à son sujet. Mais chut ! Je ne vais rien dévoiler ici : j'en ai déjà trop dit !


Paru aux éditions Le Lombard, 2013. ISBN : 978-2-8036-3130-8


mercredi 5 novembre 2025

Sherlock Holmes contre Arsène Lupin, tome 1 : La Quête d'éternité, de Roger Vidal et Denis-Pierre Filippi

 


Cette nouvelle série commence avec Sherlock Holmes, retiré dans son cottage, approché par Mycroft, son frère, qui lui demande son aide pour protéger une cargaison qui doit aller en train de Douvres à Londres le lendemain. Moriarty est mort, mais quelqu'un qui se réclame de lui a décidé de s'en prendre à cette cargaison.

Dans la nuit suivante, à Paris, un cambriolage est commis à la bibliothèque de l'Arsenal. Arsène Lupin est dans le coup, et il est aidé en cela par une jeune femme, qui ne va pas tarder à le trahir.

Les deux hommes se retrouvent alliés de circonstance, ayant tous les deux intérêt à mettre fin aux agissements de la jeune femme et de sa complice.

J'ai découvert cette nouvelle série totalement par hasard, en allant à la librairie, lieu que j'évite en ce moment parce que j'ai bien trop de lectures en retard. Mais comme on ne se refait pas... Je suis très contente, parfois d'avoir transigé avec mes principes ! Et cette fois-ci, j'ai eu raison. Une bonne bande dessinée, bien rythmée, avec un beau dessin, ce qui est tout aussi important que le scénario dans un ouvrage de ce type ! L'histoire est bien menée, donc et je ne sais pas trop si elle est fidèle aux romans qui ont servi de base à cette histoire, mais dans ce cas, je m'en fiche un peu : c'est comme pour une adaptation au cinéma : le respect de l'oeuvre originale est certes important, mais il ne doit pas devenir un principe intangible au point d'avoir peur de prendre des libertés avec l'oeuvre de départ. Dans une adaptation, un auteur rencontre un autre auteur. Et lui rend hommage à sa manière, avec son propre regard, sa vision personnelle de l'oeuvre initiale. Et pour le coup, ces adaptations donnent, finalement, de nouvelles œuvres originales qui, elles aussi, ont leur intérêt et leurs qualités propres... Bref, j'ai hâte de lire la suite, si suite il y a. Mais vu qu'il y a noté « 1 », ça suppose au moins un « 2 »...

Paru aux éditions Le Lombard, 2025. ISBN : 978-2-8082-1253-3

lundi 3 novembre 2025

Puissance de la gratitude : vers la vraie joie, de Pascal Ide


Ce livre m'a été offert par une amie, à l'occasion de mes 50 ans. Un livre plutôt face à lire pour qui est un tant soit peu familier de la foi catholique, mais qui s'appuie beaucoup sur des études scientifiques et statistiques afin d'étayer et de justifier le propos. Ce que dit Pascal Ide sur la gratitude ne vient donc pas du cerveau illuminé d'un prêtre issu d'une communauté de « dévisseurs d'ampoules », comme sont parfois qualifiés les membres des communautés du Renouveau Charismatique et des groupes de prière. L'auteur appartient en effet à la communauté de l'Emmanuel et sa biographie fait état d'un triple doctorat en médecine, philosophie et théologie. Il s'agit donc d'un chercheur, a priori sérieux. On est donc loin de l'illuminé, et il semble être de ceux qui savent allier foi et raison et qui se servent de leur raison pour étayer leur foi. Ce qui est, somme toute, le minimum syndical quand on écrit sur ces sujets, me semble-t-il.

Ce livre de 245 pages (hors notes et bibliographie), est construit en trois parties, dont les deux premières ont pour objet de définir la gratitude : positivement dans la première, et négativement dans la seconde, par rapport en particulier aux joies illusoires que nous apporte notre monde et notre société d’hyper-consommation. Où l'on voit en quoi vivre la gratitude au quotidien est bénéfique pour soi... et pour les autres.

La troisième partie, la plus conséquente, aborde la « voie de la gratitude » avec des moyens plus ou moins concrets pour parvenir à cette joie promise dans les six premiers chapitres.

En trois étapes – Reconnaître, Ressentir et Agir – l'auteur donne des pistes pour vivre dans la gratitude tout au long de la vie. Il ne s'agit pas d'un nouvel avatar de la Méthode Coué, mais d'un cheminement pour « reconnaître » et comprendre ce qu'est la gratitude, en plusieurs étapes : Partant de l'émotion du plaisir, il s'agit de reconnaître l'objet de ce plaisir, puis le don de cet objet, puis le donateur de ce don, et enfin l'amour qui a conduit le donateur à faire ce don.

La deuxième étape, très pratique, invite à « goûter la joie du don », puis à décrire en détail ce don. On s'interroge ensuite sur la possibilité d' « éprouver de la gratitude dans l'épreuve » et de « louer Dieu dans la nuit de la foi ».

Enfin, la troisième étape invite à passer du remerciement à la louange, puis au don, avant d'observer la « puissance transformante de la gratitude ».

Chaque chapitre est illustré d'une vidéo, la plupart du temps un extrait de film. Je n'ai pas encore eu le temps de visionner tous ces extraits, mais je trouve le concept multimédia intéressant.

C'est un livre qui m'a fait du bien, parce qu'il m'a permis de comprendre un peu mieux combien l'amour de Dieu pour moi est grand, et combien je le considère le plus souvent comme acquis, au point de, parfois, ne plus m'émerveiller devant cette gratuité de l'amour du Père. Pourtant, Dieu me donne tout, chaque jour, sans aucun mérite de ma part. Et je m'autoriserais à faire la fine bouche ou à ne plus m'en réjouir, comme une petite fille pourrie gâtée ? Dieu m'aime infiniment, c'est une certitude.

Béni et loué soit Dieu !


Paru aux éditions Emmanuel, 2017. - ISBN : 978-2-35389-6454-7.

 

mercredi 29 octobre 2025

Thorgal, tome 41 : Mille yeux, de Frédéric Vignaux et Yann


Thorgal, Jolan et Boréale, la dernière représentante du peuple des étoiles, rentrent des Mers gelées, où Thorgal est parvenu à détruire le vaisseau Atlantia. Sur la route du retour, en mer, ils sont surpris par une tempête et obligés de se réfugier sur un îlot rocheux, leur barque ayant été prise dans les récifs. Les trois rescapés arrivent sains et saufs sur l'îlot, mais il n'y a rien à manger et à boire, aussi Thorgal décide-t-il de partir à la nage vers le rivage pour y trouver une embarcation afin de ramener sains et sauf son fils et la jeune fille dont il est tombé amoureux.

En arrivant, Thorgal tombe sur une famille entière pendue à un arbre, et apprend rapidement qu'ils ont subi là le sort réservé aux braconniers : le seigneur du coin semble être du modèle sanguinaire... C'est pourtant à lui que Thorgal va devoir s'adresser afin de venir en aide aux deux jeunes gens. Le seigneur local lui promet son aide, mais il attend de Thorgal qu'il lui ramène un échantillon d'une roche particulière qui se trouve au fond d'une grotte. Thorgal accepte le marché, même s'il découvre assez rapidement qu'il ne peut avoir confiance en personne sur cette île.

Cet album est finalement le troisième d'un cycle qui met en scène les Atlantes, même si, dans celui-ci, on repart allègrement dans les légendes locales. Le procédé narratif a aussi quelque peu changé depuis deux ou trois épisodes, avec des flash-back réguliers qui donnent un autre rythme au récit, même s'ils en compliquent aussi parfois la compréhension. La fin de l'album laisse à penser que l'on n'en a pas tout à fait fini avec Aniel et sa mère...


Paru aux éditions Le Lombard, 2023.ISBN : 978-2-8082-1085-0

mardi 28 octobre 2025

Thorgal, tome 40 : Tupilaks, de Frédéric Vignaux et Yann


Deuxième partie de cette aventure (en deux tomes, finalement, semble-t-il), nous retrouvons Thorgal dans la salle de commandement d'Atlantia, le vaisseau Atlante qui a conduit ses parents, Varth et Haynée sur terre. Avec ce diptyque, se concluent plusieurs arcs narratifs : celui de « La Magicienne trahie » et de « L'Île des mers gelées » d'une part, celui du « Royaume sous lesable » d'autre part.

Neokòra, l'intelligence artificielle d'Atlantia, a été réactivée par Thorgal, et cette réactivation est à l'origine d'une réaction en chaîne qui va conduire à l'anéantissement total du vaisseau. Face à ce danger dont il ignore au départ absolument tout, Thorgal se retrouve obligé de s'allier avec les Slugs, le peuple que Slive et ses dominants avaient réduits en esclavage des années plus tôt. Les Slugs, menacés de famine et d'extinction par les Skraëlings, un autre peuple de la région affamé et à la recherche de nourriture, quitte à recourir au cannibalisme pour cela, ont à leur tête un Shaman qui maîtrise le contrôle des Tupilaks, des « créatures » inanimées, faites d'os et de peaux de bêtes, mais capables de tuer les humains qu'elles rencontrent.

Aidés de Slive, Thorgal et Jolan vont pouvoir prêter main forte aux Slugs, en espérant que les uns et les autres survivront à ce qui va venir.

Un épisode qui fait penser à une fin de cycle ou de règne, et qui, subtilement, démontre à la fois le pouvoir des intelligences artificielles, leur dangerosité, leur inaptitude aux sentiments humains et à la compassion, mais aussi, en creux, qui montre l'importance du bon sens humain. Un espoir peut naître...


Paru aux éditions Le Lombard, 2022. ISBN : 978-2-8082-0347-0


samedi 25 octobre 2025

Thorgal, tome 39 : Neokòra, de Frédéric Vignaux et Yann

Thorgal est sur le chemin de retour, une fois de plus. Il rentre des îles Féroé, avec Jolan et après avoir retrouvé Louve. Ils emmènent aussi avec eux Gilli et Ava, les enfants de Grimur, désormais orphelins. Mais durant leur voyage de retour, ils sont attaqués par un monstre mystérieux, fait d'ossements, et découvrent à bord du bateau d'où est sorti ce monstre, un homme qui connaît Thorgal depuis bien des années, seul rescapé de l'équipage du bateau.

Ils finissent par regagner le village, mais c'est pour découvrir que tous les habitants semblent sous l'emprise d'une drogue ou d'un charme, et se retrouvent obligés de travailler à une mine pour en extraire des pierres de construction. En suivant le chargement, ils découvrent que l'auteur de ce charme n'est autre qu'Aniel, aidé par Kriss de Valnor, sa mère, qui a échappé à la mort.

Celle-ci est toujours à la recherche d'armes lui permettant de prendre le pouvoir à grande échelle pour y bâtir son empire... et se sert des villageois dans ce dessein. Arison, l'homme que Thorgal a sauvé dans le bateau, a apporté avec lui une arme Atlante, semblable à celle qu'avait Ogotaï et que Kriss avait volée lors de son voyage avec Thorgal et Aaricia au Pays Qâ. Et il promet à Kriss de lui montrer où en trouver d'autres identiques.

Retour au deuxième album de la série, où on découvrait Slive et ses dominants, à bord du vaisseau qui les avait amenés sur Terre... Et dont Thorgal est le seul à pouvoir ouvrir les portes.

Avec cet album, j'ai l'impression que nous entrons dans un nouveau cycle d'aventures, qui reprend l'arc narratif abandonné après « Le Royaume sous le sable ». Le « peuple des étoiles » reprend du service, et pour l'instant, c'est plutôt convainquant. Un premier épisode de ce nouveau cycle qui met un peu de temps à se mettre en place, mais qui permet de bien poser le nouveau décor.


Paru aux éditions Le Lombard, 2021. ISBN : 978-2-8036-8031-3


vendredi 24 octobre 2025

Thorgal, tome 38 : La Selkie, de Frédéric Vignaux et Yann


Au village viking, c'est l'inquiétude : Louve a disparu. Elle est emprisonnée dans une cage, et peu à peu, Thorgal et Jolan, qui sont partis à sa recherche, apprennent qu'elle a été enlevée par un homme venant des îles Féroé. Les deux hommes (parce que Jolan est maintenant un homme) prennent le bateau, aidés par un marchand qui vient de là-bas, pour aller la chercher.

Tout ne va bien sûr pas se passer si facilement, sinon, il n'y aurait pas toute un album pour raconter cette histoire. Louve a été enlevée par Grimur, le chef du village de Mikladalur, sur l’île Kalsoy. Cet homme est cruel, il a plusieurs enfants, dont deux garçons issus d'un premier mariage. Le plus jeune, Gilli, cherche à aider Louve à s'échapper. Mais Grimur vit maintenant avec une femme, surnommée « La Selkie », en référence à une femme-phoque légendaire qui prend une apparence de femme, mais qui ne peut retourner à l'eau que si elle peut remettre sa peau de phoque la retransformant en phoque. C'est de cette femme qu'est née la petite Ava, demie-sœur de Gilli.

L'une des coutumes de pêche de cette île fait directement référence à la légende de la Selkie, et Thorgal et Jolan arrivent précisément au moment du Grindadrap, le massacre de tous les phoques autour de l'île. Le but de cette opération est de tuer la Selkie à l'origine d'une malédiction qui fait mourir les habitants de l'île...


J'ai bien aimé cette histoire, en ce qu'elle permet de découvrir des légendes scandinaves. Mais l'album recèle des scènes d'une grande violence, comme d'autres d'ailleurs, ce qui en fait une bande dessinée plutôt noire. Et à ne pas mettre entre toutes les mains... comme tout le reste de la série, d'ailleurs.


Paru aux éditions Le Lombard, 2020. ISBN : 978-2-8036-7718-4