jeudi 14 juillet 2011

Le Caveau de famille, de Katarina Mazetti


Le Caveau de famille, c'est la suite du Mec de la tombe d'à côté. J'avais beaucoup aimé le premier, j'ai aussi beaucoup apprécié le second opus, même si l'atmosphère de la deuxième partie est plus lourde que dans le premier épisode. Je suis en général plutôt bon public, mais il faut croire qu'à force de lire (et de chroniquer aussi, donc d'affûter ses arguments pour éviter de dire tout le temps la même chose), les avis s'aiguisent aussi... J'avais beaucoup, beaucoup ri lors de la lecture du Mec de la tombe d'à côté. Et ce second épisode est beaucoup, beaucoup moins drôle... Il est plus cynique, plus noir, mais, finalement, tout aussi bien. Dans un genre légèrement différent, donc.

Alors pourquoi, alors que l'humour du premier tome m'avait conquise, ai-je donc aimé le second ?
Tout simplement parce qu'un certain nombre d'éléments qui ont fait le succès du tome 1 se retrouvent dans le 2. Et que, pour moi, c'est un gage que je vais m'y retrouver aussi : je suis en terrain plus ou moins connu (oui, parce que j'ai beau être aventurière dans l'âme, j'aime bien aussi retrouver quelques repères. Ça aide).

Donc, le premier élément : les personnages. Benny et Désirée. Ces deux-là se sont quittés à la fin du premier tome, mais elle veut un bébé, et que ce soit lui le père. Ils se donnent trois essais. Si c'est négatif, leur histoire s'arrêtera là. Si c'est positif, eh bien... ils verront. D'entrée de jeu, ça me plaît bien, tout ça. Parce que c'est le genre de situation où tout est possible, et j'aime particulièrement quand, en plus, c'est compliqué (du genre : ils ne sont plus ensemble, mais c'est bien lui le père. Et si en plus, ça pouvait être des jumeaux, qu'est-ce que ce serait mieux !) (je crois que je vais faire mienne la devise shadokienne : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »).

Deuxième élément : l'alternance du point de vue narratif. Ce procédé m'avait déjà beaucoup plu. Ici, on retrouve l'alternance Benny, Désirée... et Anita ! Du moins au début. Parce que Benny n'est pas libre, sinon, l'histoire serait bien moins drôle. Voilà qui promet de bons moments !

Troisième élément : L'humour en toutes situations. Et il en faut... Parce que la vie telle qu'elle se déroule pour Benny et Désirée est loin d'être un long fleuve tranquille. Ils sont comme tous les couples, évidemment : ils ont leur lot de coups durs, de galères... mais là, elles sont particulièrement difficiles, leurs galères ! Et le pire, c'est qu'elles sont très plausibles !

Quatrième élément : Elle : bibliothécaire. Lui : fermier. Et ça, ça me parle. Parce que, transposé à ma situation, ça donne : Elle : documentaliste. Lui : viticulteur. Même combat. Le parallèle entre ces situations de couples m'avait déjà bien fait rire à la lecture du premier tome, mais j'avoue que là, j'ai retrouvé des tas de points communs avec ce qui fait ma vie de couple et de famille (les vaches en moins, mais l'UE et les imbécilités de l'administration sont bien là !). Donc, à la lecture de ce roman, je me suis dit : « Ouf ! Même si c'est une fiction, ce que je vis est donc une réalité possible dans ce monde devenu dingue ! » Rien que pour ça, je suis contente de l'avoir lu !

Cinquième élément : On retrouve bien le style découvert dans Le Mec de la tombe d'à côté, même si le ton est plus dramatique. C'est d'ailleurs le seul petit regret que j'ai : j'ai eu l'impression, durant la lecture, que ce deuxième tome profitait en quelque sorte du succès du premier... Comme quand on a trouvé une recette formidable pour un gâteau et qu'on le refait plusieurs fois parce qu'il est vraiment bon, au risque, à la longue, de lasser... Je ne suis pas lassée des aventures de Désirée et Benny, mais j'avoue que si une suite de la suite devait voir le jour, j'aimerais être davantage surprise... (je suis exigeante, oui, c'est mon droit le plus strict !)

Alors oui, j'ai moins ri. C'est moins drôle. C'est aussi, il me semble, assez proche de la réalité. Et même si le trait est volontairement grossi (l'avalanche de problèmes à la fin fait un peu catalogue et me semble assez peu crédible, mais la réalité dépasse souvent la fiction, y compris dans ce domaine-là !), j'y retrouve beaucoup de questions qui se posent dans mon quotidien, et énormément de similitudes avec les situations intenables et impossibles dans lesquelles il nous arrive de nous retrouver, avec ma petite famille.
J'ai donc une affection particulière pour ce roman, qui a été, pour moi, un excellent moment de lecture !

Traduit du suédois par Lena Grumbach
Paru aux éditions Gaïa, 2011. ISBN : 978-2-84720-192-5.

Et parce que leurs avis divergent beaucoup, les billets de Cuné, Clara, Violaine (Arts Souilleurs) et Amanda Meyre, Cathulu, Tamara et  Emeraude.

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